Kate est partie sans se retourner ce jour-là. Cela s’est passé depuis plusieurs semaines et pourtant ma douleur est encore vive. Je comprends qu’elle soit déçue que je doive quitter le Pays Z mais je ne m’expliquais pas sa colère. Je ne savais pas si je devais la retenir, lui expliquer la raison de mon départ ou juste la laisser faire comme elle l’entend. Notre superbe soirée s’est terminée sur une note négative.Greg et Monica avait eu un accident de voiture. L’état de Greg est critique, Monica s’en est sortie avec quelques égratignures. Bien que mes sentiments pour Monica ne soient pas aussi forts que ceux que je ressens pour Kate, je me sens responsable d’elle. Je devais également être au chevet de Greg, il est mon seul véritable ami. Les affaires doivent également reprendre, je me suis absenté toute la semaine.Apprendre que Ylias Jensen est le père biologique de Kate n’a fait qu’augmenter mes problèmes. Cette filiation accroit le fossé entre moi et Kate. Les Jensen et les Hopkin
J’ai demandé une réunion avec mes parents et mes grands-parents pour leur faire part de mon intention de rompre mes engagements avec Monica. Grand-père a refusé catégoriquement. Il a été très clair :- Jeune homme, que ce soit la première et la dernière fois que tu ais l’audace d’aborder ce sujet devant moi. Écoutes bien. Si tu ne te maries pas avec Monica Greatwall, elle et seulement elle, avant la fin de cette année alors tu seras renié de la famille Hopkins. Tu perdras tous les avantages qui vont avec ton nom, et tu devras en changer.- Si c’est le prix à payer pour être avec Kate, alors je le ferai grand-père. Je suis prêt à renoncer à mon nom.- Tais-toi et écoutes. Ta famille : ton père, ta mère et ta sœur subiront le même traitement que toi si tu décides de renoncer aux Hopkins. Vous ne recevrez plus rien, vous devriez quittez les maisons des Hopkins et vos emplois au sein du Groupe. Tu as dix secondes pour me donner ta réponse alors réfléchis vite et bien. L’avenir de ta famil
Juste ciel. Dave sera là, s’il n’est pas déjà arrivé. Comment a-t-il vécu ces dernières semaines ? Est-ce que j’occupe ses pensées autant qu’il occupe les miennes ? Est-ce que je lui ai manqué autant qu'il m’a manqué ? Ce sera la première fois en quinze jours que je vais le revoir. Le revoir est un bien grand mot, on se croisera peut-être à peine étant donné qu’il sera surement accompagné par sa fiancée. Le seul fait d’y penser me faisait tellement mal. Mon moral est de nouveau dans les chaussettes.Ylias me sortit de mes pensées :- Kate, es-tu prête ? Il est temps de quitter la voiture.Non je ne suis pas prête. Je veux m’enfuir et prendre mes jambes à mon cou. Je n’ai pas le courage suffisant pour affronter la réalité en face. Une réalité qui se prénomme Monsieur et Madame Dave et Monica Hopkins, implora ma déesse intérieure.- Oui, répondis-je d’une voix tremblante.Ylias adressa un hochement de tête à notre chauffeur et nos portières respectives s’ouvrirent. Mon père sortit le pr
Je m’étais promis de ne pas venir à cette soirée en l’honneur de cette parvenue de Kate Kitson. Ce type d’évènement est ennuyeux à mourir. On y retrouve toujours les mêmes têtes, des personnes coincées qui ne sont là que pour se goinfrer. On parle à chaque fois des mêmes choses : les affaires, je n’y comprenais rien. Mais d’après Anna, la sœur de Dave, toute la famille Hopkins va s’y rendre, même Dave qui détestait ces mondanités. La famille Greatwall était, bien évidement, aussi invitée.Quand Oliver m’a parlé de l’intérêt de Dave pour cette Kate, je ne m’en suis pas trop souciée. Je connais Dave, jamais il ne s’intéresserait à aucune autre fille que moi. J’étais sa huitième merveille du monde, il me gâtait et acceptait tous mes caprices. Depuis quelques temps, je dois reconnaitre qu’il est trop souvent absent et même quand il est là, son esprit est ailleurs. Je me rends compte qu’il est de plus en plus distant. Deux mois maintenant qu’il ne m’a plus touché, plus d’appels, plus de so
Tout le monde se leva quand nous approchons de la table qui nous était destinée. Je ne connaissais que mes parents et Dave. Ylias me présente à une magnifique septuagénaire, il s’agissait de la Duchesse Yliana Jensen, ma grand-mère. J’avais ses yeux. Yliana avait les larmes aux yeux en me prenant dans ses bras. Elle me fit promettra de la rejoindre dans le Pays B pour qu’on puisse mieux se connaitre. À coté d’elle se trouvaient mes parents, ils m’étreignirent avec fierté. Puis Ylias me présenta à un couple de la soixantaine : Monsieur et Madame ISMAEL, ils sont à la tête de la famille la plus riche et la plus influente du Pays Z. Puis vint le tour de saluer Dave, il représentait donc la plus grande famille du Pays B. Ylias le pris dans ses bras. Leur proximité m’étonna. Ils discutèrent quelques minutes sans que je ne réussisse à entendre de quoi il s’agissait. Ylias posa sa main sur mon dos en m’invitant à me rapprocher de Dave. Il déposa un baiser sur ma joue et s’éloigna pour rejo
MERDE ! Pourquoi n’ai-je pas réussi à me contrôler. Elle m’a tellement manqué que j’ai perdu toute notion de prudence. Maintenant elle s’est enfouie. - Kate, arrête-toi s’il te plait. Kate ! Reste s'il te plait !MERDE ! MERDE ! MERDE ! mais comment arrive-t-elle à courrir si vite avec des chaussures si haut. Kate était sur le point de monter dans une Rolce Royce quand j’arrive à l’entrée de l’hôtel. MERDE ma voiture ! Où est-cette putain de bagnole, il faut que je la rattrape !Il m’a fallu une heure et l’aide de Greg pour retrouver la Rolce Royce sans cela je l’aurai perdu de vue. J’ai klaxonné sans fin, mais têtu comme elle l’est, je me doutais que Kate a interdit au conducteur de s’arrêter. Je sortis mon téléphone et appela Ylias :- J’espère que tu as une bonne excuse Hopkins !- Jensen, nous en reparlerons plus tard mais pour le moment j’ai besoin que vous ordonniez à votre conducteur de s’arrêter sur le champ car il conduit comme un malade à la demande de votre fille. Je vous
Dave pris Kate dans ses bras pour l’emmener dans sa chambre. Pour la première fois depuis qu’il l’a connu, Kate semblait si fragile. Dave ne réussit pas à détacher ses yeux de ce visage, elle était tellement belle. Il l’allongea sur son lit et commença à la déshabiller. Elle était trempée.- Putain, j’aurai dû commencer par te changer. S’en voulait-il.Sans pouvoir expliquer pourquoi, Dave avait l’impression que le corps de Kate avait changer. Elle était toujours si désirable. A cet instant précis, il voulait juste se perdre en elle. La déshabiller, la regarder nue devant lui le rappeler les folles nuits passées avec elle. Il banda comme un cheval à sa simple vue mais il fallait qu’il se reprenne, Kate était inconsciente. Si elle était éveillée, il est sûr qu’elle l’aurait étranglée. Kate n’est pas le genre de femme à se laisser faire et surtout elle refuserait d’être une victime d’harcèlement sexuelle. Elle l’aurait étripé.Dave sourit en imaginant comment Kate le tabasserait s’il s
Il était minuit passé. Après avoir vérifier que Kate était en sécurité et dormait paisiblement, Dave sortit de la chambre pour rejoindre le living room. Greg devait surement déjà l’attendre. En descendant les escaliers, il passa un coup de fil :- Monsieur Hopkins, que puis-je faire pour vous ?- Livrez-moi une garde robe complète pour demain à la première heure dans la Ville E puis faites la même chose à livrer à mon appartement de la capitale. Taille XL, 1,55 mètres et pointure 38.- Bien Monsieur. Toujours avec un budget d’un million de dollars ?- Non, aucun plafond. Un silence se fit entendre à l’autre bout du fil.- Tout sera livré demain à 6 heures, Monsieur Hopkins.Dave coupa net l’appel. Il a toujours été ainsi froid et distant. Seul Greg mais surtout Kate réussissait à percer sa carapace.- Comment va Kate ? demanda Greg.- Elle est toujours endormie. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Répondit Dave ou ouvrant le réfrigérateur pour se servir une bière. Il récupér
Le soleil se couchait doucement sur les jardins de la villa, teignant le ciel d’un rose orangé. Les familles, réunies pour un dîner en extérieur, savouraient les derniers instants d’une journée parfaite. Tandis que les bébés dormaient paisiblement à l’étage, bercés par les soins experts de leurs grands-parents, les jeunes mariés profitaient d’un rare moment de calme.Dave, accoudé à la rambarde de la terrasse, sirotait un jus de citron frais, le regard perdu dans l’horizon. À ses côtés, Greg sirotait un soda glacé, les pieds posés sur une chaise vide.Soudain, Dave tourna la tête vers lui, un sourire malicieux au coin des lèvres.— Tu te souviens du pari qu’on avait fait, il y a un an ? Juste après que j’ai rencontré Kate ?Greg haussa un sourcil, l’air intrigué… puis éclata de rire en recrachant presque sa gorgée.— Comment oublier ça ! J’avais parié que tu finirais par tomber fou amoureux d’elle, et que tu l’épouserais !— Et moi j’avais dit que c’était impossible… répondit Dave, fa
Le grand jour était enfin arrivé.Sous un ciel bleu limpide et une brise douce parfumée de jasmin, la grande villa des Hopkins avait été transformée en un jardin de conte de fées. Guirlandes suspendues entre les arbres, pétales de roses jonchant l’allée, arche florale majestueuse… tout semblait tout droit sorti d’un rêve.Mais comme dans tout rêve parfait, il y avait... quelques imprévus.Evan courait partout avec une cravate de travers.— Quelqu’un a vu les chaussures de Greg ?! Mathias a bavé sur mes fichues notes de discours ! Et Christiana vient de faire pipi sur la robe de Joy. CATASTROPHE !Kate sortit de la chambre, rayonnante dans sa robe ivoire. Elle attrapa Evan par les épaules :— Respire. Tout va bien.— Je vais m’évanouir avant vous !Greg arriva au même moment, torse nu, une chaussette sur la tête au lieu du pied.— Je suis prêt ? Non ? Trop de pression. Dave respire comme Dark Vador dans le dressing. Joy pleure parce qu’elle a marché sur sa traîne. Et Mathias veut un bib
La villa de Kate et Dave bourdonnait d’une effervescence douce et joyeuse. Depuis l’annonce de leur double mariage, les familles Kitson, Hopkins, Jensen et Hanson ne parlaient plus que de ça : le grand jour. Ou plutôt... les deux grands jours réunis en un seul.Car oui, l’amour avait frappé fort et d’un coup : Kate et Dave, les âmes reconnectées après mille tempêtes, allaient dire oui... en même temps que Joy et Greg, les cœurs nouveaux, surpris mais sincèrement liés.La première à fondre en larmes en voyant les robes de mariées alignées sur les portants, ce fut Eva, la maman de Kate et Joy.— Mes bébés vont se marier... et le même jour en plus !— Tu veux que je te dise, maman ? lança Joy en souriant. J’ai toujours su qu’on ferait tout ensemble. Même tomber amoureuse au même moment.— On va vous voler la vedette, ajouta Kate en riant, les yeux fixés sur sa sœur.Pendant ce temps, Greg et Dave, eux, testaient leurs costumes devant un miroir géant.— Je crois que j’ai un air de prince
Le lendemain matin, la nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre. Greg et Joy étaient ensemble. Ou, selon les rumeurs des plus enthousiastes : "ils s'aiment comme des fous et élèvent déjà Mathias ensemble dans une villa pleine de fleurs et de biberons."C'était Henry Hopkins qui avait lancé les festivités. Assis avec Eva Kitson sur un banc au jardin, il tapota son téléphone, lut le message de Greg… et explosa de rire :— Mais alors c’est vrai ?! Ma future belle-fille, c’est la petite Joy ? Ha ! J’aurais dû m’en douter !Eva fronça les sourcils avec un sourire en coin.— Qu’est-ce qui te fait rire, Henry ?— Notre Greg est amoureux de de votre Joy, et moi, je trouve ça parfait ! On devrait faire un arbre généalogique en spirale, tiens, ça ira plus vite !Dans le salon de Kate, Yvan Kitson – toujours très sérieux – était en train de lire le journal quand Dave entra, hilare :— Papa Yvan, tu savais que Joy et Greg sont ensemble ?Yvan leva un sourcil, très calme.— Oui. Et j’
Quelques semaines après le procès, la vie reprenait lentement son cours. Dave et Greg avaient un besoin urgent de tourner la page, de construire quelque chose de nouveau – de solide – pour leurs familles respectives. Et cela passait, d’abord, par un nouveau foyer.Dave tomba amoureux d’un domaine immense situé à flanc de colline, une villa de 2000m² avec un jardin luxuriant, une piscine naturelle, une serre, et même une petite forêt en bordure. Lorsqu’il emmena Kate la visiter, elle n’en revenait pas.— Dave… tu es fou ! C’est gigantesque.— Fou de toi, surtout, répondit-il avec un sourire espiègle. Il nous faut de l’espace pour les triplés. Et pour toi. Je veux que tu te sentes libre ici.Kate avait les larmes aux yeux en découvrant la chambre des bébés, déjà décorée. Son cœur battait à tout rompre.De son côté, Greg avait opté pour une villa plus discrète mais pleine de charme, avec un jardin fleuri, des baies vitrées, une terrasse en bois et une chambre spécialement conçue pour Mat
La nuit était tombée à l’Escala. Les rires s’étaient tus, les berceaux bercés, les familles reparties. Le calme régnait enfin, un calme doux et feutré, comme si le monde entier retenait son souffle pour ne pas déranger ce moment.Dans la chambre principale devenue leur cocon, Dave et Kate étaient enfin seuls. Les triplés dormaient à quelques mètres d’eux, paisibles. Leurs petits soupirs étaient les seuls sons qui brisaient le silence.Kate, encore vêtue d’une robe légère, se tenait debout face à la fenêtre, contemplant le jardin nocturne. Dave, adossé au chambranle de la porte, la regardait en silence. Il n’y avait plus Monica, plus de poison, plus de secrets — juste elle et lui. Et le poids insupportable de toutes ces mois à se désirer sans se retrouver.— Tu comptes rester là toute la nuit ? demanda Kate d’un ton doux mais chargé de sous-entendus.Dave sourit. Ce sourire. Celui qu’elle avait aimé dès le premier jour.— Je n’ose pas m’approcher. Tu es… comme un mirage.Kate se retourn
La nouvelle de la naissance de Mathias Hanson s’était répandue aussi vite qu’un éclair dans un ciel d’été. À peine quelques heures après l’accouchement, la salle de repos de la maternité était remplie de visages rayonnants, curieux, parfois émus jusqu’aux larmes.Greg, blême de fatigue mais souriant jusqu’aux oreilles, tenait son fils dans ses bras avec la maladresse d’un homme qui apprend encore à respirer en même temps que son bébé.— Il est là… souffla-t-il, les yeux brillants, en voyant les premiers invités arriver.La grand-mère de Greg, une dame élégante au regard perçant, entra en tête du petit groupe, suivie des parents de Greg et de sa sœur Johanne. Tous s'arrêtèrent en le voyant.— Greg… mon dieu… c’est ton fils ? souffla sa mère, les larmes aux yeux.— Oui, maman. Je vous présente Mathias.Sa grand-mère, d’ordinaire un roc d’austérité, dut sortir un mouchoir. Son père s’éclaircit bruyamment la gorge pour contenir l’émotion, tandis que Johanne fondait carrément en larmes.—
Le van noir fonça jusqu’à l’hôpital à une vitesse qui aurait fait pâlir un pilote de Formule 1. Dave klaxonnait à chaque virage.— Dave ! Tu vas nous tuer !— T’as crié « elle accouche » ! C’est soit ça, soit tu coupes le cordon toi-même dans le salon, Greg !Ils freinèrent net devant les urgences maternité, Greg sauta hors de la voiture... et se tordit la cheville en atterrissant.— Aïe ! Aïe ! Je suis foutu ! J’arriverai jamais !Dave, hilare, le soutint sous l’épaule.— Allez papounet, debout ! Si t’es pas là pour couper le cordon, c’est moi qui le fais, et je te promets que je le ferai avec les dents.Greg hurla un "NOOONNNNNN", qui fit se retourner toute la salle d’attente.Une infirmière, alertée, accourut.— Vous êtes monsieur Greg ? Vite, suivez-moi, elle est en salle de naissance, vous avez juste le temps d’enfiler la blouse !Greg attrapa la blouse, se trompa de sens, s’emmêla dedans, manqua de tomber sur un brancard, puis… enfin, entra.Monica était pâle, en sueur, exténuée
La douleur frappa Monica comme un éclair dans la colonne. Brutale. Sèche. Elle tomba à genoux sur le sol glacé de sa cellule. Ses cris résonnèrent dans les couloirs bétonnés de l’aile d’isolement.— Aaaahhh… oh mon Dieu… AAHHH !Le gardien accourut, alerté par l’alarme déclenchée dans la cellule.— Elle perd les eaux ! URGENCE MÉDICALE !Monica, haletante, transpirante, hurla :— Appelez Greg ! Je veux Greg ! Appelez-le maintenant !Deux gardes la hissèrent sur une civière, sous le regard figé d’une infirmière carcérale. Monica agrippa l’un d’eux par le col, les yeux fous :— Appelez Greg, je vous en supplie ! Dites-lui que je… que je vais accoucher !Son regard n’avait plus rien de froid ou stratégique. Il n’y avait plus de manipulation. Plus de contrôle. Juste une femme terrifiée par l’inconnu, acculée par la douleur, le ventre en feu, un bébé prêt à naître dans un monde qui la rejetait.— Hôpital central, maternité haute sécurité ! hurla l’un des gardes dans son talkie.— Prévenez