Il avait enfilé une chemise à manches courtes et un pantalon cargo. Il semblait beaucoup aimer s’habiller ainsi, et cela lui donnait un look d’agent secret, c’était vraiment très élégant. Cela était dû non seulement à sa carrure, mais aussi à ses entraînements réguliers, dont j’avais été témoin la nuit dernière lorsqu’il faisait des tractions. Il avait l’air si concentré et déterminé, chaque mouvement de ses muscles était fluide et puissant.Il fallait dire que sa posture était tout à fait exemplaire.« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Mange. » M’a rappelée Léon en croisant mon regard.J’ai aspiré une gorgée de son café, et j’ai demandé d’un ton curieux : « Tu vas souvent au centre de fitness ? »Il m’a servi un petit croissant dans mon plat. « Non, je m’entraîne par moi-même. » Il parlait d’un ton détaché, mais ses yeux brillaient d’une certaine fierté.« Pas étonnant que tes tractions soient si bien élégantes. » Ai-je encore laissé échapper. Je ne pouvais m’empêcher de le complim
Léon me regardait, et je pouvais sentir sa nervosité. Visiblement, il avait des remords.En effet, aucun homme n’était magnanime quand il s’agissait de la femme qu’il aimait.En voyant Léon, habituellement si direct, avoir cette expression tendue, j’ai intérieurement souri, même si j’ai gardé un visage sérieux.Je me suis plantée devant lui, sans rien dire.Léon a ouvert la bouche, comme s’il voulait dire quelque chose, mais il hésitait, ne sachant pas s’il devait le faire ou non.Cet homme si franc se retrouvait tout penaud, comme un enfant ne sachant comment se comporter après avoir fait une bêtise.Le voyant comme ça, je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire.Mon rire ne l’a fait que se sentir plus perdu. « Clara... »J’ai alors pris le lait qu’il m’avait préparé et, me hissant sur la pointe des pieds, j’ai déposé un baiser sur sa joue. « Merci. »Puis je suis partie en lui lançant par-dessus mon épaule : « Prends mon sac. »Jusqu’en bas, Léon m’a suivie. Mais il était visibleme
J’avais saisi ce qu’il voulait dire. « Monsieur Royer, y a-t-il une mission prévue ? Dois-je partir en déplacement ? »François a acquiescé. « Oui, nous souhaiterions que vous partiez pour deux jours. »Je venais à peine de terminer la réunion matinale, et je n’avais pas entendu parler d’une quelconque opération d’expansion, donc cela ne pouvait être qu’une affectation de dernière minute de François.« Où dois-je aller ? Pour quelle mission ? » Ai-je demandé, voulant avoir des explications claires.« Eh bien... les détails seront fixés un peu plus tard. » A-t-il éludé.Puisqu’il ne pouvait pas m’en dire davantage pour le moment, je n’ai pas insisté, mais j’ai tout de même pris le temps de réorganiser mes dossiers avant mon départ.Ce n’était qu’à 10h30 que j’ai pu faire une pause. J’ai pris ma tasse et je suis allée à la salle de pause. Arrivée à la porte, j’ai entendu deux jeunes filles en train de papoter.« Notre nouveau collègue, Léon Lebrun, est de plus en plus séduisant. Aujourd’
« Aïe... » A lâché Léon dans un léger gémissement.Je savais que ce n’était pas de la douleur, mais de la sensibilité, du frisson... Son regard était à la fois surpris et légèrement amusé, comme s’il appréciait ce petit jeu. Je pouvais même imaginer une scène indicible.Il fallait dire que je devenais de plus en plus malicieuse, de plus en plus mauvaise. Un sourire espiègle s’était dessiné sur mes lèvres, et je pouvais sentir mon cœur battre un peu plus vite. Une fois mon méfait accompli, je me suis redressée, et j’ai même bu une gorgée de café d’un air détaché, avant de me diriger vers la sortie. Je pouvais sentir les yeux de Léon sur moi, mais je ne me retournais pas, préférant savourer ce petit moment de victoire. Léon a dû être complètement déstabilisé par mon petit manège, car il n’a pas eu la moindre réaction. Il restait assis avec les yeux fixés sur moi, comme s’il ne savait pas comment réagir.De retour dans mon bureau, j’ai posé ma tasse de café, puis passé la main sur mon
« Oui, la marque est vraiment grande, on voit bien que la petite amie de Monsieur Lebrun a des poumons solides ! »« Pas forcément, il se pourrait aussi que ce soit Monsieur Lebrun qui est doué, et qui l’a tellement excitée... »Je restais silencieuse.Ces deux jeunes femmes semblaient avoir pas mal de connaissances, elles en savaient beaucoup.« Vous avez bien vu... » Ai-je dit avec un rire gêné.« C’est Monsieur Lebrun lui-même qui voulait qu’on le voie, il a ouvert son col à moitié, on ne pouvait pas ne pas la remarquer. » A expliqué l’une d’elles en donnant un coup de coude à l’autre. « N’est-ce pas ? »« Oui, et ce n’est pas seulement nous qui l’avons vu, toutes les jeunes femmes de l’entreprise, même les femmes de ménage l’ont remarqué. »Je ne savais plus que dire.« Normalement, Monsieur Lebrun est très discret, il ne sort pratiquement jamais du bureau. Mais aujourd’hui, c’est vraiment une exception, on dirait qu’il a fait exprès de se promener. »« Oui, il ne l’aurait pas fait
Je m’étais préparée à me voir refuser l’entrée.Mais il semblait que le nom de Marc ait encore du poids, surtout auprès de Maël.Prenant une profonde inspiration, je suis entrée. L’atmosphère de la pièce était calme et presque solennelle, comme si chaque mouvement était étudié.Mon regard s’est aussitôt posé sur un vieil homme aux cheveux grisonnants, en train de pratiquer des exercices au milieu de la salle. Son visage était concentré et ses yeux étaient fixés sur ses mains qui bougeaient avec une précision presque hypnotique.Était-ce réellement Maël ? Bien que j’aie enquêté sur ses informations, je savais qu’il n’avait pas encore soixante ans, à peu près l’âge de Marc. Sur les photos, il paraissait bien plus jeune. Mais là, il semblait même plus âgé que Marc.Malgré les données que j’avais sur lui, je peinais à identifier cet homme en train de pratiquer ses arts martiaux comme étant réellement Maël. J’ai même eu l’impression de m’être trompée de personne.« Ma petite, dis-moi pourq
Je me demandais si, dans l’intimité, Marc bénéficiait lui aussi d’un service aussi impeccable.En tant que personne avec un esprit très actif, je me suis mise à élaborer diverses hypothèses en très peu de temps.« Viens t’asseoir. » M’a invitée Maël.Je me suis approchée, et les jeunes filles se sont empressées de me servir de l’eau, avec une attention particulière.Bien que je ne sois pas habituée à être aussi choyée, j’ai essayé de m’accoutumer à ses habitudes.« Tu n’es pas encore mariée, n’est-ce pas ? » A-t-il demandé en buvant une gorgée de thé.« Non, pas encore. »Il a souri. « Quand épouseras-tu Luc ? »J’ai été surprise qu’il ignore que j’avais déjà rompu avec Luc, et que son propre fils avait essayé de me convaincre de devenir sa femme. Mon cœur a fait un petit bond, et j’ai senti mes joues s’échauffer légèrement.Je me demandais comment il aurait réagi s’il m’avait vue accepter la proposition de Théo, et que je sois venue le voir en tant que future belle-fille.« Je ne me m
Marc et Sylvie ont toujours été si bienveillants envers moi, me traitant comme leur propre fille. Je le savais pertinemment.Cependant, depuis que j’ai découvert ce contrat, j’avais toujours un nœud dans l’estomac quand je les voyais.Aujourd’hui, je voulais pouvoir le défaire, pour les aimer et les accepter sans arrière-pensée.Maël a souri. « La fille ressemble bien à son père. »Cette remarque m’a surprise, alors qu’il venait de dire qu’il ne se souvenait plus de mon père.Il m’avait donc menti.Mais pourquoi ?J’ai serré les poings, le cœur serré. Mes ongles s’enfonçaient légèrement dans ma paume, une réaction instinctive à ce que je ressentais.C’était alors que Maël a laissé échapper un léger rire moqueur. « C’est parce que Marc ne cesse d’en parler, sinon comment aurais-je pu me souvenir d’un homme que j’ai à peine vu deux fois il y a une quinzaine d’années ? »Ma gorge s’est nouée. Je sentais ma gorge se serrer, comme si je ne pouvais plus avaler ma propre salive. « Marc parle
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'