Le craquement sec résonna dans l’air calme, et le silence oppressant qui s’était installé jusque-là sembla se briser, laissant place à une tension électrique. Lucas se figea, son regard passant des arbres immobiles au cercle de pierres derrière eux.
– C’était quoi… ça ? murmura Mathias, sa voix à peine audible. Alice, les yeux écarquillés, recula de quelques pas, son instinct lui criant de fuir. – On ne devrait pas rester ici. Il faut partir… maintenant. Lucas essaya de masquer son malaise derrière un sourire forcé. – Calmez-vous. Ce n’est sûrement qu’un animal. Vous faites des histoires pour rien.Mais avant qu’il ne termine sa phrase, un autre bruit leur parvint , un bruissement furtif, comme si quelque chose se glissait parmi les feuilles mortes. Mathias serra son appareil photo contre lui, jetant des regards nerveux autour du cercle de pierres. – Un animal ? Et pourquoi on ne voit rien ? Où sont les oiseaux ? Où sont les sons habituels ? demanda-t-il, la voix tremblante. Lucas secoua la tête, tentant de retrouver son aplomb. – Écoutez, vous vous laissez influencer par l’atmosphère. C’est une forêt, il n’y a rien de surnaturel ici.Alice le fixa, son regard empreint de colère et de peur. – Ce n’est pas une question de surnaturel, Lucas. Il y a quelque chose. Quelque chose qui nous observe.Lucas ouvrit la bouche pour répliquer, mais à ce moment précis, un troisième craquement retentit, bien plus proche que les précédents. Les trois amis se figèrent. Même Lucas semblait incapable de cacher son inquiétude.Mathias, les mains tremblantes, releva son appareil et pointa l’objectif vers les arbres. – Peut-être… peut-être qu’il y a quelque chose là.Il prit une série de photos, le bruit du déclencheur se mêlant au silence ambiant. Lucas, de plus en plus agacé, fit un geste vers les arbres. – Je vais voir ce que c’est. Alice attrapa son bras, ses doigts fermes. – Non. Tu ne vas pas là-bas. Lucas leva les yeux vers elle, prêt à protester, mais il vit la détermination dans son regard. Elle n’allait pas céder. Mathias baissa son appareil, son visage pâle. – On devrait vraiment rentrer…Lucas soupira, agacé mais cédant. – D’accord. Vous gagnez. Mais vous allez voir, il n’y a rien. Le trio quitta la clairière à une allure rapide, Alice jetant des coups d’œil anxieux derrière elle à chaque pas. Elle avait la sensation oppressante que quelque chose les suivait, mais chaque fois qu’elle se retournait, les bois semblaient immobiles, figés dans une inquiétante tranquillité. De retour à la maison, Mélanie et Hugo étaient assis dans le salon, les visages tendus. Mélanie se leva dès qu’elle entendit la porte s’ouvrir. Après avoir écouté le récit des évènements survenus dans les bois, elle s'écria : – Vous avez… entendu quelque chose ? demanda-t-elle, les mains tremblantes. Lucas haussa les épaules, tentant d’adopter un ton décontracté. – Juste quelques craquements. Rien de spécial. Vous vous inquiétez trop. Alice se précipita à l’intérieur, son regard sombre. – Ce n’étaient pas juste des craquements. Mélanie avait raison. Il y a quelque chose ici. Mathias posa son appareil photo sur la table, se massant les tempes. – J’ai pris des photos… Je ne sais pas ce que j’ai capturé, mais… certaines de ces images ne sont pas normales. Mélanie s’approcha de lui, son cœur battant à tout rompre. – Montre-les. Mathias alluma l’écran de son appareil, et le groupe se rassembla autour de lui. Il fit défiler les clichés, montrant des vues de la clairière. Mais l’une des images fit frémir Mélanie. – C’est… une ombre. Mais il n’y avait rien là-bas, murmura-t-elle. Alice sentit un frisson lui parcourir l’échine. – Ce n’est pas une ombre. C’est… quelque chose. Hugo secoua la tête, affichant un sourire désinvolte. – Vous êtes tous en train de vous monter la tête. Les ombres, les bruits… C’est juste la maison, le cadre. Rien de concret.Mélanie croisa les bras, l’air défiante. – Et si ce n’était pas le cas ? Lucas, bien que sceptique, semblait enfin perdre son assurance. Il observait les visages de ses amis, réalisant que l’atmosphère légère qu’il avait essayé de maintenir s’était effondrée. Le soleil déclinait rapidement, et l’ombre du soir s’étendit dans les pièces de la maison, comme une présence silencieuse. Même Hugo, habituellement insouciant, ne pouvait ignorer le malaise qui s’installait.Cette nuit-là, chacun retourna dans sa chambre, mais personne ne parvint à trouver le sommeil. Le silence de la maison était oppressant, entrecoupé de bruits étranges – un grincement de plancher, le murmure du vent qui semblait se faufiler sous les portes. Alice, allongée sur son lit, sentit son cœur s’accélérer lorsqu’elle entendit des pas dans le couloir. Elle se redressa, tendant l’oreille. Les pas s’arrêtèrent devant sa porte, mais elle n’osa pas bouger.Mélanie, de son côté, se leva pour regarder par la fenêtre, attirée par un mouvement près du lac. Elle crut apercevoir une silhouette immobile, mais lorsqu’elle cligna des yeux, elle avait disparu. Hugo, malgré son scepticisme, se réveilla en sursaut lorsqu’un bruit sourd résonna dans sa chambre. Il jeta un regard autour de lui, mais ne vit rien d’anormal.Mathias, dans l’obscurité de sa chambre, examinait encore ses photos. À chaque image, il avait la sensation qu’il voyait quelque chose de nouveau – une ombre plus définie, une forme qui ne devait pas être là. Puis, une porte à l’étage claque violemment, brisant le silence. Tout le monde se leva précipitamment, se retrouvant dans le salon. Les visages étaient tendus, terrifiés, tandis que les bruits semblaient se rapprocher.La maison semblait respirer, comme si elle-même était consciente de leur présence… et décidait enfin de se manifester. Dans le salon, les amis se regroupèrent, leurs visages pâles illuminés par la faible lumière vacillante d’une lampe. Le silence pesant était rompu seulement par leurs respirations saccadées. – Qu’est-ce qui a claqué ? demanda Mélanie, sa voix presque un murmure. Lucas, bien qu’habituellement confiant, ne trouva rien à dire immédiatement. Il balaya la pièce du regard, cherchant une réponse rationnelle. – Peut-être que c’était le vent, finit-il par dire, mais son ton manquait de conviction. Alice fronça les sourcils, croisant les bras fermement. – Le vent ? Toutes les fenêtres sont fermées, Lucas. Arrête de trouver des excuses, on sait tous que ce n’était pas normal. Hugo, s’adossant au mur, croisa les bras avec une fausse désinvolture. – Vous commencez sérieusement à flipper pour rien. C’est juste une vieille maison, tout ça est logique. Les vieux bâtiments font du bruit.Mélanie le fusilla du regard. – Et le cercle de pierres ? Les ombres sur les photos ? Tout ça aussi c’est logique, Hugo ? Mathias, qui fixait toujours son appareil photo posé sur la table, rompit son silence. – Ce que j’ai capturé dans ces bois… ce n’était pas "logique". Ces ombres n’étaient pas là quand je regardais à travers l’objectif. Elles sont apparues après.Un silence glacial s’abattit sur eux, chacun digérant les paroles de Mathias. Finalement, Mélanie serra les poings et déclara : – On doit partir. Demain matin, on fait nos valises et on s’en va.Lucas haussa les épaules, forçant un sourire. – Oh, arrête, Mél. On est ici pour s’amuser. On ne va pas fuir comme des gamins effrayés par quelques bruits. Alice l’interrompit, sa voix froide. – Ce n’est pas une question de peur. Quelque chose ne veut pas qu’on soit ici, Lucas. Tu peux continuer à faire semblant, mais regarde autour de toi. Tout le monde ressent la même chose. Lucas hésita un instant, les mots d’Alice semblant s’infiltrer dans ses pensées. Finalement, il détourna le regard, mais ne dit rien. Mélanie soupira, fatiguée de la tension constante. – Je vais dans ma chambre. Si quelqu’un entend encore quelque chose cette nuit, réveillez tout le monde, d’accord ? Les autres acquiescèrent, avant de se disperser, chacun retournant à son propre refuge dans la maison. L’ombre de la peur planait encore au-dessus d’eux, plus oppressante que jamais.La maison reposait dans une obscurité presque palpable, comme si le poids de la nuit cherchait à l’écraser. Les murs craquaient par endroits, des sons diffus, amplifiés par le silence, résonnaient comme autant de rappels de son âge avancé. Au rez-de-chaussée, une faible lumière lunaire filtrait à travers les rideaux, projetant des ombres mouvantes sur les murs du salon. Dans sa chambre, Alice, allongée sur son lit, fixait le plafond sans réussir à fermer l’œil. Son esprit retournait sans cesse les événements de la journée : la clairière, les ombres, les craquements. Elle n’arrivait pas à se convaincre qu’il n’y avait rien. Alors qu’elle s’apprêtait à se lever pour se rendre à la fenêtre, un bruit sourd retentit, semblant provenir de l’extérieur. Elle se redressa, ses sens en alerte. Puis, une autre perturbation se fit entendre, cette fois comme un murmure distant, à peine perceptible. Ses yeux se fixèrent sur la fenêtre, où une silhouette indistincte sembla se dessiner, mais en un
La tension dans le salon était palpable. Les visages figés, les respirations retenues, tout semblait suspendu dans un silence oppressant, jusqu’à ce que le grincement retentisse de nouveau. Cette fois, il semblait plus proche, presque au-dessus d’eux. Mélanie recula instinctivement vers le mur, ses mains tremblant tandis qu’elle serrait la lampe torche que Hugo venait de lui tendre.– Ce… ce n’est pas le vent, murmura-t-elle, ses mots brisés par la peur.Lucas fit un pas en avant, son regard rivé au plafond. Pour la première fois, il ne tenta pas de sourire, de faire une remarque légère pour calmer les esprits. Ses épaules étaient tendues, et ses mains, qu’il essayait de garder détendues, trahissaient son anxiété.– Très bien, déclara-t-il finalement, son ton moins assuré qu’il aurait voulu. On monte. On doit voir ce qu’il se passe.Alice secoua la tête avec force. – Non, Lucas. On ne monte pas. Et sûrement pas tous ensemble. Si quelque chose nous attend là-haut…– Quoi ? interrompit
La nuit était encore plus oppressante que la précédente. Les murs de la maison semblaient se refermer sur eux, comme si la bâtisse elle-même se nourrissait de leur peur grandissante. Mélanie, assise dans un coin du salon, ne cessait de regarder la porte du sous-sol, s’attendant à ce qu’elle s’ouvre d’elle-même à tout instant.– On ne peut pas rester ici, murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres. Cette maison… ce qu’on a vu… Ça va nous détruire.Lucas, adossé à une étagère, soupira lourdement. – Combien de fois on va avoir cette conversation ? On ne peut pas juste partir en pleine nuit. C’est dangereux dehors.Mélanie se tourna brusquement vers lui, son regard brûlant. – Et c’est censé être plus sûr ici ? Sérieusement, Lucas ? Tu crois encore que rester ici est une bonne idée ? Si tu ne nous avais pas entraînés ici…– Oh, ça suffit ! rétorqua Lucas, levant les mains. Je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer ! Arrête de me blâmer pour tout.Al
La nuit semblait s'étirer sans fin, chaque minute devenant une épreuve insupportable. La maison, silencieuse en apparence, respirait d'une vie insidieuse, ses murs semblant se rapprocher lentement. Alice était assise près de la cheminée, ses doigts tremblant alors qu’elle tenait une tasse de thé à moitié vide. Elle tentait de trouver un réconfort dans la chaleur de la tasse, mais chaque bruit, chaque ombre l’empêchait de se détendre.Mélanie, blottie dans un fauteuil, fixait le sol d’un regard absent, ses pensées toujours hantées par le miroir. Hugo, malgré son calme apparent, jetait des coups d’œil furtifs vers les fenêtres, comme s’il s’attendait à voir quelque chose bouger dans l’obscurité extérieure. Lucas, assis près de la table, semblait perdu dans ses réflexions, son regard souvent attiré par la porte du sous-sol.C’est Mathias qui brisa le silence, sa voix à peine audible : – Il faut qu’on comprenne ces symboles. Si on laisse cette maison jouer avec nous, elle finira par avoir
Le salon, plongé dans une tension électrique, semblait trop exigu pour contenir les peurs et les désaccords du groupe. Mélanie, assise dans un coin, n’arrêtait pas de jeter des regards en direction des fenêtres, comme si elle s’attendait à voir l’ombre massive d’Alice resurgir. Hugo, lui, s’était emparé d’une vieille batte trouvée dans un placard, brandissant l’objet comme un talisman contre l’inconnu.Lucas, debout près de la table, semblait réfléchir intensément, son regard passant d’un visage à l’autre.– Écoutez, je sais que tout ça est terrifiant, mais paniquer ne nous aidera pas, dit-il finalement, sa voix plus calme qu’il ne le ressentait.Mélanie le fixa, ses yeux rougis par des larmes retenues.– Terrifiant ? Tu penses que ce mot suffit pour décrire ce qu’on vit ? Lucas, cette maison… elle veut notre mort.Mathias, qui faisait encore défiler les photos sur son appareil, releva la tête.– Mélanie a raison. On ne peut pas ignorer ce qui se passe ici. Mais fuir à l’aveugle n’est
Léa s'installa dans un fauteuil près de la cheminée, ses mains crispées sur les accoudoirs comme si elle cherchait à s’ancrer dans la réalité. Le reste du groupe restait à distance, encore perturbé par son arrivée soudaine. L’ambiance dans la pièce était glaciale, et chacun semblait plongé dans ses propres pensées.Alice brisa finalement le silence, sa voix trahissant un mélange de curiosité et de méfiance.– Léa, pourquoi avoir changé d’avis ? Tu étais tellement catégorique quand on t’a proposé de venir…Léa leva les yeux vers Alice, ses traits tirés par la fatigue.– Je… je ne sais pas. Quelque chose me disait que je devais vous rejoindre. Je ne pouvais pas expliquer pourquoi, mais c’était comme une… une urgence.Mélanie échangea un regard inquiet avec Mathias, avant de murmurer doucement.– Une urgence ? Comme une sorte… d’appel ?Léa hésita, cherchant ses mots.– Peut-être. Mais c’était flou. Tout ce que je savais, c’est que vous étiez ici, et que je devais être avec vous.Hugo, a
La lumière de la lampe vacillait faiblement dans le salon, projetant des ombres irrégulières sur les murs. La fatigue pesait lourd sur chaque membre du groupe, mais le sommeil semblait impossible. Les murmures diffus qui semblaient émaner de la maison étaient devenus presque insidieux, jouant sur leurs nerfs.Lucas passa une main sur son visage, le regard perdu.– D’accord. La nuit est longue, mais on doit rester concentrés. Mathias, Hugo, inspectez les fenêtres. Assurez-vous que tout est fermé correctement. Alice, Mélanie… veillez sur Léa.Mathias se leva en silence, attrapant sa lampe torche. Hugo le suivit, bien que son expression trahissait son agacement.– Encore une inspection ? grogna-t-il. Tu crois vraiment que ça va changer quoi que ce soit ?Lucas ignora sa remarque, préférant se concentrer sur ce qui pouvait être contrôlé. Alice, assise près de Léa, observa cette dernière d’un œil discret. Elle sentait un malaise croissant en sa présence, mais elle n’arrivait pas à cerner c
La nuit avançait, mais aucun des amis ne trouvait le repos. La maison semblait vibrer d’une énergie subtile, presque imperceptible, mais oppressante. Léa, assise près de la cheminée, paraissait étrangement détendue, un contraste troublant avec les autres, qui ne savaient plus quoi penser.Alice, incapable de contenir son malaise, l’observait depuis un coin de la pièce. Elle avait remarqué des détails qui la perturbaient : la façon dont Léa semblait toujours savoir où regarder, comme si elle sentait les murmures invisibles de la maison ; son absence totale de fatigue, contrairement à tous les autres.Mathias s'approcha doucement d'Alice, murmurant.– Toi aussi, tu le sens ? Quelque chose chez elle… ne va pas.Alice hocha la tête, les yeux fixés sur Léa.– Elle n’est pas comme d’habitude. Et… je ne sais pas si je suis la seule, mais… parfois, j’ai l’impression qu’elle ne nous regarde pas vraiment.Mathias fronça les sourcils, jetant un regard rapide à Léa avant de répondre.– Tu veux di
La maison, silencieuse et imposante, se dressait sous un ciel chargé de nuages noirs, lourds de promesses d’un orage imminent. Le lac, quant à lui, n’était plus qu’un miroir sinistre, reflet d’un chaos sur le point d’être libéré. Les jours précédents avaient laissé leur marque sur Sarah. Son corps était fatigué, son esprit lourd, mais sa détermination, elle, restait intacte. Elle savait qu’elle était arrivée au point de non-retour. Tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent n’était qu’une préparation pour ce qui allait suivre.Alors qu’elle se tenait dans le sous-sol, les gravures sur les murs s’animèrent pour la première fois depuis des jours. Une lueur intense envahit la pièce, et une vibration profonde résonna sous ses pieds. C’était comme si la maison elle-même l’appelait, lui montrant une vérité qu’elle redoutait. Les symboles prirent vie, se transformant en visions.Elle voyait des fragments du passé, des rituels oubliés, des sacrifices silencieux. Elle voyait les gardiens avant
La nuit enveloppait le lac d’une obscurité presque impénétrable, brisant les limites entre le visible et l’imaginaire. Les étoiles, habituellement brillantes et rassurantes, semblaient éteintes, comme si même le ciel reculait devant la menace grandissante. La maison se tenait au centre de cette tension, non comme un refuge, mais comme une entité vivante, connectée au déséquilibre qui érodait ce lieu. Sarah était seule à l’intérieur, mais le poids de tout ce qu’elle devait protéger lui semblait écrasant. Elle savait, au fond d’elle-même, que les failles n’étaient plus seulement des anomalies. Elles étaient des fenêtres ouvertes à quelque chose qui ne devait jamais entrer dans ce monde.Elle se tenait dans le sous-sol, les yeux rivés sur le cercle lumineux. Son esprit tentait de comprendre ce qu’elle avait vu et ressenti les jours précédents. Les gravures étaient toujours là, mais leur lumière semblait s’estomper à chaque instant. Parfois, une vibration résonnait dans la pièce, comme un
La brume s’élevait lentement autour du lac, recouvrant le paysage d’une couche impénétrable. Le silence, souvent perçu comme un allié par Sarah dans ce lieu, devenait une menace. Chaque mouvement était amplifié, chaque bruit semblait chargé de malice. Le matin froid n'apportait aucun réconfort ; au contraire, il amplifiait l’atmosphère de désespoir et de terreur rampante. La maison, comme toujours, restait debout, sombre et imposante, son ombre se mêlant à la brume. Sarah observait depuis une fenêtre, le corps tendu, comme si quelque chose d’invisible l’appelait. Pourtant, elle savait que ce n’était pas un appel d’alliance ou de promesse. C’était une menace.Les événements de la veille refusaient de quitter son esprit. L’image du corps retrouvé au bord du lac, son visage figé dans l’horreur, ses yeux noirs comme l’oubli, tourmentait ses pensées. Qui étaient ces intrus, et pourquoi avaient-ils insisté pour s’approcher d’un lieu qui leur était manifestement hostile ? Sarah savait que le
Le lac scintillait sous la lumière froide du matin, mais Sarah n’y voyait plus simplement un étendue d’eau. Elle percevait maintenant les échos d’un pouvoir ancien et complexe, un lien invisible qui s'étendait bien au-delà de ses rives. Après avoir découvert les cercles rouges sur la carte de l’intrus, elle savait que ce lieu n’était qu’un point parmi d’autres, un maillon dans une chaîne d’énergie fragile. Le poids de sa mission lui semblait désormais infiniment plus grand.Sarah passa plusieurs jours à cartographier les points de convergence marqués sur la carte de l’intrus. Munie de son instinct aiguisé et des vibrations du sceau au sous-sol, elle visitait chaque zone avec prudence. Certaines d'entre elles semblaient parfaitement normales—des clairières, des rochers anciens, des racines noueuses—mais d’autres lui faisaient ressentir une tension inexplicable.Un soir, elle arriva à une clairière où les arbres formaient un cercle presque parfait. Elle sentit immédiatement une énergie
Le jour s’était levé doucement, baignant le lac et la maison d’une lumière douce et dorée. Ce qui était autrefois un lieu de terreur et de mystère semblait désormais enveloppé dans une aura de calme résigné. Sarah, qui avait pris pleinement conscience de son rôle de gardienne, regardait les eaux immobiles depuis le seuil de la maison. Elle sentait que quelque chose avait changé dans l’équilibre de ce lieu.Les jours suivants furent marqués par une certaine routine. Sarah s’était installée dans la maison, réorganisant les pièces, découvrant de nouveaux objets et manuscrits à travers ses explorations. Elle n’était jamais vraiment seule—les échos du passé vivaient encore dans les murs, mais ces présences semblaient apaisées.Elle passait ses soirées près du cercle lumineux, méditant ou lisant des fragments de textes anciens qu’elle trouvait ici et là. Chaque document semblait éclairer un peu plus le rôle des gardiens. Elle comprenait désormais que la maison n’était pas une entité malveil
Le lac, immobile et paisible, reflétait un ciel gris et lourd. La maison, toujours imposante, semblait respirer doucement dans le silence, comme si elle avait trouvé un équilibre fragile. Sarah, maintenant seule dans ce sanctuaire étrange, ressentait à la fois une paix inhabituelle et un poids inexplicable. Elle comprenait que son rôle ne s’arrêtait pas à la compréhension : il s’agissait de continuer à protéger. Elle n'était plus simplement une survivante, mais une gardienne.Sarah marcha lentement à travers la maison. Chaque pièce semblait différente, comme si elle avait absorbé l'essence de ce qu'elle avait vécu. Les murmures qui hantaient autrefois les murs étaient remplacés par une quiétude presque rassurante. Mais ce calme n’effaçait pas les souvenirs. Elle voyait encore les silhouettes de Mélanie et Hugo, entendait les rires lointains de Marc et Lucas, et sentait la présence d’Alice, toujours là, quelque part dans l’écho de cette maison.Se tenant dans ce que fut autrefois le sa
La lumière autour de Sarah s’éteignit doucement, révélant qu’elle était seule maintenant. La maison, bien qu'immobile, semblait avoir changé. La tension qui pesait sur les murs, les gravures et l’air lui-même, s’était apaisée. Pourtant, elle savait qu’un prix avait été payé, et ce prix la poursuivrait partout où elle irait.Sarah se tenait debout près du lac, ses jambes tremblantes. La maison ne résonnait plus de murmures ou de pulsations, mais elle savait que ce calme n’était pas un adieu. C’était un rappel, une promesse silencieuse que ce lieu faisait partie d’elle pour toujours. Elle leva les yeux vers le ciel, cherchant un signe, un message.Le vent souffla doucement, faisant onduler l’eau du lac. Chaque mouvement semblait chanter, murmurant quelque chose qu’elle ne pouvait pas comprendre pleinement mais qu’elle ressentait profondément.– Alice, murmura Sarah, ses lèvres tremblantes. Tu as choisi de rester. Tu nous as libérés. Mais à quel coût ?Elle s’éloigna lentement du lac, se
La nuit était tombée, mais le lac n’était pas endormi. Alice et Sarah se tenaient près de l’eau, leur esprit envahi par une étrange énergie qui semblait vibrer dans l’air. Les événements précédents avaient brisé leur certitude et leur courage, mais elles savaient qu’il leur restait encore une bataille à mener. Et cette fois, elles ne fuiraient pas. La maison et le lac avaient pris assez de vies, et il était temps de briser ce cycle.Alice fixa l’eau, ses poings serrés. Les ondulations à la surface semblaient répondre à son regard, comme si le lac l’appelait encore. Elle inspira profondément, sa voix cassée.– Nous avons perdu trop… murmura-t-elle. Mélanie, Hugo, Lucas… Marc. Et maintenant, cette maison veut nous prendre aussi. Mais elle ne peut pas. Pas cette fois.Sarah, les bras croisés, observait la forêt qui les entourait. Les arbres semblaient plus proches qu’avant, leurs ombres allongées se fondant dans le lac.– On est liées à cet endroit, dit-elle doucement. Même si on quitte
Le vent soufflait doucement sur la surface du lac, immobile et paisible, mais ceux qui se tenaient sur ses rives savaient qu’il ne s’agissait que d’un calme de façade. Alice, Marc et Sarah, les trois survivants ayant quitté la maison, regardaient l’horizon, encore abasourdis par ce qu’ils venaient de vivre. Cependant, derrière eux, la forêt, la maison et le lac semblaient avoir gardé une partie de leur essence, comme s’ils refusaient de les libérer complètement.La lueur du matin perçait à travers les arbres. Le soleil montait lentement, mais il ne semblait pas les réchauffer. Marc s’assit lourdement sur un rocher, ses coudes posés sur ses genoux, tenant sa tête entre ses mains.– Alors, c’est ça ? murmura-t-il. Nous sommes dehors… Mais à quel prix ?Alice, debout près de lui, restait silencieuse. Ses bras étaient croisés, mais ses doigts tremblaient légèrement, trahissant son anxiété. Elle fixait le lac, incapable de détourner les yeux.– Ils ont choisi de rester, dit-elle finalement