IsabellaJe me sens envahie par une vague de confusion, comme si la pièce autour de moi se refermait lentement. Le souffle court, je suis prise dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Richardson, toujours à quelques pas de moi, attend une réaction, comme un prédateur prêt à bondir. Il connaît le poids de ses mots, chaque phrase une arme parfaitement calibrée pour me troubler.Je ferme les yeux, tentant de me recentrer, mais l’image de Dario me revient, intense et envahissante, comme un fantôme dans ma mémoire. La vérité est que je ne veux pas céder à ce pouvoir qu’il me propose. Je n’ai pas besoin de lui. Je n’ai jamais eu besoin de qui que ce soit.Pourtant, en cet instant, le monde me paraît tellement plus incertain.— Qu’est-ce que tu veux de moi ? demandai-je d’une voix rauque, incapables de cacher la fragilité qui y demeure.Richardson sourit, son regard perçant pénétrant chaque parcelle de mon être. Il avance d’un pas, réduisant encore l’espace qui nous sépare.— Je veux
IsabellaJe m’éloigne lentement, la tête pleine de pensées contradictoires. L’ombre du choix me poursuit, grandissante. Je sais ce que je veux, mais est-ce que j’ai la force de le prendre ? Et si tout ce que j'avais déjà perdu se révélait insignifiant face à l’énormité de ce qu’il propose ?L’air est lourd, saturé de cette tension que je ne parviens pas à chasser, malgré le masque d’assurance que je porte. Assise derrière mon bureau, j’essaie de me concentrer sur les dossiers étalés devant moi, mais mon regard dérive sans cesse vers mon téléphone. Depuis ma dernière confrontation avec Richardson, mes pensées sont enchaînées à cette proposition qu’il m’a faite."Une alliance."Il n’a pas prononcé ce mot, mais il était sous-entendu dans chaque syllabe."Ne me considère pas comme ton ennemi, Isabella."Ces mots résonnent encore dans ma tête. Comme si c'était possible. Comme si je pouvais oublier qu’il a tout fait pour me faire tomber, qu’il a toujours été cette ombre menaçante prête à me
IsabellaMes doigts tremblent légèrement alors que je tiens le dossier entre mes mains. L’air froid du toit me paraît soudain plus oppressant, comme si chaque respiration devenait plus difficile.Richardson ne dit rien. Il attend, patient, son regard brûlant fixé sur moi. Il sait ce qu’il y a dans ces pages. Il sait que dès que je les ouvrirai, quelque chose changera définitivement.Je serre les dents et finis par l’ouvrir.Les premières feuilles sont remplies de rapports, des lignes de texte en petits caractères, des relevés bancaires, des coupures de journaux… Et puis, au milieu, une photo.Mon cœur manque un battement.C’est une vieille image, légèrement jaunie, prise dans un cadre officiel. Deux hommes se tiennent côte à côte. L’un d’eux est immédiatement reconnaissable.Mon père.Un frisson glacé parcourt mon échine. Il est plus jeune sur cette photo, mais son regard est toujours aussi perçant, aussi imposant. À ses côtés, un autre homme, plus grand, aux traits sévères, dont le n
IsabellaLes heures s’égrènent lentement, chaque minute semblant plus lourde que la précédente. Richardson m’a laissée seule dans cette pièce, à m’enfoncer davantage dans les dossiers qu’il m’a montrés. Je pourrais les ignorer, feindre de ne pas comprendre l’ampleur de ce à quoi je suis mêlée, mais cela ne ferait qu’aggraver les choses.Il a raison. Je fais partie de ce jeu, malgré moi. Je le vois dans chaque page, chaque preuve de la corruption et des manipulations qui m’entourent.Mais plus que tout, je vois ce regard de Richardson qui me hante, cette certitude dans ses yeux.Je secoue la tête, comme pour chasser ses pensées. Il a tout un plan, je le sais. Et je dois le suivre. Mais est-ce la bonne chose à faire ?Je repousse les papiers d’un geste brusque et me relève. Le vent souffle à travers la fenêtre entrouverte, et j’aperçois la ville qui s’étend en bas. Je suis prisonnière de ce monde, mais je me refuse à l’accepter.— Pourquoi me fais-tu ça, Richardson ?Je parle tout haut
Isabella Les jours qui suivent sont marqués par une tension palpable. Richardson m’a laissée avec des instructions claires, des dossiers à étudier, des alliances à nouer. Mais sous cette façade de travail, un malaise s’installe dans mon esprit. Ce jeu, ces mensonges, cette manipulation… Je commence à me demander si je suis bien consciente des enjeux. Est-ce moi qui suis en train de jouer avec le feu, ou est-ce lui qui tire les ficelles à chaque instant ? Ce matin-là, je me trouve dans le bureau de notre cabinet, seule, entourée de papiers et de dossiers. Mais mon esprit n’arrive pas à se concentrer. Un sentiment d’oppression me serre la poitrine, comme si une lourde menace pesait sur moi, prête à s’abattre. — Il faut que tu fasses attention, Isabella... La voix de Richardson résonne dans ma tête, comme un avertissement. Pourtant, il ne m’a rien dit de plus précis, rien qui puisse me rassurer. Ce jeu de pouvoir qu’il mène, ce besoin constant de me faire entrer dans son cercle, m
Isabella Le soleil peine à se lever ce matin-là, une lumière grise perçant à peine à travers les rideaux de mon appartement. Pourtant, il me semble que la nuit est encore plus sombre qu’elle ne l’a jamais été. Peut-être parce que j’ai la sensation d’avoir franchi une limite invisible. Un point de non-retour, un endroit où même la lumière semble me fuir. Je me suis réveillée en sursaut, envahie par une étrange angoisse. Comme si quelque chose de terrible allait se produire. C’est une sensation que je connais bien. Un pressentiment, une intuition que je ne peux ignorer. Et pourtant, je n’ai aucune idée de ce qui va m’attendre aujourd’hui. Le bureau m’attend, les dossiers m’attendent, Richardson m’attend. Mais plus encore, un autre message. Je prends mon téléphone, une nouvelle notification apparaît. C’est de la même personne que la dernière fois. « Ce n’est pas trop tard. Fuis avant qu’il ne te rattrape. » La peur me serre la gorge. Fuir. Ce mot résonne en moi, mais la vérité e
IsabellaIl y a une sensation étrange qui s’empare de moi à chaque pas que je fais dans ce bâtiment. Un mélange de terreur et d’excitation, de honte et d’anticipation. Comme si j’étais sur le point de franchir une frontière, une ligne invisible que je ne pourrais pas revenir en arrière. Et pourtant, chaque cellule de mon corps me pousse à avancer.Richardson me guide, ses pas silencieux comme une ombre. Il ne dit rien, mais je sens son regard, lourd et pénétrant, fixé sur moi. Je pourrais me retourner, courir, et tout abandonner, mais je ne le fais pas. Parce qu’au fond, je sais que je suis déjà perdue dans ce jeu. Et le plus effrayant, c’est que je commence à comprendre que j’y ai toujours appartenu.Nous arrivons dans une grande salle, presque vide, à l’exception d’une table au centre, sur laquelle reposent des papiers, des dossiers scellés. Il s’arrête, se tournant vers moi. Ses yeux ne quittent pas les miens.— Tu veux vraiment savoir ce qui se cache derrière tout ça ? sa voix est
Isabella Je n’arrive toujours pas à me défaire de la sensation de cette pièce, de cette vérité que Richardson m’a imposée. Chaque regard que je jette autour de moi me rappelle où je suis, ce que j’ai accepté sans vraiment comprendre. Ce monde… ce monde qu’il me montre n’est pas juste le monde de Richardson. Non. Il est partout, dans chaque coin de ma vie, et même dans la pièce que je croyais être la mienne. Je me sens prise au piège, comme un oiseau dans une cage dorée, à la fois attirée par la liberté et piégée par les barreaux invisibles. La porte de cette salle est fermée, mais c’est le poids de ce qu’il a dit qui m’emprisonne réellement. Richardson ne parle pas. Il me laisse digérer ses mots, comme s’il savait que le choc de cette révélation devait m’étouffer lentement, me briser pièce par pièce. — Qu’est-ce que tu attends de moi ? La question m’échappe avant même que je puisse la contrôler. Il ne bouge pas. Il se contente de me fixer, ses yeux noirs me scrutant avec une
IsabellaL’air dehors est frais, presque mordant, et pourtant, je le respire à pleins poumons comme si chaque souffle m’éloignait un peu plus de tout ce que je connais, de tout ce qui me lie à cet homme. Richardson. Il est toujours là, omniprésent, et pourtant, je suis certaine que je le fuis. Fuir, encore et toujours, mais cette fois, je sens qu’il n’est plus question de simples gestes. C’est un duel intérieur, un affrontement entre ce que je suis et ce qu’il veut que je devienne.Je marche dans les rues désertes de la ville, chaque pas résonnant dans l’espace tranquille de la nuit. Je me rends compte que je n’ai nulle part où aller. C’est une vérité que je n’avais pas voulu admettre jusqu’à présent. Je n’ai ni refuge, ni porte de sortie. C’est à cause de lui. Parce que je me suis laissée piéger dans ce monde, dans ce jeu qui n’a pas de règles. Ce n’est pas moi qui le mène. C’est lui. Et il le sait.Le bruit de mes pas se fait plus léger à mesure que je m’enfonce dans l’obscurité, ma
IsabellaLes murs semblent se refermer un peu plus chaque jour. Hier, j’ai eu l’impression d’être sur le point de tout briser, de franchir une ligne invisible, mais aujourd’hui, cette même ligne semble m’échapper, comme un mirage insaisissable. Je n’arrive pas à me débarrasser de la sensation d’être piégée, à chaque instant. Il me suit, sans jamais faiblir. Et moi, je me débats dans cette cage invisible, me refusant à admettre qu'il a peut-être raison.Je suis dans mon bureau, seule, le regard fixé sur les papiers éparpillés devant moi, mais je ne vois rien. Rien de ce qui m’entoure, rien de ce que je dois accomplir. Mon esprit est ailleurs. Sur lui. Sur Richardson.Il n’a pas cessé de me hanter depuis notre dernière rencontre. Son regard m’envahit, et ses mots, ses menaces voilées, résonnent encore dans ma tête. À chaque instant, je suis consciente de sa présence, même lorsqu’il n’est pas là. Il sait ce que je ressens, il sait qu’il me tient. Et pourtant, je suis encore là, refusant
IsabellaLe lendemain matin, tout semble figé dans un silence oppressant. L’air est lourd, saturé d’une tension qui ne fait qu’accroître mon angoisse. J’avais cru qu’hier soir serait un tournant, une sorte de rupture, mais en réalité, c’était juste un autre pas dans ce labyrinthe sans fin. La vérité, c’est que je n’ai pas de plan. Je suis simplement une pièce dans ce jeu que Richardson orchestre, sans que je puisse en sortir.Je marche à travers le grand hall, mes pas résonnant comme des échos dans cet espace trop vaste, trop froid. Je sens ses yeux sur moi, même s’il n’est pas là. Ce n’est pas un hasard, non. C’est sa présence qui me poursuit. Chaque recoin, chaque ombre semble imprégnée de lui. Et chaque fois que je le vois, que je croise son regard, c’est comme si tout ce que je croyais savoir sur ma vie, sur moi-même, se fissurait, se brisait un peu plus.Je traverse le couloir, mes mains tremblant imperceptiblement. Et là, je le vois. Richardson, appuyé contre une porte, son rega
Isabella La nuit tombe sur la ville, et avec elle, un sentiment lourd, oppressant, presque palpable. Je ne sais plus si je suis encore moi-même, si tout ce qui m'entoure est réel. La pièce est silencieuse, mais dans ma tête, c'est l'effervescence. Les mots de Richardson tournent, se tordent, s'imbriquent dans mes pensées, m’empêchant de trouver le calme. Il n’y a pas de retour en arrière, il m’a dit. Mais pourquoi ai-je l’impression que ce n’est pas une menace, mais une promesse ? Pourquoi, dans ses yeux, ai-je vu une lueur de satisfaction à peine voilée, comme si tout ce qu’il voulait, c’était que je fasse le dernier pas vers lui ? Je me tourne dans ma chambre, m'approchant de la fenêtre. De l’extérieur, la ville semble paisible, presque innocente. Mais à l’intérieur de moi, il y a la tempête. J’ai l’impression d’être une ombre, un fantôme errant entre deux mondes, n’appartenant à aucun des deux. Et pourtant, je sais que je suis piégée dans celui qu’il a construit autour de moi.
Isabella Je n’arrive toujours pas à me défaire de la sensation de cette pièce, de cette vérité que Richardson m’a imposée. Chaque regard que je jette autour de moi me rappelle où je suis, ce que j’ai accepté sans vraiment comprendre. Ce monde… ce monde qu’il me montre n’est pas juste le monde de Richardson. Non. Il est partout, dans chaque coin de ma vie, et même dans la pièce que je croyais être la mienne. Je me sens prise au piège, comme un oiseau dans une cage dorée, à la fois attirée par la liberté et piégée par les barreaux invisibles. La porte de cette salle est fermée, mais c’est le poids de ce qu’il a dit qui m’emprisonne réellement. Richardson ne parle pas. Il me laisse digérer ses mots, comme s’il savait que le choc de cette révélation devait m’étouffer lentement, me briser pièce par pièce. — Qu’est-ce que tu attends de moi ? La question m’échappe avant même que je puisse la contrôler. Il ne bouge pas. Il se contente de me fixer, ses yeux noirs me scrutant avec une
IsabellaIl y a une sensation étrange qui s’empare de moi à chaque pas que je fais dans ce bâtiment. Un mélange de terreur et d’excitation, de honte et d’anticipation. Comme si j’étais sur le point de franchir une frontière, une ligne invisible que je ne pourrais pas revenir en arrière. Et pourtant, chaque cellule de mon corps me pousse à avancer.Richardson me guide, ses pas silencieux comme une ombre. Il ne dit rien, mais je sens son regard, lourd et pénétrant, fixé sur moi. Je pourrais me retourner, courir, et tout abandonner, mais je ne le fais pas. Parce qu’au fond, je sais que je suis déjà perdue dans ce jeu. Et le plus effrayant, c’est que je commence à comprendre que j’y ai toujours appartenu.Nous arrivons dans une grande salle, presque vide, à l’exception d’une table au centre, sur laquelle reposent des papiers, des dossiers scellés. Il s’arrête, se tournant vers moi. Ses yeux ne quittent pas les miens.— Tu veux vraiment savoir ce qui se cache derrière tout ça ? sa voix est
Isabella Le soleil peine à se lever ce matin-là, une lumière grise perçant à peine à travers les rideaux de mon appartement. Pourtant, il me semble que la nuit est encore plus sombre qu’elle ne l’a jamais été. Peut-être parce que j’ai la sensation d’avoir franchi une limite invisible. Un point de non-retour, un endroit où même la lumière semble me fuir. Je me suis réveillée en sursaut, envahie par une étrange angoisse. Comme si quelque chose de terrible allait se produire. C’est une sensation que je connais bien. Un pressentiment, une intuition que je ne peux ignorer. Et pourtant, je n’ai aucune idée de ce qui va m’attendre aujourd’hui. Le bureau m’attend, les dossiers m’attendent, Richardson m’attend. Mais plus encore, un autre message. Je prends mon téléphone, une nouvelle notification apparaît. C’est de la même personne que la dernière fois. « Ce n’est pas trop tard. Fuis avant qu’il ne te rattrape. » La peur me serre la gorge. Fuir. Ce mot résonne en moi, mais la vérité e
Isabella Les jours qui suivent sont marqués par une tension palpable. Richardson m’a laissée avec des instructions claires, des dossiers à étudier, des alliances à nouer. Mais sous cette façade de travail, un malaise s’installe dans mon esprit. Ce jeu, ces mensonges, cette manipulation… Je commence à me demander si je suis bien consciente des enjeux. Est-ce moi qui suis en train de jouer avec le feu, ou est-ce lui qui tire les ficelles à chaque instant ? Ce matin-là, je me trouve dans le bureau de notre cabinet, seule, entourée de papiers et de dossiers. Mais mon esprit n’arrive pas à se concentrer. Un sentiment d’oppression me serre la poitrine, comme si une lourde menace pesait sur moi, prête à s’abattre. — Il faut que tu fasses attention, Isabella... La voix de Richardson résonne dans ma tête, comme un avertissement. Pourtant, il ne m’a rien dit de plus précis, rien qui puisse me rassurer. Ce jeu de pouvoir qu’il mène, ce besoin constant de me faire entrer dans son cercle, m
IsabellaLes heures s’égrènent lentement, chaque minute semblant plus lourde que la précédente. Richardson m’a laissée seule dans cette pièce, à m’enfoncer davantage dans les dossiers qu’il m’a montrés. Je pourrais les ignorer, feindre de ne pas comprendre l’ampleur de ce à quoi je suis mêlée, mais cela ne ferait qu’aggraver les choses.Il a raison. Je fais partie de ce jeu, malgré moi. Je le vois dans chaque page, chaque preuve de la corruption et des manipulations qui m’entourent.Mais plus que tout, je vois ce regard de Richardson qui me hante, cette certitude dans ses yeux.Je secoue la tête, comme pour chasser ses pensées. Il a tout un plan, je le sais. Et je dois le suivre. Mais est-ce la bonne chose à faire ?Je repousse les papiers d’un geste brusque et me relève. Le vent souffle à travers la fenêtre entrouverte, et j’aperçois la ville qui s’étend en bas. Je suis prisonnière de ce monde, mais je me refuse à l’accepter.— Pourquoi me fais-tu ça, Richardson ?Je parle tout haut