ElenaEt quelque chose au fond de moi, un instinct ancien, me dit que ce n’est pas la fin. Ce n’est que le début d’un autre combat, un combat que je ne suis pas prête à mener seule.Je regarde Viktor, à terre, son regard désormais vide. Le serpent n’est plus qu’une carcasse, un vestige de la peur qu’il a semée autour de lui. Il a cru que sa maitrise de l’ombre suffirait à le rendre invincible. Mais il ne comprenait pas que l’ombre, tout comme la lumière, peut être vaincue. Il a eu tort de croire que nous étions de simples pions. Ce soir, nous avons écrit notre propre destin.Dante se tient à mes côtés, sa présence aussi rassurante que dévastatrice. Ses yeux ne quittent pas le corps de Viktor, et je vois la même lueur que j’ai perçue en lui au moment où il m’a sauvée, cette détermination farouche de ne jamais être une victime, de ne jamais se laisser submerger. Nous avons survécu. Ensemble. Et pourtant, je sens en lui une tension qui me fait frémir. Il n’est pas tout à fait soulagé. Pe
ElenaLe vent continue de souffler, plus fort, emportant avec lui les dernières traces de l’obscurité. L’aube, timide au début, s’élargit désormais sur le ciel, projetant des ombres longues et sombres qui se dissipent au fur et à mesure que la lumière se fait plus franche. La bataille est finie, mais tout autour de moi, des ruines témoignent du prix payé pour cette victoire. Et pourtant, au fond de moi, il n’y a pas de soulagement total. Seulement un vide étrange, comme si la terre elle-même attendait que nous reconstruisions tout ce qui a été détruit. La lumière du matin n’est que l’écho d’un combat déjà gagné dans nos cœurs, mais la tâche qui nous attend est bien plus grande que tout ce que nous avons traversé.Dante marche à mes côtés, silencieux. Son visage est marqué, mais il y a quelque chose de différent en lui aujourd’hui. Quelque chose de plus calme, comme si un poids invisible venait de se lever de ses épaules. Mais je sais qu’il porte encore des cicatrices invisibles. Qu’il
Elena Elle me regarde, son regard plein de compréhension, et je sais qu’elle sait ce que j’essaie de dire. Pas de grands mots, pas de promesses grandioses. Juste la vérité nue. Ensemble, nous reconstruirons ce monde brisé. Et même si les ombres peuvent revenir, elles ne seront plus jamais les nôtres.ElenaJe souris, le cœur allégé. Nous sommes prêts. Prêts à affronter ce qui reste à venir. Parce que la lumière que nous avons trouvée, cette lumière fragile, est plus forte que toutes les ténèbres du monde. Et c’est ensemble, côte à côte, que nous la porterons.ElenaLa lumière s’élève plus haut, et avec elle, une étrange paix. Pas celle qu’on obtient après une victoire éclatante. Non. Celle, bien plus silencieuse, bien plus intime, qui naît dans le creux des ruines, dans les fissures d’un monde à reconstruire. Autour de moi, le sol est encore jonché de cendres, de pierres noircies, de souvenirs qu’on ne pourra jamais effacer. Mais entre les décombres, je vois déjà de l’herbe poindre.
Dante – ElenaDanteLe vent, ce soir, a une lourdeur particulière. Comme si la terre elle-même cherchait encore son équilibre, après le cataclysme. Chaque souffle est une promesse, mais aussi une menace. Je le sens, dans les crépitements de la brise, dans l’agitation des ombres. Elles ne disparaissent jamais totalement, ces ombres. Et elles semblent me suivre, encore plus insistantes depuis que nous avons quitté les villages, emportant avec elles des souvenirs que je croyais enfouis.Je regarde Elena. Elle semble paisible, mais je sais. Je sais qu’elle porte en elle le poids des nuits passées, des souffrances qu’elle a cachées derrière son sourire. Elle m’a offert son ombre, sa lumière. Mais il y a des choses qu’elle ne me dit pas. Des recoins de son âme qu’elle garde sous clé, dans une boîte qu’elle n’ouvre jamais.Nous marchons en silence, seuls, à travers la campagne. Il fait presque nuit, et pourtant, tout semble baigné dans une lueur étrange. La lumière semble vouloir s’échapper
Giovanni De LucaGiovanniLes heures se sont étendues, comme un poison lent qui se faufile sous ma peau. Chaque minute passée à l’écart d’Elena est une torture, une douleur que je m’impose par faiblesse, mais que je n’ignore plus. Elle m’échappe, elle fuit, mais c’est elle que je veux. Elle est mon héritage, ma fierté, et je la récupérerai, coûte que coûte. J’ai vu ce regard qu’elle porte sur Dante. Je vois l’étreinte invisible qu’ils partagent. Il la manipule, il la tire vers un abîme qu’elle ne comprend pas.Elle me fuit, mais il est trop tard. Je n'ai jamais abandonné ce que j'ai voulu. Et je la veux. Je l’ai toujours voulue.L'ombre de la forêt semble me guider, me faire avancer sans que je n’aie à poser le pied, comme si le destin lui-même m’appelait. Chaque pas, chaque branche qui craque sous mes bottes me rapproche d’elle. Elle est là, je le sais. Elle est si proche, je peux presque la sentir. Dante, cet homme, ce monstre déguisé en sauveur, croit pouvoir l’emmener dans l’obscu
Giovanni De LucaGiovanniL'ombre d'Elena me hante, mais ce n'est plus une simple silhouette. C’est une proie, une conquête, une mission. Elle se débat encore dans l’obscurité, croyant qu’elle peut échapper à la vérité. Je vois la confusion dans ses yeux, le poids du dilemme qui l’étreint. Mais il est trop tard. Le vent soufflait tout à l’heure, porteur de promesses et de murmures d’une victoire imminente, et maintenant, il s’enroule autour de moi comme un prédateur. Je suis proche. J’ai toujours été proche. Mais cette fois, je ne laisserai rien m’échapper.Dante, cet homme qui prétend pouvoir faire tomber l’empire que j’ai bâti autour d’Elena, ne sait pas à quel point il est insignifiant. Il ne comprend pas que chaque geste qu’il fait la rapproche davantage de moi, que chaque décision qu’elle prend l’emmène dans mes bras, là où elle doit être.Je n’ai jamais eu peur de l’obscurité. Je suis l’ombre. Je suis la présence cachée sous les draps de la nuit, attendant le bon moment pour fra
Giovanni De LucaGiovanniIl y a des décisions que l’on prend, non par volonté, mais par nécessité. Aujourd'hui, je fais face à une décision qui me ronge jusqu'à la moelle, une décision que, même si je l'avais anticipée, je n'avais jamais envisagée de cette manière. Elena est ma fille, et je la veux à mes côtés, mais plus encore, je la veux comme un bien, un héritage. Une héritière de ma lignée, une alliance stratégique, un pivot dans la toile complexe que j'ai tissée autour de cette famille. Et il est temps pour elle de comprendre cela.Le bruit des pas dans la maison résonne, mais rien n'atteint mon esprit si ce n'est l'image d'Elena. Elle s'éloigne de moi, chaque geste un cri silencieux de rébellion, chaque regard un défi. Mais ce n’est pas elle qui décide. C’est moi. Je l’ai créée, je l’ai façonnée pour ce rôle.Je la vois enfin, debout dans la pièce, la lumière tamisée du matin s’accrochant à ses traits, éclairant la tension qui se lit sur son visage. Elle est belle, comme une fl
Dante ValentiDante Je devrais être en paix. Je devrais me convaincre que c'était pour son bien, qu'elle est mieux sans moi, loin des ombres qui nous poursuivent, loin des mensonges et des pièges que j'ai tissés autour de nous. Mais la vérité me ronge, comme un poison lent, qui m’envahit de l’intérieur. Je l’ai laissée partir. Je l’ai laissée s’éloigner sans rien dire, sans me battre. Et chaque seconde qui passe me fait comprendre que je ne lui ai pas offert ce qu’elle méritait : un avenir.Je suis seul dans cette pièce. La lumière du matin me frappe de plein fouet, mais ça ne change rien. Le vide est toujours là, là où elle se tenait, là où elle aurait dû être. Je n'entends plus sa voix, plus ses rires, plus ses reproches ou ses silences. Il n'y a plus rien. Juste le creux d'un vide que j'ai créé, que j'ai autorisé à grandir entre nous. La culpabilité est une présence constante, un spectre que je porte comme une seconde peau. Elle ne me lâche pas, elle me dévore, me déstabilise, me p
ElenaJe n’ai pas dormi.Pas vraiment. Mon corps a obéi à l’apparence — allongé, immobile sous les draps de soie, dans ce lit immense qui n’est pas le mien. Mais à l’intérieur, tout est resté tendu. Mon esprit a marché. Furtif. Inlassable. Il a exploré les contours invisibles de cette cage dorée. Il a arpenté les couloirs du manoir, les interstices des portes closes, les regards qui s’évitent, les silences trop longs.Il a compté les pas.Les voix.Les caméras.Je suis une mariée.Mais surtout une arme.ElenaLorenzo respire lourdement à côté de moi. Une respiration paisible, profonde, d’homme qui croit être en sécurité. Il rêve. Peut-être de moi. Peut-être de pouvoir.Il est jeune. Trop. Pas assez pour cette guerre.Mais il pense l’avoir gagnée.Il se trompe.Je me lève. Pieds nus. Les planches du sol craquent à peine sous mon poids.J’attrape mon carnet, mon stylo. Complice de mes pensées. J’y note tout. L’angle des caméras, la durée exacte des rotations de surveillance, les zones d
ElenaLa couronne ne brille pas. Elle pèse. Chaque perle, chaque éclat d’or est une goutte de sang figée. Le sang des femmes avant moi. Le sang que je verserai. Le sang qu’on attend de moi.On l’a faite pour enfermer. Pas pour élever.On m’habille sans un mot. Sœur Agnese tire sur les lacets de ma robe, trop fort, comme pour m’arracher l’air. Je sens le tissu mordre mes côtes. Je ne dis rien. Elle le fait exprès. Pour me briser. Pour me faire plier.Mais je tiens. Plus droite. Plus raide.Violetta, la gouvernante, fixe mes cheveux. Ses doigts tremblent à peine. Elle murmure des prières en italien, des phrases anciennes apprises dans l’ombre des catacombes. Elle pense, peut-être, que le ciel m’entendra. Que le ciel a encore quelque chose à voir avec tout ça. Elle m’offre un rosaire en argent. Je ne tends pas la main.Je me tiens debout, les bras ballants, la nuque raide. Je suis une mariée. Une martyre. Une bombe.ElenaGiovanni n’est pas venu. Il ne vient jamais. Il délègue. Il survei
ElenaJe suis encore là. Debout. Silencieuse. Comme il le voulait. Comme il l’a toujours voulu. Le dos droit, les lèvres closes, le regard vidé de sa lumière. Il pense m’avoir pliée. Il pense que la guerre est terminée. Mais il ignore ce qu’il a créé en me brisant.Ce n’est pas une fille docile qu’il a façonnée. C’est une arme. Et j’apprends encore à l’aiguiser.Mon cœur bat, lourd, lent, douloureux. Chaque pulsation résonne comme un cri dans mon crâne. Dante. Je l'entends encore. Son rire. Sa voix au creux de mon cou. Sa main dans la mienne alors que nous courions à travers la nuit, persuadés que l'amour nous sauverait. Il croyait à la fuite. Moi, à l’embrasement. Giovanni pense que l'amour est une faiblesse. Il ne sait pas que c’est aussi une force. Une force obscure. Une force brûlante. Une force qui, lorsqu’elle n’a plus d’issue, devient incendie.Je me suis tue. Pas par soumission. Par stratégie. Parce que les mots mal employés sont des armes retournées contre soi. Parce que le s
Dante ValentiJe traverse les rues comme un fantôme. Le monde autour de moi continue de tourner, les gens s’affairent, se croisent, mais moi, je suis ailleurs. Dans mes pensées, je suis prisonnier de cette décision que j’ai prise, de ce que j’ai permis. Tout le reste n’a plus d’importance. Les affaires, les intrigues, les menaces, tout cela n’est qu’un bruit lointain, une cacophonie que je n’entends plus vraiment. Ce qui compte, c’est Elena. Ce qui comptait, c’était elle.Je m’arrête devant un café, son visage me frappant une nouvelle fois, me rappelant la douceur de ses traits, la chaleur de sa voix. Mais tout cela semble appartenir à un autre temps, à un autre monde, un monde où nous étions libres, où l’amour n’était pas un fardeau, où nos rêves pouvaient encore exister. Aujourd’hui, tout cela n’est plus qu’une illusion.J’entre dans le café. Le parfum du café fraîchement moulu, la chaleur de la pièce, tout cela me semble si étranger, si lointain. Je commande une tasse, sans même y
Dante ValentiDante Je devrais être en paix. Je devrais me convaincre que c'était pour son bien, qu'elle est mieux sans moi, loin des ombres qui nous poursuivent, loin des mensonges et des pièges que j'ai tissés autour de nous. Mais la vérité me ronge, comme un poison lent, qui m’envahit de l’intérieur. Je l’ai laissée partir. Je l’ai laissée s’éloigner sans rien dire, sans me battre. Et chaque seconde qui passe me fait comprendre que je ne lui ai pas offert ce qu’elle méritait : un avenir.Je suis seul dans cette pièce. La lumière du matin me frappe de plein fouet, mais ça ne change rien. Le vide est toujours là, là où elle se tenait, là où elle aurait dû être. Je n'entends plus sa voix, plus ses rires, plus ses reproches ou ses silences. Il n'y a plus rien. Juste le creux d'un vide que j'ai créé, que j'ai autorisé à grandir entre nous. La culpabilité est une présence constante, un spectre que je porte comme une seconde peau. Elle ne me lâche pas, elle me dévore, me déstabilise, me p
Giovanni De LucaGiovanniIl y a des décisions que l’on prend, non par volonté, mais par nécessité. Aujourd'hui, je fais face à une décision qui me ronge jusqu'à la moelle, une décision que, même si je l'avais anticipée, je n'avais jamais envisagée de cette manière. Elena est ma fille, et je la veux à mes côtés, mais plus encore, je la veux comme un bien, un héritage. Une héritière de ma lignée, une alliance stratégique, un pivot dans la toile complexe que j'ai tissée autour de cette famille. Et il est temps pour elle de comprendre cela.Le bruit des pas dans la maison résonne, mais rien n'atteint mon esprit si ce n'est l'image d'Elena. Elle s'éloigne de moi, chaque geste un cri silencieux de rébellion, chaque regard un défi. Mais ce n’est pas elle qui décide. C’est moi. Je l’ai créée, je l’ai façonnée pour ce rôle.Je la vois enfin, debout dans la pièce, la lumière tamisée du matin s’accrochant à ses traits, éclairant la tension qui se lit sur son visage. Elle est belle, comme une fl
Giovanni De LucaGiovanniL'ombre d'Elena me hante, mais ce n'est plus une simple silhouette. C’est une proie, une conquête, une mission. Elle se débat encore dans l’obscurité, croyant qu’elle peut échapper à la vérité. Je vois la confusion dans ses yeux, le poids du dilemme qui l’étreint. Mais il est trop tard. Le vent soufflait tout à l’heure, porteur de promesses et de murmures d’une victoire imminente, et maintenant, il s’enroule autour de moi comme un prédateur. Je suis proche. J’ai toujours été proche. Mais cette fois, je ne laisserai rien m’échapper.Dante, cet homme qui prétend pouvoir faire tomber l’empire que j’ai bâti autour d’Elena, ne sait pas à quel point il est insignifiant. Il ne comprend pas que chaque geste qu’il fait la rapproche davantage de moi, que chaque décision qu’elle prend l’emmène dans mes bras, là où elle doit être.Je n’ai jamais eu peur de l’obscurité. Je suis l’ombre. Je suis la présence cachée sous les draps de la nuit, attendant le bon moment pour fra
Giovanni De LucaGiovanniLes heures se sont étendues, comme un poison lent qui se faufile sous ma peau. Chaque minute passée à l’écart d’Elena est une torture, une douleur que je m’impose par faiblesse, mais que je n’ignore plus. Elle m’échappe, elle fuit, mais c’est elle que je veux. Elle est mon héritage, ma fierté, et je la récupérerai, coûte que coûte. J’ai vu ce regard qu’elle porte sur Dante. Je vois l’étreinte invisible qu’ils partagent. Il la manipule, il la tire vers un abîme qu’elle ne comprend pas.Elle me fuit, mais il est trop tard. Je n'ai jamais abandonné ce que j'ai voulu. Et je la veux. Je l’ai toujours voulue.L'ombre de la forêt semble me guider, me faire avancer sans que je n’aie à poser le pied, comme si le destin lui-même m’appelait. Chaque pas, chaque branche qui craque sous mes bottes me rapproche d’elle. Elle est là, je le sais. Elle est si proche, je peux presque la sentir. Dante, cet homme, ce monstre déguisé en sauveur, croit pouvoir l’emmener dans l’obscu
Dante – ElenaDanteLe vent, ce soir, a une lourdeur particulière. Comme si la terre elle-même cherchait encore son équilibre, après le cataclysme. Chaque souffle est une promesse, mais aussi une menace. Je le sens, dans les crépitements de la brise, dans l’agitation des ombres. Elles ne disparaissent jamais totalement, ces ombres. Et elles semblent me suivre, encore plus insistantes depuis que nous avons quitté les villages, emportant avec elles des souvenirs que je croyais enfouis.Je regarde Elena. Elle semble paisible, mais je sais. Je sais qu’elle porte en elle le poids des nuits passées, des souffrances qu’elle a cachées derrière son sourire. Elle m’a offert son ombre, sa lumière. Mais il y a des choses qu’elle ne me dit pas. Des recoins de son âme qu’elle garde sous clé, dans une boîte qu’elle n’ouvre jamais.Nous marchons en silence, seuls, à travers la campagne. Il fait presque nuit, et pourtant, tout semble baigné dans une lueur étrange. La lumière semble vouloir s’échapper