AerisLe vent soufflait doucement sur les collines dévastées. Le monde autour de nous semblait à la fois figé et en perpétuelle mutation. Il y avait une étrange tranquillité après le chaos, un calme qui, au lieu d'apporter du réconfort, m’envahissait d’une sorte de vide, comme si tout ce que nous avions traversé n’était qu’un rêve effrayant, dont les échos se répercuteraient éternellement.Damián marchait à mes côtés, son regard fixé sur l’horizon, mais je pouvais sentir la tension dans ses épaules, l’incertitude dans sa démarche. Nous venions de sortir des ruines du château, mais il semblait que l’effondrement de ce monde n’était qu’un symbole de tout ce que nous avions perdu. Même dans la lueur douce du matin, la question brûlait toujours dans l’air : que faire maintenant ?Je sentais son souffle, parfois plus lourd, comme si lui aussi portait un poids invisible. Nous avions survécu à l’assaut des ténèbres, mais ce n’était pas la fin des luttes. Il restait des cicatrices que même le
AerisLe vent ne cessait de souffler, emportant avec lui une odeur salée de mer, mais aussi quelque chose de plus lourd, une atmosphère sombre et lourde qui semblait entourer chaque souffle. Le ciel était d’un bleu pâle, presque effrayant, comme si la lumière elle-même hésitait à pénétrer dans ce monde en ruine. La mer, avec ses vagues tumultueuses, ne faisait qu’ajouter à cette ambiance oppressante, comme si la nature elle-même semblait pressentir la violence à venir.Nous avancions à travers la lande désertée, le sol irrégulier sous nos pieds, chaque pas résonnant comme un écho dans ce vide. Damián marchait à mes côtés, sans un mot, mais je pouvais sentir la tension dans ses muscles, dans sa posture rigide. Il ne me regardait pas, mais je savais qu’il m’observait en silence, à l’affût du moindre signe. Comme un prédateur guettant sa proie.Je voulais lui poser des questions, savoir ce qu’il cachait encore, mais une part de moi savait qu’il n’était pas encore prêt à tout me dire. Il
AerisL’horizon semblait dévoré par une mer de ténèbres qui s’étendait bien au-delà de ce que l’œil pouvait percevoir. Le vent qui soufflait autour de nous portait une charge électrique, comme une promesse de destruction imminente. Chaque souffle, chaque mouvement semblait suspendu dans le temps, une éternité de silence, où même la mer semblait retenir son souffle.Damián et moi marchions sans un mot, absorbés dans nos pensées, chacun conscient de l’inévitabilité de ce qui nous attendait. Je pouvais sentir le poids de l’obscurité qui approchait, cette force invisible et terrifiante, prête à engloutir tout sur son passage. Mais il n'y avait pas de fuite possible. Nous étions sur le point de faire face à ce qui nous était destiné, sans savoir exactement ce qui nous attendait.Je jetai un coup d’œil furtif vers Damián. Son visage était impassible, comme une statue de marbre, mais ses yeux… Ses yeux étaient plus sombres que jamais, remplis de tourments et de secrets. Il ne m’avait pas tou
AerisLe ciel semblait se fissurer au-dessus de nous, un noir profond dévorant les derniers vestiges de lumière. L’air était dense, comme chargé d’une énergie sourde et palpable, prête à exploser. Chaque battement de mon cœur résonnait dans mes oreilles. La terre sous mes pieds vibrait, et je pouvais presque entendre le chant sinistre des ombres qui approchaient, se frayant un chemin dans l’obscurité grandissante.Damián était à mes côtés, silencieux, observant l’horizon. Ses traits étaient tendus, presque impitoyables, comme si chaque instant passé était une éternité. Mais il ne disait rien. Il ne semblait pas avoir besoin de parler. C’était dans ses yeux que tout se jouait. La lutte, la peur, la détermination. Tout était là.J’avais l’impression de me perdre dans la profondeur de son regard. Si j’étais honnête avec moi-même, je savais qu’il portait une part de cette ombre. Une ombre qu’il n’avait jamais pu fuir, une part de lui qu’il avait enterrée sous des siècles de pouvoir et de
AerisL'air, lourd de magie, vibrerait sous nos pieds à chaque mouvement. Les ombres autour de nous s’épaississaient, se tordaient dans une danse macabre, comme si elles attendaient le bon moment pour nous engloutir. L'odeur du sang et du soufre remplissait mes narines, et je sentais la chaleur de la bataille dans chaque fibre de mon être.Damián et moi étions côte à côte, unis non seulement par le destin mais par un lien qui allait bien au-delà de la simple alliance. Cette créature, cette abomination née de l’ombre elle-même, semblait vouloir détruire tout ce que nous avions construit. Mais nous allions résister. Parce que tout était en jeu, tout.La lumière émise par notre pouvoir combiné illuminait l’obscurité environnante, offrant un instant de répit. Je pouvais sentir la chaleur de Damián, sa présence constante et protectrice, même dans ce tourbillon chaotique. Il était mon rocher, et tout ce que j'avais connu jusque-là me disait de tenir bon. Pourtant, une angoisse grandissait e
AerisL’obscurité, bien que repoussée, restait présente, tel un spectre persistant qui refusait de s’éclipser. Le sol tremblait encore sous les secousses de la bataille, mais nous étions là, debout, épuisés mais indomptés. Damián, plus impassible que jamais, balayait du regard les ruines laissées derrière lui, analysant chaque ombre qui persistait, chaque danger qui pouvait encore surgir.Je savais qu’il ne pourrait pas toujours tout contrôler. Même lui, avec son pouvoir immense, avait ses limites. Je pouvais le voir dans ses yeux, cette lueur de fatigue qui trahissait son masque d’indifférence. Mais il ne céderait pas, il n’avait jamais cédé. Pas devant la mort, pas devant l’adversité. Pas devant l’ombre elle-même.— "Aeris," dit-il, sa voix grave, presque absente. Il se tourna lentement vers moi, comme s'il était en train de sortir d’une transe, de revenir d’un endroit où seul l’instinct régnait. "Tu as fait ce que je n’aurais pas pu faire seul."Un frisson parcourut mon échine à se
AerisLa silhouette déformée de Damián avançait lentement, se repaissant de la terreur qu’elle semait. Les ténèbres s’étendaient autour de nous comme un voile impénétrable, mais au fond de moi, une lueur persistait. Ce n’était pas la fin. Ce n’était pas le moment où tout se terminait. Nous avions encore une chance, même si tout semblait perdu. Mais pour cela, il fallait que je comprenne.Je tournai lentement la tête vers le véritable Damián, dont les traits étaient marqués par la lutte intérieure. Ses poings étaient serrés, et ses yeux brillaient d’une détermination féroce. Je pouvais voir les vagues d’émotion se mêler en lui, se heurter comme des vagues sur un rivage rocailleux. La douleur, la rage, la peur… Mais aussi, quelque chose d’autre. Une lueur d’espoir, fragile mais persistante.Il était là, devant moi, prêt à tout pour me protéger. Mais il ne me parlait pas, comme s’il attendait que je comprenne, que je perce ce secret qu’il cachait depuis si longtemps. Le double de Damián,
AerisLe silence pesant qui suivit l’apparition du double de Damián me glaça le cœur. Les ténèbres semblaient s'être épaissies autour de nous, comme si l'air lui-même devenait plus lourd à respirer. Je sentais les battements de mon cœur résonner dans mes oreilles, un écho désordonné de peur et d'anticipation. Le monstre qui se tenait devant moi n'était plus qu'une ombre déformée de l'homme que j'avais appris à aimer. Mais il portait en lui une menace bien plus grande, une menace qu'aucun de nous ne semblait pouvoir appréhender complètement.Damián, quant à lui, était immobile, figé dans sa lutte intérieure. J'avais vu cette expression auparavant, lorsque l'angoisse dévorait son âme, mais cette fois, elle était différente. Il ne regardait pas le monstre devant nous comme on regarde un ennemi. Non, il regardait plutôt quelque chose qui appartenait à son passé, une partie de lui-même qu'il avait essayé d'oublier, d'ignorer.— "Damián..." murmurai-je, ma voix tremblante.Il tourna légèrem
AerisLes jours passent, mais une nouvelle lumière semble envahir ma vie. Damián et moi, nous avons traversé tant de turbulences, tant de doutes, que l'idée d'une paix durable semblait presque inatteignable. Pourtant, il est là, à mes côtés, et pour la première fois depuis longtemps, je ressens la chaleur d’un amour qui ne me fait pas peur. Un amour sincère, débarrassé de manipulations, de mensonges et de trahisons. Un amour que nous avons construit patiemment, dans l’ombre de notre passé, mais avec la volonté de ne jamais retourner à ce qui nous a brisés.Je me tiens face à lui, les yeux emplis d'émotion, en voyant l'homme qu'il est devenu. Il n'est plus le seigneur cruel qui a décidé de ma destinée, ni celui qui a cru que la manipulation était le seul moyen de m'approcher. Il est simplement Damián, l’homme qui m’a montré que même les âmes perdues peuvent se retrouver.Je me rappelle de ces moments où je croyais que l’amour ne pouvait exister entre nous, où je croyais que nous n’étio
AerisJe me suis longtemps demandé si l’amour pouvait réellement être une force assez puissante pour briser les chaînes de la douleur, pour effacer les cicatrices du passé. Mais chaque jour qui passe à ses côtés, je réalise que la réponse n'est pas aussi simple. Damián est une contradiction. Il est l'homme qui m'a donné des promesses d'éternité, mais qui a aussi brisé tout ce que j'avais cru connaître du monde. Son amour est aussi intense que ses secrets, aussi profond que ses mensonges.Nous sommes là, dans l’obscurité d’une chambre qui respire encore la tension de nos derniers échanges. La lumière tamisée filtre à peine à travers les rideaux, et je suis perdue dans l'abîme de mes pensées. Est-ce que je devrais lui donner une chance ? Peut-être qu'il a changé, peut-être qu'il est capable de m'aimer véritablement. Mais à chaque pensée qui effleure mon esprit, je me rappelle de tout ce qu'il a fait. Je me rappelle des mensonges, de la manipulation, de cette sensation de me retrouver to
DamiánLe silence entre nous est lourd, presque palpable. Je peux sentir sa respiration irrégulière contre mon épaule, un murmure d’émotions qui cherche à s’échapper, mais se heurte à l’indécision. Aeris, cette femme complexe et belle, me brise à chaque instant. Elle est une énigme que je n’ai jamais pu résoudre, et je commence à douter si je veux réellement en connaître la solution. Elle a le pouvoir de m’échapper, de faire vaciller tout ce que j’ai construit, et pourtant, je suis incapable de me détourner d’elle.Elle pleure, et c’est moi qui ai causé cette douleur. Pas par malice, mais par la nécessité de mes choix. J’ai manipulé les fils de sa vie pour que ses yeux restent fermés, pour qu’elle ne voie pas la réalité de ce que j’étais, de ce que j’ai dû devenir pour survivre dans ce monde où tout est jeu de pouvoir et de manipulation. Et maintenant, tout ce que je peux faire, c’est la tenir, l’apaiser, espérer que l’amour que j’ai pour elle soit suffisant pour guérir les blessures
AerisJe suis assise dans l’obscurité de ma chambre, seule avec mes pensées. La lumière tamisée des bougies dansantes ne parvient pas à apaiser l’angoisse qui me ronge. Les échos de la bataille contre mon ombre résonnent encore en moi, mais ce n’est pas cela qui me tourmente. C’est la conversation que j’ai eue avec Damián, quelques instants après la défaite de l’entité obscure.Il m’a dit des choses que je n’ai pas voulu entendre, des vérités qui me frappent de plein fouet, et je ne peux les ignorer. Des vérités sur lui. Sur nous. Des révélations sur ce qu’il a vécu, sur les sacrifices qu’il a faits et sur les choix qu’il a dû prendre pour arriver là où il est aujourd’hui.Je me suis sentie envahie par un tourbillon d’émotions contradictoires, et il a vu l’hésitation dans mon regard. Il a vu cette étincelle de doute que je croyais cachée. Comment ne pas être bouleversée par les révélations qu’il m’a faites sur son passé, sur ses actions, sur les vies qu’il a prises pour s’assurer sa p
AerisL’énergie dans l’air vibre autour de moi, une chaleur presque insupportable qui semble brûler chaque particule de ma peau. La lumière que j’ai invoquée dans mes mains pulse, elle aussi, comme un cœur battant. J’ai senti la puissance, cette magie ancienne et sauvage qui me traverse, se mêlant à l’essence même de mon être. Ce n’est pas seulement de la magie. C’est la manifestation de tout ce que je suis devenue, tout ce que j’ai vécu.Et pourtant, face à l’ombre de moi-même, je me sens vulnérable, comme une petite flamme fragile face à un océan de ténèbres. Mais je refuse de reculer. Je refuse de laisser cette version déformée de moi m’envahir, de laisser cette obscurité détruire ce que j’ai construit avec Damián.Le sourire de la créature se tord, se fait plus menaçant. "Tu penses vraiment pouvoir m’échapper ? T’es-tu jamais demandé pourquoi tes ténèbres te suivent ? Pourquoi elles semblent toujours être un pas devant toi, comme une ombre qui ne se dissipe jamais ?" Sa voix, d’ab
AerisLa lumière vacille autour de nous, à peine suffisante pour dévoiler les contours du monde qui s’étend devant nos yeux. Les ténèbres ont été repoussées, mais l’air reste lourd, saturé de cette aura magique étrange. Le sol, autrefois solide et sûr, se transforme sous nos pieds en un terrain instable, fissuré, comme si le monde lui-même tentait de se rebeller contre notre victoire.Je me relève lentement, mes jambes encore tremblantes sous le poids de ce que nous venons de traverser. Le souffle m’arrache la gorge, une douleur sourde au creux de l’estomac. Ce n’est pas seulement la magie qui m’a épuisée. C’est cette bataille, cette guerre contre des ombres que nous pensions pouvoir contrôler. Nous avons gagné, oui, mais à quel prix ?Damián se tient à mes côtés, son regard sombre perdu dans l’horizon brisé. Il semble si distant, comme si la lutte de ce soir avait ouvert une brèche dans son âme. Pourtant, il ne dit rien, comme toujours, préférant le silence à tout autre moyen d’expre
AerisLes ténèbres s’enroulent autour de nous, une couverture oppressante qui nous emprisonne, nous étouffe presque. La créature – l’écho de notre malédiction – se tient toujours devant nous, comme un point d’ancrage dans cet univers déchiré. Tout ce que nous connaissions du monde semble désormais fragile, déformé. La réalité elle-même se plie sous le poids de sa présence. La magie, cette force qui m’a toujours traversée, s’agite en moi, mais elle est plus sombre, plus instable. Ce n’est plus une magie de lumière ou de protection. C’est une magie primitive, brute, prête à se libérer.Je ressens la douleur de ce monde brisé. Mais aussi une soif de vengeance. J’ai tout perdu. Nous avons tout sacrifié. Nous ne pouvons pas céder maintenant.Damián, à mes côtés, son regard fixe sur la créature, semble aussi déterminé que jamais. Son corps est tendu, prêt à réagir à chaque mouvement. Mais même lui, cet être immortel, semble conscient de la dangerosité de ce que nous affrontons. Nous avons d
AerisL’air autour de nous vibre, un tremblement qui résonne jusque dans mes os. La créature – ce que nous avons éveillé en brisant la malédiction – s’avance, ses pas résonnant comme des coups de marteau sur le sol. Chaque mouvement qu’elle fait semble distordre la réalité elle-même, tordant l’espace, déformant le temps. C’est comme si le monde était en train de se réécrire autour de nous, que chaque instant était une toile qui se déchirait, exposant des ombres que nous n’aurions jamais dû voir.Je serre mes poings, tentant de repousser la terreur qui m’envahit. Damián se tient là, devant moi, implacable, prêt à tout pour me protéger. Mais je sais que ce que nous affrontons aujourd’hui ne peut être vaincu par la simple force. Nous avons franchi une limite, et nous ne savons pas jusqu’où cette limite nous mène.La créature s’arrête à quelques pas de nous, son visage à peine visible dans la lumière de ce monde en déliquescence. Un sourire, mais ce n’est pas un sourire humain. C’est un r
AerisL’instant où la lumière s’est dissipée, où la magie s’est finalement apaisée, me semble irréel. Le monde autour de nous semble plus vaste, comme si une partie de la réalité elle-même avait été modifiée. Mes pieds frôlent le sol, mais je n’ai plus la sensation de tout maîtriser. Il y a une étrange lourdeur dans l’air, un souffle lourd qui pèse sur mes épaules. Mais Damián est là, toujours à mes côtés, sa présence rassurante. Et c’est tout ce qui compte.Je suis épuisée. La magie que j’ai invoquée pour briser notre malédiction, notre immortalité, m’a épuisée bien plus que je ne l’aurais imaginé. Chaque cellule de mon corps hurle de douleur, chaque fibre de mon être demande du repos, mais quelque chose en moi refuse de céder. Nous avons franchi une frontière, mais une autre nous attend, plus insidieuse, plus dangereuse encore.Damián me soutient avec une délicatesse presque inattendue, vu l’homme qu’il est. Ses bras m’enveloppent, me réconfortent, mais je sais que la route ne sera