Sylvie a dit : « Léon a beaucoup de chance, il a pu t’épouser. »J’ai légèrement recourbé les coins de la bouche, sans rien dire.Mais en fait, n’étais-je pas chanceuse, moi aussi ? Cette pensée est restée dans mon esprit comme une brise légère, apportant une vague de gratitude.Lorsque Luc m’a trahie, j’ai rencontré Léon, qui m’a guérie et sauvée.« Combien de temps allez-vous rester là-bas ? » A encore demandé Sylvie. La voix de Sylvie portait une pointe de nostalgie, comme si ma présence lui manquait déjà.« Je ne suis pas sûre. » Ai-je répondu sans donner de date précise. J’ai légèrement hésité, mon incertitude se reflétant dans le léger froncement de mes sourcils.Sylvie a soupiré : « Clara, quand tu seras rentrée, viens me voir, j’ai le cœur vraiment serré et je souffre tellement. »Sachant qu’elle s’était disputée avec Luc parce qu’elle m’avait défendue en éloignant Madeleine, je lui ai promis : « Très bien, je passerai te voir, toi et Marc, quand je serai rentrée. » Ma voix éta
Mon cœur a fait un bond ! L’atmosphère de la pièce était lourd, comme si le poids des peurs inexprimées pesait sur nous.Tout à l’heure, Sylvie a dit que le comportement de Luc ressemblait à celui de quelqu’un qui réglait ses affaires avant de mourir, et maintenant Madeleine a dit qu’il avait tout organisé comme s’il préparait ses propres funérailles. Ses mots étaient suspendus dans l’air, tranchants et troublants, comme un courant d’air froid.Il était évident qu’ils parlaient tous les deux d’un comportement anormal chez Luc.J’ai soudainement revu un rêve que j’avais fait, et cette question que Luc m’avait posée : « Et s’il mourait... » Le souvenir de sa voix résonnait dans mon esprit, un murmure fantomatique qui faisait trembler mes mains.Même si je n’éprouvais plus ni amour ni haine pour lui, face à la mort, même s’il ne s’agissait que d’un simple étranger, je ne pouvais pas rester indifférente.Madeleine pleurait à chaudes larmes avec l’air profondément désespérée, mais elle se t
En entendant la fin de ses paroles, l’image de Luc insouciant et débridé, quand il était encore étudiant, m’est revenue à l’esprit. À cette époque, il était vraiment sans soucis.J’avais cru qu’il resterait toujours ainsi, mais je ne savais pas depuis quand il a changé, et nous en sommes arrivés à cette situation aujourd’hui.Donc, le fait que l’avenir soit imprévisible était justifié.« Luc a aussi dit de bien m’occuper de nos parents, et de toi. » La voix de Fabien s’est faite de plus en plus grave. Il s’est arrêté pendant un instant, comme s’il avait du mal à trouver les mots justes. « Et à la fin, il a dit que quand tu te marieras, il veut que je le lui dise pour qu’il puisse personnellement te bénir. »Ma poitrine s’est serrée à ces mots, et je me suis aussi énervée. Il s’est donné tout ce mal, a plongé tout le monde dans l’inquiétude, en les faisant croire qu’il voulait se suicider, alors qu’il ne voulait en fait que se cacher quelque part.« Il ne s’agit donc pas de ses dernière
J’ai été complètement figée en le regardant fixement. L’air semblait se figer tandis que j’assimilais les mots qu’il venait de prononcer. L’environnement semblait s’évanouir, ne laissant que nous deux dans ce silence pesant.Le père de Léon était chauffeur, et le problème des freins était son problème. Un frisson m’est parcouru l’échine, non pas à cause de la température, mais à cause de la gravité de la situation.Pendant un moment, nous n’avons pas parlé, nous nous regardions simplement.Après un certain temps, la main de Léon qui tenait mon épaule a bougé. « Le chauffeur était mon père, le problème des freins, que ce soit une erreur humaine ou une panne du véhicule, il en a la responsabilité. » Sa voix était posée, mais il y avait un soupçon de douleur sous la surface, comme une plaie cachée que l’on a percée.Mon corps est devenu encore plus froid, ce n’était pas dû à la température, mais provoqué par mes émotions.Si ma relation avec Léon n’en était pas arrivée à ce stade, quell
Donc, quoi qu’il arrive, il fallait d’abord tout laisser tomber.Juliette était une fille pure et innocente, presque sainte, mais elle était aussi très sensible. Je ne pouvais pas me laisser l’affecter.Donc, quand ils sont revenus, j’avais déjà fini de manger mes éclairs au chocolat, y compris quelques-uns de ceux de Léon.C’était comme si j’avais été prise la main dans le sac en train de manger en cachette, donc n’importe qui ne penserait pas que c’était quelqu’un de mauvaise humeur.Et j’avais mangé ceux de Léon, alors Juliette a naturellement cru que je ne m’étais pas disputé avec Léon. Léon et Juliette semblaient aussi être choqués par mon geste, et ils me regardaient tous les deux. Le sourire de Juliette était soulagé et elle m’a regardée avec un mélange de surprise et de joie.J’ai alors mis le dernier éclair au chocolat de mon plat que j’avais pris dans ma bouche, puis j’ai dit d’un air à la fois gêné et timide : « J’en voudrais encore plus. » Ma voix était douce et je tripota
Les jours suivants, j’ai continué à dormir avec Juliette.Je savais que Léon, qui pouvait me serrer dans ses bras sans se laisser distraire, pourrait le supporter.Mais je me demandais comment il le supporterait quand Juliette serait partie et que je devrais rester avec lui ?Nous sommes restés pendant quatre jours dans la demeure de Juliette, ce que je n’avais pas prévu. Je pensais que Léon l’emmènerait rapidement à l’hôpital pour son opération afin qu’elle puisse guérir plus vite.Mais il ne l’a pas fait. Au contraire, il nous a amenées, Juliette et moi, à pêcher le jour et il nous cuisinait de bons petits plats pour moi le soir.Juliette et moi étions comme des princesses, chargées seulement de profiter de la vie de rêve dans un paradis terrestre. Si cela avait duré quelques jours de plus, je n’aurais vraiment pas voulu partir.« Léon, quand on sera vieux, on viendra se retirer ici. Je pense que je pourrais vivre jusqu’à cent cinquante ans en vivant ici. » Ai-je soupiré.Léon a sour
Il semble qu’elle soit consciente de la gravité de sa maladie. Elle sait aussi que si l’opération réussissait, ce serait pour elle une renaissance ; sinon, tout ce qu’elle vit en ce moment ne serait qu’un simple souvenir.« Tu auras tout le temps de profiter de ce genre de vie à l’avenir, » ai-je dit en effleurant son front du mien. « Fais-moi confiance. »« Claire, mon frère sait très bien cacher ses émotions, et il est têtu. Parfois, il ne sait pas bien s’exprimer, alors ne lui en veux pas, ne te fâche pas contre lui, » a lâché soudain Juliette, émue.J’ai cru qu’elle s’inquiétait pour l’opération et me suis demandé comment la rassurer, mais elle a ajouté :« Je sais que ces derniers jours, tu as voulu punir mon frère, n’est-ce pas ? »Ses paroles m’ont rendue un peu gênée. Je lui ai donné une petite pichenette et j’ai souri :« Petite maligne, où vas-tu chercher tout ça ? Ne t’imagine pas des choses. »« Claire, ne te laisse pas tromper par mon jeune âge. J’ai lu des tonnes de roman
« Allonge-toi, je vais écouter ton cœur ! »Tout en parlant, Édolie a retiré son stéthoscope de son cou.Nous étions tous suspendus à ses gestes, anxieux. Même Léon, d’ordinaire impassible face aux pires situations, était visiblement tendu. Pourtant, ce n’était qu’un simple examen, pas une opération…J’ai encore une fois mesuré à quel point Léon tenait à Juliette. J’ai glissé ma main dans la sienne. Il a tourné la tête vers moi, et je lui ai adressé un léger hochement de tête pour l’apaiser.Mais Juliette, elle, ne bougeait pas. Elle fixait Édolie comme figée.Voyant cela, Clémence s’est approchée et s’est penchée légèrement vers elle.« Allonge-toi, laisse le docteur écouter ton cœur. Ça ne fait pas mal. »Juliette avait rencontré Clémence un peu plus tôt et elles s’étaient tout de suite bien entendues.Elle a alors battu des paupières avant de finalement s’exécuter docilement.J’ai clairement vu ses joues devenir rouges, comme les fleurs qui éclosent dans la petite cour de sa maison.
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'