Novels by Mintossa

J’ai travaillé comme une folle toute cette putain d’année scolaire. J’ai trimé comme une malade, supporté les crises loufoques des professeurs. Et tout ça pourquoi ? Parce que je voulais la rendre fière. Parce que je désirais plus que tout au monde que de là où elle est…si elle a la possibilité de me voir, qu’elle soit heureuse. Mais j’ai échoué. Lamentablement. Comment me regarde-t-elle à présent ? Comment peut-elle reposer en paix si je ne suis pas capable de faire comme elle ? De lui ressembler ? Ne serait-ce qu’un peu ? Juste un tout petit peu ? Ma poitrine se comprime. Mon cœur est littéralement plié en deux. Je bataille pour respirer. Chaque inspiration me donne l’impression d’inhaler du verre écrasé. Bon sang. Papa se doutait-il que j’échouerai ? Est-ce pour cette raison qu’il n’a pas jugé utile de se déplacer ?

Mon escapade àDowntown Brooklynm’a permis d’y voir un peu clair.La conversation avec Victoria Caldwell a aussi contribué à me remettre les idées en place. Certes, je n’ai pas digéré tout ce qu’elle a pu me cracher au visage.Je me suis demandée et je continue toujours d’ailleurs, pourquoi elle avait insinué que notre famille avait des problèmes avant. C’est complètement bidon.Néanmoins, hormis cet aspect encore nébuleux, je me sens plus sereine.Je sais ce que je dois faire.Et chose plus importante, je sais pourquije le fais.Abandonner reviendrait à admettre qu’elleest morte pour rien. Mais non.Ellevit en moi. A travers moi.Par-delà tout ce que je pourrais faire ensonnom.

Quelques heures plus tôt…—Elle est à Downtown Brooklyn.Le sénateur administre un coup de poing puissant à la table. Un craquement sinistre en ressort.Victoria Caldwell soupire lourdement. Ses doigts tremblants trouvent ses tempes. Elle y effectue des mouvements circulaires.—Elle avait promis de ne plus y retourner. Bon sang ! Qui sait quelle connerie est-elle en train d’y faire encore ?Une rage puissante vibre dans la voix de monsieur Caldwell.Spasmodiquement, ses mains emmêlent ses cheveux. Il dénoue sa cravate, souffle et se laisse tomber comme une masse dans son siège à bascule.—Victoria, je suis très inquiet. Cette soudaine virée dans ce satané endroit ne me dit rien qui vaille. Ne crois-tu pas qu’on doive la soumettre à un

_ Tu m’as menti.Ses yeux gris m’observent. Au-delà de la fascination dont il me couve d’habitude, brille un sentiment nouveau : l’incompréhension._ Tu n’es pas comme moi.Je comprends alors que ma couverture est grillée. Il sait qui je suis. Mais…peu importe.Lui et moi sommes des âmes fêlées. Un ramassis de cœurs brisés. Il ne devrait que se concentrer sur ça._ Tu devrais rentrer chez toi.Je ris.Mais n’est-ce pas le chemin que je prends pour m’y rendre ? Pourquoi fais-je tout cela alors si ce n’est pas pour m’y rendre._ Hé, tu m’écoutes ?Il m’empoigne les épaules. Ses doigts s’impriment dans ma chair. Il me se

Que vais-je faire après l’obtention de mon diplôme?Cette question, je me la suis posée un million de fois.Dans l’avion qui me ramenait à New-York. Le premier jour où j’ai mis les pieds dans mon lycée.Toutes les nuits avant de fermer les yeux.Ce ne devrait pourtant pas être si dur de trouver une réponse n’est-ce-pas? Tout le monde a forcément des projets en mettant les pieds à l’école.Certains veulent être économistes, d’autres, médecins ou avocats.Cam’ par exemple voulait être avocate. Elle comptait aller en fac de droit après le bac. Et par-dessus tout, elle voulait seconder nos parents dans leurs activités. Etre avocate lui aurait permis d’avoir un droit de regard sur leurs différents business.Son avenir était tout tracé. C&

__ Oh Cheryl ! C'est vraiment toi ! Je ne rêve pas !Jennifer m'attire à elle en dépit de ma résistance. Ses bras se nouent autour de mon cou avec tellement de force que le souffle me manque une poignée de secondes.Enfin, elle me lâche.Nos regards se croisent. Les siens sont brillants de larmes. Celles-ci ne tardent pas à rouler sur ses joues. Elle renifle, éclate d'un rire nerveux et s'essuie le visage à l'aide d'un mouchoir en dentelles.— Je suis tellement contente de te voir Cheryl. Si tu savais à quel point, murmure-t-elle.Choquée, je la regarde sans réagir.