Chapitre 4

Point de vu d'Abrielle:

Flashback dix-sept ans plus tôt.

Je sirotais ma tisane sur le fauteuil le regard perdu dans le vide. La porte de la chambre des enfants s'ouvrit et se referma en silence derrière Alexy.

"Ils se sont endormis?"

Il me fit signe que oui et soupira en se laissant tomber à mes côtés. Je posais une main sur sa cuisse. Je ne l'avais encore jamais vu si fatigué. L'espace sous ses yeux tirait au noir  et son teint était plus pâle que d'habitude. Je ne devais pas avoir meilleure mine non plus.

"Ce soir je m'en charge si jamais ils se réveillent.

-Quand un se réveille il faut toujours que les autres suivent. Ils doivent avoir un radar ou quelque chose c'est pas possible autrement."

Je ris.

"C'est normal d'être débordé avec trois bébés tu sais? Moi aussi j'ai du mal. Après tout on est jeunes et on n'a jamais eu à faire ça avant. On ne s'y connaît pas."

Il posa sa tête sur mon épaule et ferma les yeux.

"A se rythme les petits monstres vont me tuer. Je crois que je ne dors pas plus de deux heures par nuits.

-Je t'ai dis de te reposer. Je peux m'en charger.

-Toute seule? Laisse moi rire. Ils sont trois je te rappelle. Ils te mangeraient vive.

-Ma mère a proposé de les garder un soir. Peut-être qu'on devrait les lui laisser."

Alexy leva les yeux vers moi.

"La dernière fois qu'on a essayé de les laisser à quelqu'un on a fini par revenir au bout de dix minutes parce que tu avais peur qu'ils n'aillent pas bien.

-Elle répondait pas au téléphone... Je me disais qu'il s'était peut-être passé quelque chose.

-Au bout de dix minutes?

-Arrête tu es pareil.

-C'est pour ça qu'on va s'en charger seuls comme des grands. Ne me dis pas qu'on est pas capables d'élever des enfants."

Flashback quatorze ans plus tôt.

Je passais ma main dans les cheveux d'Alexy.

"J'ai vu Timéa devant la maison aujourd'hui. Mais elle n'est pas venue sonner.

-Elle devait sûrement surveiller les alentours.

-Tu penses vraiment que c'est nécessaire?"

Alexy se redressa et me regarda droit dans les yeux.

"Gaspard est mort, Abrielle. Mais il avait des hommes prêts à mourir pour lui. Ils se sont échappés ensemble d'un hôpital bon sang. Ils sont fous à lier et sont prêts à tout pour venger la mort de leur chef. Crois moi. Je l'ai vu dans leurs yeux.

-Mais ça va faire quatre ans...

-Ce n'est qu'une question de temps. Ils vont venir quand ils seront plus forts. Et quand ce jour viendra on sera prêts.

-Je ne suis pas si sûre que ça que ce jour va arriver. Les cobras ont fais un massacre en allant te sauver. Ils ton tué tout le monde. Il ne doit rester que quelques uns loyaux de mon frère. Peut-être qu'ils vont se cacher et recommencer leurs vies à zéro. Ils sont enfin libres après tout."

Il secoua la tête avec conviction.

"Non. Non. Je les ai vus. Ils ne sont pas le genre de personnes à oublier et à reprendre à zéro. Ils sont malades, Abi. Ils étaient enfermés parce qu'ils sont malades et pendant des jours et des jours ton frère leur a empli la tête d'histoires et de promesses. Dans leurs têtes il était roi. Ils le suivaient aveuglément. Une vrai secte. Rien ne peut faire disparaître ça."

Je posais mon verre de plus en plus inquiète pour la vie de mes enfants.

"Imaginons que quelques uns reprennent leurs esprits et se rendent compte que Gaspard les a utilisés pour avoir ce qu'il voulait. Il en reste encore d'autres qui vont chercher une nouvelle équipe et finir ce qui a été commencé. Ça va peut-être leur prendre des années mais je préfère être prêt que désolé.

-On aurait peut-être dû accepter l'invitation de mes parents et aller vivre au château avec eux.

-On est très bien ici. Cet endroit est le plus sûr de tous.

-Nos amis et mes parents nous rendent visite presque tous les jours. Ils vont vite nous repérer.

-Dans ce cas les cobras vont les attraper et les interroger."

Je me levais. J'avais besoin de marcher.

"J'ai l'impression d'être un appât et c'est pas agréable.

-Je croyais que tu voulais une pause loin de tout ce qui est royauté.

-Oui et c'est toujours vrai. J'en ai marre des châteaux et du danger. Je veux simplement avoir une vie tranquille avec vous quatre...

-Qu'est-ce que tu veux faire?

-Les enfants vont bientôt avoir trois ans et j'ai demandé à mes parents de me laisser une pause jusqu'à ce qu'ils entrent en maternelle. Tu penses qu'ils nous trouverons d'ici là?

-Non.

-Tu en es sûr?

-Jamais je ne laisserais qui que ce soit vous faire du mal, Abi. Jamais. Les cobras surveillent cette maison non stop mais pas que la maison. Les alentours, toutes les grandes routes qui mènent ici. Ils relèvent toutes les plaques d'immatriculation et les vérifient. Ils ont posé des caméras et surveillent toute la ville. Je pourrais te dire ce que toute la ville a mangé pour le petit déjeuner."

Il fit une pause et désigna la pièce.

"Cette maison n'est même pas sur les cartes. Tu sais pourquoi?"

Je secouais la tête.

"Parce que je l'avais brûlée. Je l'ai réduite en miettes après avoir tué mon père de mes propres mains."

Il regarda ses mains comme s'il pouvait toujours voir le sang sur ces dernières.

"Après l'avoir brûlée physiquement je l'ai faite disparaître de toutes les cartes et de tous les documents me concernant. Officiellement mon père n'a jamais mis les pieds dans cette ville."

Je tournais sur moi même en fixant les murs bouche bée. Je finis par m'immobiliser et regarder Alexy. Les larmes coulaient sur ses joues. Soudain je pouvais le voir devant moi. Le petit Alexy. Jeune et apeuré. Seul face à la mort. Je courais vers lui et le serrais dans mes bras de toutes mes forces.

"Je ne savais pas... chuchotais-je. Je suis désolée..."

Alexy ne se laissa pas aller et sécha rapidement ses larmes. Il se redressa mais ne me lâcha pas. Il ne parlait jamais de son enfance et je savais qu'il valait mieux que je ne poses pas de questions. Ce qui était dans le passé restait dans le passé. Cependant ce passé le tourmentait et j'avais peur que revenir dans cette maison ne l'achève.

"On va habiter dans le château.

-Tu es sûre?

-C'est la maison du roi et de la reine. Il n'y a pas plus sûr dans tout le pays."

Il hocha la tête.

"Et puis j'aimerais bien vivre avec mes parents... avouais-je doucement.

-J'imagine.

-Ils s'en veulent vraiment pour ne pas avoir été là pour moi... Et ils sont visiblement décidés à être présents pour les triplets. Ils les aiment vraiment. Je n'aurais jamais dû être si dure avec eux. Je m'en veux aussi. Je veux que ce soit derrière nous.

-Je comprends parfaitement. Les enfants seront contents de voir leurs grands parents.

-Et les cobras? Ils vont réagir comment?"

Alexy réfléchit en silence.

"Ça va faire des années qu'ils t'ont pas vu en dehors des moments où ils surveillaient notre maison...

-Je ne compte pas les abandonner. Ils sont ma famille.

-On leur trouvera une place dans auchâteau.

-Ils vont pas aimer le fait que j'aille vivre là-bas mais je vais m'en charger.

-Comment?"

Il inspira profondément.

"Je comprends qu'ils soient perdus. Je disparais en pleine guerre après tout. La plupart d'entre eux n'ont pas d'enfants mais ils doivent quand même comprendre qu'avec trois bébés j'ai besoin d'être avec vous. Espérons qu'ils soient encore compréhensifs quelques temps. Timéa a très bien géré les dernières attaques et on a miraculeusement eu aucun mort de notre côté. S'il y en avait eu ils auraient déjà perdu patience. Je vais leur offrir quelque chose qui va leur redonner confiance en ma loyauté.

-Quoi?

-La paix."

Il se recula.

"En allant vivre au château on va proclamer notre mariage. Si le bruit court que le chef des cobras fait partie intégrante de la famille royale plus aucun gang n'oserait nous attaquer. Parce que s'ils le faisaient ce serait comme attaquer indirectement la famille royale. Personne n'est assez fou pour faire ça."

Je me frottais le front pensive.

"Tu es au courant que si tu habites au château les cobras ne pourront plus rien faire d'illégale? Si les gens se rendaient compte que le chef d'un gang les dirigeait à partir du château et qu'il leur faisait vendre des armes ils deviendraient fous et le roi et la reine auraient de gros problèmes aussi bien que nous.

-Je sais bien... Je vais réorienter notre économie.

-Tu es sûr que tu peux faire ça?

-J'y ai beaucoup pensé crois moi. J'en ai marre de travailler pour ces personnes. Les cobras sont juste des pions dans leurs manigances. Quand je penses que c'est notre travail qui a permis à Gaspard de se fournir en armes je..."

Il se tut.

"Les cobras ne seront plus jamais responsables d'aucune mort. Ce sera mieux pour tout le monde. On va faire ce qu'on fait le mieux. On va protéger et retrouver des gens.

-Tu n'as pas peur qu'ils vont se retourner contre toi? Quelque part tu les as abandonnés pour tes enfants. Je ne dis pas que c'est mal loin de là ce sont tes enfants tu dois être là pour eux. Mais ils ne le voient peut-être pas comme cela.

-Je m'en fiches comment ils le voient. Je suis leur chef. S'il y a quelque chose que j'admire chez les cobras c'est leur loyauté.

-Mais toute loyauté a une fin. Tu leur as quand même ordonné de me protéger alors que je n'étais personne pour eux à l'époque. Des cobras sont morts à cause de moi.

-Je reste leur chef. Crois moi ils vont me suivre même si ça ne leur plaît pas. Je peux me montrer très persuasif.

-Laisse moi deviner... Tes couteaux?

-Quoi d'autre?"

Il avait raison. Il avait finalement réussi à faire tout ce qu'il avait dis. Cependant comme prévu les cobras avaient été difficiles à convaincre. Le soir de notre arrivée au château nous annonçâmes comme prévu notre mariage à la télé et quelques heures plus tard la paix suivit. Alexy avait vu juste. Aucun gang n'était assez fou pour s'attaquer aux cobras. Ils avaient mis du temps à l'admettre mais la paix fut déclarée. Pour aider cette dernière Alexy déclara que les cobras allaient changer de zone et laisser l'ancienne à leurs ennemis.

Le lendemain Alexy appela le gang dans l'ancien domaine de chasse du château. Je voulais laisser Alexy les rencontrer seul mais il insista pour que je l'accompagne. Nous pouvions entendre les cobras crier pour se faire entendre de dehors. Cependant à notre arrivée le silence fut total. Leurs regards pesèrent sur nous jusqu'à se qu'Alexy s'asseye dans le fauteuil doré au centre de la pièce. Le chemin jusqu'à ce dernier sembla interminable. Comme quand on n'arrivait pas à fuir dans un rêve. J'avais l'impression que le trône s'éloignait de plus en plus.

En voyant Alexy s'asseoir sur le trône Timéa leva les yeux au ciel. Il aurait pu s'arrêter au milieu de la pièce ou s'asseoir sur une chaise mais non. Il fallait qu'il soit provoquant. On ne pouvait pas dire qu'on était surprises. Timéa s'y était attendue et c'était bien pour cette raison qu'elle ne s'était pas assise sur le trône mais qu'elle avait préféré le laisser vide. Elle se serait fait lever la seconde où Alexy était arrivé à sa hauteur.

"Regardez qui voilà! s'exclama une voix d'un coin de la pièce. Après trois ans d'absence voici notre chef!"

Le dédain transpirait de ces mots. Alexy ne daigna même pas regarder dans le sens de la voix. Son regard était froid et perdu dans le vide devant lui.

"On croyait que tu étais mort! Et quand tu nous appelles c'est pour qu'on emménage dans le château!"

Je me rendis compte qu'une seule personne criait depuis le début. Un homme à a barbe rousse et aux cheveux noirs que certains fixaient avec les sourcils froncés et que d'autres écoutaient le visage fermé. Je fus rassurée de voir que la grande part des personnes présentes étaient tout simplement heureuses de retrouver leur chef ou simplement ébahies de le voir en vie.

"On te sauve la vie et tu nous laisse avec elle! cria-t-il en désignant Timéa."

L'intéressée se redressa piquée au vif.

"Mais je t'emmerde Charles! Si t'étais pas content de mes ordres alors t'avais qu'à proposer ton propre plan!"

Le fameux Charles l'ignora et continua à s'attaquer à Alexy. Je ne comprenais pas pourquoi ce dernier ne réagissait pas. Il se laissait faire sans rien dire. J'étais à deux doigts de le défendre à sa place mais je me calmais en voyant le visage détendu de Martin. Alexy devait avoir un plan comme toujours et son ami qui le connaissait mieux dans ce genre de situation devait sentir ce qu'il allait dire.

"Tu as fui tes responsabilités comme un lâche!

-Alexy est tout sauf un lâche! le défendit Timéa. On ne peut pas en dire autant de toi qui si je me rappelle bien a littéralement fui le champ de bataille!"

S'en suivi un brouhaha intenable. Tout le monde se disputait avec tout le monde. Timéa continuait de crier vers Charles qui était à l'autre bout de la pièce. Je me demandais d'ailleurs comment il pouvait l'entendre. Les insultes fusaient. Je n'arrivais même plus à entendre mes propres pensées. Certains défendaient leur chef avec véhémence tandis que d'autres disaient que Timéa était la seule qui était restée dans cette période difficile à leurs côtés. D'un côté Charles se faisait traiter de lâche et se faisait rappeler tout ce qu'Alexy a déjà fais pour le gang tandis que d'autres justifiaient la fuite de Charles en inventant des excuses diverses.

Alexy se mit à rire. En l'entendant les cris cessèrent petit à petit et des yeux ronds fixaient leur chef qui avait l'air de bien s'amuser. Une fois le silence revenu Alexy balaya la foule du regard avec un sourire diabolique qui me fit frissonner.

"Vous m'avez manqués aussi."

Tout le monde se tut ne s'attendant pas à cette réaction. Martin et Timéa rirent dans leur barbe. Alexy se tourna enfin vers Charles.

"Tu m'as l'air bien courageux dans la foule. Pourquoi tu ne t'approches pas?"

Charles sembla hésiter alors Alexy lui fit signe de venir près de lui. La foule s'écarta afin de laisser passer Charles et une fois arrivé à la hauteur d'Alexy ce dernier se leva. Il était bien moins musclé que Charles mais le surplombait quand même de toute sa hauteur faisant apparaître Charles comme un enfant qui avait fais une bêtise.

"Alors comme ça tu t'es enfui du champ de bataille?"

Charles baissa les yeux alors Alexy se tourna vers Timéa pour confirmation. Cette dernière hocha la tête froidement. Alexy sourit de plus belle.

"Je vois..."

Il posa sa main sur l'épaule de Charles qui frissonna. Visiblement Alexy n'avait rien perdu de la terreur qu'il pouvait inspirer aux autres. Savoir qu'il avait tué son propre père étant enfant devait aider. De plus à cela venaient s'ajouter toutes les histoires où il avait coupé des mains oud es doigts sans hésitation à ses ennemis.

"Je comprends que tu sois énervé, Charles. Je suis parti et j'en suis désolé. Je n'aurais pas dû vous laisser comme ça. Mais je vous ai laissés en de bonnes mains et je ne compte plus jamais vous laisser. Alors je vous demande tous d'applaudir Timéa et de la remercier pour son travail remarquable."

Les cobras se regardèrent hésitants mais obéirent et très vite des sifflements se levèrent dans la foule de plus en plus fort afin de remercier comme il se doit Timéa. Cette dernière fit un révérence pas peu fière.

"Vous n'imaginez pas à quel point je suis fière de vous. Vous avez sûrement dû douter de mon retour et douter de ma loyauté mais sachez que vous m'avez horriblement manqués. J'aurais dû être là dans les moments difficiles et j'en suis navré. Mais je ne m'excuserai pas d'être parti parce que je ne le regrette pas. Ces dernières années étaient les plus belles de ma vie. Je suis devenu papa. Je sais que quelques uns d'entre vous savent de quoi je parle quand je fais référence au moment où tout change et que ma vie n'est plus celle qui m'intéresse le plus. Ce moment où je prends ces petits êtres dans mes bras et je me rends compte que je n'ai jamais été heureux. Je suis désolé je ne voulais vraiment pas disparaître ainsi mais j'étais débordé. Des triplets putain! Je ne savais pas que c'était possible de pleurer autant. Pendant des mois je n'ai pas dormi plus de deux heures d'affilé. Ma femme pouvait à peine me reconnaître."

Des rires s'élevèrent dans la foule.

"Je suis désolé sincèrement. J'ai fais une erreur mais je n'ai pas fais exprès. Je vous donne toujours des secondes chances alors je vous demande de faire de même. Vous n'êtes certes plus ma priorité mais vous restez ma famille aussi et je ne mens pas quand je dis que je mourrais pour vous. Parce que nous sommes des cobras et que nous sommes une famille. A partir de maintenant je vous promets de ne plus jamais disparaître et de vous protéger."

Timéa s'approcha.

"Quand on y pense tu les protégeais même en étant loin."

Elle s'adressa à la foule.

"Il me demandait tous les jours de vos nouvelles et si nous ne sommes plus en guerre aujourd'hui c'est grâce à lui."

Elle désigna les lieux.

"Grâce à ce château."

Alexy lui fit signe de se calmer et lui chuchota.

"Décidément tu as pris goût à la lumière des projecteurs. Tu me laissais plus parler avant."

Timéa haussa les épaules avec un petit sourire.

"T'avais l'air d'avoir besoin d'aide."

Il secoua la tête.

"Je gère t'inquiète."

Timéa leva les mains en signe de paix et recula. Elle se posta à côté de moi et j'enroulais mon bras autour du sien. Alexy se reconcentra sur Charles qui se tenait encore à ses côtés.

"Nous sommes des cobras. Comme je l'ai déjà dis nous sommes prêts à mourir pour le gang. Est-ce que tu vois un problème avec cette règle?"

Charles secoua la tête.

"Je ne t'entends pas.

-Non...

-Alors comment ça se fait que tu as fui le champ de bataille?"

Il se tourna vers la foule.

"Je vous demande. Est-ce que les cobras sont des lâches?"

La foule répondit par la négative de toute ses forces.

"C'est ce que je me disais... Les cobras ne sont pas des lâches et tu es d'accord avec cette règle... Alors je ne comprends pas ce qu'il t'est passé par la tête, Charles... Tu ne veux plus faire partie de la famille peut-être?

-Non ce n'est pas ça...

-Alors éclaire moi.

-Je suis désolé... J'ai eu peur.

-Tu as eu peur? Je vois... Tu ne peux rien y faire c'est un sentiment humain. L'un de mes préférés en fait parce que quand un animal a peur il attaque. C'est très souvent utilisé sur les soldats pour être sûr qu'ils vont se battre. Mais toi quand tu as peur tu fuis... C'est problématique."

Charles ne dit rien attendant la sentence. Timéa se pencha vers moi amusée.

"Tu ne dois jamais t'ennuyer avec lui.

-Oh non...

-Il critique ma soif de pouvoir mais il est beaucoup plus accroché au titre de chef que personne.

-Je voyais sur lui qu'être un chef de gang lui manquait. Il n'avait personne qui diriger."

Elle rit.

"J'imagine que les enfants ne l'écoutent pas aussi facilement que Charles.

-Ils savent que nous sommes leurs parents et qu'ils ne doivent pas nous désobéir. Heureusement on n'a presque jamais dû les punir. Mais ils sont loin d'être aussi sages que vous."

Alexy se retourna vers Charles.

"Ce que tu as fais est inacceptable pour un cobra mais je vais te donner une seconde chance. Ce que tu as fais vas être oublié mais pas effacé. Encore une erreur et tu te retrouves à la porte. Personne n'a dis qu'une fois que tu devenais un cobras tu le restais toute ta vie sans rien faire. Alors je veux que tu sois irréprochable."

Charles hocha la tête et s'éloigna aussi loin que possible d'Alexy. Ce dernier continuait à sourire dans son élément.

"Quelqu'un d'autre a quelque chose à me reprocher ou un problème avec le fait que je reprennes ma place de chef?"

La foule se tut.

"Personne? Vraiment? Allez s'il vous paît... Ça fait des années que je me suis pas battu. Venez je vous attends. Ne soyez pas timides."

Mais personne ne bougea. Alexy baissa les bras déçu.

"Bon... Dans ce cas j'ai une annonce à faire."

Timéa me regarda surprise.

"Il est vraiment pas patient. Il vient d'arriver et il donne déjà des directives."

Je secouait la tête exaspérée. Martin qui s'était rapproché de nous entre temps sourit.

"Autant en finir aussi vite que possible.

-Oui mais bon il abuse quand même."

Alexy se tourna vers Timéa qui se figea d'un coup.

"Tu as quelque chose à dire?"

Elle secoua la tête.

"Donc comme je disais j'ai une annonce. Dorénavant on arrête toute activité illégale."

Le brouhaha s'éleva de nouveau mais Alexy avait perdu patience. J'eus à peine le temps de le voir bouger qu'il avait lancé un de ses fameux couteaux faisant exploser une des vitres en mille morceaux. Cette distraction fut assez importante pour faire de nouveau taire l'assemblée. Alexy faisait tourner le couteau restant entre ses doigts en passant sa langue sur ses lèvres comme savourant le moment.

"Dorénavant nous allons nous contenter de faire ce dans quoi on est les meilleurs. Retrouver des gens ou les protéger. Vous vous demandez sûrement pourquoi cette décision? Et bien vous avez pas à vous poser de questions mais croyez moi c'est pour le mieux."

Je décidais de m'avancer à sa hauteur et de poser ma main sur son bras.

"Ce qu'Alexy veut dire c'est qu'il a beaucoup réfléchi et qu'il estime que le trafic d'arme n'est plus ce qui vous convient le mieux.

-Exactement. Après tout les armes utilisées par Gaspard et ses Hommes pour tuer les notre lui on était fourni par nous même. Je ne veux plus jamais être responsable de la mort d'un des nôtres. Et j'espère que vous non plus. Et évidemment nous n'allons pas passer au trafic de drogue ou de personnes parce que c'est juste dégueulasse et je pourrais pas en dormir la nuit."

Sur ce il me sourit.

"Maintenant que tout ça est dis fêtons mon retour comme il se doit."

A ces mots Timéa révéla plusieurs bidons de bière. En l'espace d'une seconde la disparition d'Alexy avait été oubliée et les cobras fêtèrent comme il se doit leur réunion. Ils découvrirent les lieux tels des enfants curieux et se mirent à jouer au poker, aux fléchettes et à des jeux d'alcool de bonne humeur. Le volume sonore devint vite élevé et la musique ne vint pas aider. La fête dura deux jours et ils s'amusèrent comme des fous. Toutes les secondes quelqu'un venait dire à Alexy à quel point il leur avait manqué et on nous félicitait pour la millième fois pour notre mariage et nos enfants. Même Charles vint une fois bourré dire à Alexy à quel point il était un chef incroyable.