IvyLa nuit est tombée sur la ville. Une nuit lourde, dense, presque palpable.Je marche entre eux. Lyam, Kael, Soren. Leur prestance me coupe le souffle, et la foule qui se dresse devant nous m’oppresse. Des dizaines, non… des centaines de regards braqués sur moi.Tous des loups. Tous leurs sujets.Elenna et Myra m’ont parée comme une reine. La robe blanche glisse sur ma peau, fine, presque irréelle. Mes cheveux, détachés, retombent en cascade dans mon dos.La place centrale est immense, pavée de pierre claire. Un trône sculpté y trône, ancien, majestueux.Lyam me prend la main, fermement.— Reste près de nous. Ne doute pas. Ce soir, tu deviens l’une des nôtres.Je déglutis.— Et si je ne suis pas prête ?Kael sourit, insolent.— Trop tard pour ça, ma belle. Tu es déjà à nous.Soren ne dit rien. Mais son regard me traverse, brûlant, possessif.Ils m’entraînent au centre, face à leur peuple. Je tremble. Le murmure qui s’élève me donne le vertige. Certains me détaillent avec curiosité.
IvyLa lumière perce doucement à travers les immenses fenêtres de la chambre. Mon corps endolori me rappelle chaque instant de la nuit. Le parfum mêlé de leurs peaux, de leur désir… Tout est encore là, gravé dans ma chair.Je sens des bras autour de moi. Des corps contre le mien.Lyam dort à ma gauche, son visage apaisé. Kael ronronne presque contre ma nuque, possessif même dans son sommeil. Soren est là, en retrait, mais ses doigts effleurent distraitement ma hanche, comme s’il vérifiait que je n’avais pas fui.Je n’ose pas bouger. C’est irréel. Hier encore, je n’étais qu’une humaine ordinaire… Et me voilà maintenant, allongée dans leur lit, marquée, liée.LyamJe me réveille le premier, habitué à l’aube.Elle est là. Encore là.Je souris contre ses cheveux. Sa respiration est légère, tremblante. Elle a peur. Et elle a raison. Mais il n’est plus question qu’elle parte. Plus maintenant.Je dépose un baiser sur son épaule nue. Sa peau porte encore les traces de ma morsure. De notre uni
IvyLa lumière du matin me réveille doucement. Mon corps est encore engourdi, marqué de la nuit sauvage qu’ils m’ont imposée. Je sens chaque morsure, chaque caresse imprimée sur ma peau. Et pourtant… une étrange sérénité m’envahit.Ils dorment encore, Kael d’un côté, Lyam de l’autre, Soren assis au bord du lit, les yeux perdus sur moi.— Réveille-toi, murmure-t-il. Il est temps de découvrir ce qui t’appartient désormais.Je fronce les sourcils, incapable de comprendre ce qu’il veut dire.— Ce qui m’appartient ?Un sourire presque tendre effleure ses lèvres.— Viens.Je me lève, enroulée dans un drap de soie qu’il me tend. Mes jambes tremblent encore, mais Soren me soutient et m'amène prendre ma douche , ensuite il m'aide à m'habiller .Ensemble, nous quittons la chambre.La bâtisse est immense. Un véritable manoir, ou peut-être un palais. Les murs en pierre sombre, les tapisseries anciennes, tout respire la richesse et le pouvoir.Des servantes s’inclinent sur mon passage. Elles baiss
SorenJe l’observe s’asseoir. Sa timidité la rend encore plus belle. Ses mains se crispent sur ses genoux. Elle regarde à peine les autres membres de la meute, comme si elle redoutait de croiser leur regard.— Détends-toi, souffle Lyam en posant une main possessive sur sa nuque. Personne ici n’osera jamais te faire du mal.Je sais qu’elle lutte. Mais elle apprend. Elle s’adapte. Et bientôt… elle régnera.LyamJe coupe un morceau de viande et le porte à ses lèvres. Elle rougit, mais obéit, referme la bouche lentement. Ce simple geste me rend fou.Je me penche. Ma voix se fait plus basse, pour elle seule.— Tu sais qu’ils te regardent. Tu sens leurs envies ? Tu es la leur… mais surtout la nôtre.Je devine son souffle court. Son regard se trouble. Je souris.— Mange, Ivy. On a toute la nuit ensuite.IvyJe me force à avaler. La viande est tendre, juteuse, mais j’ai la gorge sèche. Leurs regards sur moi me brûlent la peau. Je me sens vulnérable, offerte.Des femmes de la meute me lancent
IvyLe vent frais caresse ma peau encore brûlante lorsque nous quittons la rivière. Mes jambes tremblent, mais Kael me porte contre lui comme si je ne pesais rien. Derrière nous, Lyam et Soren avancent en silence, les regards noirs, fiers, comme si le monde entier leur appartenait.Et peut-être que c’est vrai.La meute nous attend au domaine, mais aucun mot ne brise le silence. Ils savent. Ils sentent ce qui vient de se passer là-bas, au bord de la rivière sacrée. Leur soumission est instinctive, viscérale. Je le lis dans leurs yeux baissés, dans leurs respirations retenues.— Ce soir, murmure Kael à mon oreille, ils te voient enfin telle que tu es. Leur Reine. Notre Reine.La grande porte du manoir s’ouvre devant nous. Les flammes des torches dansent, projetant nos ombres sur les murs de pierre. La nuit semble plus dense, comme si l’univers entier s’était figé pour ce moment.SorenJe la regarde dans les bras de Kael. Ma gorge se serre. Jamais je n’aurais cru ressentir ça pour une hu
IvyJe ne dors plus.Chaque nuit, c’est la même chute. Un gouffre sans fin où je me perds, où je me livre sans pudeur, sans contrôle.Ils sont là. Kylan, Lysander, Orion. Toujours. Comme s’ils avaient investi mes rêves, tissé leurs chaînes dans mon inconscient. Ils m’enlacent, m’embrassent, me dévorent. Leurs griffes glissent sur ma peau nue, leurs crocs mordent ma chair jusqu’à ce que je me cambre, offerte, consumée.Je me réveille en sueur, les draps collés à mon corps tremblant. Mon souffle est erratique, mon entrejambe humide d’un plaisir qui me fait honte. Le pire ? Je ressens encore leurs mains sur moi. Leur odeur sur ma peau. Et ces marques… ces griffures bien réelles sur mes hanches, ces bleus dans le creux de mes seins.Je passe mes doigts dessus, glacée. Ce ne sont plus de simples rêves. Ils me touchent. D’une façon ou d’une autre, ils franchissent la frontière du réel.Et le matin, ils m’observent. Tous les trois. Avec cette étincelle dans les yeux. Comme s’ils savaient. Co
KaelJe sens son odeur. Faible, lointaine… mais là.Je serre les poings. Cette petite idiote pense qu’elle peut nous fuir ? Après ce qu’on lui a donné ? Après l’avoir marquée, prise, réclamée devant toute la meute ?— Elle croit vraiment pouvoir survivre là-dehors… seule ?Lyam gronde, Soren reste de marbre, mais je vois la folie s’allumer dans ses yeux.— Je vais la retrouver. Je vais lui rappeler à qui elle appartient.---SorenSon odeur flotte encore dans l’air. Je l’inspire profondément. Et un frisson me parcourt.Elle croit nous fuir. Elle croit échapper à ce lien.Mais elle se trompe. Elle est à nous. Elle l’a toujours été.Je ferme les yeux, et je la ressens. Sa peur. Son désir. Sa détresse.Elle ne tiendra pas longtemps.Et quand on la retrouvera…Je la briserai. Lentement. Jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle ne nous quittera plus jamais.---IvyLa nuit tombe encore. Le froid me mord la peau.Je me perds dans mes pensées. Dans leurs souvenirs.Leurs mains sur moi. Leurs bou
IvyLa lumière s’infiltre à peine entre les feuillages lorsque j’ouvre les yeux. Mes muscles me brûlent, marqués de morsures, de griffures, de la violence de leur désir.Je suis allongée contre Lyam, ses bras puissants m’enserrant. Sa chaleur m’enveloppe, m’étouffe presque. De l’autre côté, Kael dort encore, son torse nu exposé, magnifique. Quant à Soren, il est là, assis, le regard posé sur moi, possessif.Ils ne dorment jamais longtemps. Pas quand je suis là.Et ce matin, je le sens… leur faim n’est pas apaisée.— Réveille-toi, souffle Soren. Ce n’est pas fini.Ma gorge se serre. Mes cuisses se referment par réflexe, mais c’est inutile. Ils me veulent. Et je le veux aussi.Lyam grogne dans mon cou, sa voix grave et rauque :— Tu crois que la nuit efface ce que tu nous as fait, Ivy ?Ses doigts glissent sur ma hanche, remonte lentement entre mes cuisses, effleurant ma peau marquée.— Tu nous as rendu fous. Maintenant… on va te garder là, jusqu’à ce que tu n’en puisses plus.Kael se r
YviJe ne dors pas.Je ne respire plus.Je suis un gouffre. Une faille. Une onde prête à éclater sous la moindre pression.L’air est vicié, tendu, suspendu à un nom. Aleksandr.Il est partout.Dans chaque ombre. Dans chaque battement de cœur trop rapide.Dans les murs de cette chambre. Dans les reflets noirs de la nuit.Dans le silence pesant que même Kael ne brise plus.Dans les gestes brusques de Soren, dans les cernes profondes de Lyam.Partout. Même là où je croyais qu’il n’existerait plus.Je m’assieds au bord du lit, les pieds nus sur le parquet glacé.Le froid me traverse, mord mes os.Mes orteils se crispent, mon souffle tremble.Mes mains... elles me trahissent.Elles tremblent. Faiblement, mais assez pour que je le ressente dans tout mon corps.Je les frotte avec rage. Comme si je pouvais gratter sa présence.Comme si je pouvais effacer ce qu’il a tatoué dans ma chair.Des souvenirs me reviennent.Sa voix. Son regard.Le silence juste après ses mots.Le vide, immense, qu’il
AleksandrJe descends les marches comme on descend aux enfers.Pas de bruit. Pas un mot.Juste le martèlement lent de mes bottes contre la pierre.À chaque pas, mon monde bascule.Le froid n’a plus de prise sur moi.La douleur ne perce plus.Il n’y a que la rage.Silencieuse. Absolue.Elle se distille en moi avec la patience d’un poison ancien.Elle épouse chaque battement de mon cœur.Elle est en moi, et je ne veux plus qu’elle parte.Ils ont tout pris.Pas ce corps que j’ai déshabillé mille fois.Pas ce regard que j’ai vu s’éteindre et renaître sous mes doigts.Pas même sa voix qui chuchotait mon nom dans l’obscurité.Non.Ils ont pris ce que j’avais bâti.Ce que j’avais enfermé.Ce que j’avais sculpté, à coups de silence, de serments, de veilles à veiller l’impossible.Ils l’ont regardée, et elle s’est offerte.Pas comme une trahison.Pire.Comme une délivrance.Comme si je n’étais plus la réponse.AleksandrLa porte du salon privé claque contre le mur.Un valet sursaute et dispara
Personnages : Yvi, Aleksandr, Kael, Soren, LyamYviJe me réveille dans la lumière pâle du matin.Le drap sur ma peau est encore chaud de leurs corps.Kael, une main posée sur mon ventre, respire lentement, comme s’il rêvait encore. Soren, la tête appuyée contre ma hanche, le front plissé même dans le sommeil. Lyam, le souffle calme, le bras autour de mes jambes nues, comme s’il voulait me garder ici.Je les regarde. Un à un.Et mon cœur hurle sans un bruit.Ils m’ont donné plus qu’un refuge.Ils m’ont offert un monde où je peux être désirée… sans être possédée.Mais ce monde est un incendie.Et je suis l’étincelle.YviJe me lève doucement. Chaque mouvement est une trahison. Un adieu qui ne dit pas son nom.Le parquet gémit sous mes pas nus. Mon corps est douloureux. Pas à cause d’eux. À cause de ce que je vais affronter.Je me rhabille dans le silence, rassemblant les fragments de moi-même. Mon collier tremble entre mes doigts.Mais quelque chose reste là-bas. Dans ces draps froissé
YviLa nuit est tombée sur l’aile ouest. Une nuit lourde, saturée de silence et de désirs tus. Le vent glisse le long des couloirs comme un soupir ancien. Les murs suintent la mémoire, les pierres vibrent sous mes pas. Elles ont vu naître des serments et mourir des rois.Mais ce soir, elles verront autre chose.Je monte l’escalier sans bruit, le cœur battant comme un tambour dans ma poitrine. Mes doigts effleurent la rampe. J’ai l’impression d’avancer vers une frontière invisible. Une ligne que je m’étais jurée de ne jamais franchir.Et pourtant…Je pousse la porte de leur chambre. Mon souffle se suspend. Ils sont là. Tous les trois. Kael debout, Soren assis sur le rebord du lit, Lyam adossé à la fenêtre, les bras croisés, les yeux dans le vide.Trois flammes dans la pénombre. Trois vérités qui m’attendent.Je ne devrais pas être là. Aleksandr pourrait le savoir. Il sent tout, il voit tout. Mais ce soir, il n’est rien.Ce soir, je suis à eux.Ce soir, j’abats mes murailles.KaelElle
AleksandrJe marche en silence dans les couloirs de pierre, le bruit de leurs pas résonne derrière moi. Trois battements de cœur enragés, retenus à grande peine. Je pourrais les enfermer. Je pourrais les briser maintenant. Mais non. Ce serait trop simple. Trop définitif. Trop prévisible.Je m’arrête devant une double porte de bois noir. L’aile ouest. L’ancienne aile royale, délaissée depuis des décennies. J’y sens encore l’odeur du passé, le poids des serments oubliés. La poussière elle-même semble avoir fait vœu de silence.Aleksandr« Voici vos quartiers. Vous avez carte blanche. Nourriture. Serviteurs. Bibliothèque. Rien ne vous est interdit… sauf elle. »Je les regarde, un par un. Kael, tendu comme une lame, chaque muscle prêt à se rompre. Lyam, à deux doigts d’exploser, une lueur sauvage dans les yeux. Soren, le regard fixe, mais tremblant à l’intérieur comme un fil d’or sur le point de se rompre.Aleksandr« Vous êtes ici par ma volonté. Ne la défiez pas. Ne testez pas mes limit
AleksandrJe les regarde, chaque muscle de mon corps tendu, prêt à réagir à la moindre tentative de leur part. Je sais ce qu’ils veulent, je sais ce qu’ils espèrent. Mais Yvi est mienne. Elle l’a toujours été, et ils devront faire face à cette réalité. Ils peuvent tenter de m’arracher ce que je tiens, mais ils découvriront qu’ils sont à des années-lumière de comprendre le lien que j’ai forgé avec elle.Je la garde contre moi, mon regard défiant, ne laissant aucun doute sur mes intentions. Ils peuvent essayer de récupérer ce qui leur appartient selon leurs règles. Mais moi, je joue selon les miennes.AleksandrJe les vois entrer, et je sais qu’ils savent. Ce n’est pas un simple changement d’humeur, c’est une métamorphose. Une lueur nouvelle dans leur regard. De la terreur ? Non. De la rage. De la perte. De la conscience que quelque chose leur échappe définitivement.Leur démarche n’a plus rien des anciens seigneurs conquérants. Ils sont venus pour elle. Pas pour une guerre. Pas pour un
YviJe n'entends pas le bruit de la porte s'ouvrant. Je ne vois pas les ombres qui passent devant moi. Tout ce que je ressens, tout ce que je perçois, c’est la chaleur d’Aleksandr, ses mains qui me marquent, me contrôlent. J'ai l'impression que le monde extérieur n'existe plus, que rien ne compte hormis cette présence dévorante, ce lien que j’ai avec lui, aussi toxique soit-il. Le poids de son corps contre le mien est une ancre qui m’empêche de fuir, un poids que je ne veux pas enlever. Mais, au fond de moi, quelque chose gronde, un éclat de réalité qui brise le rêve que j'ai tissé autour de lui.Des voix. Des pas précipités. Un changement dans l’air, une tension nouvelle. Je sens Aleksandr se tendre, ses bras se raidissant autour de moi, son regard perçant cherchant à percer cette intrusion qui dérange notre moment. Il serre davantage, me rapprochant de lui comme pour me protéger. Mais je sens la présence de quelque chose... de quelqu’un d’autre.AleksandrJe n’entends pas les triplé
YviJe me réveille lentement, comme si le monde entier était flou, noyé dans une brume chaude et pesante. J'ai l'impression que le temps lui-même hésite à reprendre son cours, que tout se suspend autour de moi. Chaque souffle que je prends est lourd, chaque mouvement me coûte un effort insurmontable. Je me sens brisée, éparpillée, comme si chaque partie de moi-même était en train de se remettre en place, mais de façon désordonnée, confuse.Je tourne lentement la tête, mes yeux se posent sur lui. Aleksandr. Il est là, à mes côtés, son regard toujours aussi intense, même dans le silence. Et c'est ce silence qui me paralyse. C'est dans ce calme presque effrayant que je ressens la profondeur de ce qui s'est passé. Il n'a pas besoin de dire un mot, je le sais déjà. Je suis mienne, et je suis à lui. Le monde peut bien brûler autour de nous, rien n'a changé. Je suis perdue, mais j'y trouve un étrange réconfort.Je ferme les yeux, mais l'image de ses bras autour de moi, de son corps contre le
YviJe suis en train de m'effondrer, lentement, inexorablement. Le monde autour de moi disparaît peu à peu, tout ce que je suis se rétrécit, se concentre sur lui. Lui, l'homme qui a pris racine dans mon esprit, qui étreint mon cœur avec une force que je n’arrive plus à définir. Chaque souffle que j’inspire, chaque battement de mon cœur résonne avec sa présence. Il est là, toujours là, dans chaque recoin de mon être, dévorant, insatiable.Je sens le désir m'envahir à chaque contact. Ses mains, brûlantes, m'effleurent et me consument, comme des flammes mangeant un bois sec. Chaque baiser qu’il dépose sur ma peau est un acte de possession, un marquage invisible, mais inaltérable. Il me dévore de l’intérieur, mais je ne peux pas m’arrêter. Parce que, paradoxalement, je veux qu’il le fasse. Parce que je suis perdue. Et plus je lutte, plus il enflamme cette guerre entre ce que je veux être et ce que je suis devenue.Mon corps répond à ses caresses avant même que ma volonté ne puisse y réagi