CamilleLe vent fait voler mes cheveux alors que je me tiens sur le balcon de l'appartement de Lorenzo. La ville s'étend devant moi, ses lumières scintillant comme des étoiles mortes. Je devrais me sentir libre ici, à cet instant précis. Mais au contraire, je sens l'étau se resserrer. Le choix que j'ai fait est là, palpable, suspendu dans l'air comme une menace.Lorenzo n'est pas encore revenu, mais je sais qu'il sera là, bientôt. Il attendra que je sois prête à affronter les conséquences de mes actes. C’est un homme de patience, d’intensité, et il comprend plus que quiconque que la décision que j’ai prise va changer le cours de ma vie à jamais. Mais ce n’est pas ça qui me hante. C’est l’idée de ce que je suis en train de devenir.Je ferme les yeux, me laissant envahir par les bruits de la ville, le bourdonnement lointain des voitures, les éclats de voix et les sons étouffés des rues. Puis, un frisson glacial me parcourt. Ce monde m’attire, me consume à la fois. Les limites entre ce q
LorenzoLa pièce est plongée dans une semi-pénombre, l’unique source de lumière provenant des réverbères qui filtraient à travers les rideaux tirés. Camille est là, silencieuse, presque invisible dans l’ombre. Je la fixe, me demandant ce qu’elle ressent, mais je sais qu’elle n’en dira rien. Elle n’a jamais été du genre à se livrer facilement. Pourtant, chaque geste qu’elle fait, chaque regard qu’elle me lance, en dit long.Elle est là, dans ce monde que j’ai bâti, et elle est en train de le comprendre. Peut-être même l’accepter, bien que ses pensées lui échappent à chaque seconde. Je connais Camille mieux qu’elle ne se connaît elle-même, mais je sais aussi qu’il y a des zones d’ombre en elle. Des recoins qu’elle ne veut pas explorer. Des parties d’elle-même qu’elle ignore encore. Mais moi, je les vois. Et c’est ce qui me fascine. Ce qui me lie à elle d’une manière irréversible.Je fais quelques pas vers elle, l’observant, chaque mouvement délibéré, chaque souffle contrôlé. Je suis un
CamilleLes jours qui ont suivi ont été un tourbillon de silence et de non-dits. Chaque rencontre avec Lorenzo devient plus intense, plus insupportable. Il m’observe sans cesse, attentif à chaque détail, chaque réaction. Il attend, je le sais. Mais il me regarde aussi d’une manière étrange, presque possessive, comme si j’étais déjà sa propriété. Et je déteste cela. Mais, en même temps, il y a quelque chose en lui, quelque chose que je ne peux ignorer. Une puissance brute qui me dépasse.Je me rends compte que je le recherche. Pas seulement physiquement. Il y a quelque chose dans son regard, dans cette présence accablante, qui m’envahit. Il a ce pouvoir étrange de me rendre faible, de briser mes défenses sans même en avoir l’air. Chaque conversation avec lui me laisse avec un goût amer dans la bouche. Il sait comment me déstabiliser, comment me pousser dans mes derniers retranchements, jusqu’à ce que je sois à bout de souffle.Aujourd’hui, il m’a conviée à une réunion dans son bureau.
LorenzoJe savais qu'elle réagirait ainsi. C’est ce qui rend tout cela si fascinant. Camille est une femme de principes, de règles. Elle a grandi dans un monde où la justice, la moralité, étaient des concepts bien définis, presque parfaits. Mais ici, dans ce monde de pouvoir et de manipulation, ces mêmes principes se brisent un à un. Et moi, je suis celui qui les brise.Je la regarde maintenant, figée, ses yeux cherchant une réponse qu’elle ne veut pas entendre. La tension entre nous est presque palpable, chaque respiration, chaque battement de cœur résonne dans la pièce.— "Tu ne peux pas fuir, Camille," je dis d'une voix basse, mes yeux ne la quittant pas. "Pas cette fois."Elle serre les poings, tentant de contenir l’angoisse qui monte en elle. Elle veut savoir si elle a encore du contrôle. Elle se ment à elle-même, pensant que tout est sous sa maîtrise. Mais je connais la vérité. Son corps trahit ses pensées.— "Je n’ai jamais fui." Sa voix est plus tremblante qu'elle ne l’aurait
Camille— "Bien," murmure-t-il, comme une promesse, comme une validation. "C'est fait."Un frisson me parcourt la colonne vertébrale. J'ai signé mon propre destin, et il est désormais irrémédiablement lié à lui. Je le regarde, espérant un moment de clarté, un instant où tout cela aura un sens, mais il n'y a rien d'autre que cette étendue d'incertitude qui se déploie devant moi.— "Et maintenant ?" je demande, ma voix se brisant à peine. "Que se passe-t-il maintenant ?"Il ne répond pas immédiatement, prenant une grande inspiration comme pour savourer l’instant, comme si cette scène était exactement celle qu’il attendait. Et il n’a pas tort. C’est tout à fait ce qu’il voulait.Lorenzo s’approche de moi lentement, l’air plus sombre encore, mais l’intensité qui émane de lui me fait frissonner. Il se place juste devant moi, si près que je peux sentir la chaleur de son corps contre le mien, cette chaleur qui n’a rien de réconfortant. Il n’est pas là pour me rassurer. Il est là pour me fair
LorenzoElle m’observe, le regard perdu, mais ses lèvres tremblent légèrement. La tension dans l’air est palpable. Mais je sais que, derrière cette façade de froideur, un feu brûle en elle, un feu qu’elle n’a même pas encore compris. Et ce feu, je vais l’attiser.— "Tu vas m’accompagner là où tu n’as jamais voulu aller." Je continue, mon ton plus bas, plus intime. "Tu vas traverser des lignes que tu pensais infranchissables. Et tu vas découvrir une part de toi que tu n’aurais jamais cru capable de ressentir."Elle se tourne brusquement, comme si elle cherchait une issue, un moyen de fuir. Mais il n'y a pas de fuite. Pas ici. Pas avec moi.— "Tu penses que j’ai peur ?" Elle murmure, presque pour elle-même.Un sourire, un sourire rare, mais satisfait, étire mes lèvres. "Non, je ne crois pas que tu aies peur. Mais tu as peur de toi-même, Camille. Et tu n’as pas encore réalisé à quel point cela peut être dangereux."Ses yeux me lancent une défiance, mais je sais qu’elle est loin de pouvoi
Camille Il m’a parlé des ténèbres, m’a dit que je finirais par y entrer de plein gré. Et, contre toute attente, quelque part dans un coin de mon esprit, je sais qu’il a raison.— "Pourquoi tu fais ça ?" Ma voix tremble, mais je n’essaie pas de la masquer. "Pourquoi tu veux m’entraîner là-dedans ?"Lorenzo ne bouge pas, ne dit rien, mais je sens son regard peser sur moi, lourd, comme une promesse non dite. Il se contente de fixer l’horizon à travers la fenêtre, comme si tout ce qui se passait entre nous n’était qu’un jeu. Un jeu dangereux. Un jeu que je commence à peine à comprendre.— "Parce que tu le veux aussi." Sa voix, basse et calme, me fait frissonner. "Tu as toujours voulu ça, Camille."Je fronce les sourcils, me levant brusquement, le thé que je tenais dans les mains désormais posé sur la table, oublié. La colère me monte, mais elle est presque timide comparée à l’anxiété qui me ronge.— "Je ne veux pas ça." Je secoue la tête, comme pour me convaincre, mais au fond de moi, je
CamilleLe silence entre nous est lourd. Un silence lourd de sens, de décisions non prises, de mots qui devraient être dits mais qui restent coincés dans la gorge. Les lumières de la ville brillent faiblement au loin, comme un écho d’une vie normale, une vie que je ne reconnais plus. Chaque battement de mon cœur semble me rapprocher d’un abîme que je ne peux ni éviter ni fuir.Je ne peux pas m’échapper de ce monde que Lorenzo a créé autour de moi. Ce monde d’ombres et de sang. Ce monde de promesses et de trahisons. Et, pourtant, il me tient, il me possède, et je le sais au fond de moi. Il a raison. Je suis attirée par cette obscurité. Plus que je ne le voudrais.— "Qu’est-ce que tu attends de moi exactement ?" Ma voix, étranglée par l’incertitude, résonne dans la pièce. Je me tourne enfin vers Lorenzo, mes yeux cherchant une réponse dans son regard froid.Lorenzo ne répond pas immédiatement. Il reste là, droit comme un piquet, observant la mer de sentiments contradictoires qui se refl
CamilleLentement, il s’éloigne de moi, mais quelque chose dans son regard me dit que ce n’est que le début. Je sais qu’il reviendra, encore et encore, jusqu’à ce que j’accepte cette vérité. Et peut-être qu’un jour, je n’aurai plus envie de fuir. Peut-être qu’un jour, je serai celle qui reviendra vers lui.Il me laisse dans cette pièce, avec mes pensées et mes désirs qui se heurtent violemment, me détruisant un peu plus à chaque seconde. Mais au fond, je sais que je suis déjà à lui.Et il le sait aussi.Lorenzo part, mais quelque chose dans l'air reste. Un silence lourd, plus oppressant que tout ce qui a précédé. Il est parti, mais il a laissé une empreinte, une marque invisible qui me dévore de l'intérieur.Je n'ai jamais ressenti cela auparavant. Ce besoin, cette dépendance que j'essaie de repousser à chaque instant. Il est là, dans mes pensées, dans chaque souffle que je prends, et je n'arrive pas à m'en défaire.Je me lève du lit avec difficulté, mes jambes encore tremblantes, mon
CamilleJe me réveille dans la pénombre de la pièce, le cœur encore battant à tout rompre. La chaleur du corps de Lorenzo, qui m’a laissée tremblante et épuisée, est désormais absente. Le vide s’installe, lourd et oppressant.Je suis seule. Encore une fois, seule.Mais pas vraiment.Le souvenir de ses mots, de son toucher, reste gravé en moi comme une brûlure. Je suis la proie dans ce jeu de pouvoir qu’il a instauré, et je le sais. Ce n’est pas une simple conquête. C’est bien plus que ça. C’est un enfer silencieux dans lequel je suis entrée volontairement, sans le vouloir, mais surtout sans pouvoir en sortir.Je m’assois lentement sur le bord du lit, le regard fixé sur l’ombre de la fenêtre, les rideaux légers flottant au gré du vent. Tout semble paisible à l’extérieur, mais à l’intérieur de moi, tout est en éruption. Mon corps, mon esprit, mes émotions, tout est un tourbillon d’envie, de haine, et de désir incontrôlable.Je déteste ce que je ressens. Je déteste qu’il ait ce pouvoir s
CamilleLe regard que Lorenzo me lance est celui d’un chasseur prêt à saisir sa proie. Il me dévore de ses yeux sombres, presque hypnotiques. Et moi, je me sens... vulnérable. Incapable de détourner les yeux.Je voudrais fuir. Je voudrais le repousser, me dire que ce n’est qu’une illusion. Mais je sais que c’est plus que ça. Je sais que ce qu’il dit n’est pas simplement un jeu. Il n’est pas là pour me séduire. Non. Il est là pour m’avoir, pour marquer son territoire, pour m’ancrer dans sa vie de manière irrévocable.Je me déteste pour l’admettre, mais une partie de moi a envie de céder. Une partie de moi a envie de me perdre dans cette domination qu’il exerce sur moi.— "Camille." Sa voix, rauque, brise le silence. Il ne me touche pas, mais je sens la pression de sa présence autour de moi, tout près. "Je sais que tu me veux. Tu essaies de lutter contre toi-même, mais tu sais que tu n’as aucune chance."Mes lèvres se serrent. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Je déteste cela. J
LorenzoJe suis tout. Je suis le ciel et l’horizon, la mer et la tempête. Je suis l’homme qui a décidé de briser les chaînes de Camille, de la faire s’incliner, de la pousser à me suivre, peu importe la douleur. J’ai vu la peur dans ses yeux, mais je vois aussi la fascination, cette attraction irrésistible qu’elle ne peut plus fuir. Elle est mienne. Et je ne tolérerai aucune hésitation.Elle croit encore pouvoir résister, mais je sais mieux que quiconque qu’elle est déjà perdue. Camille est une femme de volonté, mais sa volonté se brise lorsque la tentation devient trop forte. Et je suis cette tentation.Elle me défie, elle essaie de poser des questions, de comprendre ce qui nous lie, mais il n’y a pas de réponse. C’est au-delà des mots, des explications rationnelles. C’est un jeu d’ombres et de lumière, un lien que rien ne pourra dénouer.Je la regarde, là, assise en silence, plongée dans ses pensées. Ses yeux brillent d’une lueur qu’elle ne parvient plus à dissimuler. Elle a bien co
CamilleJe n’aurais jamais cru que le corps humain pouvait ressentir une telle chaleur. Pas simplement physique, mais une chaleur qui me brûle de l'intérieur, m'envahit à chaque contact, à chaque souffle qu'il prend. C'est plus qu'une simple attraction. C’est une vague déferlante qui engloutit tout sur son passage. Je suis loin d’être celle que j’étais il y a encore quelques mois, celle qui pouvait se cacher derrière des murs de verre et de raison. Maintenant, il ne reste que des morceaux de moi, brisés et éparpillés.Lorenzo m’a complètement transformée.Je ferme les yeux un instant, me laissant emporter par la sensation de sa peau contre la mienne. Son corps est une promesse. Son odeur, un parfum entêtant qui me rend folle. Mais au fond de moi, je sais que je suis en train de faire une erreur. Un pas de plus dans ce monde qui me fait peur, un monde qui pourrait tout nous prendre. Une fois que l’on y entre, on ne ressort pas indemne. Et pourtant, je suis là, avec lui, prête à me perd
LorenzoJe la sens trembler contre moi. Son corps, si proche, m'appelle, mais elle reste là, figée, partagée entre l'envie et la résistance. Chaque fibre de mon être désire la plier à ma volonté, briser la dernière de ses barrières. Pourtant, je ne peux m'empêcher de ressentir cette étrange admiration pour sa lutte. Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont elle résiste, comme si elle cherchait à se protéger de ce qu'elle ne peut pas encore accepter.Je me retiens. Juste un instant, je prends une profonde inspiration, laissant le silence remplir l'espace entre nous. Elle ne parle pas. Elle ne fuit pas, mais elle ne se laisse pas non plus aller. Elle est suspendue dans l’air, entre le monde dans lequel elle était et celui que je lui propose, ce monde sombre, intense, sans retour. Le contraste est frappant, et je me sens à la fois maître et prisonnier de ce jeu.Elle n'est pas comme les autres. Elle ne se laisse pas séduire par la première touche, la première caresse. Non,
CamilleJe suis perdue dans cette danse silencieuse. Lorenzo, toujours aussi proche, toujours aussi insistant. Je ressens son regard sur ma peau, une pression invisible qui me pousse à me dévoiler davantage, à céder à la force de son emprise. Mais je me débats intérieurement, luttant contre le désir qui m’envahit, qui m’électrise, tout en cherchant à préserver ce que j’ai toujours cru être ma liberté.La chaleur de son corps se diffuse lentement, chaque mouvement semble calculé pour me déstabiliser. Et il réussit. Je me sens perdue. Pas dans un sens négatif, non. Mais dans un sens où je me découvre autrement, dans une lumière nouvelle. Ce monde qu’il me propose, je ne sais plus si je le crains ou si je le désire. Tout me semble flou, un mélange de tension et de plaisir qui me paralyse autant qu’il m’attire.— "Tu fuis encore." Sa voix grave me coupe du tourbillon de mes pensées. Il est si près, ses mots glissant contre ma peau comme une caresse. "Tu n’as toujours pas compris que fuir
CamilleLe temps semble suspendu, un silence lourd et palpable entre nous. Lorenzo et moi, nous avons franchi une étape, mais je sens que ce n’est que le début. Je ne suis plus la même. Quelque chose a changé dans l’air, une tension nouvelle, plus perçante, plus profonde. Il y a une sorte de pression qui m’envahit à chaque souffle, comme si tout autour de moi se resserrait, se préparait à exploser.Je le regarde, son regard intense, presque possessif, mais il y a aussi une sorte de tendresse étrange, une profondeur qui me trouble. Il ne me dit rien, mais je le ressens. Il attend quelque chose. Et ce quelque chose, c’est une réponse de ma part, même si je n’arrive pas à définir ce que cela signifie exactement. Je suis là, avec lui, mais une part de moi semble se retirer dans l'ombre, hésitante.— "Tu n’as pas peur?" ma voix brise enfin le silence, douce mais teintée d’incertitude. Je n’ai pas peur de lui. Non, c’est une peur différente, une peur de ce que je suis en train de devenir, d
LorenzoJe la sens encore, cette hésitation dans l’air. Camille est là, juste devant moi, ses yeux brillants de cette lueur incertaine qui a persisté depuis que je l’ai tirée de son monde ordinaire. Et même maintenant, alors que ses lèvres murmurent ces mots de résignation, je sais que quelque part au fond d’elle, la bataille fait rage.Elle se ment encore, je le sais. Pas par malice, mais par peur. La peur de se perdre, la peur de ne plus savoir qui elle est une fois que la porte sera ouverte. Mais elle l’a déjà franchie, cette porte. Elle croit encore pouvoir reculer. Mais chaque mouvement qu’elle fait, chaque geste, chaque mot, me rapproche un peu plus d’elle. Elle appartient à ce monde autant que j’y suis ancré. Je ne lui laisse plus d’option.Je la fixe un instant, cherchant un signe de véritable acceptation dans ses yeux. Elle n’en a pas. Pas encore. Mais je sais que le temps est de mon côté. Elle le comprendra, comme tous ceux avant elle.— "Ne dis pas que tu veux être avec moi