Valérie était assise devant son bureau, le regard perdu dans le vide. Le cliquetis des touches de son ordinateur semblait étouffé, comme un bruit lointain qu’elle n’arrivait plus à entendre. Ses pensées tournaient en rond, envahies par une multitude de questions sans réponses. Léonard… Le souvenir de leur dernière conversation lui revenait sans cesse. Comment était-elle arrivée à ce point, à se sentir aussi déconnectée de tout, même de la réalité qui l’entourait ? Elle se sentait étrangère à sa propre vie.Victoria avait remarqué que Valérie semblait étrange depuis son arrivée ce matin, et elle avait décidé de l’appeler plus tôt pour lui signaler sa présence au travail. Après un rapide coup d’œil, elle en conclut que Valérie n’allait pas bien.Elle prit son téléphone et appela Léonard pour l'informer que Valérie était bien présente au bureau aujourd'hui.— Elle est là, Léonard, lui annonça-t-elle. Elle est revenue aujourd’hui.De l'autre côté du fil, la voix de Léonard répondit, calme
Les collègues autour d’elle la regardaient, surpris par sa réaction. Elle, elle n’entendait plus rien, ses pensées se bousculaient, emportées par le tourbillon de son émotion. Elle revivait les moments où Léonard la tenait dans ses bras, rassurante, quand il disait qu’il serait toujours là pour elle. Et maintenant, il la laissait dans l'ombre, avec ses secrets. Samira, autrefois si proche, semblait l'éviter délibérément, et Valérie ne comprenait pas pourquoi. Il n'y avait pas de réponses, juste des questions sans fin.C'est à ce moment-là que Victoria, qui était dans son bureau, entendit l'altercation. En se précipitant vers Valérie, elle la trouva debout, tremblante de colère, le visage rouge de frustration. Sans un mot, elle se plaça entre Valérie et ses collègues, posant doucement une main sur son épaule.— Valérie ! Calme-toi !Mais Valérie ne se calmait pas. Elle avait l'impression d'étouffer sous le poids de la situation. Elle se laissa tomber dans la chaise que Victoria lui dés
Maxime était assis derrière son imposant bureau en acajou, les doigts croisés devant son visage, perdu dans ses pensées. Depuis plusieurs jours, il avait échafaudé un plan précis pour récupérer Samira. Mais après une longue réflexion, une évidence s’imposait à lui : elle était protégée par des personnes puissantes. S’il tentait quoi que ce soit, il risquait d’attirer des ennuis inutiles.Son regard se perdit un instant sur l’horloge murale. Il était tard, et pourtant, il ne ressentait aucune fatigue. L’idée de perdre le contrôle de la situation le hantait, mais il devait se rendre à l’évidence.Un léger raclement de gorge le sortit de ses pensées. Son assistant personnel, un homme discret mais redoutablement efficace, se tenait devant lui avec un air grave.— Tous les hommes sont prêts pour ce soir.Maxime inspira profondément avant de relâcher un long soupir. Il posa ses coudes sur le bureau et entrelaça ses doigts, réfléchissant encore une dernière fois avant de prendre une décision
Léonard sentit son cœur s’emballer tandis qu’il scrutait l’obscurité de la rue devant lui. Son souffle était court, son esprit en alerte. Il n’arrivait pas à croire que Valérie n’était toujours pas rentrée. La panique le rongeait de l’intérieur.D’un geste brusque, il jeta son sac sur le canapé, qui s’affaissa sous l’impact, et se précipita vers la porte sans prendre le temps de réfléchir. Son téléphone à la main, il composa immédiatement le numéro de Victoria.— Allô, Victoria ? lança-t-il d’une voix tendue. Valérie t’a vraiment dit qu’elle rentrait directement à la maison ?À l’autre bout du fil, Victoria sembla perplexe.— Oui, elle m’a assurée qu’elle rentrait. C’est même moi qui lui ai conseillé de rentrer se reposer. Qu’est-ce qui se passe, Léonard ?Il serra les dents, sa main crispée sur son téléphone.— Elle n’est pas là. Elle n’est toujours pas arrivée, et elle ne répond pas.Un silence inquiet s’installa. Victoria hésita avant de répondre.— Peut-être qu’elle a été retardée
La porte s’ouvrit brutalement, attirant tous les regards vers l’entrée. Samira apparut, essoufflée, le visage marqué par l’anxiété, son bébé fermement blotti contre elle alors qu’elle l’allaitait encore. Sa main tremblait légèrement sur la couverture qu’elle avait posée sur son enfant, comme si elle craignait de s’effondrer d’une seconde à l’autre.— Bonsoir… murmura-t-elle en scrutant la pièce.Son regard croisa celui de Madame Diane, la mère de Valérie, assise dignement dans un fauteuil, le dos droit, l’expression impassible. Bien qu’aveugle, il émanait d’elle une prestance qui imposait le respect. À ses côtés, Madame Jayne, plus expressive, croisa les bras et secoua la tête.— Et voilà enfin ! lâcha Madame Jayne d’un ton tranchant. Elle daigne se montrer après deux jours de silence !Samira sentit son cœur rater un battement.— Je… je suis désolée…— Samira ? C'est toi ?Samira sursauta et se retourna.Madame Diane était là, assise dans son fauteuil, son visage impassible tourné da
Le lendemain matin, Valérie se réveilla dès les premières lueurs du jour, un peu avant que le soleil ne se lève complètement. Il y avait quelque chose dans l’air, une tension qu’elle ne pouvait ignorer, mais elle se sentait étrange, presque détachée de tout ce qui l’entourait. Elle se leva lentement du lit, la tête encore lourde des événements des derniers jours, mais résolue à se remettre en mouvement.Dans la cuisine, elle prépara le petit déjeuner, une activité mécanique qui l’aidait à se concentrer sur quelque chose de simple, d’ordinaire. Les œufs grésillèrent dans la poêle, et le parfum du café fraîchement préparé emplit l’air. Elle mangea avec appétit, presque avec voracité, comme si chaque bouchée était un moyen de repousser la lourdeur qui pesait sur elle.Mira et Madame Jayne la regardaient en silence. La tension dans la pièce était palpable, mais Valérie ne sembla pas s'en rendre compte. Elle ne voulait pas qu'on la juge, ni qu'on cherche à comprendre son silence. Elle aval
Le matin se déroulait dans une atmosphère étrange et pleine de tension alors que Thierry se dirigeait vers l’entreprise. La décision de Thomas de rectifier son erreur le préoccupait, mais il savait qu'il n'avait pas d'autre choix que d'affronter la situation. Dès qu’il franchit les portes de l'entreprise, il aperçut Thomas, qui s'avançait à sa rencontre avec une expression plus sérieuse que d'habitude, mais aussi une sincérité qui n’était pas sans surprendre.— Thierry, commença Thomas, sa voix se portant haut et fort dans le hall principal, J’ai pris la décision de vous présenter mes excuses publiquement, et de reconnaître devant tous que j’ai fait une erreur en vous licenciant. Ce geste était injustifié, et je m'en rends compte aujourd'hui. Vous n'avez en aucun cas mérité ce traitement.Il tendit la main à Thierry, qui, bien qu'encore marqué par l'humiliation qu'il avait subie, accepta le geste avec une certaine réserve, mais aussi une lueur de reconnaissance dans les yeux. Les autr
Après l’incident du café, l’atmosphère dans la cafétéria avait changé. Certains employés chuchotaient entre eux, d’autres échangeaient des regards furtifs en direction d’Elena et de Thierry, encore sous le choc de la scène qui venait de se dérouler.Elena, malgré tout, marchait avec son habituelle arrogance, son regard fier balayant la salle comme si elle n’avait pas été la cible d’un accident humiliant quelques instants plus tôt. Thierry, lui, restait un pas derrière elle, mal à l’aise. Il voyait bien que certains employés murmuraient à leur passage.Thomas, qui les avait suivis d’un pas mesuré, reprit place à leur table. Il fit signe à un serveur de leur apporter de nouvelles boissons et fixa Elena d’un regard analytique.— Tout va mieux maintenant ? demanda-t-il, sans émotion apparente.Elena attrapa la serviette en tissu et tapota distraitement ses cheveux encore humides.— Je suppose qu’on ne peut pas faire grand-chose face à l’incompétence.Thomas les rejoignit après quelques mi
Collins avait prévenu Robert de la visite de Boris, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que Robert, dans son bureau, observait chaque mouvement de Boris à travers la grande fenêtre panoramique qui donnait sur la rue. Le regard fixement rivé sur la scène, il avait vu Boris se diriger vers la voiture de Martin, son visage marqué par une détermination froide et menaçante. Il savait que ce n'était pas un simple déplacement, mais bien un signe que les choses étaient en train de changer.La vision de son fils quittant l’entreprise avec Martin, sans un regard en arrière, le frappa de plein fouet. Une vague de frustration, puis de panique, l’envahit. Boris n'était plus cet enfant naïf qu'il pouvait encore manipuler quelques années plus tôt. Il n’était plus simplement un héritier à modeler, mais un homme capable de prendre des décisions, de mettre en place des stratégies qui pourraient détruire tout ce qu’il avait construit. Robert n'avait jamais envisagé qu'il pourrait être un jour confronté à
Boris traversa les couloirs de l’entreprise à grandes enjambées, son regard rivé droit devant lui. Il avait un objectif clair : obtenir un accès aux données confidentielles du service informatique. Après tout, en tant que futur PDG, il estimait avoir tous les droits sur ce qui se passait dans l’entreprise.Arrivé devant la porte du département informatique, il poussa sans hésiter, mais fut immédiatement stoppé par un homme imposant en costume sombre. C’était Collins, le chef du département informatique. Collins croisa les bras, son regard froid et professionnel.— Monsieur Boris, je suis désolé, mais vous ne pouvez pas entrer ici. L’accès à la base de données est strictement restreint.Boris arqua un sourcil, pris de court.— Restreint ? Vous plaisantez ? Je suis Boris Evans, l’héritier direct de cette entreprise. Pourquoi aurais-je besoin d’une autorisation pour accéder aux informations qui me concernent ?Hugo resta impassible, sans ciller.— Je comprends, monsieur, mais les protoco
Le bureau de Léonard était plongé dans un silence, les papiers éparpillés sur le bureau reflétant la quantité de travail qu'il avait à accomplir. Samuel entra sans frapper, une expression de doute marqué sur son visage. Il tenait entre ses mains la proposition de Thomas Anderson, qu'il venait à peine de parcourir. Il savait que cette affaire méritait une attention particulière, et il n'allait pas prendre de décisions hâtives.— Samuel, tu veux encore me déranger ? demanda Léonard, les yeux rivés sur son écran, comme s'il n'avait pas pris la peine de lever les yeux. Tu sais très bien que je suis très occupée.— Léonard, il faut que tu vois ça. Samuel posa la proposition sur le bureau, le regard insistant.Léonard soupira, agacé, et jeta un coup d’œil à la feuille qu'il avait devant lui.— Qu’est-ce que c'est ? demanda-t-il, son ton ne laissant transparaître aucune émotion.— C’est une proposition de l'Underfund Corporation. Samuel croisa les bras, attendant la réaction de Léonard.Léon
Le lendemain, au Groupe Diamond…Samuel était confortablement installé dans son bureau, révisant un dossier complexe lorsqu’un appel de la réceptionniste interrompit le silence. Il décrocha immédiatement.— Monsieur Samuel, annonça la voix professionnelle de Bernard, Thomas Anderson est à la réception. Il souhaite vous voir.Samuel haussa un sourcil, posant son stylo sur son bureau. Il s’enfonça légèrement dans son fauteuil en réfléchissant. Pourquoi Thomas était-il encore là ? Hier, c’était sa sœur qui s’était présentée, et maintenant, c’était lui. Une simple coïncidence ? Il en doutait fortement.Il se leva lentement et ajusta sa veste, songeur. Son instinct lui soufflait que cette visite n’était pas anodine. Sans perdre plus de temps, il quitta son bureau et prit la direction de celui de Léonard.En entrant, il trouva son collaborateur concentré sur son écran d’ordinateur, les sourcils légèrement froncés alors qu’il tapait sur son clavier.— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Léonard
La nuit était tombée depuis plusieurs heures, enveloppant la maison d’un silence pesant. Seul le tic-tac régulier de l’horloge murale venait troubler l’atmosphère tendue qui régnait entre Robert et Ruth. L’homme venait d’entrer dans la chambre où sa femme s’était installée depuis qu’ils ne partageaient plus la leur. Son regard était sombre, chargé d’une intensité inhabituelle.Ruth, assise sur le bord du lit, le regarda avec méfiance. Elle savait que quelque chose n’allait pas, que Robert n’était pas là pour une simple conversation anodine.— Robert ? Que fais-tu ici ? demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.Son mari resta silencieux un instant, comme s’il pesait ses mots avec soin. Puis, il avança lentement dans la pièce.— Je voulais savoir comment tu allais, répondit-il enfin, d’une voix posée.Ruth haussa un sourcil.— Depuis quand cela t’intéresse-t-il ? lâcha-t-elle, piquée. Cela fait des jours que nous vivons comme des étrangers sous le même toit et, soudainement,
— Valérie, écoute. Ce problème, je l’ai d’abord évoqué avec Samira. Elle avait peur que, si elle restait constamment avec toi, elle ne puisse pas supporter la situation et finisse par te le révéler.Valérie le fixa un long moment, sentant la colère bouillonner en elle. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, partagé entre la douleur et l’indignation.— Donc, tu as jugé bon d’en parler à Samira avant moi, Léonard ? lança-t-elle, la voix tremblante.Ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa robe, ses yeux brûlants de larmes qu’elle refusait de laisser couler.— Je t’en prie, ne m’en veux pas, répondit Léonard, sa voix empreinte de culpabilité. Samira est ton amie, je la considère aussi comme telle. Je ne voulais pas t’inquiéter davantage avec ça.Il passa une main nerveuse dans ses cheveux, cherchant ses mots. Il savait qu’il avait blessé Valérie, mais il ne voulait pas la perdre à cause de cette vérité qu’il avait tant tardé à avouer.— Alors, s’il te plaît… pardonne-moi. Je
Valérie fixa Léonard avec intensité, ses bras croisés sur sa poitrine dans une posture de défiance. Son cœur battait à tout rompre, un mélange d’appréhension et de colère grondant en elle. Son regard sombre scrutait chaque expression de Léonard, cherchant à percer à jour ce qu’il lui cachait depuis trop longtemps.Léonard soupira longuement, passant une main nerveuse sur son visage fatigué. — Valérie, j’ai rencontré des problèmes ces derniers temps. Et je ne voulais pas t’embrouiller avec tout ça. Elle haussa un sourcil, son impatience grandissant. — Ouais ? Quels sont ces problèmes ? Il prit une inspiration profonde, son regard évitant le sien pendant un instant. — Ce sont des problèmes de ma famille.Un frisson d’inquiétude parcourut Valérie. — Ta famille ? Son ton se fit plus incisif. Ta famille a des problèmes ? Lesquels ? Léonard hésita un moment avant de planter son regard dans le sien. — J’ai découvert quelque chose concernant notre famille qui risque de bouleverser mon
Le taxi s'arrêta en douceur devant l'entreprise de communication où Valérie travaillait, et Léonard sortit lentement du véhicule, ses pensées aussi embrouillées que le trafic qui s’étendait devant lui. L’air était lourd, mais il ne le remarqua même pas. Il se dirigea vers le parking de l'entreprise, se faufilant entre les voitures stationnées avant de s'adosser contre l'une d'elles, observant l’entrée principale. Il attendait. Il n’était pas certain de ce qu’il allait dire à Valérie, mais une chose était certaine : il devait la voir, lui parler.Les minutes passaient, chaque seconde un peu plus lourde. Il observait les employés quitter les lieux, leur démarche pressée, certains épuisés, d’autres plus décontractés. Puis, enfin, une silhouette familière attira son attention. C'était Victoria, qui sortait la première, son regard brillant d'enthousiasme comme à son habitude. Lorsqu’elle aperçut Léonard, elle sembla légèrement surprise, mais son visage s’éclaira rapidement d’un sourire pol
Thomas fixa le vide quelques secondes, semblant peser les implications de ce qu’elle venait de dire. Puis, il se redressa, croisant les bras sur son torse. Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres.— Ah, je vois. Donc tu penses qu'il est autre chose qu’un garde du corps ? Et tu crois qu’il a un rôle important à jouer dans tout ça, c’est ça ? Il eut un petit rire. Tu exagères peut-être, non ? Tu sais, c’est juste un homme de sécurité. Rien de plus.Orissia s’approcha du bureau, son regard toujours aussi direct.— C’est pas tout. Elle se pencha un peu, chuchotant presque. Je l’ai vu emprunter l'ascenseur privé du président du groupe Diamond. L'ascenseur privé. Pas celui réservé aux employés.À cette mention, Thomas se figea, son sourire disparaissant instantanément. Il resta silencieux, un malaise grandissant dans l’air. Il la fixa, ses yeux cherchant à percer son esprit.— L'ascenseur privé… murmura-t-il, pensif. Il se leva alors brusquement et se mit à marcher en rond dans la piè