Tous les chapitres de : Chapitre 161 - Chapitre 170

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Chapitre 161

Depuis que je n’étais plus obligée d’écrire avec Marc pour ses affaires, je n’avais quasiment plus repris le pinceau.Même si je n’étais plus une enfant, j’ai toujours ce côté un peu flemmard : dès que je pouvais éviter un effort, je ne me privais pas.« Vas-y, écris comme tu veux. Peu importe le résultat, fais-toi confiance », m’a encouragée Marc en me tendant le pinceau.Je ne pouvais vraiment plus me dérober.Quand j’ai pris le pinceau – que j’avais déjà eu en main au magasin – il m’a semblé beaucoup plus lourd cette fois. Peut-être à cause de l’encre, ou peut-être à cause du regard chargé d’attente de Marc.Il espérait sans doute que je puisse encore écrire comme avant. Que je sois toujours celle qui voyait en Luc son univers entier. Que je reste cette petite fille qui faisait partie de la famille Dupont.J’ai posé la plume sur le papier, mais mes mains tremblaient, et malgré mes efforts, mes caractères manquaient d’équilibre.Je savais que ce n’était pas mon écriture qu’il voulait
last updateDernière mise à jour : 2025-01-03
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Chapitre 162

Marc s’est brusquement arrêté, et j’ai même eu l’impression qu’il vacillait légèrement.J’ai tendu la main pour le soutenir :« Monsieur… »Il s’est tourné vers moi avec un regard sérieux :« Claire, pourquoi tu poses cette question tout à coup ? »Je repensais aux paroles de Léon, mais je ne pouvais pas en parler directement. Alors j’ai éludé :« Oh, rien, c’était juste une question en l’air. »Son visage s’est fermé, perdant toute trace de sourire. Voir cette expression sombre sur son visage m’a un peu effrayée.« Claire, l’accident de voiture de tes parents était une tragédie, mais c’était un accident, rien de plus. J’étais sur place moi-même. Il y a eu une enquête, des rapports, tout a été vérifié », a-t-il dit d’une voix lourde.Je n’étais pas allée sur les lieux à l’époque, je ne connaissais pas les détails. Marc m’en avait empêchée, probablement pour me protéger, pour que je ne sois pas confrontée à une scène aussi brutale. Mais ça avait laissé un vide en moi, un regret que je p
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Chapitre 163

« D’accord », ai-je répondu en regardant mère Dupont. « On va y aller. »Elle a semblé remarquer que je n’étais pas de bonne humeur. Elle a jeté un coup d’œil vers l’étage, probablement curieuse de savoir ce que j’avais discuté avec Marc, mais elle n’a pas insisté pour me retenir. « Faites attention sur la route. »Avec Léon, nous avons quitté la maison et sommes montés dans la voiture. J’étais sur le point de démarrer quand il a posé sa main sur la mienne. « Qu’est-ce qui ne va pas ? »« Rien, on a parlé de mes parents », ai-je répondu sans rien lui cacher.« Il a parlé de leur accident ? » a-t-il deviné immédiatement.J’ai esquissé un sourire un peu amer. « À force de traîner avec toi, j’ai eu envie de creuser. »« Et alors ? » a-t-il demandé.Je repensais aux mots de Marc tout en démarrant la voiture et en appuyant sur l’accélérateur. « C’était un accident. »Alors que nous quittions la maison des Dupont, j’ai ajouté : « Il y a eu une enquête sur place, tout a été confirmé. »Léon n
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Chapitre 164

Tenir la main, s’enlacer, s’embrasser… tout était tarifé, c’était l’accord que j’avais passé avec l’homme que j’avais rencontré en rendez-vous arrangé.Et maintenant, Léon en parlait comme s’il était au courant. Il avait dû en apprendre plus après l’avoir tabassé cette fameuse nuit, mais il ne m’en avait jamais dit un mot. Ce Léon… Il avait le don de me laisser sans voix.Cela dit, il ne m’a pas embrassée. Il m’a juste attrapé la main et, sans un mot, m’a entraînée hors de la foule en courant.C’était la première fois que je courais ainsi en pleine rue, entourée de regards curieux. Les gens semblaient intrigués, ne comprenant pas ce qu’il se passait, mais instinctivement, ils s’écartaient pour nous laisser passer.Et là, dans cette rue bondée, un chemin s’est ouvert pour nous deux. Léon tenait ma main fermement, jetant des coups d’œil rapides dans ma direction. Cette scène, presque irréelle, ressemblait à une séquence de film, avec nous comme protagonistes.Le vent faisait voler mes ch
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Chapitre 165

« Alors, goûte », a dit Léon en me tendant son kebab au poulet sous le nez.Par réflexe, j’ai tourné la tête pour éviter, mais il a insisté, me fixant comme s’il n’allait pas bouger tant que je n’aurais pas mordu dedans.Résignée, j’ai ouvert la bouche et croqué dedans. C’était salé, légèrement acidulé, avec un goût très authentique.Franchement, ce n’était pas mauvais, mais je préférais la brochette que j’avais choisie, plus douce et fruitée. Pourtant, en voyant le regard de Léon, je n’ai pas eu le cœur de critiquer. Alors j’ai fait semblant de trouver ça délicieux :« C’est très bon. »Il a souri et a ajouté :« Moi aussi, je veux goûter la tienne. »Surprise, j’ai instinctivement caché mon kebab derrière mon dos, comme une enfant qui protégeait son bonbon préféré.Il a éclaté de rire :« Je veux juste goûter un morceau, pas te la voler. Regarde-toi, on dirait une radine. »Il avait raison, c’était un peu exagéré. Après tout, ce n’était qu’un kebab, que j’avais déjà entamé. Avant qu
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Chapitre 166

Je mangeais de la glace au tapioca, mon dessert préféré.Léon a jeté un coup d’œil à mon choix, et j’ai vu ses sourcils se froncer.« Quoi, ça te déplaît ? » ai-je demandé exprès.« Ce genre de choses, si les filles en mangent trop, ce n’est pas bon pour la santé », a-t-il répondu, sérieux.J’ai ri doucement. « Tu t’y connais bien, dis donc. Tu es sûr de ne jamais avoir eu de petite amie ? »« Jamais », a-t-il répondu d’un ton catégorique.J’ai haussé un sourcil, sceptique. Mon expression disait clairement : Tu crois vraiment que je vais te croire ?« J’ai une petite sœur, alors je connais un peu les choses liées aux filles », a-t-il expliqué. Sa remarque m’a fait m’arrêter en plein milieu de ma bouchée.Une sœur ? Pourtant, il n’en avait jamais parlé.Comme s’il lisait dans mes pensées, il a ajouté : « Une sœur de sang, même père, même mère. »J’ai détourné les yeux, pris une cuillerée de ma glace et dit : « Tu ne l’avais jamais mentionnée. »« Je n’ai jamais trouvé l’occasion », a-t-
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Chapitre 167

Je n’ai pas demandé qui était la femme avec lui. Rien qu’à voir sa façon de s’habiller et de se maquiller, il était évident qu’elle n’était pas la petite amie sérieuse de Vincent, juste une passante dans sa vie.Quand Vincent est parti, j’ai remarqué que Léon avait fini ma glace sans rien me dire.« On va manger autre chose », a-t-il lancé, sans la moindre gêne.Je l’ai regardé, un peu frustrée, mais j’ai accepté :« D’accord. »Il m’a emmenée à un stand de soupe de vermicelles au sang de canard et a commandé deux portions. Cette fois, il n’a pas touché à mon plat, sans doute parce que c’était chaud.Visiblement, ce n’était pas la glace qu’il aimait tant tout à l’heure, mais plutôt l’idée que je n’en mange pas trop. Ce type pouvait être agaçant, mais il pensait vraiment à moi.Après avoir fini notre soupe, nous avons continué à nous promener. On est tombés sur des stands vendant des chiots, des chatons, des fleurs et des plantes.Au final, j’ai acheté deux pots de fleurs pour Léon.« T
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Chapitre 168

Tout aussi figé que moi, Luc se tenait à l’entrée, le visage fermé.Depuis notre rupture, chaque rencontre semblait provoquer des moments où le sang montait à la tête.Cette fois-ci, j’étais en train de rire et de plaisanter avec Léon, tandis qu’à ses côtés se trouvait Madeleine.C’était donc ça qu’il appelait "avoir coupé les ponts" avec elle ? Les hommes et leurs mensonges, ce n’était jamais faux.J’ai détourné rapidement le regard, refusant de croiser le sien. Il y avait des personnes qu’on préférait ne pas voir pour préserver ses yeux. Ce qu’on ne voyait pas, n’existait pas, n’est-ce pas ?Léon, imperturbable, m’a pris la main sans un mot, mais au lieu de m’arracher mon téléphone, il a déclaré simplement :« Si tu veux prendre une photo, on le fera un autre jour pour qu’elle soit réussie. » Cette remarque, pleine de sous-entendus, a dégagé une complicité naturelle, presque intime, comme celle d’un jeune couple à l’aise ensemble. Deux grandes enjambées plus tard, Luc s’est plant
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Chapitre 169

C’était en entendant Madeleine discuter avec l’infirmière que j’ai compris ce qui s’était passé : elle avait fait une chute au parc d’attractions, perturbant sa grossesse.Ça devait arriver, et à qui la faute ? À elle-même. On récolte ce qu’on sèmeUne fois perfusée, Madeleine s’est assise avec Luc juste en face de nous, Léon et moi. Clairement, il ne comptait pas laisser la soirée se terminer calmement.Mais, étonnamment, il ne disait rien, restant simplement assis là.Puisqu’il ne bougeait pas, Léon et moi avons décidé de l’ignorer comme s’il n’existait pas.Mais Luc n’était pas venu pour rester silencieux. Il a fini par rompre le calme après moins de deux minutes :« Claire, pourquoi tu l’as amené chez toi aujourd’hui ? »Je savais déjà qu’il était furieux à cause de ce qui s’était passé ce soir, et voilà qu’il confirmait mes soupçons.J’ai gardé un visage calme et répondu :« Ça signifie que je commence une nouvelle vie. »Luc a émis un petit rire méprisant en lançant un regard ple
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Chapitre 170

J’ai clairement senti le corps de Léon tressaillir légèrement, visiblement surpris que je l’embrasse de manière si spontanée.Mais l’instant suivant, sa main s’est posée fermement sur ma taille. Pourtant, avant qu’il ne puisse réagir davantage, j’ai quitté ses lèvres avec un sourire amusé et lui ai dit : « Une récompense pour avoir été sage pendant l’injection. »En disant cela, un souvenir m’est revenu, celui de Luc malade. Il avait une peur bleue des piqûres. Quand il tombait malade, il préférait souffrir seul plutôt que d’aller à l’hôpital. Pour lui, recevoir une injection était une véritable torture, comme si c’était le pire supplice au monde.À chaque fois, je devais le convaincre pendant des heures, comme on apaise un enfant. Je couvrais ses yeux pour qu’il ne voie pas l’aiguille, et je me souviens même d’un moment où, pendant l’injection, il avait mordu mon bras pour évacuer sa peur.Quand c’était fini, je me sentais toujours soulagée, comme si j’avais accompli une mission impos
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