Éva LambertJe n'arrive pas à l'oublier. Léo. Chaque minute passée à ses côtés m'a laissé une marque, une empreinte sur l'âme, et malgré tout ce qu'on m'a dit, malgré les accusations qui pleuvent sur lui, je refuse d'y croire. Il n'est pas celui qu'ils décrivent, pas l'homme qu'on veut me faire voir. Léo, je le connais, au fond, je sais ce qu'il est capable de, mais je suis persuadée qu'il n'est pas coupable de ce dont on l'accuse. Il est… il est plus complexe que ça.Depuis notre dernière rencontre, je n’ai cessé de me tourmenter. Mais c’est une certitude : je dois agir. Je dois prouver son innocence, parce que dans mon cœur, je suis convaincue que tout ça est un piège. Mais comment prouver quelque chose qu’on ne peut pas voir ? Comment trouver une vérité qui semble se dérober à chaque tentative ?Aujourd'hui, je suis plus déterminée que jamais. Si quelqu'un peut bien découvrir la vérité, c'est moi. Je n'ai pas d'autre choix que de m'enfoncer dans ce dédale de mensonges et de manipul
Éva LambertLa vérité s’infiltre lentement, mais je sais qu’elle est là, tapie dans l’obscurité. Elle me glisse entre les doigts comme du sable, m’échappe dès que je crois la saisir. Mais je refuse d’abandonner. Parce que cette vérité, c’est la clé de tout. C’est la clé de Léo, de son innocence, et de l’ombre qui se cache derrière toute cette machination.Je suis dans la rue, mon téléphone dans la main, les battements de mon cœur résonnant contre mes tympans. Le vent souffle fort, emportant les feuilles mortes sous mes pieds. Il est tard, mais ma détermination n’a pas d’heure. Léo. Tout ce que j’ai découvert sur lui, sur les manipulations dont il est victime, tout me pousse à l’action. Mais je ne peux pas agir seule. Il faut que je trouve des alliés, des personnes qui partagent la même conviction que moi. Des personnes prêtes à risquer leur position pour la vérité.Je compose un numéro que je n'avais jamais osé appeler jusque-là. Celui de Gabriel Dufresne. Un ancien collègue, un ami,
Éva LambertLa vérité n’a jamais été aussi proche, et pourtant elle semble s’échapper comme l’air à travers mes doigts. J’ai passé les dernières heures à fouiller, à relier les pièces du puzzle, et une certitude me brûle maintenant : Léo est innocent, mais des forces puissantes veulent le faire tomber, et elles ne vont pas s’arrêter là.Je n’ai pas besoin de me demander pourquoi. Parce que je le sais, à présent. Romanov n’est plus. Il a disparu dans l’obscurité, emportant avec lui une grande partie des secrets qui ont jeté Léo dans cette tourmente. Mais ses associés, eux, sont encore là, tapis dans l’ombre, tirant les ficelles. Ils ne veulent pas que Léo soit hors de cause, pas tant que leurs propres secrets restent à l’abri.Je me tiens devant la fenêtre, regardant les lumières de la ville se refléter dans la vitre. C’est étrange comme tout semble si calme, si ordinaire, et en même temps, tout est sur le point d’exploser. Je pourrais presque entendre les rouages de la machination qui
Éva LambertLa nuit semble interminable. Chaque seconde me rapproche un peu plus du moment où je vais entrer dans l’enfer des secrets. Je suis seule, dans l’obscurité, guidée uniquement par l’espoir et la détermination. Gabriel a été clair : il n'y a pas de retour en arrière. Et pourtant, en moi, une question persiste : Est-ce vraiment la bonne décision ?Je roule lentement en direction du quartier désaffecté que Gabriel m’a indiqué. L'endroit est isolé, loin des quartiers animés où la vie ne semble jamais s’arrêter. Ici, tout semble figé dans le temps. Les bâtiments délabrés se dressent comme des témoins silencieux d’une époque révolue, et les rues désertes me rappellent que j’entre dans un territoire où l’ombre règne en maître.L’adrénaline me serre la gorge. J’ai l’impression que le moindre bruit pourrait me trahir. Mais je n’ai pas le luxe de la peur. La vérité se cache quelque part dans cet endroit, et je suis prête à tout pour la découvrir.Je gare la voiture dans une ruelle étr
Eva SinclairLes pas résonnent dans le couloir, lourds et inévitables. Chaque seconde semble s’étirer, me plaçant dans une tension palpable, presque insoutenable. Je suis dans la pièce, dissimulée dans l’ombre, les documents en main, et une angoisse sourde me ronge. Ils savent que je suis là. La question n’est plus de savoir si je vais être découverte, mais quand.Je me serre contre le mur, retenant mon souffle. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression que tout l’endroit l’entend. Mes doigts serrent le sac dans lequel j’ai placé les preuves, la vérité que j’ai arrachée à ce coffre-fort maudit. Chaque morceau de papier pourrait être ma sentence ou ma salvation, mais je n’ai plus de choix. Il est trop tard pour faire marche arrière.Les voix sont proches maintenant, un murmure indiscernable au début, mais elles deviennent plus nettes à mesure qu'elles se rapprochent. Je connais ces voix, ou du moins, je crois les reconnaître. Ce sont les hommes de Romanov. Je les ai entendus trop souv
Eva SinclairD’un geste furtif, je me faufile dans un couloir adjacent, priant pour ne pas être vue. Les pas se font de plus en plus forts. Je tourne une nouvelle fois à l’angle, puis une autre. Finalement, je trouve une porte de service entrouverte. C’est mon unique chance.Je n’hésite pas une seconde. Je pousse la porte avec précaution et me précipite dans l’obscurité de la ruelle qui s’étend devant moi. L’air frais me frappe en plein visage, comme un retour brutal à la réalité. Je suis dehors. Pour l’instant, je suis en sécurité. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?Mon cœur continue de battre la chamade, mais une lueur d’espoir m’envahit. Je ne suis pas encore sortie d’affaire, loin de là. Mais j’ai ce qu’il faut pour sauver Léo. Et maintenant, je dois m’échapper, trouver un moyen de quitter cet endroit sans que personne ne me repère. Je dois retourner à la ville. À Léo.Je m’élance dans la nuit, chaque pas me rapprochant un peu plus de la liberté, mais aussi de la vérité, u
Éva Je suis encore assise sur le canapé, mon esprit en tourmente, quand la porte d'entrée s'ouvre brusquement. Un frisson me traverse, un mélange d'inquiétude et de soulagement. C’est Serge. Je le reconnais à son pas lourd, au bruit familier de ses chaussures sur le sol. Il est de retour.Le parfum de son après-rasage flotte dans l’air, m’enveloppant immédiatement, et je me sens tout à coup prise au piège. J’avais espéré un peu plus de temps, du temps pour comprendre ce que je ressens, du temps pour faire face à ce qui m’attend. Mais c’est lui. Il est là. Et je ne peux plus fuir.Je me redresse lentement, les jambes engourdies. Je m'apprête à lui sourire, à lui offrir cette fausse tranquillité que j’ai si souvent utilisée, mais le poids de mes secrets me rend muette. Serge entre dans le salon avec son bagage à la main, l’air fatigué mais content de retrouver son chez-soi. Ses yeux se posent sur moi, et je vois cette lueur de douceur qu’il réserve uniquement pour moi."Eva... Tu vas b
Serge Je frémis à ses mots, mes mains cherchant sa peau, l’embrassant avec urgence, comme si chaque baiser était un pacte, une promesse de tout donner. "Tu me rends fou..." Je souffle contre sa bouche, avant de l'embrasser encore plus intensément.Les secondes défilent à une vitesse folle, nos corps se retrouvant dans un enchevêtrement fiévreux, sans fin, sans retour. Je veux lui donner tout ce que j’ai, tout ce que je suis, à chaque caresse, à chaque souffle. La chaleur monte, le désir devient une pression insoutenable. Et puis, lentement, tout s’apaise.Nos corps se mêlent, s’entrelacent, épuisés mais comblés. Elle repose sa tête contre mon torse, son souffle calme après l’intensité du moment. Je caresse ses cheveux, un sourire apaisé sur le visage. Elle murmure alors, presque dans un souffle :"Tu sais, je ne pensais pas qu’on irait aussi loin…"Je la serre un peu plus contre moi, sentant l’odeur de sa peau, la douceur de ses gestes. "On n’a jamais été aussi proches, tu ne crois p
ÉvaIl y a des moments où le monde semble ralentir, où chaque seconde devient un reflet d’un autre temps, d’une autre vie. Pourtant, ici et maintenant, dans cette pièce baignée par la lumière dorée de l’après-midi, tout se passe à une vitesse fulgurante. Les bruits de la rue s’estompent derrière les fenêtres, la vie continue à l’extérieur, mais ici, dans notre monde à nous, chaque mouvement, chaque pensée est calculée, précise. L’adrénaline de nos vies passées semble se dissiper, mais l’intensité, elle, demeure. Cette intensité silencieuse, palpable, qui flotte entre nous, une force qui nous pousse à avancer, encore et encore. Nous avons survécu à la tempête, à la rage des éléments, à la douleur. Mais ce n’est pas la fin. Non, c’est le début d’autre chose. D’une ère nouvelle.À mes côtés, Léo, toujours aussi calme et concentré, semble avoir trouvé sa place dans ce monde que j’ai reconstruit. Un monde que j’ai voulu solide, implacable, mais aussi, d’une certaine manière, plus doux. Il
ÉvaLes heures se sont glissées dans le silence, dissimulées dans l’ombre de ce que nous avons traversé. Le passé semble si lointain maintenant, presque irréel, et je m’étonne de voir à quel point il peut se dissiper lorsqu’on laisse place à l’instant présent. La ville autour de nous est silencieuse, comme si elle retenait son souffle, comme si elle savait que ce que nous vivons ici est plus grand que tout. Le vent léger de l’aube entre par la fenêtre, caressant ma peau. L’air est frais et pur, mais dans mon cœur, il n’y a plus que la chaleur de ce qui nous lie. Le monde tout entier semble avoir disparu, et il ne reste que lui et moi, dans cet espace intime, où le temps n’a plus d’emprise.Léo est là, adossé contre le mur, ses yeux rivés sur moi. La lumière douce de l’aube se joue de ses traits, éclairant chaque détail de son visage, chaque nuance de son expression. Dans ses yeux, il y a une calme certitude, comme s’il savait que tout ce qui comptait à cet instant n’était pas tout ce
ÉvaLes lumières de la ville brillent au loin, comme des étoiles égarées.Le vent de la nuit fait frissonner les rideaux.Il est tard, trop tard.Mais il n’y a plus de retour possible.Je regarde Léo, assis près de la fenêtre, les yeux perdus dans l’obscurité.Il est là, près de moi, mais tout semble si lointain.Nous avons traversé un océan de sang et de mensonges, et maintenant, l’eau est calme, trop calme.Un silence lourd comme un secret non dit.Tout est terminé, et pourtant, il reste quelque chose, un écho, un murmure d’un autre temps, une promesse que nous avons échangée.Je m’approche de lui, pose une main sur son épaule.Il sursaute à peine, mais je vois la guerre dans ses yeux.La guerre qui ne cesse jamais vraiment.Même quand les coups sont partis, même quand tout est fini.Éva – doucement« Léo, est-ce que tu penses qu’on peut réellement repartir de zéro ?Ou est-ce que tout ce qu’on a fait n’a été qu’un chemin vers un nouveau commencement ? »Il tourne son regard vers mo
LéoLa nuit est tombée en silence, comme une promesse de calme avant l’explosion.Dans le vieux bureau, les papiers sont éparpillés partout.Les dossiers sont maintenant prêts, les preuves rassemblées.L’odeur de l’encre, du vieux papier, et de l’adrénaline flotte dans l’air, imprégnant chaque recoin du lieu comme une alerte avant le départ.Éva n’a pas dit un mot depuis que nous avons commencé à rassembler les morceaux de l’empire.Mais je vois la tension dans ses gestes.Ses doigts effleurent parfois un document, puis se figent.Elle ne me le dit pas, mais je sais.Elle a la même peur que moi : que tout cela n’ait été qu’un rêve.Je m’arrête un instant, le regard plongé dans l’écran de l’ordinateur.Les premières informations sensibles sont en train d’être envoyées à l’adresse codée.Bientôt, le monde saura.Et à cet instant, tout ce que nous avons, tout ce que nous avons bâti – ou détruit – sera exposé à la lumière.Éva – voix calme mais sûre« Qu’est-ce qui nous attend, Léo ?Tu s
ÉvaIl y a quelque chose d’intime, de précieux, dans ce silence entre nous.Pas celui de l’évitement.Non.Un silence qui apaise, qui dit que l’on peut exister l’un à côté de l’autre sans crainte.Quand il se retourne enfin, il s’approche, prend une miette sur ma lèvre avec le pouce.Geste simple. Presque dérisoire.Mais je sens le poids des choses non dites dans son regard.Léo – bas, presque honteux« J’ai peur, tu sais. »Je ne bouge pas.Je ne réponds pas tout de suite.Je laisse son aveu suspendu dans l’air, comme une note fragile qui ne demande qu’à vibrer plus fort.Éva – doucement« Moi aussi. »Nos regards se croisent.Il y a de la peur, oui. Mais aussi une détermination nouvelle.On a déjà trop perdu.On a déjà trop brûlé.Alors maintenant, il ne reste que ce choix : avancer, ensemble.---LéoJe m’assieds en face d’elle, mes coudes sur la table, les mains jointes.Elle me regarde toujours.Pas avec pitié.Pas avec crainte.Mais avec cette lucidité brûlante qui m’a toujours
ÉvaLe soleil n’a pas encore franchi l’horizon.Pourtant, une clarté douce et chaude baigne déjà la chambre.Non celle du jour, mais la sienne.Sa chaleur, son souffle régulier dans mon cou, sa main qui repose encore sur ma hanche.Il dort.Et pour la première fois depuis si longtemps, son visage s’est détendu.Ses traits d’ordinaire tendus par la douleur ou l’inquiétude sont apaisés, presque juvéniles.Je me retourne lentement, veillant à ne pas rompre cette quiétude fragile.Je le contemple.Léo.Mon tumulte. Mon refuge.Ses cils frémissent, effleurent sa joue.Un soupir glisse de ses lèvres. Peut-être rêve-t-il.Peut-être de nous. Peut-être de rien.Je tends la main, effleure sa joue du bout des doigts.Il ouvre les yeux. Ils sont encore lourds de sommeil, mais leur éclat me frappe comme une évidence.Léo – voix rauque, veloutée par la nuit« Tu es encore là. »Je hoche la tête.Je ne réponds pas.Ce silence contient plus d’engagement que n’importe quelle promesse formulée à voix h
LéoJe croyais que j’aurais plus de temps.Mais à peine deux jours se sont écoulés que déjà, les ombres de mon monde remontent à la surface.Le téléphone vibre. Trois fois. Toujours le même numéro.Celui de mon père.Je n’ai pas décroché.Pas encore.Mais je sens que ça approche. Que le moment vient.Éva est dans la pièce d’à côté.Elle trie des papiers, fait semblant de ranger.Depuis qu’on s’est retrouvés, tout est fragile.Chaque mot pèse. Chaque geste est une promesse silencieuse qu’on n’ose pas encore prononcer à voix haute.Et pourtant, elle est là.Présente.Belle dans ses silences.Je m’approche. Je pose ma main sur sa nuque.Léo – bas« Je dois lui parler. »Elle ne se retourne pas.Éva – calme« Je sais. »---ÉvaJe le sens reculer.Même quand il s’avance vers moi.Il pense que je vais le retenir.Mais ce n’est pas ce qu’il me faut.Je ne veux pas d’un homme qui fuit.Je veux quelqu’un qui reste debout. Même quand tout vacille.Alors je me tourne.Je l’embrasse doucement su
LéoLe train file à travers la campagne.Le paysage défile si vite que j’en ai mal à la tête.Mais je ne détourne pas les yeux.J’ai quitté le manoir cette nuit.Pas un mot. Pas un bruit.Je n’ai pris que l’essentiel : la lettre de ma mère, les documents, et la bague qu’Éva a oubliée sur ma table de chevet un matin où elle était pressée.Elle croyait que je ne l’avais pas vue.Mais je l’ai gardée.Parce qu’elle sentait encore sa peau.Je ne sais pas ce qui m’attend.Mais je sais ce que je laisse derrière.Et je n’ai aucun regret.J’ai tout dit au journaliste.Tout.Les noms. Les comptes. Les morts qu’on a voulu faire taire.Il a promis de publier. De tout dévoiler.Moi, je n’ai rien demandé.Pas de reconnaissance. Pas de pardon.Seulement… que ça s’arrête.Que le silence cesse de couvrir les hurlements.Je pense à elle.À Éva.À la façon dont elle me regardait quand je pensais ne plus rien valoir.À sa patience. Sa colère. Son absence de jugement.Je me suis brûlé à son amour.Mais c’
ÉvaDeux jours.Quarante-huit heures à regarder les aiguilles tourner, à guetter les messages qui ne viennent pas, à remplir les silences avec des souvenirs qui font plus mal qu’ils ne réconfortent.Je fais semblant d’avoir une vie. Je vais au travail, je ris aux blagues de collègues dont je n’entends pas les mots, je rentre chez moi comme si c’était normal.Mais je ne suis plus là. Je suis ailleurs.Là où il est.Ou là où il n’est plus.Le café n’a plus de goût.La musique m’agace.Je n’écoute que les battements irréguliers de mon propre cœur, comme s’il me rappelait chaque minute que Léo me manque. Que tout en moi le réclame.Je dors mal. Les nuits sont pleines de rêves troués.Je me réveille en sursaut, persuadée de l’avoir entendu frapper à la porte.Mais il n’y a que le vent. Et le vide.Le mot qu’il a laissé… je l’ai relu cent fois.Je le garde plié dans mon livre préféré, au creux d’un chapitre sur les départs.Ça me semble ironique. Cruel, même.Et puis ce matin, la lettre.Gl