Alors, un de ces soirs, Junior et moi sommes sortis nous amuser. Nous nous sommes vraiment bien amusés, et j’avais également un peu trop poussé sur l’alcool. Ce soir-là, Junior et moi avons décidé de rentrer à pied et, bien sûr, nous avons coupé par la plage, c’est le chemin le plus court.
Vous le savez déjà, je me sentais désormais mieux dans l’océan que sur terre. Alors, passer près de l’océan comme ça me donnait une envie irrépressible d’y entrer. L’appel des vagues était presque physique, comme si l’eau elle-même me murmurait de la rejoindre.- DILANE (l’excitation dans la voix) : Il faut que je me baigne un peu.
Dis-je de façon très subite.- JUNIOR (surpris, les yeux écarquillés) : Hein !? Tu es fou ? Tu sais quelle heure il est ? C&r
En plus d’avoir des bleus un peu partout sur le corps, je saignais du nez, et même des oreilles… J’étais certain d’avoir quelques fractures, peut-être même plusieurs. Tout cela avait été tellement rapide et violent que je perdis connaissance. Ce n’est que le matin que je me réveillai, toujours à même le sol, les membres engourdis et la douleur irradiant chaque centimètre de mon corps. J’avais extrêmement mal de partout. Chaque mouvement était une épreuve, chaque respiration un supplice. Toc ! Toc ! Toc !On frappa à ma porte. Avec toute la peine du monde, j’essayai de répondre d’une voix normale, malgré la douleur qui déformait chaque mot. - DILANE (d’une voix rauque et faible) : Oui… C’est qui ? - JUNIOR (d'un ton enjoué) :
Kaï-Lani savait naturellement quand je souhaitais la voir. Je m’attendais donc à ce qu’elle soit là à la nuit tombée. Le reste de la journée, je l’avais passée à la maison, n’osant même pas aller à la plage. Pourtant, depuis que j’avais commencé à fréquenter Kaï-Lani, je m’y rendais absolument tous les jours, qu’il y ait école ou non. Car une fois dans l’eau, elle me rejoignait, et nous passions du temps ensemble à nager et à discuter. Le soir, nous nous retrouvions encore dans ma chambre.Changer de forme pour souvent la rejoindre était devenu un jeu d’enfant pour moi. Mais après les événements de la veille, j’avais peur de tomber sur eux avant de trouver Kaï-Lani.Ce jour-là, je fis tout pour éviter de croiser mon oncle ou même Junior. Je crois
Désorienté, je tends les bras devant moi, cherchant à tâtons la poignée de la porte. Mais elle semble avoir disparu. Je me heurte aux murs, pris de panique, tandis qu’une douleur fulgurante me traverse le visage. Une gifle d’une violence inouïe m’envoie valser jusqu'à mon lit. Sonné, j’essaie de me redresser, mes yeux s’adaptant lentement à l’obscurité. Mais avant même que je puisse me poser une quelquonque question, je suis soulevé du lit et projeté au sol. Un instant, je suis en suspension, ballotté par une force invisible. Des griffes acérées lacèrent mon dos, j'ai l'impression que ma chair a été arraché. La douleur est atroce, et je ne parviens à émettre aucun son, pas même un cri. Je suis muet de terreur. Je le sais, cette fois, il est venu pour me tuer. La certitude m’envahit comme une vague glacée, paralysant mon corps.Projeté contre le mur, je vacille, ma vision s’embuant un instant. Puis, finalement, mes yeux s’habituent à l’obscurité. J'y vois assez claire pour me rendr
Le lendemain, j’étais profondément perturbé par les événements de la veille. Je réfléchissais à la manière dont j’allais pouvoir dormir dans cette chambre ce soir, lorsque mon oncle fit irruption, porteur de la meilleure nouvelle qu’on pouvait m’annoncer. - ONCLE (ton impatient) : Mais qu’est-ce qui te prend, Dilane ? Tu as mis ton téléphone où ? - DILANE (confus) : Euh… Je ne sais même pas… - ONCLE (agacé) : Hum ! Toi qui as toujours ton téléphone sur toi… Et maintenant tu ne sais plus ? Bon, allez, paye-moi d’abord, et ensuite je te dirai ce que je suis venu te dire. - DILANE (curieux) : Ah ! Tonton, tu veux encore que je te paye ? - ONCLE (souriant malicieusement) : Oui, oui, paye-moi. D’abord parce que c’est la nouvelle de l’année… Et ensuite parce qu’on m’a fait marcher pour venir te la dire. Donc ça fait deux bières. Je jouai au jeu de mon oncle et allai lui chercher deux bières dans un bar. Quand je revins, je m’assis, impatient. - DILANE (impatient) : Tonton
- Voix venant de l’océan : Dilane, pourquoi tu t’en vas ? Reste ici… Ne pars pas. Tu commets une terrible erreur ! Il ne faisait aucun doute que la voix semblait venir de l’océan lui-même, mais était-ce celle de Kaï-Lani ou peut-être d’une autre créature des eaux ? Je frissonnai, sachant que cette voix s’adressait à moi et à moi seul. En plus, je ne pouvais rien dire. C’est alors que je réalisai que j’avais dépassé les limites de mon humanité. Je me demandai ce que j’étais devenu. Étais-je encore un homme avec des compétences surnaturelles aquatiques, ou étais-je un triton ? La voix me lançait un avertissement, mais je fis la sourde oreille. Je savais que je devais quitter Kribi, sinon je serais en danger. Je me dirigeai vers l’agence de bus, Junior à mes côtés. Une fois arrivé, alors que nous entrions et que j’allais précipitamment acheter un ticket, je sentis quelqu’un me retenir par le bras. Je me retournai et tombai sur Kaï-Lani. Elle me regarda avec des yeux suppliants, p
Ça faisait à peine 20 minutes que nous étions en route quand je fus pris par un petit sommeil et transporté dans un rêve.- Dilane ? Pourquoi tu me fais ça ? Resonna une voix lointaine accusatrice. C'était celle de Kaï-lani.- DILANE (en colère) : Pourquoi moi je te fais quoi ? Bordel ! Mais tu as essayé de me tuer. Sans aucune raison en plus. Puis elle apparraît juste à quelques mètres devant moi.- KAÏ-LANI (d'une voix douce essayant d'avancer vers moi) : Écoute… - DILANE (coupant court et reculant de deux pas) : Non ! Non… Je n’ai plus aucune envie de t’écouter. Je n’ai qu’une seule envie, celle de me retrouver très très loin de toi et de tout ce qui te concerne… - KAÏ-LANI (d'une voix glaciale) : Tu ne sais pas ce que tu dis… Tu es à
- DILANE (souriant) : Bonsoir, papa !Il me prit dans ses bras, une étreinte chaleureuse et rassurante. - PAPA (souriant) : C’est comment, fils ? Mais dis donc, tu n’aurais pas un peu grandi, toi ? - MAMA (riant) : Justement… Je croyais que c’était juste une impression que j’avais. Il a pris des centimètres, ce petit garçon. Dis ma mère, avant de poursuivre. Jusqu’à on n’a plus la même taille. Après cela, nous discutâmes un peu, et mon père demanda à ma mère d’aller superviser les travaux d’emménagement. Mon père et moi restâmes seuls un moment. - PAPA (curieux) : Alors, Dilane, dis-moi, comment ça se passe à Kribi ? - DILANE (hésitant) : Aaaah... Tout se passe plutôt bien… - PAPA (insistant) : Tu es sûr ? demanda-t-il en me lançant un regard curieux. - DILANE (nerveux) : Bah… oui… Pourquoi tu insistes comme ça ? Pour vous dire vrai, à ce moment, j’avais paniqué,
À force d’y penser, je m’étais perdu dans mes pensées. - MAMA (d'une voix douce) : Dilane ? Dilane ? Hé ? La voix de ma mère me ramena à la réalité, me tirant de mes pensées inquiètes. - DILANE (surpris) : Hein ! Oui, papa ? - PAPA (riant) : Ahahaha ! Qu’est-ce qui y a, fiston ? Tu ne reconnais plus la voix de ta mère ? J’étais confus et je ne savais pas quoi lui répondre. - MAMA (inquiète) : Dilane, c’est comment ? Tu as l’air ailleurs. Tu as un problème ? Mais avant même que je ne commence même à réfléchir à la réponse que je devais lui donner, mon père intervint. - PAPA (rassurant) : Ça doit être le voyage qui l’a un peu fatigué. En plus, on a bavardé to
Après cette nuit là, tout avait changé, notre relation prit une nouvelle dimension. E-Manuella était guérie, et avec ça, c’était comme si une lumière s’était rallumée dans nos vies. Nous avions traversé l’obscurité ensemble, et maintenant, il était temps de savourer la lumière. Les semaines qui suivirent furent une succession de moments doux, intenses et inoubliables. Nous découvrions l’amour sous toutes ses facettes, comme si chaque jour était une nouvelle page à écrire. Moi je découvrais un nouvelle amour.E-Manuella et moi faisions très souvent des balades le soir, après le travail, où nous marchions main dans la main dans les rues de la ville de Yaoundé, sans but précis ou bien même une destination en tête, c'était juste pour profiter de la pré
Dès le lendemain, j’avais commencé à envisager comment je pourrais lui administrer des soins de guérison. Je savais que les médecins n’avaient pas de réponse, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés. En quête de solutions, je me mis à chercher des médicaments plus forts, des crèmes spécialisées, tout ce qui pouvait la soulager. J’avais déjà dépensé une bonne partie de mon salaire dans des produits que les pharmaciens me recommandaient, même si je savais que ça ne la guérirait pas de ce qu’elle avait. Mais au moins, ça lui donnait un peu de répit. Un soir, alors que je lui avais apporté une nouvelle crème et antibiotiques, je disposai les produits sur sa table en les lui présentant. Elle était couchée sur son lit, les draps légèrement froiss&
À la fin de ma journée, je me précipitai au restaurant pour la prendre, mais E-Manuella n’était pas là. Inquiet, je me renseignai auprès du serveur que je croisai. - SERVEUR : Depuis ce matin, elle n’est pas venue ici. Elle a signalé qu’elle se rendait à l’hôpital avant de venir, puis elle a rappelé que ça n’allait pas. Mon cœur s’est serré. Sans hésiter, je décidai de l’appeler dans la même minute.Au téléphone- DILANE : Allô E-Ma, comment tu vas ? - E-MANUELLA : Ho ! Dilane, je suis vraiment désolée, je t’avais même oublié, mais c’est que depuis que je suis rentrée, je me sens très mal. - DILANE : Je suis justement au restaurant, j’ai demandé et on
LA visite d'E-Manuella ce matin là m'avait surpris. En plus de cela, j''étais aussi surpris par toute cette attention qu'elle me portait en plus de la voir aussi contente pour moi.- E-MANUELLA : Monsieur le responsable financier... Ahaha ! - DILANE : Noon je ne suis pas le responsable financier... Juste l'analyste. Dis-je en rigolant. - E-MANUELLA : Ahaha ! En tout cas pour moi c'est la même chose. Félicitation encore pour ton nouveau job.Je la remerciais, un peu gêné par tant d’attention, quand soudain, j’ai remarqué quelque chose d’étrange. Sa tasse de café, posée bien droite sur la table, a commencé à bouger toute seule. C’était subtil au début, comme un léger tremblement. Je restais concentré dessus alors qu'elle échangeait quelques phrases avec ma mère.- E-MANUELLE : Vous avez vraiment une très belle maison madame la mère de Dilane. - MAMAN : Oh merci bien... C'est mon mari qui l'a achété il y a quelques années quand nous arrivions au Came
J'avais réellement été très heureux de revoir E-Manuella, mais encore plus à ce moment là car ça faisait déjà pas mal de temps qu'on ne s'était pas revu. Et je m'entendais très bien avec elle.- DILANE : E-Ma, je suis content de te voir. Mais qu’est-ce que tu fais là ? - E-MANUELLA : Comment ça, qu’est-ce que je fais ici ?! Je savais que tu passais ton entretien aujourd’hui, alors je voulais être la première à entendre la bonne nouvelle. - DILANE : Ah bon… C’est vraiment gentil. Mais malheureusement… - E-MANUELLA : Comment ça, malheureusement ? Qu’est-ce que tu veux dire ? - DILANE : Tu le sauras si tu me laisses terminer. - E-MANUELLA : Orrrh ! Je suis ésolée… Bon, je t’écoute. - DILANE : Ah ! J’ai même perdu mon inspiration, tu m’as coupé… Félicite-moi alors, car je suis le nouvel analyste financier de cette entreprise. Elle fut si heureuse pour moi qu’elle se jeta dans mes bra
Le monsieur était debout, un verre d’eau à la main. D’un geste de son autre main, il m’invita à entrer et à m’asseoir. Ce monsieur était charismatique, imposant même. Rien qu’à le regarder, je me sentis encore plus stressé qu’avant d’entrer. Il s’assit en face de moi, me tendit la main, et je tendis la mienne par réflexe pour le saluer. Nous nous serrâmes la main, mais il me reprit aussitôt. - RECRUTEUR : Moi, je vous exigeais votre CV, jeune homme. Je restai bouche bée. Je n’avais même pas pensé à apporter mon CV. Mon moral chuta encore plus bas, et je baissai la tête, honteux. - RECRUTEUR : Vous n’êtes pas venu avec votre curriculum vitæ ? Je tentai de répondre, mais les mots se coinçaient dans ma gorge. Le recruteur, voya
Je me réveillai en sursaut, assis sur mon lit, le cœur battant. J’inspectai rapidement la chambre, scrutant chaque recoin, mais je ne vis rien. Aucune présence, aucun mouvement. Même l’air semblait immobile, comme si la pièce retenait son souffle. Ce rêve avait semblé si réel, si tangible, que j’avais du mal à croire que ce n’était qu’une illusion. Mais après tant d’années sans incident, pourquoi cela recommencerait-il maintenant ? Je refusais d’y croire. Pour moi, ce n’était qu’un mauvais rêve. Ou peut-être un bon rêve, si je considérais la présence de Kaï-Lani. Pourtant, en me recouchant, je ne pus m’empêcher de repenser à ce qui s’était passé lors de ma course-poursuite. Je repensa également à ces rudes moment à Kribi
Des cris de peur et de détresse, si intenses qu’ils me firent frémir, résonnèrent derrière moi. Je n’osais pas me retourner, mais je sentis que quelque chose avait changé. Les pas de mes poursuivants s’étaient brusquement arrêtés, comme s’ils avaient été happés par l’obscurité elle-même. Je ralentis, haletant, et jetai un regard par-dessus mon épaule. Rien. Personne. Juste un silence oppressant, étouffant, qui semblait peser sur mes épaules. Je scrutai les alentours, m’attendant à voir mes agresseurs surgir de l’ombre, prêts à m’embusquer. Mais il n’y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. Seulement cette nuit silencieuse, trop silencieuse. Mon cœur battait à tout rompre, et une sueur froide coulait sur mon front. J’étais seul, mais cette so
Chaque jour, je cherchais désespérément à retrouver la trace de mon père. Depuis mon arrivée à Yaoundé, je n’avais pas réussi à le joindre, et cette absence me rongeait. Lui, qui n’avait jamais voulu être loin de ma mère, refusait maintenant de la voir, de lui parler, ou même d’entendre parler de nous. Chaque tentative pour le contacter se soldait par un échec, et cette distance inexplicable me plongeait dans un mélange de colère et de tristesse. Quand j’avais enfin découvert où il vivait, il avait déménagé le même jour, comme s’il fuyait quelque chose ou quelqu’un. Les raisons de ce changement subit, je les découvrirais tôt ou tard. Mais pour l’instant, je devais me concentrer sur ma mère et sur notre survie. Alors un de ces soirs, comme d’habitude, je rentrais tard après mon service au restaurant. J’avais été payé, et une idée m’avait traversé l’esprit : acheter un petit cadeau à ma mère. Elle en avait tant besoin, un peu de réconfort dans cette période