SimonUne semaine que je peins sans relâche, la nuit. Le jour, je dors. Je suis complètement décalé, fracassé.J’allume une cigarette et m’affale dans l’unique fauteuil de la pièce qui me sert d’atelier. La lune est haute, c’est une belle nuit. Une belle nuit qu’Erwann ne verra jamais.Je me suis toujours dit que c’était une sacrée connerie, les éloges funèbres. Quand quelqu’un meurt, on ne se souvient que du bon. Il a dû en faire, des erreurs – je l’espère pour lui. C’est comme ça qu’on se construit, il paraît. En apprenant de ses erreurs. On les enregistre, on se les note dans un coin de notre tête pour ne pas recommencer. Je me demande si ce soir du 11 février en est une. Et si c’est le cas, pourquoi n’ai-je donc en tête que l’envie de l’appeler, la voir, la toucher à nouveau ? Mes doigts glissent sur le cuir vieilli de l’accoudoir. Depuis que je vis ici, combien d’heures ai-je passées dans cette pièce ? Sûrement plus que dans mon lit. Les murs qui éta
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