RaphaëlJ'ai le sentiment de me retrouver à nouveau dans un piège. Pas un piège que j'ai créé, mais un piège que Cassandra s'est elle-même tendu. J’ai vu les signes depuis un moment : cette distance qu’elle met entre nous, ces silences gênés, ces regards fuyants. Et pourtant, elle est là, à ma table, effleurant ma main comme si rien n’était. Comme si tout pouvait encore être simple.Je n'ai jamais cru aux histoires de destin, aux contes où deux âmes se rencontrent et se reconnaissent immédiatement. Mais Cassandra et moi, c’est différent. Chaque moment passé avec elle est comme une étoile qui brille un peu plus fort dans l’obscurité de ma vie. Je sais que je dois la laisser respirer, lui donner de l'espace, mais quelque chose en moi refuse de la laisser partir. Pas sans un combat.« Pourquoi tu fais ça ? » La question m’échappe avant que je puisse la retenir.Cassandra sursaute légèrement, comme si elle n’avait pas vu la profondeur de ma curiosité. Elle relève les yeux vers moi, cherch
Cassandra« Raphaël… » Je murmure doucement, à peine audible.Il relève immédiatement la tête, comme si mon souffle était tout ce qu’il attendait. Il me regarde avec cette intensité qui me fait sentir vulnérable, et pour la première fois, je n’ai pas peur.Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve, mais je sais une chose : il est celui qui mérite ma confiance. Et peut-être qu’un jour, il sera celui que je choisirai.Le silence qui s’est installé entre nous est lourd. Trop lourd. J’ai l’impression que chaque mot que je pourrais dire ne suffira jamais à briser cette tension. Raphaël est là, près de moi, mais il me semble si lointain. Il attend une réponse, mais je suis encore en train de chercher la mienne. Le poids du passé, de tout ce que j’ai vécu avec Gabriel, me pèse sur les épaules. Je suis déchirée entre deux mondes, deux hommes, deux versions de moi-même.« Cassandra… » La voix de Raphaël est douce, presque hésitante. Mais dans cette douceur, je perçois aussi une détermin
RaphaëlJe suis là, debout, dans l'ombre de Cassandra, observant chacun de ses gestes, chaque soupir qui s’échappe de ses lèvres. Elle est dans ses pensées, perdue dans un tourbillon qu’elle peine à comprendre. Il y a des instants où je me demande si ma présence l’aide vraiment, ou si je ne suis qu’une ombre en trop dans son monde déjà si complexe. Mais je suis là, et je ne partirai pas.Les instants passent lentement, chaque seconde étant marquée par le silence qui flotte entre nous. Cassandra a toujours été forte, indépendante, mais aujourd’hui, je la sens vulnérable. L'amour qu'elle porte pour Gabriel est encore une plaie béante qu'elle peine à guérir. Et moi… je ne suis que l'homme qui tente d'apaiser cette douleur, de la guider vers un avenir incertain. Un avenir où elle pourrait m’accepter, m’aimer. Mais pour cela, il lui faut du temps. Je le sais. Et j’attendrai.Je m’avance d’un pas, mes pensées flottant dans l’air comme des poussières. Je ne sais pas vraiment quoi dire, ni mê
RaphaëlLe vent souffle fort ce soir-là. Il entre par les fenêtres ouvertes, emportant avec lui un souffle de liberté, mais aussi un soupçon d’incertitude. Le bruit des arbres qui se plient sous la pression du vent résonne dans la pièce, comme un présage de ce qui est à venir.Je regarde Cassandra, toujours là, silencieuse, comme perdue dans ses pensées. Le regard qu'elle me lance lorsque je croise son regard me fait comprendre que la décision qu'elle a prise n’est pas aussi simple qu’elle le laisse paraître. Elle porte un poids, une lourdeur invisible, et je sais que ce n'est pas seulement à propos de nous deux. C’est à propos de ce qu'elle a laissé derrière elle. De ce qu’elle est prête à sacrifier pour ce qui vient.« Tu penses à lui, n’est-ce pas ? » Je brise le silence, ma voix douce, mais avec une pointe de vérité qui me fait mal. Gabriel. L’ombre de son nom pèse toujours sur nous, malgré tout. Je le sais. Elle le sait. C’est un fantôme que nous n’avons pas encore appris à exorc
RaphaëlCassandra est là, assise à côté de moi, dans le silence que nous avons choisi de partager. Il y a quelque chose de lourd dans son regard, un éclat de vulnérabilité qu'elle ne laisse jamais paraître. Elle m’a dit qu’elle était prête à avancer, à prendre le risque de bâtir quelque chose avec moi, mais j’ai bien vu, dans l'intensité de son regard, qu’elle n’avait pas encore complètement tourné la page. Elle est prête à faire un pas vers l'avenir, mais une partie d'elle se refuse encore à laisser partir l'ombre de Gabriel.Je ne sais pas ce qu’il en est pour elle, mais pour moi, cette situation est devenue une épreuve de patience. Je ne veux pas la presser, mais j’ai besoin de savoir où nous en sommes. La vérité, aussi douloureuse soit-elle, est la seule chose qui nous permettra d’avancer. J’ai vu trop de vies dévastées par les non-dits, par les secrets non partagés.« Cassandra, tu sais que je ne vais pas t'abandonner. Mais je dois savoir où tu en es, vraiment. » Ma voix est plus
CassandraLa journée s'étire, douce et calme, mais une sensation persistante me ronge l'esprit. Raphaël et moi avons franchi un pas, je le sais, mais l’incertitude reste suspendue au-dessus de moi, comme une ombre prête à m’enserrer à tout moment. La décision de m'engager à nouveau, d'accepter l'idée d'un futur avec lui, n’est pas aussi simple que de tourner une page. C’est un combat intérieur, un chemin semé d’embûches où je dois chaque jour poser un pied devant l’autre sans regarder en arrière.Je regarde par la fenêtre, mes pensées dérivant vers Gabriel. Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à l’oublier complètement ? Pourquoi est-ce que sa présence continue de hanter mes rêves, même après tout ce temps ? La culpabilité me serre le cœur. Même si je sais que je dois avancer, je n’ai pas encore réussi à me libérer de ce fardeau émotionnel.« Cassandra. »La voix de Raphaël m’arrache à mes réflexions. Il est là, juste derrière moi, observant avec douceur, comme s'il pouvait lire en moi
CassandraJe suis censée être heureuse avec Raphaël, n’est-ce pas ? C’est lui qui est là, présent, qui se tient fermement à mes côtés, me soutient dans cette lutte silencieuse. Mais parfois, il y a des moments où je doute. Des instants où je me demande si, en avançant avec lui, je trahis la mémoire de ce que j’ai vécu avec Gabriel. Je m’arrête, cherchant à apaiser mon esprit tourmenté. Mais à chaque respiration, je sens cette lutte intérieure croître.Un bruit me fait tourner la tête. Raphaël est là, dans l’encadrement de la porte, son regard sérieux posé sur moi. Il doit savoir. Il doit avoir vu cette lutte dans mes yeux. Je le vois avancer vers moi, calme et implacable. Il ne dira rien de tout cela, mais je le ressens. Il sait.« Cassandra. » Sa voix est basse, grave, mais pleine de compréhension. « Tu as l’air... ailleurs. »Je soupire, ma poitrine se serrant sous le poids de ses mots. « Je ne peux pas me détacher de lui, Raphaël. » Ces mots, je les prononce à haute voix pour la pr
CassandraJe ferme les yeux un instant, cherchant la tranquillité dans la nature qui m’entoure. Les arbres murmurent doucement dans le vent, et j’entends au loin le chant d’un oiseau solitaire. Pourtant, mon esprit est loin d’être apaisé. Chaque souffle est une lutte entre ce que je veux et ce que je pense que je devrais faire. Le passé et le présent se battent dans une danse macabre, leurs échos résonnant dans mon cœur.« Cassandra. »Je sursaute légèrement, reconnaissant la voix de Raphaël. Il n'a pas à parler beaucoup pour que je sache qu'il ressent l'intensité de mon malaise. Il m'a observée depuis un moment, je le sens. Lentement, il s'approche de moi, comme une ombre calme, presque trop parfaite. Il n'essaie pas de briser le silence, de me forcer à parler. Il se contente de me rejoindre dans cet espace de solitude que je m’efforce de préserver, un silence qui devient presque un refuge.« Je sais que tu es prête à prendre une décision, Cassandra. » Il se place à côté de moi, et j
CassandraJe suis là, dans ses bras, mon corps encore brûlant des flammes de ce que nous venons de partager. Mon cœur bat encore la chamade, et chaque respiration que je prends semble chargée de ce qu’il m’a donné. De ce qu’il m’a arraché. J’ai toujours cru que je pouvais contrôler ma vie, que je pouvais choisir, que je pouvais fuir quand ça devenait trop intense. Mais lui, Raphaël, il m’a prouvé qu’il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ce qui s’éveille en moi. Ce désir brûlant, cette passion dévorante.Je me recule légèrement, me redressant dans le lit, observant son visage. Ses yeux, encore noyés de cette intensité que nous avons partagée, me regardent avec cette familiarité douce et pleine de promesses. Je veux l’éviter, fuir ce qui semble pourtant inéluctable, mais chaque parcelle de mon être me crie que je suis bien là où je devrais être. Avec lui. Pas seulement pour le moment, mais pour plus.Je caresse sa joue, mes doigts traçant les contours de son visage avec une do
RaphaëlJe la regarde, debout près de la fenêtre, les rayons du soleil effleurant sa peau. Elle semble presque irréelle, comme si le monde autour d’elle s’était suspendu, comme si tout prenait sens dès qu’elle était là, dans ma vie. Cassandra... Elle a ce don, sans même le savoir, de transformer chaque instant en quelque chose d’intense, d’important. Et pourtant, aujourd’hui, elle semble différente. Elle est calme, mais d’une manière que je n’ai jamais vue. Il y a une sorte de paix en elle, une décision qu’elle a prise sans retour possible.Je me permets de la regarder un peu plus longtemps, absorbé par la beauté de ce moment, par la simplicité de sa présence. Puis je la vois se tourner vers moi, son regard croisant le mien. Ses yeux sont pleins de promesses, mais aussi d'une fragilité que je ressens au plus profond de moi.« Bien dormi ? » J'essaie de briser le silence, de lui offrir une ouverture, quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Sa réponse est une légère esquisse de so
CassandraLe vent souffle doucement à travers les rideaux ouverts, apportant avec lui un parfum de printemps qui flotte dans l’air. Il est presque tard, et le soleil se couche lentement, parant la pièce d’une lumière dorée. Mais dans mon esprit, il fait plus sombre qu’il ne l’a jamais été. J’ai repoussé ce moment trop longtemps, tenté de fuir cette vérité que je savais au fond de moi. Le temps m’a apporté une clarté nouvelle, mais aussi une décision lourde, une décision qui pèse sur mon cœur.Je regarde Raphaël. Il est là, à quelques pas de moi, attendant patiemment que je trouve les mots qui, je le sais, changeront tout. Il n’a pas cherché à me convaincre. Il m’a laissée choisir, et je l’ai observé, espérant trouver une raison de m’échapper de ce lien invisible qui m’attire pourtant vers lui. Mais chaque jour passé à ses côtés, chaque instant partagé, m’a convaincue que c’était lui. Lui qui m’avait donnée une autre chance. Lui qui, malgré tout, n’avait jamais cessé de croire en nous.
CassandraLe jour s’étire dans une lenteur que je peine à supporter. Mon esprit est encore agité par la dernière conversation avec Lucien, un écho de ses mots résonnant dans mon esprit. La souffrance de le voir partir, d’être celle qui a décidé de tout laisser derrière, me pèse comme un fardeau. Mais ce n’est pas le poids de la décision qui m’accable, c’est l’incertitude qui m’attend. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je pourrais vivre avec cette décision ?Je ferme les yeux, la chaleur du soleil effleurant ma peau, mais à l’intérieur, il y a une tempête. Une part de moi veut crier, briser tout ce que j’ai construit pour me libérer de cette douleur. Mais une autre part, plus calme, me dit de continuer, de ne pas regarder en arrière.Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je trouve Raphaël, debout dans l’encadrement de la porte, son regard posé sur moi avec une intensité que je ne peux ignorer.« Tout va bien ? » Sa voix est douce, mais il y a une inqu
CassandraJe suis frappée par la force de ses paroles. Un frisson me parcourt, mais je garde les yeux baissés, cherchant à rassembler mes pensées. C’est trop. Il me pousse dans mes retranchements, me forçant à faire un choix. Mais quel choix ?« Et si je te dis que je n’ai plus envie de choisir ? » La question m’échappe avant que je ne puisse la retenir. « Que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu ? »Raphaël ne répond pas tout de suite. Il se tient là, silencieux, comme s’il pesait chaque mot avant de parler. Et puis, il s’avance un peu plus près, et cette fois, ses mains encadrent doucement mon visage, forçant mes yeux à se poser sur lui.« Alors fais-le pour toi. » Ses mots sont un souffle, presque une prière. « Ne choisis pas pour lui. Choisis pour toi. Parce que tu le mérites. »Les larmes montent sans que je puisse les retenir. Elles ne sont pas seulement de tristesse. Il y a de la colère, de la frustration, de l’impuissance. Et au milieu de tout cela, un désir inavoué. Un désir
CassandraJe me tourne brusquement. Raphaël. Sa silhouette se découpe dans l’encadrement de la porte, son regard perçant. Il me fixe intensément, presque à la manière d’un spectateur, comme si chaque émotion qui me traverse était une scène qu’il observait avec une curiosité non dissimulée.« Pourquoi es-tu là ? » Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais je ne peux m’empêcher de le regarder, d’analyser son visage, ses traits, toujours aussi fascinants, mais aussi tellement complexes.« Parce que je sais que tu souffres. » Il s’avance lentement, chaque pas résonnant comme un défi. « Et parce que tu ne veux pas l’admettre. »« Je n’ai rien à te dire. »« C’est pour ça que tu me dis tout. » Il sourit légèrement, un sourire entendu. Il connaît bien mes mécanismes de défense, il sait que je lutte, que je me cache derrière des murs d’acier pour ne pas laisser mes émotions se déverser. Mais je n’ai pas envie de jouer à ce jeu. Pas ce soir.« Il est trop tard, Raphaël. »« Peut-être
CassandraLe vent souffle fort, comme si la ville elle-même voulait m’emporter, me tester, m’éprouver encore. Je n’ai pas l’habitude de cette solitude, pas après toutes les années passées à naviguer entre des hommes, des désirs, des ambitions. Mais aujourd’hui, ce vide est devenu un allié. Un vide que j’ai créé, un espace que j’ai ouvert pour moi seule. L’indépendance est un fardeau et une bénédiction, et pourtant, je m’y sens étonnamment bien.Je marche, presque sans but, mes pensées flottant entre ce que je suis devenue et ce que je pourrais encore être. Les décisions que j’ai prises se bousculent dans ma tête, se superposent à ce que j’ai ressenti avant. Il y a encore des échos de Gabriel dans mon esprit, des morceaux de Raphaël qui m’appellent, mais je les ignore. Je dois garder le cap, avancer, ne pas me laisser emporter par les vagues du passé.Mais, au détour d’une rue, je le vois. Lucien. Le visage marqué par les batailles, une lueur de colère froide dans ses yeux, mais aussi
CassandraJe me tais, le silence s’étire, et même à travers l'écran, je peux sentir son souffle lourd. Il sait ce que je veux dire, il le comprend, et, à ma grande surprise, je n'ai pas peur. Ni de la solitude, ni de l'avenir incertain. Parce que je sais que, même si cela me déchire, je choisis enfin de me libérer.« Je comprends, Cassandra. Je ne veux pas te forcer à choisir, mais sache que je serai là. Si jamais tu changes d'avis… »« Je n’ai pas à changer d’avis. C’est juste que je dois me retrouver d’abord. »J’entends la tristesse dans sa voix, mais aussi une forme de respect. Il sait que ce n’est pas la fin, même si c’est difficile.Je raccroche et laisse un dernier regard sur la fenêtre, l’obscurité de la nuit enveloppant ma silhouette. Une décision lourde, mais pleine de sens. J’ai choisi de ne pas me perdre dans une relation où je serais l’ombre de ce que je suis, à côté de l’autre. Ce ne sera pas Raphaël, ni Gabriel, ni un autre. Ce sera moi. Et c’est ainsi que je veux avanc
CassandraLes heures s’étirent après l’appel de Raphaël, mais une étrange sensation m'envahit. La paix n'est pas totale, mais elle est là, persistante, comme une lumière qui commence à percer les nuages sombres. Pourtant, mon esprit reste agité, les échos de ce passé, aussi douloureux soient-ils, résonnent encore en moi. Je sais que le chemin vers la guérison sera long, mais je ne peux plus attendre. Je ne veux plus.Je me lève du canapé, secouant les ténèbres de ma tête. Mes jambes se dirigent presque par instinct vers mon bureau, où des piles de papiers s’accumulent depuis trop longtemps. J'ai l’impression de fuir, de chercher à occuper mon esprit pour ne pas sombrer dans la mélancolie qui m’enveloppe. Mon regard se fixe sur le premier dossier que je prends, un projet sur lequel j'avais commencé à travailler avant que tout ne déraille. C'est une tâche simple, mais qui me demandait d’être présente, de me concentrer. Ce qui est exactement ce dont j'ai besoin.Je me plonge dans les chi