Après avoir passé la soirée chez Lucas, à rire et jouer le rôle de la petite amie parfaite, j’ai finalement décidé de rentrer chez moi. La route jusqu’à mon appartement m’a semblé interminable, les lampadaires défilant comme des juges silencieux dans la nuit. Une fois arrivée, je suis entrée, j’ai laissé tomber mon sac sur la table et me suis affalée sur le canapé. Le silence de mon appartement était un soulagement. Ici, personne pour me regarder, personne pour me juger. Mais à peine avais-je fermé les yeux que mon téléphone a vibré sur la table basse. C’était Sophie, ma meilleure amie. — Elena !, a-t-elle lancé d’un ton joyeux dès que j’ai décroché. Alors, raconte, comment était ton week-end ? Je me suis redressée sur le canapé, hésitante. Sophie et moi avions l’habitude de tout nous raconter, même les choses les plus folles. Mais ce soir… ce que j’avais à dire dépassait tout ce que je lui avais confié jusque-là. — Parfaitement bien, ai-je fini par répondre avec un petit ri
Je suis rentrée chez moi, fatiguée, mais incapable de me vider l'esprit. Chaque pas résonnait dans le silence de mon appartement, un contraste frappant avec l’agitation intérieure qui me rongeait. Je posai mes clés sur la petite table près de l’entrée et me dirigeai directement vers ma chambre. Les lumières tamisées projetaient une ambiance douce, mais je n’y trouvais aucun réconfort. Mon lit, avec ses draps impeccablement tirés, semblait me juger, témoin muet de mes pensées tourmentées. Je retirai lentement mes chaussures, les laissant tomber au pied du lit. Mon jean suivit, puis mon pull. Je me retrouvai en sous-vêtements, le froid de la pièce me faisant frissonner légèrement. Pourtant, ce n’était pas le froid qui me troublait. Je tirai la couverture et me glissai sous les draps. L’odeur familière de ma lessive me rappelait un semblant de normalité, mais cela ne suffisait pas à apaiser mon esprit. Je m’allongeai sur le dos, fixant le plafond, comme si les réponses que je cherc
*LE POINT DE D'ELENA*Le soleil filtrait doucement à travers les rideaux, réchauffant ma peau. Je m’étirai lentement, encore engourdie par le sommeil. La nuit avait été courte, mes pensées n’ayant cessé de tourner autour de Lucas et… Damien. Une part de moi se sentait coupable, mais une autre refusait de regretter. Je me levai, traînant légèrement les pieds jusqu’à la salle de bain. Le carrelage froid sous mes pieds me fit frissonner, mais cela m’aida à me réveiller complètement. J’attrapai ma brosse à dents, appliquai une noisette de dentifrice et me mis à brosser mes dents mécaniquement, mes pensées déjà ailleurs. — Damien… murmurai-je à voix basse, secouant la tête pour chasser son image. Pourquoi fallait-il qu’il travaille dans ce restaurant ? Pourquoi fallait-il qu’il soit là, à me regarder avec ce sourire à la fois charmeur et moqueur, comme s’il savait exactement ce que je pensais ? Je rinçai ma bouche, puis allumai la douche. L’eau chaude coula sur ma peau, apaisant lé
*LE POINT DE VUE D'ELENA*Sophie et moi quittâmes le restaurant repues et d’humeur légère. Le soleil déclinait doucement, baignant la ville dans une lumière dorée qui réchauffait l’air. Nous marchions côte à côte, discutant de tout et de rien, tandis que le bruit des voitures et des passants nous enveloppait. — Alors, tu crois que Lucas te prépare une surprise ? demanda Sophie en me jetant un regard malicieux. Je ris doucement. — Lucas et les surprises ? Pas vraiment son style. La dernière fois qu’il a essayé, il avait oublié que j’étais allergique aux roses, alors il m’a offert un bouquet de lys… sans vase. Sophie éclata de rire, presque au point de trébucher. — Sérieux ? Un bouquet sans vase ? C’est une nouvelle catégorie d’effort minimal, ça. Je haussai les épaules, un sourire au coin des lèvres. — Ce n’est pas qu’il ne fait pas d’efforts, c’est juste qu’il n’a pas toujours le sens du détail. — Peut-être que c’est toi qui es trop exigeante, suggéra-t-elle, son ton t
*LE POINT DE VUE D'ELENA*Lucas avait toujours le don d’alléger l’atmosphère, et ce dîner ne faisait pas exception. À peine avait-il pris sa première bouchée qu’il lança une blague : — Franchement, je ne savais pas que vous étiez aussi douées en cuisine, vous deux. C’est pas un resto étoilé, mais presque ! Sophie éclata de rire, jouant le jeu. — Merci, Lucas. Si seulement tu savais à quel point on a sué en cuisine. D’ailleurs, la prochaine fois, c’est vous qui cuisinez ! Damien leva les mains en signe de reddition, un sourire au coin des lèvres. — Ah non, pas moi. Je suis meilleur pour manger que pour cuisiner. Lucas le pointa du doigt en riant. — Ça, on le sait déjà, gros gourmand ! Je ris doucement, tentant de me concentrer sur l’ambiance légère, mais je sentais le poids du regard de Damien sur moi. Il ne disait rien directement, mais ses yeux parlaient pour lui. Chaque fois que je levais la tête, je tombais sur lui, ses prunelles sombres me scrutant avec une intensi
*LE POINT DE VUE D'Elena*Lucas était toujours assis à la table, un sourire tranquille aux lèvres, un peu perdu dans ses pensées après le départ de Damien et Sophie. Je l’observais, me demandant si, à cet instant, il pensait à moi, à nous, ou à quelque chose d’aussi banal que le jeu qu’il venait de quitter. Je me suis approchée doucement par derrière, mes pieds nus glissant sur le sol. Sans un mot, j’ai agrippé le dossier de sa chaise et l’ai tirée légèrement en arrière. Il a levé les yeux, surpris, mais amusé. — Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il en riant doucement. Je n’ai rien répondu. À la place, j’ai contourné la chaise et passé une jambe autour de lui, m’asseyant sur sa cuisse comme si c’était l’endroit le plus naturel au monde. Il a souri encore plus largement, cette fois avec un mélange de tendresse et de malice. — Tu as une drôle de façon de me distraire, murmura-t-il. Je me suis penchée vers lui, mes lèvres à quelques centimètres de son oreille. Je savais exactem
*Le point de vue de Sophie*Je m’étais installée sur le siège passager, un peu tendue au départ. Être seule avec Damien dans une voiture avait quelque chose de déroutant. Ses bras musclés tenaient fermement le volant, et chaque fois que je jetais un coup d'œil discret, je remarquais des détails chez lui que je n'avais jamais vraiment pris le temps d'observer auparavant. Mais ce n’était pas le moment pour ce genre de pensées. Nous roulions tranquillement lorsque je remarquai qu’il ne prenait pas la route habituelle pour me déposer. Je fronçai les sourcils, observant le chemin qui défilait à travers la fenêtre. — Euh… Damien, c’est pas vraiment par ici que j’habite, tu sais. Il tourna légèrement la tête vers moi, un sourire mystérieux étirant ses lèvres. — Je sais. — Tu sais ? répétai-je, intriguée. — Oui, j’ai pris un petit détour. Je le fixai, un mélange de surprise et de méfiance dans le regard. Qu’est-ce qu’il mijotait ? Mon cœur battait un peu plus vite. Est-ce que c’
PARTIE : 13* *LE POINT DE VUE DE SOPHIE*La voiture s’immobilisa dans un crissement léger, et le moteur s’éteignit. Devant nous se dressait un entrepôt immense, faiblement éclairé, les murs marqués par le temps. Je fronçai les sourcils, perplexe, surtout en entendant des bruits indistincts venant de l’intérieur : des cris, des applaudissements, et ce que je pouvais jurer être le son sourd de coups. Je tournai la tête vers Damien, qui, comme à son habitude, portait ce sourire énigmatique qui semblait dire qu’il savait toujours plus que tout le monde. — Alors... c’est ça, ta fameuse surprise ? demandai-je, incapable de cacher mon incrédulité. Il se tourna vers moi, l’éclat malicieux dans ses yeux me laissant entrevoir une part de son audace. — Oui, répondit-il simplement. C’est ici que ça se passe. Un combat clandestin. Et ce soir, j’y participe. Mon estomac se noua. Je ne savais pas trop si c’était de l’excitation ou de la peur. Un combat ? Damien, cet homme que je trouvai
Chapitre 44 : L’Ultime CombatLa semaine qui suivit l'entretien avec l'inspecteur fut l'une des plus lourdes pour Emma. Les jours se ressemblaient, remplis de stress, de documents, de réunions et de conversations avec ses avocats. L'enquête sur le centre continuait de se déployer comme une toile d'araignée, chaque détail supplémentaire venant compliquer davantage sa situation. La pression était immense, mais Emma refusait de flancher. Elle n'avait pas le choix. Elle devait protéger le centre, ses enfants et l'héritage qu'elle avait si durement construit.Ce matin-là, Emma se leva tôt, comme toujours. Elle prit quelques minutes pour respirer profondément, se concentrant sur ce qui était essentiel : ses enfants, leur sécurité, leur avenir. Le centre était un symbole d'espoir pour tant de femmes, et elle ne pouvait pas permettre que tout cela soit réduit à néant par des rumeurs et des accusations.Elle prépara rapidement un petit-déjeuner pour Léon et Sarah, ses deux enfants, tout en dis
Chapitre 43 : L’Épreuve du FeuLa semaine qui suivit fut une course contre la montre. Emma se réveillait chaque jour avec un seul objectif : prouver que le centre était innocent des accusations qui pesaient sur lui. Chaque instant était dédié à rassembler des preuves, à consulter des avocats, et à convaincre ses collègues que, malgré tout, la vérité finirait par éclater. Mais à l'intérieur, elle savait qu'elle se battait contre un adversaire bien plus puissant que la simple malveillance : le système. Le système judiciaire, les rumeurs et la perception publique pouvaient détruire ce qu'elle avait mis des années à bâtir.Les journées au centre devenaient de plus en plus tendues. Les employés s'interrogeaient, les femmes qu'elle soutenait étaient inquiètes. Certaines, même, hésitaient à venir chercher de l'aide par crainte d'être associées à une organisation sous enquête. Emma le ressentait profondément. Son cœur se serrait à chaque personne qui s’éloignait, chaque regard furtif qu’elle
Chapitre 42 : Le Chemin de la RédemptionLes jours passaient, mais la pression ne cessait d’augmenter. Emma, bien que déterminée, sentait le poids du monde sur ses épaules. La situation au centre devenait de plus en plus difficile à gérer, et l'enquête s'intensifiait à chaque nouvelle journée. Ce qui semblait être une simple accusation de fraude se transformait rapidement en un cercle vicieux de doutes et de soupçons, qui menaçaient de tout engloutir.Emma se leva tôt ce matin-là, comme tous les autres, pour préparer ses enfants avant de les envoyer à l'école. Leur innocence, leur bonheur tranquille, étaient un rayon de soleil dans son quotidien chaotique. Mais au fond, elle savait que ces moments étaient de plus en plus rares, que chaque jour était désormais un combat.Une fois les enfants partis, elle se rendit directement au centre. Gabriel l’attendait dans son bureau. Il avait l’air fatigué, et son expression, habituellement calme et assurée, trahissait une inquiétude grandissante
Chapitre 41 : La Force du LienLes jours suivants se succédèrent dans un rythme effréné. Emma se retrouvait de plus en plus souvent à jongler entre le centre, ses enfants, et les nouvelles complications liées à l'enquête qui s’intensifiait. Chaque jour semblait apporter son lot de défis, mais elle s’accrochait à l’idée qu’elle devait continuer à avancer, coûte que coûte. Elle ne pouvait pas laisser les épreuves de la vie la stopper, surtout maintenant que Claire semblait reprendre un peu de force.Le centre, malgré les accusations qui circulaient à son sujet, restait son ancrage. C’était dans cet endroit qu’Emma avait découvert une partie d’elle-même qu’elle n’avait jamais connue. C’était ici qu’elle avait trouvé un but, un moyen de se réconcilier avec son passé et de redonner espoir à d’autres femmes brisées par la vie. Et pour tout l’argent et les accusations qu’on lui lançait, il y avait cette vérité fondamentale : elle ne pouvait pas tout abandonner maintenant.Ce matin-là, après
Chapitre 40 : Le Poids de l’ErreurLorsque le téléphone sonna cette nuit-là, Emma sentit une angoisse profonde s’emparer d’elle. Ce n’était pas la première fois qu’elle recevait un appel de Claire, mais cette fois, quelque chose dans sa voix laissait présager que les choses avaient pris une tournure plus sombre. Claire n’était pas du genre à appeler pour rien, et la panique palpable dans sa voix fit frémir Emma. Elle se précipita pour attraper ses clés de voiture, son esprit s'embrouillant d'inquiétude. En traversant la ville pour se rendre chez Claire, elle se rendit compte que, malgré tout ce qu'elle avait vécu, elle n'était jamais vraiment préparée à la souffrance des autres. Sa propre douleur avait été si grande qu’elle en oubliait parfois l'impact profond qu’elle pouvait avoir sur ceux qu’elle aidait.Arrivée devant l’immeuble de Claire, elle se précipita à l’intérieur, ses pas pressés résonnant dans le hall sombre et froid. Claire vivait dans un petit appartement au quatrième é
Chapitre 39 : Le Prix du SilenceLes jours suivants passèrent dans un tourbillon d'activités pour Emma. Le centre avait besoin de son attention constante, Claire, bien que stable, avait encore un long chemin de rétablissement devant elle, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander si son propre combat pour avancer n'était pas en train de l'épuiser. Cependant, la vision d’un avenir pour ces femmes, pour ses enfants, pour elle-même, continuait de l'inspirer à avancer.Ce matin-là, elle arriva tôt au centre, décidée à surmonter le poids de ses doutes. Elle se rendit directement dans son bureau, un espace qui, pour la première fois, semblait être un refuge pour ses pensées. Le téléphone sonna dès qu’elle s’assit à son bureau. C'était l'assistante de Claire, Léa, qui l’appelait pour l'informer que Claire avait accepté de participer à une nouvelle séance de thérapie de groupe, un pas important qu'elle n'avait pas voulu franchir jusque-là. Ce progrès réchauffa le cœur d'Emma, même si elle
Chapitre 38 : Les Démons du PasséLe commissariat était situé en plein centre-ville, dans un bâtiment imposant où le bruit de la vie urbaine semblait se dissiper dès que l’on franchissait ses portes. Emma entra, le cœur battant, et se rendit directement au guichet. Une policière la salua d’un sourire professionnel, avant de la conduire dans une petite salle d’interrogatoire où l’atmosphère était lourde.Elle avait déjà vu ce genre de pièces : froides, impersonnelles, conçues pour questionner, mais aussi pour provoquer un sentiment de vulnérabilité. Emma savait que quelque chose d’important se passait, mais elle n’avait aucune idée de l’ampleur du problème.La policière la fit asseoir. « Vous êtes ici pour Claire Dumas, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle d’une voix calme, mais sérieuse.Emma acquiesça, nerveuse. « Oui. Qu’est-ce qui s’est passé ? »« Nous avons reçu un appel ce matin. Claire a été impliquée dans une altercation avec son ex-conjoint. Apparemment, elle a cherché à fuir, mai
Chapitre 37 : Les Échos du PasséEmma se leva tôt ce matin-là, comme à son habitude. Mais cette fois, elle ressentait quelque chose de différent, une sorte de prescience, comme si un changement majeur allait se produire. Le vent soufflait fort à l'extérieur, battant les fenêtres du centre, et le ciel était d’un gris métallique, promettant de la pluie dans la journée. Emma enfila son manteau avec une détermination nouvelle, prête à affronter ce qui l'attendait.Le centre était toujours un havre pour les femmes qui cherchaient de l'aide, mais au fur et à mesure qu’il grandissait, de nouvelles complications surgissaient. Ce matin-là, une réunion avec les responsables du financement était prévue. Emma savait que cet aspect de l’organisation devenait de plus en plus important, surtout si elle voulait continuer à soutenir un nombre croissant de femmes. Mais ce n’était pas ce qui occupait le plus ses pensées. Ce matin-là, elle avait reçu un message de Claire, qui semblait plus perturbée que
Chapitre 36 : La RenaissanceLes jours passaient, mais la tranquillité retrouvée n’était que temporaire. Emma savait que les défis étaient loin d’être terminés. L’équilibre, bien que plus proche que jamais, demandait encore des efforts quotidiens. Mais elle était prête à les faire, parce qu’elle savait qu'elle ne pourrait pas continuer à aider les autres si elle ne commençait pas à se guérir elle-même.Le centre, quant à lui, continuait de croître, et les besoins de plus en plus nombreux des femmes cherchant à s’en sortir la préoccupaient. Emma avait décidé qu’elle prendrait plus de recul dans la gestion quotidienne, la laissant entre les mains d’autres personnes compétentes. Elle commença à se concentrer sur son rôle de conseillère et de mentor plutôt que de directrice à plein temps. Ce changement s'avérait nécessaire, car elle savait qu’elle devait également se donner du temps pour elle et pour sa famille. Un matin, après une longue nuit de réflexion, elle se leva plus tôt que d’hab