Chapitre5

Il y avait une semaine que j'avais commencé à éviter Ethan.

Ce jour-là, je n'avais pas répondu à son frère, Ryan. Il m'avait dit que j'étais amoureuse d'Ethan. Ça m'avait surprise au début, mais j'avais vite compris qu'il avait dû le deviner en me voyant regarder son frère.

Depuis, il n'était plus revenu m'embêter.

À l’école, il était devenu super populaire. Comme l’avait dit Teresa, il ne sortait avec personne. Je ne le voyais qu’avec des filles différentes à chaque fois.

Quant à Ethan, il agissait bizarrement quand il était près de moi. Je ne savais pas pourquoi, mais comme je l’évitais, je n'allais pas m’en préoccuper non plus.

« Ma chérie, ton anniversaire, c'est demain ! Je suis trop excitée ! »

J'entendis Teresa s’enthousiasmer à propos de mon anniversaire.

J'allais avoir dix-huit ans. Et pour une raison que je ne comprenais pas, j'étais nerveuse. C’était l’âge où les loups-garous trouvaient leur compagnion. Si quelqu’un m’avait marquée avant, j’aurais déjà été sa compagne. Mais ça ne m'était pas arrivé, donc j'allais bientôt découvrir mon véritable compagnon.

« À quoi tu penses ? » Teresa me tapa sur l'épaule.

Je secouai la tête. « À rien. »

« Tu penses encore à Ethan, hein ? »

Je soupirai. Non... et en même temps, si, je pensais à lui.

Sa relation avec Julie restait floue. Il n'avait rien officialisé. Mais de toute façon, je n'étais pas son genre, et avec mon anniversaire qui arrivait, je devais me concentrer sur mon futur compagnon.

Puisqu'il ne m'aimait pas, je devais arrêter de penser à lui.

« Je m’inquiète pour mon compagnion, » dis-je à Teresa.

« Ne t’inquiète pas, il te comprendra. Une compagnion peut changer ta vie, tu sais. »

Je hochai la tête. Mais ce n’était pas vraiment ça qui me tracassait.

J’avais toujours eu l’impression qu’Ethan était mon compagnion. Ça faisait longtemps que je ressentais une connexion inexplicable avec lui. J'étais certaine qu'il ne la ressentait pas, sinon il aurait au moins essayé de m'en parler.

On discuta un peu avant de retourner en classe.

Après mon dernier cours, j’attendais Teresa. Je passais devant quelques salles quand j'entendis des grognements.

Je m'arrêtai net. Je tournai la tête vers la salle et m'approchai de la porte.

Le couloir était vide. Je regardai autour de moi, il n’y avait personne.

Soudain, j’entendis un bruit sourd. J'ouvris la porte immédiatement et vis deux garçons se tenant par le col.

J’étais choquée en reconnaissant leurs visages.

« Ethan ! »

Je criai et courus vers lui. Mais avant que je n’aie pu l'atteindre, Ryan lui avait déjà mis un coup de poing en plein visage.

Du sang coulait du coin des lèvres d'Ethan.

Ethan recula et s'adossa contre un mur. Je lui pris le visage entre mes mains et demandai :

« T-Tu vas bien ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Il fronça les sourcils en me voyant et dégagea doucement ma main de son visage.

J'étais moi-même étonnée de mon geste. Ethan essuya le sang sur sa lèvre avec son pouce.

Je regardai Ryan, qui me fixait avec des yeux noirs.

« Pourquoi tu le frappes ? Qu'est-ce qu'il s’est passé ? » demandai-je.

Il me fixa quelques secondes, ses yeux devenant sombres, ce qui me fit frissonner. Ces derniers temps, il se comportait toujours de manière légère avec moi. Je ne l'avais jamais vu comme ça.

Je me souvins que, quand il était petit, il se mettait toujours en colère contre les autres.

Sans que je m'en rende compte, Ethan s'approcha et donna un coup de poing puissant à Ryan.

J’étais stupéfaite. Ils recommencèrent à se battre, comme des bêtes sauvages prêtes à s’entre-déchirer.

« Vous pourriez arrêter tous les deux ? » dis-je en essayant de tirer Ethan en arrière.

Je ne savais pas quoi faire. Appeler quelqu’un à l'aide ? L’un saignait des lèvres, l'autre avait une joue gonflée.

Qu'est-ce que je pouvais faire ?

Je tentai de les séparer, mais ils me repoussèrent.

« Aaah ! »

Je tombai contre un mur et me cognai la tête. Je me tins le front.

Ethan et Ryan s’arrêtèrent net et me regardèrent. Ils semblaient stupéfaits. Ils ne s'attendaient pas à ce que je sois blessée.

« Merde ! Qu'est-ce que t’as ? » Ethan accourut vers moi.

Ryan, lui, resta sur place, les yeux rivés sur moi.

Je me sentais étourdie.

« N-Ne vous battez pas. »

Je sentis l’obscurité m'envahir et tout devint flou.

Quand je repris conscience, je vis un plafond blanc. J’essayai de me redresser, mais une main douce me poussa légèrement l'épaule.

« Ne te lève pas. Tu dois te reposer. »

J'entendis la voix de Teresa. Je tournai la tête vers la droite et la vis assise sur un tabouret près du lit.

Je portai la main à mon front et sentis un pansement sur le côté gauche.

« Qu'est-ce qui s’est passé ? » lui demandai-je.

Je me souvenais vaguement de la bagarre, puis de la douleur.

« Je t'ai appelée. Ethan a répondu et m’a dit de venir à l’infirmerie. »

« Ethan ? Comment il va ? »

« Il va bien. Juste une coupure à la lèvre. »

« Où il est maintenant ? »

« Il est parti dès que je suis arrivée. »

Je hochai la tête et fermai les yeux.

Je me reposai un moment pendant que Teresa resta avec moi une heure.

Je me levai. L'infirmière me dit que je pouvais rentrer chez moi. Je pris un antidouleur et sortis de l'hôpital avec Teresa.

Elle me raccompagna et me dit de bien me reposer.

En entrant chez moi, ma mère vit mon front et s'écria :

« Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?? Tu t'es blessée ! »

« Maman, je me sentais faible et j'ai glissé. »

« Tu devrais manger plus. Tu veux qu’on aille voir le médecin de la meute pour un examen ? » Elle semblait vraiment inquiète.

« Non, maman. Je vais très bien. J’ai juste besoin de repos. »

Elle me caressa la tête en hochant la tête. Je montai dans ma chambre et m’allongeai sur mon lit. Je repensai à la bagarre. Pourquoi se battaient-ils ?

Le soir, je me préparais à descendre pour dîner quand ma mère entra avec un sac.

« Enfile ça et descends, ma chérie. »

À l’intérieur, il y avait une magnifique robe brune. Je la sortis et souris.

« Maman, t'étais pas obligée. »

Elle m’embrassa le front et dit :

« Ton père a organisé une fête ce soir. Teresa t'attend déjà en bas. »

Ça ne me surprenait pas. Chaque année, mon père appelait Teresa et organisait une petite fête pour nous quatre la veille de mon anniversaire. Ça me faisait toujours plaisir.

« D’accord, maman. » répondis-je avec un grand sourire.

Mais mon sourire s’effaça quand j'entendis la phrase suivante de ma mère.

« C'est un grand honneur que l'Alpha Neil et sa famille soient aussi présents ce soir pour fêter ton anniversaire avec nous. »