Aldric Dès que je prends place, le comte Darius brise le silence.— Mon roi, il est grand temps d’imposer une sentence exemplaire. Ces rebelles ont défié votre autorité, ils ont mis le royaume en péril. Si nous les laissons vivre, d’autres suivront leur exemple.D’autres voix approuvent. Je croise les bras, impassible, puis je balaie la salle du regard avant de répondre d’une voix posée.— Nous avons choisi de capturer ces hommes vivants parce que nous croyons en la possibilité d’un avenir meilleur. La clémence n’est pas une faiblesse, elle est une force.Darius se redresse, furieux.— Une force ? Et que dire de ceux qui ont perdu leur famille à cause d’eux ? De ceux qui ont vu leurs villages brûler ? Leur offrir une seconde chance, c’est trahir ceux qui sont morts par leur faute !Un murmure d’approbation s’élève. J’inspire profondément avant de me lever lentement.— Ce royaume ne peut pas se reconstruire sur la haine et le sang. Si nous perpétuons le cycle de la vengeance, nous ne
Aldric Les semaines passent dans une atmosphère lourde de méfiance. Le royaume semble paisible en surface, mais sous cette tranquillité apparente, les tensions grondent. Les rumeurs circulent, les complots s’épaississent, et l’ombre de la rébellion plane toujours. Depuis les arrestations des seigneurs traîtres, la cour est en plein bouleversement. J’ai voulu la réconciliation, j’ai tendu la main, mais la réalité me rappelle sans cesse que le pouvoir ne s’exerce pas sans résistance.Ce matin-là, alors que l’aube teinte le ciel de nuances roses et dorées, un messager franchit les portes du château. Il est épuisé, couvert de poussière, son cheval en sueur. Dès qu’il se présente devant moi, mon estomac se serre. Je le sais, une mauvaise nouvelle approche.— Mon roi, souffle-t-il en s’agenouillant. Plusieurs villages de l’ouest sont en proie au chaos. Des groupes armés non identifiés saccagent les terres et sèment la peur parmi les habitants.Je serre les dents. Cette agitation, ce n’est
Aldric Les mois passent, et je vois le royaume se transformer sous mes yeux. Pourtant, malgré tous les efforts que j’ai déployés pour renforcer l’unité et améliorer la vie de mon peuple, des fissures persistent. Elles sont invisibles à l’œil nu, mais je les ressens dans chaque murmure, dans chaque regard méfiant.J’ai réduit les taxes pour alléger le fardeau des paysans. J’ai fait reconstruire des routes pour faciliter le commerce. J’ai instauré de nouvelles lois pour protéger les plus vulnérables. Mais tout cela ne suffit pas. Une ombre plane sur le royaume, une menace qui refuse de disparaître.Chaque jour, des rapports me parviennent. Des villages pillés par des bandes armées. Des seigneurs mécontents qui complotent dans l’ombre. Des espions qui chuchotent des promesses de révolte. Certains disent que mon règne est une illusion, que la paix que je tente de bâtir est une chimère.Je suis dans la grande salle du trône, debout près de la fenêtre, observant la cour du château en contr
Aldric Le royaume respire enfin. Du moins, en apparence. Les montagnes, autrefois le théâtre de conflits sanglants, sont devenues le symbole fragile d’une trêve instable. J’ai œuvré sans relâche pour panser les plaies profondes laissées par des années de tyrannie, mais je sais que la paix est une illusion capricieuse. La menace ne vient pas toujours de l’extérieur. Parfois, elle germe dans les cœurs rongés par l’ambition et la rancune.Les tensions au sein de la cour n’ont jamais disparu. Certains seigneurs supportent mal l’idée d’un royaume unifié. Pour eux, l’ancien ordre, où leur pouvoir était incontesté, était préférable. Ils attendent mon faux pas, une faiblesse, une faille dans mon autorité qu’ils pourront exploiter.Ce soir, je suis seul dans mon bureau, les cartes étalées devant moi. J’étudie chaque recoin du royaume, cherchant à anticiper les prochains mouvements de mes adversaires. La chandelle qui vacille projette des ombres tremblantes sur les murs de pierre. J’ai à peine
AldricLa nuit s’étend sur le royaume comme un voile d’ombre, étouffant les derniers échos du jour. Les torches du palais vacillent sous le vent frais qui s’engouffre dans les couloirs, faisant danser les ombres sur les murs de pierre. Je me tiens face à la fenêtre de ma chambre, le regard perdu sur les collines qui s’étendent au loin. L’armée de Karic est en marche, et bientôt, le destin de Varek sera scellé. La paix que j’ai si ardemment cherchée repose désormais entre mes mains et celles de mes hommes.Mais ce soir, je ne veux plus penser à la guerre.Un frisson me parcourt lorsque la porte s’ouvre doucement derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir qui est là. Je reconnaîtrais sa présence entre mille."Tu ne dors pas," souffle Elara.Sa voix est douce, presque inquiète. Je me détourne lentement de la fenêtre pour la contempler. Elle s’est changée en une robe de nuit légère, sa silhouette à peine voilée par le tissu fin qui épouse ses courbes avec une élégance na
Aldric Le sol tremble sous les pas de mes soldats. La guerre est désormais inévitable. Je sens l’électricité dans l’air, cette tension insoutenable qui annonce les heures les plus sombres. Les tambours résonnent dans la vallée, un appel à l’affrontement. J’observe les lignes ennemies de l’autre côté du champ de bataille, l’ombre de Varek planant sur nous comme un spectre vengeur.Karic se tient près de moi, son visage grave, mais son regard empli de confiance.— Les hommes sont prêts, mon roi. Nous avons l'avantage du terrain et de la surprise. Mais Varek est un stratège. Ne sous-estimez pas sa détermination.Je hoche la tête, mon esprit en proie à des tourments contradictoires. Je n’ai jamais voulu cette guerre. Mais dans ce monde déchiré, la paix est une illusion fragile, brisée au moindre souffle d’ambition. Autrefois, mes idéaux semblaient si purs, si inébranlables. Aujourd’hui, je réalise qu’ils se heurtent à la brutalité du pouvoir, aux intérêts cachés, aux trahisons.— Je sais
Aldric Le vent souffle doucement sur les ruines fumantes de la forteresse de Varek. Après la bataille acharnée, le silence qui suit me semble presque irréel. Les cris de guerre, les lames s’entrechoquant, les supplications des mourants… tout cela a laissé place à un vide pesant. Seuls les murmures de ceux qui pansent leurs plaies, de ceux qui cherchent des survivants, brisent l’accalmie.Je me tiens à la tête de mes troupes, mes vêtements trempés de sueur et couverts de poussière. Mon épée pend à ma ceinture, inutile à présent. Je scrute les débris de ce qui, quelques heures plus tôt, était un symbole de résistance. Mon regard se pose sur Varek, agenouillé devant moi, maintenu par deux de mes hommes. Son visage, marqué par la guerre et la défaite, trahit une douleur bien plus profonde que celle de ses blessures.Je prends une inspiration, mes doigts se crispant légèrement sur le pommeau de mon épée avant que je ne desserre mon emprise. Je n’ai pas le droit de laisser la colère guider
Aldric Je me tiens sur le balcon du château, observant la plaine au loin. Varek est à mes côtés, silencieux.— Ce n’est qu’un début, dis-je doucement.Il hoche la tête.— Mais peut-être un début qui vaut la peine d’être poursuivi.Je tourne mon regard vers lui. Dans ses yeux, il n’y a plus la haine, ni la rage, ni même la douleur d’avoir perdu. Seulement l’incertitude… et peut-être, un espoir fragile.Et dans l’obscurité de cette guerre dévastatrice, une lumière commence à poindre.Le mois suivant notre victoire aurait dû être une période de paix. Je le pensais, du moins. Le royaume pansait lentement ses plaies, les discussions de paix avançaient, les villages se reconstruisaient, et les marchands osaient à nouveau arpenter les routes. Mais ce calme n’était qu’une façade. Dans les ombres, une tempête se préparait.Un soir, alors que j’observais les progrès de la reconstruction depuis les hauteurs du château, un messager vint à moi. Son visage était grave, ses vêtements couverts de po
Pensé par AldricLe vent souffle fort ce soir-là, une promesse d'un changement imminent. Je me tiens une fois de plus sur les remparts du château, observant l'horizon avec une intensité nouvelle. La guerre que j'ai espéré éviter est désormais inévitable. Les dernières semaines ont été marquées par des alliances secrètes, des intrigues et des manœuvres politiques qui se sont intensifiées à mesure que la tension montait. J'ai pris ma décision finale : il est temps d'agir.Elara, à mes côtés, observe également la vaste étendue du royaume. Je sais que le poids du pouvoir pèse lourd sur mes épaules, mais je sais aussi qu’elle est prête à affronter ce qui va venir. "Ils ne nous laisseront pas de répit, Aldric. Ils veulent tout ou rien. Cette fois, il n’y a pas de place pour les demi-mesures."Je tourne mon regard vers elle, un sourire fatigué mais résolu sur les lèvres. "Je l'ai toujours su. Mais chaque choix a un prix. Et ce prix, Elara, pourrait bien être notre dernier test."La guerre qu
Par AldricLes jours qui suivent sont remplis d'une tension qu'on ne peut ignorer. Le royaume se trouve à un carrefour dangereux, et bien que la confrontation directe avec les traîtres et conspirateurs ait laissé des cicatrices profondes, la véritable épreuve est encore devant nous : comment maintenir la stabilité après avoir révélé la vérité sans sombrer dans le chaos qui semble tout engloutir ?Après la réunion, certains seigneurs se sont retirés dans un silence lourd, leurs visages marqués par l'incertitude. D'autres, plus audacieux, ont ouvertement défié mes décisions, et leurs murmures de mécontentement se propagent à une vitesse alarmante. Ceux qui s’opposent à mes réformes semblent se regrouper, transformant une simple crise de loyauté en un véritable combat pour l’avenir du royaume.Elara et moi savons que la paix fragile que nous avons obtenue se fissure lentement. De nouvelles alliances se forment, des trahisons se trament dans l'ombre. Le vent, toujours porteur de rumeurs,
(Aldric)Le château est plus tendu que jamais. Les seigneurs arrivent un à un, leurs visages marqués par l’anticipation, mais aussi, pour certains, par la nervosité. Je me suis préparé à cette réunion comme jamais auparavant. La vérité, même si elle est douloureuse, doit être confrontée. Je ne peux plus reculer.Elara, toujours à mes côtés, observe les arrivées avec une attention aiguisée. Elle sait que les enjeux sont plus élevés que jamais. Les murmures qui circulent sur la corruption et les trahisons au sein même du conseil sont désormais un poison qui se répand à travers tout le royaume. Il est crucial de répondre à ces accusations de manière décisive et sans hésitation.Je prends place sur mon trône, mon regard perçant scrutant la salle. Les seigneurs, bien que dissimulant leurs émotions, ne peuvent s’empêcher de ressentir le poids de la situation. La salle est remplie, mais l’atmosphère est tendue, presque palpable."Mes seigneurs", je commence d’une voix calme mais ferme, "nous
Par AldricLes jours qui suivent la grande réunion sont étrangement calmes. Une tranquillité précaire s’étend sur le royaume. Le vent, jadis porteur de rumeurs de rébellion et de dissidence, semble plus doux désormais, comme si la tempête avait été temporairement dissipée par mes paroles et les compromis obtenus. Mais je sais que la paix n’est jamais aussi simple. Chaque geste, chaque décision, porte son lot de conséquences.Elara, toujours vigilante, ne partage pas totalement mon optimisme. "Vous avez gagné une bataille, mais la guerre, elle, n'est pas terminée", me rappelle-t-elle un matin alors que nous nous entretenons dans le bureau du roi. "Il y a encore des forces dans l'ombre, des alliés de ceux qui conspirent encore contre vous. Ils attendent le bon moment."Je hoche la tête, contemplant la carte étendue devant nous. Le royaume semble plus stable, mais la fragilité de la situation reste là, tapie sous la surface."Je sais", lui réponds-je. "Mais nous avons donné à ceux qui do
AldricElara me regarde longuement, la lumière qui filtre par les fenêtres illuminant ses traits décidés. Elle semble hésiter, mais son instinct ne la trompe jamais. "Que veux-tu dire, exactement ?"Je prends une profonde inspiration avant de répondre, mes pensées se formant lentement. "Je vais proposer une grande réunion. Tous les seigneurs, les nobles du royaume, et même ceux qui s’opposent encore à nos réformes. Une réunion où chacun pourra exprimer ses préoccupations et ses idées. Peut-être que, dans cet échange, nous pourrons trouver une voie commune."Elara me scrute, un air de défi dans ses yeux. "Une réunion… avec ceux qui conspirent encore contre toi ?""Oui", dis-je simplement, la certitude d’avoir choisi la voie la plus difficile s’installant en moi. "Mais c’est la seule façon de dissiper la rumeur avant qu’elle ne se transforme en tempête. Si nous n’agissons pas maintenant, nous serons pris au piège, et il sera trop tard."Elle réfléchit un instant avant de hocher lentemen
AldricLe calme qui règne sur le royaume depuis la confrontation à la forteresse est trompeur. Il est trop parfait, trop silencieux. Un souffle d’air froid s’infiltre à travers les fenêtres entrouvertes de mon bureau, soulevant les lourdes tentures sombres. Je fixe les flammes vacillantes des bougies, perdu dans mes pensées.Les seigneurs qui ont hésité à se rallier à la rébellion ne sont pas tous convaincus. Je l’ai vu dans leurs yeux, senti dans leur manière de parler. Ils n’ont accepté qu’en surface, attendant le moment propice pour se détourner. Certains attendent encore que l’ombre du chaos s’abatte de nouveau pour se positionner du côté qui leur sera le plus avantageux.Un mouvement près de la porte attire mon attention. Elara entre, silencieuse comme une ombre. Ses pas ne font aucun bruit sur le sol de pierre, et pourtant, sa présence remplit la pièce d’une tension familière.— Ne nous laissons pas endormir par cette accalmie, dit-elle d’un ton calme mais tranchant comme une la
AldricLa lumière du matin filtre à peine à travers les fenêtres du château, projetant des ombres allongées sur le sol de pierre. Je suis déjà debout, incapable de trouver le repos alors que le vent souffle fort à l’extérieur, hurlant comme un présage funeste. Ce matin, il ne charrie pas seulement l’air glacé des hautes montagnes, mais aussi une rumeur persistante, une rumeur dangereuse qui s’immisce dans les couloirs du royaume comme un poison silencieux.Un complot. Une nouvelle rébellion en gestation.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément. La paix que nous avons tant lutté pour instaurer est plus fragile que jamais. Nous avons apaisé les guerres, apaisé les tensions, mais nous n’avons pas éradiqué la haine de ceux qui désirent l’ancien ordre. Et aujourd’hui, ils montrent à nouveau les crocs.Les portes de la salle du trône s’ouvrent sans bruit, et je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui entre. Je ressens sa présence avant même qu’elle ne parle.Elara.El
AldricLe royaume de Varek semble en paix, du moins en surface. Les murs du château sont solidement réparés, les routes commercent de nouveau, et les terres autrefois dévastées par la guerre se couvrent d’une verdure renaissante. Pourtant, dans les ombres, le souvenir des batailles, des trahisons et des pertes demeure. Les cicatrices invisibles sont toujours là, prêtes à se rouvrir au moindre choc. La paix, aussi précieuse soit-elle, n’est jamais totalement acquise.Je me tiens devant la grande table de la salle de guerre, une carte du royaume étendue devant moi. Mon regard parcourt les différentes régions, chaque territoire portant les stigmates de notre lutte passée. La reconstruction avance, mais quelque chose en moi refuse de croire que tout est terminé. Cette stabilité me semble fragile, comme un château de sable menacé par la marée.La porte s’ouvre doucement, et Elara entre dans la pièce. Son regard est doux, mais je vois l’inquiétude qui y brille. Elle sait que je porte le poi
AldricLa salle du trône est étrangement calme, baignée dans la lumière pâle de l'après-midi. Les échos des derniers événements résonnent encore dans les couloirs du château, mais l'ombre de la trahison commence lentement à se dissiper. Assis sur mon trône, je fixe l'horizon par les grandes fenêtres. Le vent léger fait flotter les rideaux, comme un présage de renouveau, un souffle annonçant le changement.La douleur de la trahison est encore vive, un poison qui s’infiltre dans mes pensées. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le luxe de m’y attarder. Le royaume a besoin d’un roi fort, capable de le guider à travers les cendres de cette période sombre.Des bruits de pas résonnent sur le marbre froid. Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s’agit.Elara.Sa présence est une constante, un ancrage dans le chaos. Elle avance d’un pas mesuré, mais je décèle l’inquiétude dans son regard. Lorsqu’elle s’arrête devant moi, elle s’incline légèrement avant de parler d’une voix posée