...« Juste un petit coup de fouet classique, » a dit Thierry, mais il a menti. Le fouet couleur acier métallique était tout sauf ordinaire. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment quelqu'un pouvait créer un tel objet dans le seul but de l'utiliser sur des gens. Le fouet était fait d'un métal sombre et brillant, et son extrémité était divisée en cinq branches. Les anciens l'ont passé aux gardes, ceux avec trop de piercings. Ils ont trempé le fouet métallique dans le contenu d'un bassin.« Qu'est-ce que c'est ? », ai-je demandé.Axel est resté silencieux pendant un moment, et cela suffisait à me faire comprendre que je ne voulais probablement pas le savoir. « De l'aconit sous forme liquide. Il fallait que ce soit les anciens pour inventer un truc pareil, » a dit Axel, et je sentais la colère dans sa voix.Thierry avait raison ; je ne pourrais jamais supporter de regarder ça. Comment pouvais-je rester là et être témoin d'une telle cruauté ?Je savais ce qu'était l'aconit ; c
« Ne me touchez pas. », ai-je prévenu, mais évidemment, ils ont plutôt obéi aux ordres de Thierry.Les gardes m'ont traînée au loin, et cette petite perturbation a été vite oubliée. Le bourreau a repris, et j'ai perdu le compte.Thierry semblait furieux contre moi. J'avais fait souffrir non seulement lui, mais aussi Axel, tout ça parce que je n'avais pas su passer devant cette maudite salle. Je méritais mon sort.Je me sentais mal à l'aise à cause des mots désobligeants de Thierry : il ne m'avait pas parlé comme à sa Luna, mais plutôt comme à une enquiquineuse collante qui ne savait pas quand agir et quand se retenir. Malgré tout, je ne pouvais empêcher cette vague de remords.Peut-être que Thierry avait raison : me châtier rendrait les choses plus supportables.Perdue dans mes pensées, je me suis aperçue que les soldats s'étaient arrêtés devant une pièce.Je me suis dégagée pour y entrer, mais l'un des soldats m'a brutalement poussée à l'intérieur. Je suis tombée sur les fesses.
Axel a fait entrer ma mère.S'il savait qu'elle était la dernière personne dont j'avais besoin. « Je vais vous laisser en tête-à-tête. », a déclaré Axel.« Tu es venue me faire la morale encore une fois, maman ? Rien de ce que tu diras ne changera la décision que j'ai déjà prise, alors tu pourrais nous faciliter la tâche à toutes les deux et partir. », lui ai-je lancé avant même qu'elle puisse dire quelque chose. Peut-être qu'Axel n'avait pas saisi l'information la dernière fois : ma mère s'était montrée totalement... Je ne pouvais pas la traiter de garce, mais elle s'était comportée comme telle, me faisant sentir comme une gamine naïve et ignorante qui ne voyait pas qu'elle faisait fausse route. Pourtant, elle savait que tout ce que je faisais, je le faisais pour elle et pour nous.« Tu veux bien au moins m'écouter ? », a demandé ma mère.« Ça dépend de ce que tu as à dire, maman. Si c'est du genre 'il est trop dangereux pour toi' ou ton refrain préféré 'une vie d'esclave dans la
J'avais en fait plus besoin de la visite de ma mère que je ne le pensais, et après cela, j'étais enfin assez calme pour sombrer dans un sommeil reposant.Je ne savais pas depuis combien de temps j'avais dormi, mais quelque chose m'a réveillée. J'avais l'impression de ne pas être seule dans la pièce. J'ai ouvert brusquement les yeux pour voir Thierry me regarder. Il était assis pratiquement sur un tabouret près du lit et me fixait comme un vrai homme pervers. Thierry était la dernière personne à qui je m'attendais.Mon cœur battait à toute vitesse contre ma cage thoracique, menaçant de s'en échapper.« Tu m'as fait très peur, Thierry. », ai-je dit. Il n'a rien dit en me fixant toujours de ses yeux ambrés et sombres. Pouvais-je encore rêver ? Je me suis pincée pour en être sûre. Je l'ai bien senti. Ce n'était pas un rêve.« J'aime te regarder dormir. », a-t-il dit, comme s'il venait juste de s'en rendre compte. « J'aime tellement de choses chez toi. J'aime quand tu es timide et gênée
Thierry et moi étions allongés côte à côte sur le lit dans un silence paisible.« Je me sens d'humeur généreuse en ce moment. Pose-moi une question, tu pourrais avoir une réponse. », a-t-il dit et j'ai dressé l'oreille. J'avais tant de questions à poser, et il m'offrait enfin l'occasion. Il valait mieux en profiter pendant que ça durait.« Pourquoi m'as-tu choisie ? Tu aurais pu avoir n'importe qui d'autre sans peine... Quel est ton but, et qu'espères-tu tirer de tout cela ? »« Alors c'est la première chose qui te vient à l'esprit ? Pose n'importe quelle autre question, sauf celle-là. », a-t-il dit. Ce n'était pas juste. Mais j'ai passé rapidement à autre chose, je ne m'attendais pas non plus à une réponse.« Tes parents étaient présents quand tu étais... » Je m'arrête. Je ne voulais pas redire le mot châtié, alors j'ai poursuivi, espérant que Thierry saisisse l'allusion : « Freya n'a rien fait. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose que tu ne m'as pas dit, quelque chose entre
Thierry s'est arrêté. Pour la première fois, j'ai aperçu une lueur d'émotion sur son visage.« Elle n'était plus de ce monde. Et dans ses mains, elle tenait cette feuille. C'était un message qui m'était destiné. Elle y expliquait la véritable raison de son refus précédent : elle ne voulait pas me garder près d'elle car elle savait que je souffrirais à la fin. Elle était atteinte d'une maladie, un problème sanguin. Elle précisait que c'était incurable. J'avais bien remarqué son amaigrissement, mais à chaque fois que je m'inquiétais, elle inventait une excuse en évoquant souvent le stress, et je la croyais. Je me suis senti idiot de ne pas avoir creusé davantage. Cette maladie la rongeait depuis longtemps, voilà pourquoi elle vivait seule. Elle ne voulait faire de mal à personne. Elle avouait avoir été égoïste de me désirer et de m'avoir gardé, tout en sachant que cela me briserait au final. »« J'étais fou de rage contre tout. Contre moi-même pour ne pas l'avoir compris plus tôt, cont
Je ferais n'importe quoi pour revoir cette autre facette de Thierry. La douceur dans son regard m'avait fait quelque chose : quelque chose que je n'arrivais pas à expliquer. Mais ce que j'avais aperçu il y a deux jours s'était évanoui. Il était redevenu distant et froid.Peut-être regrettait-il de m'avoir parlé de son passé, car depuis deux jours, il échangeait à peine quelques mots avec moi, ou alors c'était simplement moi qui devenais paranoïaque et lui qui était occupé et tendu. Sa blessure guérissait vite aussi, et maintenant les marques semblaient dater de plusieurs semaines, bien que cela ne fasse que deux jours. Axel n'était pas venu non plus, et je m'inquiétais qu'il y ait un souci. Dans tous les cas, je ne comptais pas rester seule dans notre chambre aujourd'hui. J'allais me rendre au terrain d'entraînement et peut-être explorer un peu aussi.Je me suis habillée, prête à partir, quand on a frappé à la porte. Axel ?Je me suis précipitée pour ouvrir, et mon visage s'est déco
AVERTISSEMENT : CE CHAPITRE CONTIENT DES CONTENUS EXPLICITES !!« Combien de temps devons-nous encore marcher ? », ai-je demandé. La promenade à travers les tunnels durait déjà presque quinze minutes. Où exactement m'emmenait-elle ? Mais j'étais trop engagée pour reculer.« D'habitude, cela ne prend pas aussi longtemps quand je suis seule, mais je dois m'adapter à ton rythme. », a-t-elle dit. « Nous sommes presque arrivées. »Enfin, nous nous sommes arrêtées devant une immense porte.« Qu'est-ce que c'est ? »« Très curieuse, n'est-ce pas ? Tu le découvriras bientôt. »Elle a ouvert la porte avec effort, puis elle est entrée.La pièce était la plus grande que j'aie jamais vue. Sa taille rivalisait avec une salle. Mais ce n'était pas cela qui m'avait horrifiée.Il y avait tant de cages, à perte de vue, alignées horizontalement, et à l'intérieur des cages... des filles.« Qu'est-ce que c'est ? », ai-je demandé à nouveau. Cela aurait pu être les cachots : chaque meute en avait, m
Tout ce que je souhaitais, c'était regagner ma chambre, mais cela semblait irréalisable.La nouvelle de mon enlèvement au sein de ma propre meute s'était propagée comme une traînée de poudre. Bien que nombreux soient ceux qui manifestaient une réelle inquiétude, certains ne cherchaient qu'à colporter des ragots croustillants.« Luna. », m'a interpellée quelqu'un dans mon dos, et j'ai dû composer un sourire avant de me retourner. Je m'attendais à voir un autre membre inquiet de la meute, mais je me suis trompée. C'était Jake.Peut-être lui avais-je pardonné et l'avais-je laissé partir, mais cela ne faisait pas de nous des amis, alors qu'est-ce qui lui donnait le droit de venir me parler, après ce qu'il avait fait ?« Éloigne-toi, Jake. », l'ai-je prévenu avant de poursuivre mon chemin, mais il a accouru à mes côtés.« S'il te plaît, il faut vraiment que je te parle... »« Pourquoi ? Pour me raconter des sornettes sur ta vie et me duper ? Non merci. », ai-je dit en continuant d'ava
« Tu sembles perdue dans tes pensées. À quoi songes-tu ? », s'est enquis Thierry. Il était tard dans la nuit, mais mon esprit demeurait bien éveillé, et bien sûr, Thierry l'avait remarqué.« Rien. », ai-je menti.« Ne serais-tu pas en train de réfléchir à la proclamation d'Axel ? », a-t-il demandé, et je me suis tue. J'ai toujours cru que Thierry excellait à déchiffrer les gens, mais si... c'était plus que cela ? Il ne pouvait pas avoir deviné cela uniquement en regardant mon visage.« Thierry, je crois que tu peux lire dans les pensées. »« Cela veut-il dire que j'ai vu juste ? »« Oui, et comment... comment as-tu fait ça ? »« Je suis doué pour deviner, je suppose ? »« Non, c'est plus que ça. Je sens qu'il y a autre chose, quelque chose que tu ne me dis pas. »« Renée, regarde-moi. », a-t-il dit, et c'était ce que j'ai fait. « Je ne suis pas sorcier. Ce serait génial mais ça n'existe que dans les bouquins et les films, je ne peux pas faire ça. Axel m'en a parlé plus tôt, qua
Les inhibitions ont été balayées d'un revers.Les doigts d'Axel ont effleuré la dentelle de ma culotte avant de l'écarter délicatement. Il m'a caressée avec une tendresse calculée, et j'ai gémi en m'appuyant contre lui. D'un mouvement lent et délibéré, ses phalanges ont enserré mon clitoris, le plaisir devenant presque insoutenable. Enfin, il a insinué un doigt en moi en effectuant des va-et-vient mesurés.« J'ajoute un second. », a-t-il prévenu avant que son deuxième doigt ne s'enfonce à son tour. J'ai chevauché ses doigts avec frénésie. Sa poitrine vibrait d'un ronronnement grave de satisfaction. Je percevais presque ses propres besoins refoulés, mais il s'est contenu pour se focaliser sur mon plaisir. Ses doigts se sont recourbés en moi, touchant le 'point fatal', et j'ai crié son nom dans un râle.J'ai capturé ses lèvres, et il m'a répondu avec une avidité féroce, ses doigts plongeant encore plus profondément.« Tu peux en prendre un troisième ? », a-t-il demandé, et j'ai hoché
Cela faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas retrouvée seule dans une pièce avec Axel. Je devais lui parler. Il ne pouvait pas me lâcher une telle bombe et partir comme ça. Mais lui, il semblait plus intéressé à évoquer « l'incident ».« Alors comme ça, un type surgit de nulle part, tu ne l'as jamais vu auparavant, et il te propose d'aller dans cet endroit louche, et tu le suis ? », a demandé Axel d'un ton réprobateur.« Non... enfin, oui. Mais ce ne s'est pas passé ainsi. Ta version me fait passer pour une écervelée. »« Alors que s'est-il passé ? »« Je faisais mon jogging... mais j'espérais te croiser. », ai-je avoué, et son regard s'est adouci. « Comme je ne t'ai pas vu, je me suis dit que je pouvais continuer... seule, et c'est ce que j'ai fait. J'y étais allée, puis 'lui', il est apparu. Il semblait si malheureux. Je croyais qu'il faisait partie des nôtres, un membre de la meute, et je m'ennuyais tellement, il a proposé de m'accompagner où je voulais, puis il a évoq
« Dis-moi, Renée, qui a fait ça ? », a demandé Thierry.« Je ne sais pas. » J'ai répondu.« J'ai besoin d'un nom, et tu peux soit me le dire, soit je le découvrirai moi-même. », a-t-il dit, ses mains parcourant le bandage blanc enroulé autour de ma tête, dont je n'étais pas sûre d'avoir besoin, puisque ma louve accélérait déjà le processus de guérison. C'était l'un des nombreux avantages d'avoir récupéré ma louve.« Tu utiliserais ton truc d'Alpha pour me forcer à donner un nom ? », ai-je demandé en souriant, et il m'a regardée comme si j'étais folle.« Ça ne s'appelle pas le 'truc d'Alpha', ça s'appelle une 'aura'. Et non, je n'utiliserai pas ça, je n'en ai pas besoin pour obtenir ce que je veux. »« C'était... c'était Alpha Simon. », ai-je finalement avoué. Je ne voulais pas que Thierry ait des ennuis avec son père et soit puni. Je ne couvrais pas Simon, mais j'essayais de protéger Thierry.« Le salaud. », a-t-il juré avec ses yeux aussi sombres que du charbon. « T'a-t-il touch
« Elle n'a rien fait. La coupable avait été tuée. », ai-je dit d'une voix glaciale. Je ne pouvais rien révéler, ce n'était plus un jeu, pas avec ma mère impliquée.« Une femme a été tuée, certes. Mais la vraie responsable ne l'était pas. Ta mère s'était introduite dans ma chambre. Comment aurais-je pu ne pas m'en apercevoir ? Je n'oublierai jamais ce parfum. », a-t-il dit avec un rictus. « Mon fils devient soit faible, soit en train de me contrarier. »« Quel dommage que tu n'aies pas pu poser cette question à ma mère directement ? »« Je l'aurais fait, mais elle est sous la protection de Thierry, donc cela pourrait être plutôt... délicat. », a-t-il dit, et j'ai ricané. Son regard parcourait mon corps, et je retenais un frisson de dégoût pur.« Cela n'avait pas été difficile pour elle de t'atteindre. », ai-je rétorqué uniquement pour le provoquer.« La rage d'une femme cherchant vengeance est sans limite. », a-t-il dit. Et le ressentiment que j'éprouvais menaçait de briser mon mas
Je me suis réveillée avec des vertiges. J'avais mal à la tête et la gorge me brûlait terriblement. Et là se tenait Jake.« Elle est réveillée. » Il s'est dit. La tristesse que j'avais jadis vue dans ses yeux avait disparu, ne laissant place qu'à la fureur.« Eh oui, je suis réveillée. », ai-je réussi à articuler. « Et après ? Tu vas me tuer ? Il me retrouvera et te tuera ensuite. », l'ai-je menacé.« Comme il a tué ma sœur ? », a demandé Jake, une larme solitaire coulant sur sa joue. Il l'a essuyée, furieux contre lui-même de m'avoir montré cette faiblesse. Le remords que je portais depuis la mort de Nelly me pesait plus que jamais.En y réfléchissant, je savais que c'était sûrement à cela qu'il faisait allusion plus tôt, quand il parlait de ne pas apprécier les « petites choses » à leur juste valeur : il évoquait les moments passés avec sa sœur.« Tu sais pourquoi elle a été tuée. », ai-je tenté d'expliquer. « Je regrette profondément ce qui s'est passé, et cela me hante toujou
Thierry avait raison : je n'avais besoin d'aucune aide extérieure pour me connecter à mon côté de louve.Je m'étais habituée à courir à quatre pattes. Mes sens n'étaient plus aussi écrasants que lors de ma première transformation.Je me sentais... libérée et enfin complète..Mes vêtements m'attendaient, exactement là où je les avais laissés avant ma transformation et je les ai remis.J'ai entendu les pas qui s'approchaient, avant même de le voir.« Bonjour. », a lancé l'inconnu. Pas vraiment un inconnu. Je l'avais déjà aperçu quelque part, mais je ne parvenais pas à me souvenir où.« Vous m'avez fait sursauter. », ai-je menti.« Pardonnez-moi, Luna. Je ne savais pas que c'était vous. »« Que faites-vous ici ? »Je me suis donné une claque mentale dès que j'ai posé cette question. Ce n'était pas un endroit privé et n'importe qui pouvait venir ici à sa guise.« J'avais besoin de m'aérer. », a-t-il dit, avec un petit sourire mélancolique. Il était un beau garçon, le genre qu'o
J'étais allée rendre visite aux parents de Nelly avec Thierry à mes côtés. Son visage était dépourvu d'émotions, mais je savais que ce n'était qu'une façade.Que ressentait-il exactement ? Regrettait-il ses actes ? Je n'arrivais pas à le dire, pourtant, c'était le même homme qui avait ôté tant de vies sans remords.Axel était assis près de la mère de Nelly, qui pleurait silencieusement. Son compagnon faisait de son mieux pour la réconforter.J'ai essuyé les larmes qui coulaient sur mes joues.Thierry m'avait dit qu'il veillerait à ce qu'ils ne manquent de rien. Il se sentait coupable de cette situation. Nelly n'avait que vingt-sept ans, elle vivait avec son frère, l'un des soldats de la meute, et son compagnon, qui était malade depuis des années. C'était tout ce que je savais d'elle. Je l'ai tuée et j'en suis la cause.Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que la mère de Nelly s'approchait de moi. J'ai noté qu'elle évitait Thierry. Je m'attendais à ce qu'elle me lance u