Je claque la porte derrière moi, un peu plus fort que prévu.Mon appartement est plongé dans une pénombre tranquille, presque apaisante. L’éclairage tamisé du couloir ne suffit pas à dissiper le chaos dans ma poitrine. Je retire mes talons, les abandonne sans élégance près du seuil, et m’effondre sur le canapé, le souffle court.La tablette est là, dans mon sac.Toujours éteinte. Mais plus silencieuse que moi.J’hésite encore à l’ouvrir. Une part de moi voudrait la jeter contre le mur, tout effacer, redevenir cette femme forte qui ne vacille pas devant un ex-mari toxique — même s’il parle comme un homme repenti et me regarde comme un homme brisé.Mais je sais que je vais l’ouvrir.Parce que je veux savoir.Parce que j’ai besoin de comprendre.Et peut-être… parce que j’ai peur qu’il ait dit la vérité.Je me lève. Je vais dans la cuisine, me verse un verre de vin. Un rouge corsé, brutal. Pas celui que je bois d’habitude.Ce soir, il me faut quelque chose qui frappe.Je retourne au salon
Je tape nerveusement du pied contre le carrelage du bar pendant que la machine à café bourdonne derrière moi.Angela n’a pas répondu à mon message depuis hier soir.Je sais qu’elle est allée à ce dîner. Et même si elle a prétendu que c’était “juste pour mettre les choses à plat”, je connais ce regard qu’elle avait avant de partir. Celui qu’elle avait aussi, il y a trois ans, quand elle s’est accrochée à l’espoir que William Sinclair finirait par choisir leur couple au lieu de son empire.Elle ne le dira jamais à voix haute, mais au fond, elle n’a jamais cessé de l’aimer.Et c’est justement ça qui me terrifie.Je n’ai jamais eu confiance en lui. Trop beau, trop froid, trop calculateur. Ce genre d’homme ne tombe pas amoureux — il achète, il conquiert, il possède.Et quand il a brisé Angela, il ne s’est même pas retourné.Mon téléphone vibre.Message d’Angela : On peut se voir ce soir ?Je réponds immédiatement.Moi : Chez moi ou chez toi ?Angela : Chez toi. 20h ?Je soupire. Enfin.Mai
Chapitre 11 : Dire les choses qu’on n’a jamais ditesJe ne dors pas de la nuit.Le dossier me hante, encore plus que les souvenirs. J’ai passé des heures à relire chaque ligne, chaque preuve. Et plus je relis, plus quelque chose en moi se fissure. Mon monde, que je croyais reconstruit, vacille de nouveau.Je pensais que la colère suffirait à tout effacer.Mais elle ne tient plus face à la vérité.Alors au petit matin, j’attrape mon téléphone et je lui envoie un message simple.Moi : On doit parler. Aujourd’hui. Face à face.Il répond dans la minute.William : Quand tu veux. Dis-moi l’endroit.Moi : Chez moi. 11h. Et ne sois pas en retard.Quand il arrive, pile à l’heure, il a cette allure que je déteste encore adorer. Costume noir parfaitement taillé, mais sans cravate. Le genre de détail qui dit : je suis là pour me livrer, pas pour négocier.Je le laisse entrer sans un mot.Il dépose sa veste sur le dossier du canapé, me suit jusqu’à la cuisine où j’ai préparé deux cafés. L’un pour
Chapitre 12 : Ce qu’il reste quand tout a été ditJe ne sais pas depuis combien de temps on se regarde sans parler.Le silence est lourd. Trop. Il dit tout ce que nos mots n’osent pas encore dire.Il est là, à un souffle de moi. Et je sens que s’il fait un seul pas de plus, tout va basculer.Mais il ne bouge pas. Et moi non plus.Alors je parle. Lentement. Avec chaque morceau de moi que j’ai mis des années à recoller.« Tu sais ce que j’ai le plus détesté, William ? Ce n’est pas que tu sois parti. Ni que tu n’aies rien dit. Ce que j’ai le plus détesté, c’est d’avoir continué à t’attendre. Comme une idiote. »Ses mâchoires se crispent, mais il ne détourne pas les yeux.« Chaque matin, pendant des mois, j’ai cru que tu franchirais cette porte. Que tu me prendrais dans tes bras. Que tu m’expliquerais. Même si c’était horrible. Même si ça faisait mal. Je voulais juste… comprendre. »Ma voix se brise, mais je continue.« Et puis un jour, j’ai arrêté d’espérer. Et j’ai commencé à te haïr.
Chapitre 13 : Ce qu’on ressent quand il n’est plus làJe referme la porte.Et je reste là.Dos contre le bois, le cœur en feu, les jambes molles.Je croyais être prête à tout entendre. Mais je n’étais pas prête à le voir partir. Pas comme ça.Il est venu, il a tout déballé, il a déposé son cœur à mes pieds… Et moi, je l’ai laissé sortir.Parce que c’est ce que j’étais censée faire, non ? Être forte. Ne pas céder.Mais maintenant qu’il est parti, il ne reste plus que le vide.Un vide que je croyais avoir comblé depuis longtemps.Je m’assois sur le canapé, la tête entre les mains. Il a parlé pendant plus d’une heure, et pourtant… j’ai l’impression que ce n’est que la surface.Ce n’est pas seulement ce qu’il m’a dit qui me hante. C’est tout ce qu’il n’a pas eu besoin de dire.Sa voix quand il m’a dit: Je suis prêt à souffrir. Ses yeux quand il a chuchoté : Je serai là.Et surtout, cette façon qu’il a eue de partir. Lentement. Sans colère. Comme s’il savait que la douleur était
Chapitre 14 : Rien n’a changé, sauf moiJe claque la portière de la voiture plus fort que prévu.Mon chauffeur ne dit rien, mais je sens son regard dans le rétroviseur. Il a l’habitude de mon humeur instable, mais ce soir… c’est différent.Je ne donne aucun ordre. Il sait déjà où aller.Mon penthouse, vide comme moi.Le trajet se fait dans un silence pesant, brisé seulement par le grondement discret du moteur.Je regarde la ville défiler.Les lumières floues.Les visages inconnus.Tout continue de tourner autour de moi, alors que j’ai l’impression de m’écrouler à l’intérieur.Je revois ses yeux quand je lui ai tout dit.Elle n’a pas pleuré. Elle n’a pas crié.Elle m’a écouté. Jusqu’au bout. Comme si elle avait besoin de chaque détail pour se convaincre qu’elle ne pouvait pas me pardonner.Et pourtant… il y avait quelque chose. Une faille. Un frisson.J’ai reconnu ce regard. Celui qu’elle avait les premières semaines de notre mariage. Avant que tout parte en vrille.Et ça me tue.P
Chapitre 15 : Quelque chose clocheJe me réveille en sursaut.Le cœur battant. La gorge sèche. Un rêve ? Une impression ? Je ne sais pas.Mais j’ai cette sensation étrange que quelque chose… m’observe.Je reste quelques secondes immobile, le regard fixé sur le plafond. Il fait encore nuit.Je tends l’oreille.Rien. Juste le silence habituel de mon appartement.Et pourtant, mon instinct ne me trompe jamais.Je me lève, enfile rapidement un peignoir, et vais vérifier que la porte d’entrée est bien verrouillée.Elle l’est.Je vérifie les fenêtres. Fermées. Verrouillées aussi.Je regarde mon téléphone. 4h12.Un message non lu. Mon cœur rate un battement.Mais non, ce n’est pas William. Juste une notification automatique de ma banque. Rien d’anormal.Et pourtant, je n’arrive pas à me rendormir.Je fais chauffer de l’eau pour une tisane, puis je vais m’asseoir sur le rebord de la fenêtre.Je regarde la ville endormie.Et je pense à lui.À la façon dont il m’a regardée hier. À ses si
Chapitre 1 : Le retour de l’impossibleJe n’ai jamais aimé les lundis matin. Mais ce lundi-là, je sens que quelque chose est différent. Dans l’air, une tension légère, presque imperceptible, flotte au-dessus de la ville comme un présage silencieux. Les taxis klaxonnent, les passants s’agitent, les talons claquent sur le bitume… New York est fidèle à elle-même : rapide, bruyante, impitoyable. Et pourtant, je me sens étrangement calme.Trois ans. Cela fait trois ans que j’ai quitté William Sinclair. Trois ans que j’ai divorcé de l’homme que j’aimais plus que tout… et qui m’a brisée sans un mot. J’ai reconstruit ma vie brique par brique, comme on reconstruit un immeuble détruit par une explosion. Lentement. Patiemment. En évitant les ruines. En ignorant les souvenirs.Je marche vers l’entrée du gratte-ciel avec un dossier sous le bras, les talons assurés, le regard droit. Aujourd’hui, je commence le projet le plus important de ma carrière. La rénovation complète du **Sinclair Royal**, l’
Chapitre 15 : Quelque chose clocheJe me réveille en sursaut.Le cœur battant. La gorge sèche. Un rêve ? Une impression ? Je ne sais pas.Mais j’ai cette sensation étrange que quelque chose… m’observe.Je reste quelques secondes immobile, le regard fixé sur le plafond. Il fait encore nuit.Je tends l’oreille.Rien. Juste le silence habituel de mon appartement.Et pourtant, mon instinct ne me trompe jamais.Je me lève, enfile rapidement un peignoir, et vais vérifier que la porte d’entrée est bien verrouillée.Elle l’est.Je vérifie les fenêtres. Fermées. Verrouillées aussi.Je regarde mon téléphone. 4h12.Un message non lu. Mon cœur rate un battement.Mais non, ce n’est pas William. Juste une notification automatique de ma banque. Rien d’anormal.Et pourtant, je n’arrive pas à me rendormir.Je fais chauffer de l’eau pour une tisane, puis je vais m’asseoir sur le rebord de la fenêtre.Je regarde la ville endormie.Et je pense à lui.À la façon dont il m’a regardée hier. À ses si
Chapitre 14 : Rien n’a changé, sauf moiJe claque la portière de la voiture plus fort que prévu.Mon chauffeur ne dit rien, mais je sens son regard dans le rétroviseur. Il a l’habitude de mon humeur instable, mais ce soir… c’est différent.Je ne donne aucun ordre. Il sait déjà où aller.Mon penthouse, vide comme moi.Le trajet se fait dans un silence pesant, brisé seulement par le grondement discret du moteur.Je regarde la ville défiler.Les lumières floues.Les visages inconnus.Tout continue de tourner autour de moi, alors que j’ai l’impression de m’écrouler à l’intérieur.Je revois ses yeux quand je lui ai tout dit.Elle n’a pas pleuré. Elle n’a pas crié.Elle m’a écouté. Jusqu’au bout. Comme si elle avait besoin de chaque détail pour se convaincre qu’elle ne pouvait pas me pardonner.Et pourtant… il y avait quelque chose. Une faille. Un frisson.J’ai reconnu ce regard. Celui qu’elle avait les premières semaines de notre mariage. Avant que tout parte en vrille.Et ça me tue.P
Chapitre 13 : Ce qu’on ressent quand il n’est plus làJe referme la porte.Et je reste là.Dos contre le bois, le cœur en feu, les jambes molles.Je croyais être prête à tout entendre. Mais je n’étais pas prête à le voir partir. Pas comme ça.Il est venu, il a tout déballé, il a déposé son cœur à mes pieds… Et moi, je l’ai laissé sortir.Parce que c’est ce que j’étais censée faire, non ? Être forte. Ne pas céder.Mais maintenant qu’il est parti, il ne reste plus que le vide.Un vide que je croyais avoir comblé depuis longtemps.Je m’assois sur le canapé, la tête entre les mains. Il a parlé pendant plus d’une heure, et pourtant… j’ai l’impression que ce n’est que la surface.Ce n’est pas seulement ce qu’il m’a dit qui me hante. C’est tout ce qu’il n’a pas eu besoin de dire.Sa voix quand il m’a dit: Je suis prêt à souffrir. Ses yeux quand il a chuchoté : Je serai là.Et surtout, cette façon qu’il a eue de partir. Lentement. Sans colère. Comme s’il savait que la douleur était
Chapitre 12 : Ce qu’il reste quand tout a été ditJe ne sais pas depuis combien de temps on se regarde sans parler.Le silence est lourd. Trop. Il dit tout ce que nos mots n’osent pas encore dire.Il est là, à un souffle de moi. Et je sens que s’il fait un seul pas de plus, tout va basculer.Mais il ne bouge pas. Et moi non plus.Alors je parle. Lentement. Avec chaque morceau de moi que j’ai mis des années à recoller.« Tu sais ce que j’ai le plus détesté, William ? Ce n’est pas que tu sois parti. Ni que tu n’aies rien dit. Ce que j’ai le plus détesté, c’est d’avoir continué à t’attendre. Comme une idiote. »Ses mâchoires se crispent, mais il ne détourne pas les yeux.« Chaque matin, pendant des mois, j’ai cru que tu franchirais cette porte. Que tu me prendrais dans tes bras. Que tu m’expliquerais. Même si c’était horrible. Même si ça faisait mal. Je voulais juste… comprendre. »Ma voix se brise, mais je continue.« Et puis un jour, j’ai arrêté d’espérer. Et j’ai commencé à te haïr.
Chapitre 11 : Dire les choses qu’on n’a jamais ditesJe ne dors pas de la nuit.Le dossier me hante, encore plus que les souvenirs. J’ai passé des heures à relire chaque ligne, chaque preuve. Et plus je relis, plus quelque chose en moi se fissure. Mon monde, que je croyais reconstruit, vacille de nouveau.Je pensais que la colère suffirait à tout effacer.Mais elle ne tient plus face à la vérité.Alors au petit matin, j’attrape mon téléphone et je lui envoie un message simple.Moi : On doit parler. Aujourd’hui. Face à face.Il répond dans la minute.William : Quand tu veux. Dis-moi l’endroit.Moi : Chez moi. 11h. Et ne sois pas en retard.Quand il arrive, pile à l’heure, il a cette allure que je déteste encore adorer. Costume noir parfaitement taillé, mais sans cravate. Le genre de détail qui dit : je suis là pour me livrer, pas pour négocier.Je le laisse entrer sans un mot.Il dépose sa veste sur le dossier du canapé, me suit jusqu’à la cuisine où j’ai préparé deux cafés. L’un pour
Je tape nerveusement du pied contre le carrelage du bar pendant que la machine à café bourdonne derrière moi.Angela n’a pas répondu à mon message depuis hier soir.Je sais qu’elle est allée à ce dîner. Et même si elle a prétendu que c’était “juste pour mettre les choses à plat”, je connais ce regard qu’elle avait avant de partir. Celui qu’elle avait aussi, il y a trois ans, quand elle s’est accrochée à l’espoir que William Sinclair finirait par choisir leur couple au lieu de son empire.Elle ne le dira jamais à voix haute, mais au fond, elle n’a jamais cessé de l’aimer.Et c’est justement ça qui me terrifie.Je n’ai jamais eu confiance en lui. Trop beau, trop froid, trop calculateur. Ce genre d’homme ne tombe pas amoureux — il achète, il conquiert, il possède.Et quand il a brisé Angela, il ne s’est même pas retourné.Mon téléphone vibre.Message d’Angela : On peut se voir ce soir ?Je réponds immédiatement.Moi : Chez moi ou chez toi ?Angela : Chez toi. 20h ?Je soupire. Enfin.Mai
Je claque la porte derrière moi, un peu plus fort que prévu.Mon appartement est plongé dans une pénombre tranquille, presque apaisante. L’éclairage tamisé du couloir ne suffit pas à dissiper le chaos dans ma poitrine. Je retire mes talons, les abandonne sans élégance près du seuil, et m’effondre sur le canapé, le souffle court.La tablette est là, dans mon sac.Toujours éteinte. Mais plus silencieuse que moi.J’hésite encore à l’ouvrir. Une part de moi voudrait la jeter contre le mur, tout effacer, redevenir cette femme forte qui ne vacille pas devant un ex-mari toxique — même s’il parle comme un homme repenti et me regarde comme un homme brisé.Mais je sais que je vais l’ouvrir.Parce que je veux savoir.Parce que j’ai besoin de comprendre.Et peut-être… parce que j’ai peur qu’il ait dit la vérité.Je me lève. Je vais dans la cuisine, me verse un verre de vin. Un rouge corsé, brutal. Pas celui que je bois d’habitude.Ce soir, il me faut quelque chose qui frappe.Je retourne au salon
Chapitre 8 : Ce soir, je joue tout ce qu’il me resteLa journée est passée sans que je m’en rende compte.Pas une réunion, pas un appel, pas un seul mot échangé avec qui que ce soit. J’ai laissé mon équipe gérer le reste. Pour une fois, je ne suis pas l’homme que tout le monde attend. Aujourd’hui, je suis juste un homme qui attend… elle.Angela.Ce nom qui hante mes silences depuis trois ans.Je suis arrivé bien avant l’heure. La salle privée du Majestic est encore vide. Le personnel s’active discrètement : nappes immaculées, verres en cristal, bougies allumées à demi, ambiance tamisée. Tout est parfait. Tout est froid. Comme moi, en surface.Je m’assois au bout de la table. Le fauteuil de cuir grince sous mon poids. Ma montre indique 19h22.Trop tôt.Mais je ne supporte plus l’attente.Je dois réfléchir à ce que je vais lui dire. Choisir mes mots avec soin. Trouver le bon équilibre entre vérité et pudeur. Mais chaque tentative mentale se brise sur la même réalité : je ne sais plus co
Chapitre 7 : Ce qu’on fuit finit toujours par nous rattraperLe mail est arrivé en début d’après-midi. Objet : Réunion confidentielle – Projet Majestic – Priorité haute.Il est signé par l’architecte en chef, Peter Hallman. Le ton est formel, presque trop neutre pour être honnête. Je le relis une deuxième fois, les sourcils froncés.Un dîner.À 20 heures. Dans une salle privée du restaurant haut de gamme situé au dernier étage du Majestic. « Pour discuter des aspects confidentiels du projet, en présence du commanditaire principal. »Je n’ai même pas besoin de lire entre les lignes.Le commanditaire principal, c’est lui. William.Il veut me voir.Encore.Je repose mon téléphone sur mon bureau, comme s’il m’avait brûlée. Je fais quelques pas dans mon salon, les bras croisés, le cœur légèrement accéléré. Une partie de moi veut refuser tout de suite. Répondre sèchement que je ne mange jamais avec mes clients, encore moins avec mon ex-mari milliardaire et manipulateur.Mais l’autre p