Pour tenter de lui faire abandonner l'idée, j'ai dit : « Moi, j'aime l'argent plus que tout. »Les mots sont tombés, et Léon a regardé par hasard. Il semblait l'avoir entendu.Je n'ai pas cherché à l'éviter, car il n’y avait rien entre nous, alors je m'en fichais qu'il l'ait entendu ou pas.Je n’étais pas stupide non plus. Son approche de moi, intentionnelle ou non, ainsi que le fait qu'il m'ait pulvérisée aujourd'hui, me montraient clairement que cet homme était intéressé par moi.Marie m'a dit avec indignation : « Tu es superficielle, trop superficielle ». Le téléphone portable de Marie a sonné à ce moment-là, elle a jeté un coup d'œil à l’écran et a dit : « C'est Paul ».Elle a décroché : « Bon, je suis dans la zone A du parc, dans l’espace parents-enfants. Pourquoi ? D’accord, viens. »Après l’appel, Marie s’est tournée vers moi : « Paul veut te voir. »Je me demandai bien pourquoi. Encore un rapport avec Luc ? Mais je me rappelai que je venais justement de demander à Luc de ne pl
Les raviolis avaient été apportés par Gobert, mais les paroles de Léon avaient clairement mis ce dernier dans l’embarras.« Ce n’est rien ! » me suis-je empressée de répondre pour apaiser la situation.Léon s'est approché, tenant des mouchoirs à la main. Gobert voulait les prendre, mais il ne les lâchait pas. Finalement, c'était moi qui les prenais et en sortais un pour le donner à Gobert. J'en prenais un pour moi et je m'essuyais les mains.« Et lui, c’est ? » a demandé Gobert, intrigué par cet homme manifestement peu amical.« Léon, le technicien de l'éclairage », ai-je présenté.Léon m’a regardée, un regard si oppressant qu’il m’a poussée à ajouter : « Mon frère, Gobert. »« Enchanté. » a dit Gobert en tendant la main à Léon.Mais Léon s'est contenté de hocher la tête et Marie a immédiatement dit : « Léon a une maniaque de la propreté. »Gobert a souri légèrement et a retiré sa main pour me regarder : « Assieds-toi et mange, ça n'aura pas bon goût si ça refroidit. »Marie, les yeux
Je n'ai fait qu'esquisser un sourire : « Dans une autre vie, je serai leur fille, nous serons vraiment une famille. »Le sourire de Gobert s'est figé, puis il a fait un geste vers les raviolis : « Mange encore, tu as bien maigri ces derniers temps. »» Bon », ai-je commencé à me concentrer sur les raviolis.Gobert a continué à me regarder jusqu'à ce que je ne puisse plus rien manger.» Luc t'aime encore assez pour te faire de la soupe au nom de ma mère », a ajouté Gobert.J’ai esquissé un sourire froid : « C’est trop tard. »La douleur dans ma bouche a affecté mon appétit. Après avoir rangé ce qui restait des raviolis et de la soupe, j’ai ajouté : « Merci à toi de venir, et dis à tes parents que je les verrai quand mon travail sera terminé. »J’ai pointé du doigt le parc d’attractions : « Il reste moins d’un mois. Les éclairages ne sont même pas encore finalisés, il y a beaucoup de travail. »« J'ai entendu Luc le dire, mais tu dois aussi prendre soin de toi », m'a dit Gobert.« Oui, j
Léon est sorti du balcon et m'a vue endormie, la tête posée sur l'ordinateur, la lumière jaune éclairant mon visage. Son regard s'est posé sur mon visage. Je l'ai ressenti, mais je ne pouvais pas me réveiller.Après un long moment, j'ai entendu qu'il m'appelait tout bas : « Clara… »Clara ? Est-ce qu'il m'appelait ? Oui, c'était bien moi qu'il appelait.Avant de rejoindre les Dupont, je m'appelais Clara, pas Claire, mais cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas appelée comme ça.« Bonjour, je m'appelle Clara... »Une petite fille est apparue devant moi, avec deux petits chignons, elle a appelé un garçon en souriant doucement. Ce dernier était très tendu et peu bavard.Ensuite, je suis devenue cette fille, et Léon est devenu ce garçon, et je me suis retrouvée sur son dos.« Tu sens bon... »« Il y a un petit grain noir derrière ton cou, je vais te l'enlever. »« Clara, arrête, ça fait mal. »« Clara, je suis fatigué, on s’arrête là, d'accord ? »…« Maman, je l’aime, je veux l'épouse
À cette heure-là, Clémence ne pouvait pas encore répondre. J’ai fermé la fenêtre de discussion et ouvert le Statut. Là, j’ai vu une série de photos postées par Vincent : il n’était pas seul, on y voyait plusieurs personnes trinquer.J'ai reconnu l'une des mains, la main de Luc. Je l’ai reconnue grâce à une bague bon marché qu’il portait, celle que je lui avais offerte. En voyant cette bague, je me sens si puérile et si gênée.Elle faisait partie d'une paire de bagues, j'avais l'autre. Je l’avais achetée pour mes dix-huit ans avec mes premiers gains de travail à temps partiel, pour 99 euros. Il l’avait portée une fois, en se moquant que je voulais le retenir dans notre relation amoureuse. Mais il ne l’avait plus jamais portée ensuite, expliquant qu’une bague aussi bon marché ferait rire dans son milieu.Avec son statut, il ne pouvait pas se permettre de porter une bague à quelques dizaines d’euros. Pourtant, cette bague représentait ma toute affection.Après cela, je n'ai plus jamais me
Marie avait l’air embarrassée, et moi aussi, mais elle s’est vite ressaisie avec un petit rire gêné :« Eh bien, merci beaucoup. »Elle a posé mon sac et s’est précipité vers moi en trottinant. En m’attrapant par le bras, elle a marmonné à voix basse : « Qu’est-ce qu’il y a ? ça va Léon ? »Je restais silencieuse. Marie avait compris qu’il était sec dans ses paroles, mais de mon côté, je pensais qu’il lui avait simplement demandé de se servir elle-même pour ne pas m’imposer cette corvée.Cette idée m’a fait frissonner. Je pensais que j’étais de plus en plus narcissique.Une fois nos plateaux remplis, je cherchais encore une excuse pour éviter de m’asseoir avec lui. A l'idée de passer la nuit dans la chambre de Léon ne gênait, je ne voulais prendre le petit-déjeuner avec lui, alors j’ai proposé : « On peut peut-être s’asseoir à une autre table ? »« Pourquoi ? Ce n’est pas bon de s’installer ensemble ? On pourra en profiter pour discuter du programme de la journée, » a-elle répondu, son
« Tu ne sais pas que je n'ai jamais été en couple. Je n'ai pas des expériences amoureuses aussi riches que toi, ayant un ex-fiancé et des relations douteuses. » a dit Léon en me regardant et en parlant d'un air nonchalant.Avant que je ne puisse répondre, il a baissé les yeux et a poursuit :« Alors, si quelqu’un apprend que nous avons partagé une chambre hier soir, ils pourraient croire que je ne suis pas intact. »J'étais tellement en colère que j'ai dit : « Tu veux dire que j'ai entaché ta réputation ? »« Non, ce n'est pas vrai, tu ne m'as rien fait de fâcheux hier soir. »Il semblerait que Léon soit la victime !J'étais indigné au fond de mon cœur, mais je ne pouvais pas exprimer cette colère, tout ce que je pouvais faire, c’était déchirer le petit pain avec une énergie rageuse.Après avoir fini mon pain, je trouvai enfin une réplique : « Puisque ça, tu ferais mieux de rester loin de moi. »Léon a haussé un sourcil et a répondu calmement : « Je crains que ça ne marche pas, à moins
Je me suis précipitée devant Léon et l’ai interrogé d’un ton ferme :« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi un jour de repos ? »« La loi prévoit deux jours de congé par semaine. Avec notre emploi du temps chargé, un jour de repos ne pose pas de problème, non ? »Ses mots m’ont laissée sans réponse.Réprimant ma colère, j’ai répliqué : « Tu as raison, mais en ce moment nous avons un planning chargé, alors pouvons-nous suspendre les congés pour avancer les projets, je peux te payer des heures supplémentaires. »Léon m’a regardée fixement, son regard sérieux.« Ce n’est pas une question d’argent. Les gens ne sont pas des machines ; ils ont besoin de repos pour mieux travailler. »Je comprenais son idée, mais la situation était vraiment urgente.Essayant de négocier, j’ai demandé : « Tu ne travailles pas aujourd’hui, c’est décidé ? »Il a répondu : « Oui. »Après cette réponse catégorique, il s’est tourné pour partir, ajoutant au passage : « Vous devriez aussi prendre un jour de repos. »J'ét
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'