AzizJe la sens hésiter, cette tension palpable entre nous. Elle le cache bien, mais je la connais trop bien pour ne pas voir les signes. Rubis est à un carrefour, un point de non-retour où ses choix décideront de sa destinée. Elle a cette lueur dans les yeux, cette étincelle qui montre qu’elle sait au fond d’elle-même que son chemin, ce sentier tortueux qu’elle suit, ne peut plus revenir en arrière. Elle est à la croisée des chemins, et c’est moi qui vais la guider.Je me tiens là, devant elle, avec cette assurance froide qui fait ma réputation. Je n’ai pas besoin de mots supplémentaires pour la convaincre. Elle le sait. Elle sait que je suis celui qui détient les clés de ce qu’elle recherche, et au fond d’elle, il y a cette soif de contrôle, de pouvoir, qui l’attire.Il y a un bruit, un léger souffle d’air. Elle tourne la tête, comme si elle voulait échapper à ma vision, mais je suis trop rapide. Mon regard la rattrape, et je peux voir le combat qui se joue dans son esprit. Je pourr
RubisJe le suis, sans un mot. Ma décision est prise, mais elle me pèse comme un fardeau. Je ne peux pas y échapper. Je ne peux pas nier ce qui se cache au fond de moi, ce qui m’attire irrémédiablement vers lui. Mais il y a aussi ce qui me dégoûte. Ce que je ressens en sa présence. Cette tension… cette promesse de quelque chose d’inévitable.Aziz marche devant moi, son pas mesuré, son regard calme et posé. Il ne semble même pas avoir conscience de la guerre qui fait rage dans mon esprit. Ou peut-être, au fond, sait-il exactement ce que je ressens, et c’est ce qui lui permet de garder cette distance glacée. Chaque fois que je l’observe, je ressens cette part de moi qui veut céder, mais je lutte contre elle. C’est une lutte que je sais perdue d’avance. Parce qu’il m’a déjà capturée, sans que je ne m’en aperçoive.La voiture roule en silence, ses phares découpant l’obscurité qui se déploie autour de nous. L’atmosphère est lourde, comme si l’air lui-même se comprimait, nous étouffant peu
RubisJe suis là, dans cette chambre, face à lui. L'air est lourd, saturé d'une tension palpable, presque suffocante. Le silence, entrecoupé uniquement par nos respirations de plus en plus profondes, semble s'étirer à l'infini. Je n'arrive plus à réfléchir. Toutes mes pensées se sont confondues en un tourbillon, emportées par l'intensité de ce qui est sur le point de se passer. Je devrais être effrayée, je devrais fuir, mais une force en moi, plus puissante que ma volonté, me retient là, immobile.Aziz se tient à quelques pas de moi, comme une tempête prête à éclater. Il n'a pas besoin de dire un mot. Son regard me transperce, me possède déjà. Il me voit, il me connaît. Et quelque part, je sais qu’il n’y a pas de retour en arrière. Cette nuit, je lui appartiens.— « Viens ici. » Sa voix, rauque et basse, fait vibrer l’air autour de nous. Une invitation, une exigence.Je frémis, mon corps tout entier réagissant à cet ordre silencieux. Mes jambes se déplacent d’elles-mêmes, comme guidée
RubisJe suis allongée, encore enveloppée dans la chaleur de la nuit, le corps lourd et détendu après ce qui vient de se passer. Aziz est près de moi, son bras autour de ma taille, son souffle régulier contre ma peau. Le silence de la pièce est presque réconfortant, mais au fond de mon esprit, quelque chose remue, quelque chose que je n’arrive pas à ignorer.Je sens le vibreur de mon téléphone sur la table de nuit. Un frisson d’anticipation me traverse. Je sais qui c’est. Je le sens dans mes entrailles. C’est Prince , une part de moi redoute cet appel. Peut-être parce que je sais qu’il n’a pas disparu de ma vie. Il est là, quelque part dans l’ombre, et il veille. Mais ce n’est pas ça qui m’effraie.C’est ce qu’il pourrait entendre si j’appuie sur « Répondre ».Je tends la main vers le téléphone, mais avant que mes doigts ne le touchent, une voix rauque m'arrête. Aziz.— « Laisse-le. »Je le regarde, étonnée. Ses yeux, sombres et pénétrants, brillent d’une lueur d'autorité qui me fait
Rubis Le matin s'étire doucement, baignant la pièce d'une lumière dorée à travers les rideaux. Le silence, d'abord lourd et oppressant, se fait plus léger à mesure que l'heure avance. Mais quelque chose dans l'air reste tendu, comme une promesse silencieuse qu'un événement imminent va perturber cette tranquillité.Je suis là, allongée à ses côtés, mes pensées errant entre l'envie de m'échapper et la peur de ce qui pourrait arriver si je le faisais. Aziz dort encore, son souffle lent et régulier contre mon oreiller. Il semble indifférent à tout, plongé dans un sommeil paisible que je n'arrive pas à partager. Mes pensées tournent en boucle, piégées entre le passé et le présent. Chaque mouvement de sa part, chaque respiration, me rappelle que je suis ici, dans cet endroit où tout a changé. Où j'ai changé.Je n'avais pas anticipé que les choses prendraient cette tournure. Mais désormais, tout ce qui concerne Aziz semble inévitable. Il est comme une ombre constante dans ma vie, un poids l
Rubis Le silence pèse lourd dans la pièce alors que je fixe mon téléphone posé sur la table. L’écran brille faiblement, affichant un appel entrant. Prince.Mon cœur rate un battement. Cela fait plusieurs jours qu’il n’a pas cherché à me contacter. Pas de messages. Pas d’appels. Rien. Juste cette absence pesante qui s’est insinuée en moi comme une ombre insidieuse. Mais maintenant, il est là. Ou du moins, sa voix, de l’autre côté du fil, prête à me happer à nouveau dans cette spirale qui ne semble jamais se terminer.D’un geste hésitant, je décroche.— « Rubis. »Sa voix grave me traverse, chargée d’un mélange de reproche et de soulagement. Il respire lentement, comme s’il savourait le simple fait de m’entendre.— « Pourquoi tu m’évites ? »Je ferme les yeux un instant. Ce n’est pas un reproche agressif. C’est plus subtil, une blessure à peine masquée.— « Je ne t’évite pas, Prince. »— « Alors pourquoi tu n’as pas répondu avant ? »Je soupire doucement. Comment lui dire ? Comment lui
Rubis Les lèvres de Prince sont toujours sur les miennes, avides, brûlantes, exigeantes. Il me presse contre lui avec une intensité qui me fait chavirer. Ce baiser est un mélange de colère, de passion et de possessivité. Il n’est pas juste en train de m’embrasser, il me revendique.Et moi… moi, je le laisse faire.Mes doigts agrippent sa chemise, s’y accrochent comme si elle était mon seul repère dans cet océan de tourments. Son parfum envahit mes sens, une odeur familière, rassurante, mais aussi dangereusement addictive. Je sens son souffle saccadé contre ma peau tandis qu’il descend ses baisers le long de ma mâchoire, puis de mon cou.— « Tu crois que je vais te laisser partir aussi facilement ? » murmure-t-il contre ma peau, sa voix rauque d’émotion contenue.Je frémis sous la menace sous-jacente de ses mots. Il n’a pas besoin de crier pour que je comprenne qu’il est furieux.Je relève la tête pour croiser son regard. Ses yeux noirs brillent d’un éclat fiévreux, indéchiffrable.—
PrinceJe descends les escaliers à grandes enjambées, mes poings serrés, le cœur battant à une vitesse incontrôlable.J’ai claqué cette porte comme un con, mais je n’avais pas le choix. Il fallait que je le fasse.Elle doit choisir.Parce que je ne peux plus continuer comme ça. Je ne peux plus supporter l’idée qu’après une nuit comme celle-là, après tout ce qu’on vient de partager, elle puisse encore hésiter.Je sors une cigarette de ma poche et l’allume avec fébrilité, inspirant profondément. La fumée m’apaise à peine. Mon esprit est encore hanté par ses lèvres, son corps contre le mien, la chaleur de sa peau.Elle était à moi. Entièrement.Mais pour combien de temps ?Je serre la mâchoire.Quand j’ai vu son téléphone vibrer avec le nom d’Aziz affiché à l’écran, j’ai compris. J’ai compris qu’il suffisait d’un seul appel pour que je la perde à nouveau. J’ai décroché sans réfléchir. J’ai répondu froidement. Elle est occupée. Et j’ai raccroché avant qu’il ne puisse insister.Est-ce qu’e
RubisLes jours se suivent et se ressemblent, mais chaque matin semble désormais différent. Le monde autour de moi a changé, tout comme ma perception de ce dernier. L’idée que je porte un enfant, notre enfant, semble m’habiter à chaque instant. Cette pensée douce et bouleversante me poursuit à chaque mouvement, à chaque battement de mon cœur. La vie, celle que je vais offrir à ce petit être, semble fragile et précieuse, comme un fil suspendu dans le vide, mais rempli d’un potentiel immense.Le ventre commence à se voir, à se dessiner lentement, et chaque matin, je pose mes mains dessus, comme une promesse silencieuse à cet enfant. Aziz est plus que présent, plus que jamais. Il veille sur moi comme un protecteur, mais aussi comme un homme qui a trouvé sa place. Ses yeux brillent d’une lueur différente, d’une douceur nouvelle, et je vois dans son regard qu’il est déjà tombé amoureux de ce bébé, avant même qu’il ne soit là.Il n’y a pas un jour où il ne m’adresse un sourire plein de tend
RubisLes mois ont passé en un éclair. Chaque jour passé à ses côtés semble être une éternité, mais une éternité douce et pleine de sens. Aziz et moi avons créé notre propre monde, un monde où l’amour et la complicité sont plus forts que tout le reste. Le chaos qui m’entourait avant semble s’éloigner, comme un lointain souvenir que je tente de ne plus revoir. Nous avons trouvé une certaine paix ensemble, une tranquillité fragile, mais sincère.Aujourd’hui, la maison semble plus lumineuse que jamais. Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, illuminant chaque coin de la pièce, et je me sens… bien. Plus que bien, en réalité. C’est comme si une énergie nouvelle envahissait chaque cellule de mon corps, une chaleur douce et rassurante qui ne fait qu’augmenter au fil des jours. J’ai l’impression de renaître, de trouver une version de moi que j’avais oubliée.Je suis assise sur le canapé, une tasse de thé fumant entre les mains, mes pensées vagabondant. Aziz est dans la cuisine, s
RubisLe matin se lève lentement, apportant une lumière douce et chaude à travers les rideaux. Je me réveille dans le silence de la maison, mais un silence différent de celui de la veille. Ce matin, il n’y a pas ce malaise, cette lourdeur qui pesait sur mes épaules. Non, aujourd'hui il y a cette chaleur, cette douceur étrange qui m'envahit depuis que Aziz est rentré. Ses bras autour de moi, sa présence constante… Il est là, à chaque instant, et chaque seconde passée avec lui est comme une promesse silencieuse, une promesse de réconfort et de passion.Je me tourne lentement vers lui, le voyant allongé à côté de moi, sa respiration calme. Son visage est serein, comme s’il ne se souciait de rien. Il est si différent de tout ce que j’ai connu, et pourtant, il m’attire d’une manière que je ne peux pas expliquer. Tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai traversé, m’a conduite à lui. C’est comme si, dans ce chaos, dans cette guerre secrète, il était le seul à apporter un peu de clarté.J’effl
RubisIl me regarde longtemps, son regard perçant, comme s’il voulait déchiffrer les mystères de mon âme. Mais il se contente de hocher la tête et se tourne vers la télévision. Peut-être qu’il n’a rien vu, ou peut-être qu’il fait semblant. Je ne le sais pas, et je n’ai pas envie de le savoir.Je me sens à la fois perdue et piégée. Tout ce que je voulais, c’était sauver Prince, mais voilà que je suis en train de me perdre moi-même.Le silence dans la maison est assourdissant. Je suis assise dans le salon, fixant le téléphone posé devant moi. La lumière tamisée de la pièce éclaire faiblement mon visage. Les pensées tournent, vides, en boucle. Chaque bruit semble plus intense que le précédent, chaque mouvement plus lourd. Je n’arrive pas à me débarrasser de cette sensation étrange, ce malaise persistant qui me ronge de l’intérieur.Peu après mon arrivée à la maison, Aziz est allé se coucher, et je suis restée là, seule avec mes pensées. Mon esprit ne peut s’empêcher de ressasser tout ce
RubisLe trajet de retour est une épreuve silencieuse. La route défile devant moi, chaque mètre qui me sépare de chez moi me pèse un peu plus. Le silence dans la voiture est lourd, presque oppressant, et je n’arrive pas à calmer l’agitation qui m’envahit. Tout ce que je viens de faire, ce que je viens de risquer, semble me rattraper, mais il n’y a plus de retour en arrière. Le rituel a eu lieu, la poudre a fait son effet, mais tout ce que je ressens, c’est un vertige de culpabilité et de doute. Ai-je fait le bon choix ? Est-ce que cela suffira pour sauver Prince, ou l’ai-je poussé plus loin encore dans la folie ?Je ferme les yeux un instant, cherchant à trouver un peu de calme, mais c'est impossible. Dans ma tête, tout est un tourbillon. La conversation avec le marabout, l’odeur de la poudre, le moment où j’ai vu Prince manger le repas. C’était comme si le monde s'était suspendu, et maintenant que je suis en route vers la maison, tout reprend son cours, mais pas de la façon dont je l
RubisLa nuit tombe doucement sur la ville, et tout autour de moi, le silence s’épaissit, lourd de promesses non dites. J’ai pris une décision, une décision qui scellera peut-être le destin de Prince. Je dois le voir ce soir. Tout ce que je veux, c’est l’aider. Mais l'angoisse se mêle à la détermination. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Si cette poudre ne fonctionne pas, si tout cela échoue, alors je risque de perdre Prince à tout jamais. Ou pire encore, je pourrais le pousser plus loin dans la folie.J’ai fixé le rendez-vous dans son ancienne villa, un lieu où il se sentait chez lui, un lieu où il avait encore un semblant de contrôle. Peut-être qu’en retrouvant cet endroit, il se sentira plus calme, plus apaisé. Peut-être que la présence de cet espace familier l’aidera à accepter ce que je vais faire pour lui. Ce soir, tout doit changer.Je suis dans la voiture, les phares éclairant la route déserte, la ville s’éloignant derrière moi. Je me sens nerveuse, mais en même temps, une part
RubisLa tension dans l’air est palpable, un poids lourd qui pèse sur ma poitrine, alors que je me tiens face à Ladji. Les rues autour de moi sont animées, mais tout semble flou, comme si le monde tournait autour de moi et que j’étais piégée dans une bulle, perdue dans mes pensées. Chaque seconde qui passe me rapproche davantage de la décision que je vais devoir prendre, et je sais que c’est désormais une question de vie ou de mort. Prince… si je n’agis pas maintenant, je vais le perdre.Ladji est un homme que j’ai appris à connaître, un homme qui voit des choses que beaucoup d’autres ne perçoivent pas. Sa sagesse m’a souvent guidée, mais aujourd’hui, je suis venue pour une décision qu’il devra prendre, une décision qui ne pourra pas attendre. Je n’ai pas le temps de discuter des subtilités. Ce que je lui demande est risqué, et je sens son regard scrutateur posé sur moi, pesant chacun de mes mots.Je me tiens face à lui, le regard déterminé, mes mains serrées autour de ma veste, comme
RubisLes nouvelles concernant Daniel tourbillonnent dans mon esprit comme des vagues déchaînées, et plus j’y pense, plus l’angoisse m’envahit. J’ai l’impression que le monde autour de moi se fissure lentement. Ce n’était pas qu’une simple coïncidence : Daniel est devenu fou, et il n’était pas le seul. Ce qu’il a vécu en prison a brisé ce qui restait de sa raison, et je sais qu'il y a une part de cela que j’ai contribué à nourrir.La culpabilité me ronge. J’ai observé Daniel se perdre, l’avoir poussé à bout, et je savais au fond de moi que ce n’était pas un simple accident. Nos actions, nos décisions, tout ce qui s'est passé a mené à ce point. Et maintenant, je me dis que si je n’agis pas rapidement, Prince pourrait aussi sombrer dans cette même folie.Je me rappelle que j'ai arrêté de coucher avec Prince, mais est-ce que cela suffit pour le protéger de ce qui pourrait se produire si je ne fais rien ? L'idée qu'il suive le même chemin que Daniel m'envahit et me glace le sang. Je dois
RubisLe ciel est d'un bleu profond, presque irréel, tandis que je regarde la mer depuis le balcon. Le vent est doux aujourd'hui, et pourtant, une étrange tension flotte dans l'air. Aziz est silencieux, absorbé par ses pensées, mais je sens qu'il attend quelque chose. Il ne dit rien, mais je connais assez bien son regard pour savoir qu'il y a quelque chose qu'il ne m'a pas encore dit.Le téléphone de la table vibre soudainement, me tirant de mes pensées. Je le saisis d'un geste lent, le cœur battant plus fort. C'est un message de mon avocat. Un simple texte, mais une sensation glacée me traverse.« Rubis, il faut que vous veniez au bureau. Une nouvelle inquiétante concernant Daniel. »Un frisson parcourt ma colonne vertébrale, et je me tourne immédiatement vers Aziz. Il a remarqué ma réaction, et il se lève précipitamment, ses yeux fixés sur le téléphone dans mes mains.— Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-il d’une voix calme, mais le ton ne masque pas la tension qui y est cachée.Je lis