AnnaLe lendemain, l’air est plus léger. Ou peut-être est-ce moi. Peut-être est-ce cette décision silencieuse de me raccrocher au réel, de m’agripper à ces petits gestes simples qui donnent un sens aux jours qui passent. J’ouvre la boutique un peu plus tôt que d’habitude, comme si j’avais besoin de ce tête-à-tête avec les livres, avec leur odeur rassurante, leur langage discret.Je trie les nouveautés en silence, m’autorisant un peu de musique en fond, douce, presque imperceptible. Chaque mouvement est mesuré. Chaque minute, fragile. Mais je suis là. Je tiens bon.C’est en repositionnant un livre sur l’étagère que je l’entends. Une voix. Douce. Posée. Pas comme celle de Louis, non. Celle-ci ne cherche pas à posséder, à contrôler, à imposer. Elle demande.“Excusez-moi, je cherche un livre pour mon neveu. Il adore les histoires de dragons… mais il n’a que six ans. Vous auriez une recommandation ?”Je me retourne. L’homme est là. Grand, avec des boucles brunes mal disciplinées, des lunet
L’aéroport est bondé, mais je n’entends rien. Le brouhaha, les annonces dans les haut-parleurs, les valises qu’on traîne… tout s’efface. Il n’y a que ce nom, ce message anonyme, cette ville au nord de New York qui tourne en boucle dans ma tête. Anna L. à Albany. Un café.Je ne sais même pas pourquoi je me précipite ainsi. Sam ne m’a pas encore rappelé. J’aurais pu attendre. Me montrer raisonnable. Mais non. Quelque chose en moi a explosé quand j’ai lu ces mots. J’ai sauté dans un taxi, réservé le premier vol. Comme si une corde invisible me tirait vers elle.Il y a une urgence que je n’arrive pas à nommer. Comme si chaque seconde comptait. Comme si le monde allait basculer si je ne la retrouvais pas. Si c’est elle.Je m’installe dans l’avion, côté hublot. Le ciel est gris, cotonneux, et mes pensées le sont tout autant.Je pense à Lou. À son regard trop tranquille, à sa manière de me dire je ne sais pas tout en me fixant comme si elle savait exactement ce que je cherchais. Et si elle m
LouisJe la suis encore, sans parler. Mes mains sont crispées, mes épaules tendues. J’entends mon souffle siffler dans ma gorge. J’ai froid, j’ai chaud. J’ai envie de hurler. J’ai envie de la serrer dans mes bras. Et de tout casser en même temps.On entre dans une petite pièce derrière le café. Un vestiaire. Deux chaises. Une lumière blafarde. Elle referme la porte derrière nous. Moi, je fais les cent pas.Elle ne dit rien. Moi non plus, au début.Et puis je craque.— Comment tu as pu me faire ça, Anna ?Ma voix résonne, trop forte, trop brutale. Elle sursaute.— Tu as disparu. Comme une voleuse. Tu n'as rien dit. Pas un mot. Rien. Et maintenant je découvre que…Je m’arrête. Mes mâchoires se contractent. Je la regarde. Ce ventre qui gonfle à peine. Cette réalité qui me frappe au visage.— Tu m’as volé tout ça.AnnaIl est en colère. Tellement en colère. Je le sens à la manière dont il respire, dont il se tient. Comme un animal acculé. Et moi… je tremble.Je recule d’un pas.— Je voula
AnnaJe sens encore le froid sur ma peau, mais ce n’est rien comparé à ce qu’il y a dans ses yeux. Pas de violence. Pas de cris. C’est pire. C’est une colère sourde, brûlante, contenue. Une tempête qu’il garde à l’intérieur. Louis n’a jamais été du genre à hurler. Il encaisse. Il serre les poings dans ses poches. Et il regarde comme s’il pouvait me transpercer juste avec le silence.— Tu ne m’as pas laissé le choix, Anna.Sa voix est basse. Grave. Contrôlée. Il ne bouge pas. Moi, je tremble.— J’ai eu peur, Louis…— Pas de moi.— Non. De ce que tu deviendrais. De ce que je deviendrais si je restais. J’avais l’impression d’étouffer.Il secoue la tête. Le vent s’engouffre dans la ruelle, soulève une mèche de ses cheveux. Il me fixe encore. Puis, d’un geste, il me désigne la porte du café.— Rentre chercher tes affaires.Je fronce les sourcils, interdite.— Quoi ?— On rentre. À Paris. Aujourd’hui.— Louis…— Tu viens avec moi, Anna. Je t’ai cherchée pendant des mois. Tu crois que je vai
CamilleLa sonnette n’a même pas eu le temps de retentir que j’ouvre la porte. Je les attendais.Je savais qu’elle viendrait.Je savais qu’il me l’imposerait.Et elle est là.Petite valise à la main. Regard baissé. Mais pas soumise, non. Pas du tout.Elle sait. Elle sait qu’elle prend une place qui ne lui appartient pas.Et pourtant, elle entre.Louis— Camille… Voici Anna.Je m’approche lentement.J’observe.Je jauge.Camille— Je vois. Tu n’avais pas exagéré.Anna— Bonjour.Sa voix est douce, presque timide. Une tentative de politesse.Elle croit que ça va suffire.Camille— Bonjour. C’est donc toi. L’autre. Celle qu’on ramène à la maison comme un colis perdu.Louis— Camille…Camille— Ne me coupe pas, Louis. Elle doit comprendre. Immédiatement.Elle me regarde. Longtemps. Trop longtemps.Camille— Tu es ici parce que tu portes ce que je ne peux pas lui donner. Rien de plus. Rien de moins. Il t’a ramenée ici pour l’enfant. Pas pour toi.Je sens la brûlure dans ma poitrine, mais je
LouisJe veux qu’elle comprenne.Pas avec des mots.Mais avec mon souffle.Ma bouche.Mes mains.Je veux qu’elle sache qu’elle est désirée.Aimée.Choisie.Je la prends dans mes bras, doucement, comme si elle était fragile.Mais ce n’est pas de la fragilité que je sens sous mes doigts.C’est un feu, prêt à éclater.Elle me regarde sans dire un mot.Mais ses yeux parlent.Ils brûlent d’un mélange de peur, de colère, et d’un besoin qui me rend fou.Je l’embrasse.Lentement.Là, sur ses lèvres gonflées par les nôtres.Puis sur sa joue, son cou, son épaule humide.Je goûte chaque centimètre de sa peau comme si elle m’avait été interdite trop longtemps.Et c’est vrai.AnnaJe voudrais lutter.Je voudrais lui dire d’arrêter.Mais mon corps ne suit pas.Il frissonne, s’arque, répond au moindre de ses gestes.Louis— Laisse-moi te montrer.Combien je t’aime.Combien je te veux.Je prends mon temps.Je ne veux rien précipiter.Je veux qu’elle sente que ce n’est pas une pulsion.Ce n’est pas un
Anna, LouisAnnaJe ne veux pas espérer.Je ne veux pas croire.Mais quand il serre mes doigts dans les siens, quand il dit qu’il va lui parler… je respire. Malgré moi.Comme si quelque chose s’ouvrait, doucement, là où tout était figé.Je me tiens là, dans le silence de cette maison, qui n'est plus qu'une scène de théâtre. Une maison où chaque pièce porte la trace de nos mensonges, de nos faux sourires, des silences trop lourds pour être ignorés. Chaque coin de ce lieu me renvoie à Camille. À cette femme qui est là, qui occupe l'espace sans jamais poser de questions. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que quelque part, elle sait. Elle doit savoir.Louis n’a jamais aimé sa femme.Tout le monde le sait.Mais elle reste là. Elle est là, toujours. Comme une ombre qui nous suit partout, qui nous attend dans chaque recoin. La façade parfaite, sans passion, sans vie. Une maison bâtie sur des promesses jamais tenues.Je me blottis un peu plus contre lui, cherchant un réconfort dans
LouisJe la fixe, son visage marqué par la peur, mais aussi par quelque chose de plus sombre. Elle ne le dira jamais, mais je sais. Elle ne m’a jamais oublié. Comme moi, je n’ai jamais pu l’oublier.— Je ne veux pas que tu reviennes. Je veux juste que tu comprennes que ce que tu as fait… ça ne s’efface pas, Anna.Je m’avance encore, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de distance entre nous, ce silence lourd comme un abîme qui nous sépare et nous unit. Je pourrais la saisir, la retenir, lui rappeler tout ce qu’elle m’a fait. Lui rappeler que, malgré tout, elle m’a fui. Mais il y a ce poids, cette chose que je ne peux pas effacer : l’enfant qu’elle porte.— Je ne peux pas te donner ce que tu mérites, Anna, pas maintenant. Pas à cause de lui.Je vois son regard se durcir, une flamme de défi qui s’allume dans ses yeux. Elle ne veut pas être le centre de ce jeu, mais elle est là. Et elle sait que tout ce que je fais est pour elle.AnnaIl s'approche trop près, et je sens la chaleur de son corps
CamilleJe reste là, figée dans l’ombre. Je suis seule, noyée dans mes pensées et ma colère. Louis m’a trahie. Il a tout détruit. Et même si je le déteste pour cela, je suis toujours là. Toujours dans cette maison, dans ce mariage. Parce que j'ai peur de la vérité. Parce que je sais qu'il n'y a rien d'autre que cette souffrance qui nous lie.Il est parti, et il ne reviendra pas. Pas de cette manière. Mais moi, je reste. Parce que je n'ai nulle part où aller. Parce que je suis prisonnière de ce passé que je n'arrive pas à effacer.Le silence envahit la pièce, lourd et suffocant.Il va la rejoindre dans sa chambre à faire je ne sais quoi . Il lui donne tout ce qu'il m'a toujours refusé . LouisJe descends lentement, chaque pas résonne comme un avertissement. La maison est silencieuse, mais ce n’est pas la paix. C’est l’attente. L’électricité dans l’air avant que l’orage éclate.Je passe la main dans mes cheveux, j'inspire.Elles sont là. Je les sens.La table est dressée, trop soigneus
LouisJe la fixe, son visage marqué par la peur, mais aussi par quelque chose de plus sombre. Elle ne le dira jamais, mais je sais. Elle ne m’a jamais oublié. Comme moi, je n’ai jamais pu l’oublier.— Je ne veux pas que tu reviennes. Je veux juste que tu comprennes que ce que tu as fait… ça ne s’efface pas, Anna.Je m’avance encore, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de distance entre nous, ce silence lourd comme un abîme qui nous sépare et nous unit. Je pourrais la saisir, la retenir, lui rappeler tout ce qu’elle m’a fait. Lui rappeler que, malgré tout, elle m’a fui. Mais il y a ce poids, cette chose que je ne peux pas effacer : l’enfant qu’elle porte.— Je ne peux pas te donner ce que tu mérites, Anna, pas maintenant. Pas à cause de lui.Je vois son regard se durcir, une flamme de défi qui s’allume dans ses yeux. Elle ne veut pas être le centre de ce jeu, mais elle est là. Et elle sait que tout ce que je fais est pour elle.AnnaIl s'approche trop près, et je sens la chaleur de son corps
Anna, LouisAnnaJe ne veux pas espérer.Je ne veux pas croire.Mais quand il serre mes doigts dans les siens, quand il dit qu’il va lui parler… je respire. Malgré moi.Comme si quelque chose s’ouvrait, doucement, là où tout était figé.Je me tiens là, dans le silence de cette maison, qui n'est plus qu'une scène de théâtre. Une maison où chaque pièce porte la trace de nos mensonges, de nos faux sourires, des silences trop lourds pour être ignorés. Chaque coin de ce lieu me renvoie à Camille. À cette femme qui est là, qui occupe l'espace sans jamais poser de questions. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que quelque part, elle sait. Elle doit savoir.Louis n’a jamais aimé sa femme.Tout le monde le sait.Mais elle reste là. Elle est là, toujours. Comme une ombre qui nous suit partout, qui nous attend dans chaque recoin. La façade parfaite, sans passion, sans vie. Une maison bâtie sur des promesses jamais tenues.Je me blottis un peu plus contre lui, cherchant un réconfort dans
LouisJe veux qu’elle comprenne.Pas avec des mots.Mais avec mon souffle.Ma bouche.Mes mains.Je veux qu’elle sache qu’elle est désirée.Aimée.Choisie.Je la prends dans mes bras, doucement, comme si elle était fragile.Mais ce n’est pas de la fragilité que je sens sous mes doigts.C’est un feu, prêt à éclater.Elle me regarde sans dire un mot.Mais ses yeux parlent.Ils brûlent d’un mélange de peur, de colère, et d’un besoin qui me rend fou.Je l’embrasse.Lentement.Là, sur ses lèvres gonflées par les nôtres.Puis sur sa joue, son cou, son épaule humide.Je goûte chaque centimètre de sa peau comme si elle m’avait été interdite trop longtemps.Et c’est vrai.AnnaJe voudrais lutter.Je voudrais lui dire d’arrêter.Mais mon corps ne suit pas.Il frissonne, s’arque, répond au moindre de ses gestes.Louis— Laisse-moi te montrer.Combien je t’aime.Combien je te veux.Je prends mon temps.Je ne veux rien précipiter.Je veux qu’elle sente que ce n’est pas une pulsion.Ce n’est pas un
CamilleLa sonnette n’a même pas eu le temps de retentir que j’ouvre la porte. Je les attendais.Je savais qu’elle viendrait.Je savais qu’il me l’imposerait.Et elle est là.Petite valise à la main. Regard baissé. Mais pas soumise, non. Pas du tout.Elle sait. Elle sait qu’elle prend une place qui ne lui appartient pas.Et pourtant, elle entre.Louis— Camille… Voici Anna.Je m’approche lentement.J’observe.Je jauge.Camille— Je vois. Tu n’avais pas exagéré.Anna— Bonjour.Sa voix est douce, presque timide. Une tentative de politesse.Elle croit que ça va suffire.Camille— Bonjour. C’est donc toi. L’autre. Celle qu’on ramène à la maison comme un colis perdu.Louis— Camille…Camille— Ne me coupe pas, Louis. Elle doit comprendre. Immédiatement.Elle me regarde. Longtemps. Trop longtemps.Camille— Tu es ici parce que tu portes ce que je ne peux pas lui donner. Rien de plus. Rien de moins. Il t’a ramenée ici pour l’enfant. Pas pour toi.Je sens la brûlure dans ma poitrine, mais je
AnnaJe sens encore le froid sur ma peau, mais ce n’est rien comparé à ce qu’il y a dans ses yeux. Pas de violence. Pas de cris. C’est pire. C’est une colère sourde, brûlante, contenue. Une tempête qu’il garde à l’intérieur. Louis n’a jamais été du genre à hurler. Il encaisse. Il serre les poings dans ses poches. Et il regarde comme s’il pouvait me transpercer juste avec le silence.— Tu ne m’as pas laissé le choix, Anna.Sa voix est basse. Grave. Contrôlée. Il ne bouge pas. Moi, je tremble.— J’ai eu peur, Louis…— Pas de moi.— Non. De ce que tu deviendrais. De ce que je deviendrais si je restais. J’avais l’impression d’étouffer.Il secoue la tête. Le vent s’engouffre dans la ruelle, soulève une mèche de ses cheveux. Il me fixe encore. Puis, d’un geste, il me désigne la porte du café.— Rentre chercher tes affaires.Je fronce les sourcils, interdite.— Quoi ?— On rentre. À Paris. Aujourd’hui.— Louis…— Tu viens avec moi, Anna. Je t’ai cherchée pendant des mois. Tu crois que je vai
LouisJe la suis encore, sans parler. Mes mains sont crispées, mes épaules tendues. J’entends mon souffle siffler dans ma gorge. J’ai froid, j’ai chaud. J’ai envie de hurler. J’ai envie de la serrer dans mes bras. Et de tout casser en même temps.On entre dans une petite pièce derrière le café. Un vestiaire. Deux chaises. Une lumière blafarde. Elle referme la porte derrière nous. Moi, je fais les cent pas.Elle ne dit rien. Moi non plus, au début.Et puis je craque.— Comment tu as pu me faire ça, Anna ?Ma voix résonne, trop forte, trop brutale. Elle sursaute.— Tu as disparu. Comme une voleuse. Tu n'as rien dit. Pas un mot. Rien. Et maintenant je découvre que…Je m’arrête. Mes mâchoires se contractent. Je la regarde. Ce ventre qui gonfle à peine. Cette réalité qui me frappe au visage.— Tu m’as volé tout ça.AnnaIl est en colère. Tellement en colère. Je le sens à la manière dont il respire, dont il se tient. Comme un animal acculé. Et moi… je tremble.Je recule d’un pas.— Je voula
L’aéroport est bondé, mais je n’entends rien. Le brouhaha, les annonces dans les haut-parleurs, les valises qu’on traîne… tout s’efface. Il n’y a que ce nom, ce message anonyme, cette ville au nord de New York qui tourne en boucle dans ma tête. Anna L. à Albany. Un café.Je ne sais même pas pourquoi je me précipite ainsi. Sam ne m’a pas encore rappelé. J’aurais pu attendre. Me montrer raisonnable. Mais non. Quelque chose en moi a explosé quand j’ai lu ces mots. J’ai sauté dans un taxi, réservé le premier vol. Comme si une corde invisible me tirait vers elle.Il y a une urgence que je n’arrive pas à nommer. Comme si chaque seconde comptait. Comme si le monde allait basculer si je ne la retrouvais pas. Si c’est elle.Je m’installe dans l’avion, côté hublot. Le ciel est gris, cotonneux, et mes pensées le sont tout autant.Je pense à Lou. À son regard trop tranquille, à sa manière de me dire je ne sais pas tout en me fixant comme si elle savait exactement ce que je cherchais. Et si elle m
AnnaLe lendemain, l’air est plus léger. Ou peut-être est-ce moi. Peut-être est-ce cette décision silencieuse de me raccrocher au réel, de m’agripper à ces petits gestes simples qui donnent un sens aux jours qui passent. J’ouvre la boutique un peu plus tôt que d’habitude, comme si j’avais besoin de ce tête-à-tête avec les livres, avec leur odeur rassurante, leur langage discret.Je trie les nouveautés en silence, m’autorisant un peu de musique en fond, douce, presque imperceptible. Chaque mouvement est mesuré. Chaque minute, fragile. Mais je suis là. Je tiens bon.C’est en repositionnant un livre sur l’étagère que je l’entends. Une voix. Douce. Posée. Pas comme celle de Louis, non. Celle-ci ne cherche pas à posséder, à contrôler, à imposer. Elle demande.“Excusez-moi, je cherche un livre pour mon neveu. Il adore les histoires de dragons… mais il n’a que six ans. Vous auriez une recommandation ?”Je me retourne. L’homme est là. Grand, avec des boucles brunes mal disciplinées, des lunet