Un doute a brièvement traversé mon esprit, et j’allais poser une question lorsque François a pris la parole le premier : « Tu étais en train d’écouter aux portes ? Tu m’as vraiment fait peur. »Bien que son ton fût clairement humoristique, je me suis empressée de répondre avec sérieux :« Ne vous méprenez pas, je n’écoutais pas. Je venais justement vous voir, mais je n’ai pas eu le temps de frapper. »François a éclaté de rire, son sourire encore plus éclatant :« C’était une blague ! Tu l’as prise au sérieux. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? »l m’a fait signe d’entrer dans son bureau, et je l’ai suivi.Bien que cela faisait plusieurs jours que j’avais commencé à travailler ici, c’était la première fois que je pénétrais dans son espace. La première impression que j’ai eue, c’était que l’endroit était coloré. François était vice-président, mais comme le président ne gérait pas les affaires au quotidien, il avait les pleins pouvoirs décisionnels. Pourtant, à voir la décoration de son bureau,
« Non, non, le patron ne cherche pas à être aimé de tout le monde. Il veut seulement que la personne qu’il aime l’aime en retour, et cela lui suffit. »En quittant l’entreprise, les paroles de François résonnaient encore dans mes oreilles. Curieusement, je commençais à me demander à quoi pouvait ressembler ce mystérieux patron. Ce qui était encore plus étrange, c’était qu’aucune information à son sujet ne figurait dans les dossiers de l’entreprise.Pendant tout le trajet en voiture jusqu’à la boutique de fournitures artistiques, je n’ai cessé de réfléchir à ce patron énigmatique. Une fois garée, je ne suis pas sortie tout de suite du véhicule. J’ai pris mon téléphone et appelé Léon. Il n’a pas répondu, je lui ai alors laissé un message vocal :« Ce soir, tu peux m’accompagner chez les Dupont ? »Sachant qu’il ne répondrait probablement pas non plus à mon message, j’ai rangé mon téléphone et suis entrée dans la boutique.Le propriétaire m’a accueillie chaleureusement dès mon entrée : «
Les encres n’étaient pas des objets ordinaires pour tout le monde, alors ma première intuition était qu’elle les achetait aussi pour Marc.Luc, quelques jours auparavant, avait dit qu’il demanderait à Madeleine de quitter l’entreprise et qu’il n’aurait plus aucun lien avec elle. Et pourtant, même pour l’anniversaire de Marc, il allait l’inviter. Je n’avais pas cru un mot de ses promesses, et j’avais bien fait.Madeleine observait attentivement l’ensemble que le vendeur lui montrait, avec un air de connaisseuse. Absorbée, elle ne m’avait pas remarquée, et je n’avais aucune envie de croiser son chemin. Je faisais donc comme si je ne l’avais pas vue et continuée à regarder les articles autour de moi.« Monsieur, vous êtes sûr que c’est le meilleur ? Je dois l’offrir à une personne très importante, alors ne me laissez pas faire mauvaise impression. » a demandé Madeleine au vendeur.« Madame, ce que vous appelez "le meilleur" est très subjectif. On dit souvent qu’il n’y a pas de meilleur, s
Pendant que je payais, Léon m'a rappelé.« J'étais occupé, je viens de voir le message », m'a expliqué Léon dans un premier temps.« Bon, je sais, ça t'arrange ? » ai-je demandé.Léon a dit : « Non, pas du tout, alors à quelle heure ? »J'ai réfléchi un peu, si j'y allais à six heures, ce serait l'heure du dîner, Marc et Sylvie devraient me garder pour dîner, ce qui m'arrangerait, mais Léon se serait senti gêné.« Sept heures et demie », ai-je répondu, en pensant que le repas était terminé à cette heure-là.« D'accord, je passe te prendre à sept heures, c'est d'accord ? » m'a demandée Léon.J'ai préféré rire : « Comment vas-tu venir me chercher, sur un vélo partagé ? »Je ne voulais vraiment rien dire, c'était juste une blague, mais quand Léon au bout du fil est resté silencieux et n'a pas répondu, j'ai réalisé que mes mots avaient pu lui faire comprendre quelque chose de mal.J'ai expliqué rapidement que je ne voulais rien dire, puis j'ai dit : « Je passe te prendre ».« Je serai rent
J'ai secoué la tête, impuissante, « Elle devrait savoir exactement à qui appartient le bébé, si tu es vraiment curieuse, tu n'as qu'à aller lui demander ».Marie a grogné, « Je n'ai pas le temps pour ça, je verrai plus Léon quand j'aurai le temps. »Marie a grogné, « Je n'ai pas le temps pour ça, je verrai plus Léon quand j'aurai le temps. »En l'entendant parler de Léon, je me suis dit qu'il n'était pas encore rentré, j'ai jeté un coup d'œil à l'horloge sur le mur et j'ai demandé d'une manière détournée : « Maintenant, tu as fini de travailler ou tu es en train de paresser ? »Marie n’était pas d’accord : « Qu'est-ce que tu racontes, je suis comme ça ? Léon est très gentil, il quitte encore le travail plus tôt que d'habitude ».« Oh, ça fait combien de temps qu'il est parti ? »« Une demi-heure, je suis rentrée et je me prélasse sur le canapé. » a dit Marie alors que j'ai regardé l'heure. Il devrait être de retour mais je n'ai entendu aucun bruir, peut-être qu'il était sur la route.«
Jamais je n’aurais pensé tomber sur Léon en sortant de la douche.Il avait seulement une serviette autour de la taille, juste ce qu’il fallait pour cacher l’essentiel. Tout le reste était exposé, et c’était une image difficile à oublier.Lui aussi avait l’air pris au dépourvu. Visiblement, il ne s’attendait pas à me voir débarquer comme ça. J’ai même cru voir un léger rouge apparaître sur sa peau hâlée.On est restés là, figés, à se regarder sans bouger ni parler, comme si le temps s’était arrêté. Finalement, il a réagi en premier et s’est précipité dans sa chambre. Moi, je suis restée là, raide comme un piquet, la gorge sèche.Ce n’était qu’après quelques secondes que j’ai réalisé que mon visage était en feu.Quand j’ai vu la porte de sa chambre se refermer, je me suis dit qu’il devait être en train de s’habiller. Ça m’a fait penser aux vêtements que j’avais achetés pour lui, alors j’ai lancé :« Léon, attends, ne t’habille pas encore, j’arrive ! »Mais aussitôt les mots sortis de ma
« Je pensais que si tu étais pressée, tu viendrais me chercher, alors je t’ai laissé ça », a dit Léon tranquillement.Et moi, sans réfléchir, j’ai demandé : « Donc tu t’es habillé comme ça exprès pour sortir ? »Sa pomme d’Adam a bougé légèrement. « Non, j’ai juste entendu mon téléphone sonner et je suis sorti pour répondre. Je ne pensais pas que ça tomberait comme ça. »Effectivement, une sacrée coïncidence.Au moins, ça valait le coup d’œil, vu son physique.Sur la route pour aller chez les Dupont, Léon est resté silencieux. Pensant qu’il était un peu nerveux, je lui ai dit : « Une fois là-bas, tu te contentes de dire bonjour. Pour les questions, je m’en occupe. »Il a simplement répondu : « D’accord. »« Si jamais Luc est là et qu’il dit des trucs désagréables ou te met la pression, ne te gêne pas pour répondre », ai-je ajouté.« Compris. »« Ah, et on doit se mettre d’accord sur une histoire. On dira qu’on s’est rencontrés au village Q, que tu... avais un faible pour moi et que tu
Je suis restée silencieuse, perdue dans mes pensées. Je craignais de dire quelque chose qui pourrait blesser Léon. Et puis, cela m’a ramenée à mes parents. Leur accident… Était-ce vraiment un simple accident ou autre chose ?À l’époque, j’étais trop jeune pour comprendre ce qui s’était passé. C’est Marc qui avait tout pris en charge. Peut-être qu’il est le seul à vraiment savoir la vérité sur ce jour-là. Je vais profiter de le voir tout à l’heure pour lui poser la question.Léon a remarqué que je ne disais rien, mais il n’a pas insisté. Nous avons roulé en silence jusqu’à destination.Ma voiture, équipée du système de reconnaissance automatique de la famille Dupont, est entrée directement dans la cour.La gouvernante, en me voyant arriver, est venue à ma rencontre avec un grand sourire.« Claire, tu es de retour ! Je vais prévenir Monsieur et Mme Dupont. »« Pas besoin, je vais y aller moi-même », ai-je répondu en souriant.Elle a jeté un regard à Léon, qui venait de descendre de la vo
Clémence a toujours été très lucide, mais parfois, elle abandonnait certaines choses sans même les affronter. Sur ce point, nous ne nous ressemblions pas, mais chacun son caractère, chacun ses propres pensées.J’ai passé la nuit chez Clémence avant de repartir, alors je n’ai pas vu Léon.Les voisins m'ont demandé si j’étais partie en voyage avec mon petit ami, car cela faisait plusieurs jours qu’ils ne nous avaient pas vus. C’est alors que j'ai appris que Léon n’était toujours pas revenu.Bien que Marie m’ait dit qu’il était occupé, je savais très bien que Léon vivait ici pour moi. Lorsque j’étais là, il rentrait tous les jours, quand je n’étais pas là, il ne rentrait pas.J’ai décidé de le retrouver. Quand je suis arrivée au parc d’attractions, Marie m’a vue et a foncé dans mes bras : « Claire, ça fait si longtemps que tu n’es pas venue me voir. »« Eh bien, je suis là maintenant. » ai-je répondu en la tapotant sur le dos, mais mes yeux étaient déjà fixés sur Léon. Il était suspendu à
Je ne savais pas ce qu’il voulait que je fasse pour lui, alors je suis restée silencieuse. Mais il a continué : « Mes parents ne peuvent vraiment pas accepter Madeleine, surtout ma mère. Est-ce que tu pourrais dire du bien d'elle devant ma mère ? »Me demander de dire du bien de Madeleine ? Il était fou !« Si tu veux vraiment que je dise quelque chose devant Sylvie, sache que je ne vais certainement pas dire de bien de Madelaine. » lui ai-je répondu sans détour.« Claire… »Je lui ai répondu fermement : « Luc, je ne suis pas aussi généreuse. De plus, Madeleine n’est ni ma famille ni mon amie, pourquoi devrais-je la défendre ? » À ce moment-là, Luc m’a demandé : « Tu fais ça parce que tu es jalouse ? »J’ai ri : « Tu veux me tester ? Eh bien, tu vas être déçu. Non seulement je ne suis pas jalouse, mais je suis soulagée, soulagée de te connaitre. »Luc a soupiré : « Claire, ce que j’ai donné à Madeleine, c’est juste un titre, un mariage. C’est ce que je lui dois. Avec elle, il n’y a vr
Juliette se sentait si solitaire, elle voulait que je reste ici avec elle. Et comme je n'avais que deux jours de congé, j'ai demandé deux jours supplémentaires pour être avec elle.Mais comme on disait, toute bonne chose avait une fin, et je devais finalement partir. Elle m'avait préparé des plats cuits à la vapeur avec du pollen et des pétales de fleurs, comme si elle voulait me donner tout ce qu'elle avait de meilleur.« Quand tu auras du temps, viens me voir. » m'a dit Juliette, les yeux baissés, ne voulant pas que je voie les larmes qui brillaient dans ses yeux.« Oui. » ai-je répondu, ne pouvant pas dire grand-chose, car moi aussi, j'avais le cœur serré, j'avais peur de fondre en larmes devant elle.« J'ai déjà demandé à mon amie de contacter le médecin. Dès qu'on prend un rendez-vous, ton frère et moi viendrons te chercher. » ai-je ajouté en la serrant dans mes bras.« D'accord, je t'attends. » a-t-elle répondu.Sur la route, j'ai envoyé un message à Clémence. Elle m'a demandé de
Juliette, la sœur de Léon, était comme une fille qu'il avait élevée, et c'est pour ça qu'il ne pouvait pas la laisser prendre des risques.Elle m'a raconté beaucoup d'anecdotes sur elle et Léon. Elle m'a aussi expliqué que c'est Léon qui avait construit cette petite maison de ses propres mains. Elle m’a ajouté que Léon pêchait pour elle et qu’il cuisinait bien.Grâce à tout ce que Juliette m’a raconté, j’ai mieux compris Léon.Juliette s’est endormie en me racontant ses histoires, et en la regardant dormir, j'ai soudainement eu envie d’appeler Léon, de lui dire que dorénavant, je prendrais soin de lui.Mais cette idée n’a duré qu’un instant, et je ne l’ai pas suivie. Parfois, il valait mieux agir que de parler. Je n’ai pas appelé Léon, mais j’ai appelé Clémence.« Tu es où ? » m’a-t-elle demandée, sa voix trahissant une fatigue évidente.J'ai immédiatement remarqué qu'il y avait quelque chose qui n’allait pas : « Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu viens de sortir du bloc ? Tu es épuisée ? »«
En entendant mes mots, Juliette a pâli instantanément et a secoué la tête avec vivacité, serrant encore plus fort ma main.« Ne te méprends pas, ce n'est pas ce que tu crois. Mon frère n'a jamais aimé d'autres filles. Toi, tu es la première. »En la voyant si choquée, avec ses lèvres devenues blanches, j'ai compris que je ne devais pas l'effrayer davantage.J'ai levé la main pour lui chatouiller le bout du nez : « Regarde-toi, toute paniquée. Ton frère m'a dit qu'il n'avait jamais eu de petite amie. »Juliette a hoché la tête, puis a ajouté : « Il n'a jamais aimé aucune autre fille. »Cette petite fille était vraiment innocente, et si elle tomberait amoureuse d'un garçon, elle espérait qu'ils seraient sincères l'un envers l'autre. Mais dans la société actuelle, il n'y avait pas beaucoup de gens comme elle qui soient aussi sincères.Je me suis soudainement inquiétée. Et si un jour elle souffrait à cause de l'amour ? Évidemment, je m'inquiétais un peu trop, mais malgré ma première rencon
Juliette m'a regardée intensément, ses yeux brillaient. « Tu as une solution ? »Bien sûr, il y avait une solution, mais si Léon n'osait pas prendre le risque, est-ce que je devrais le faire à sa place ? Si ça réussissait, tant mieux, mais si ça échouait, Léon ne me le pardonnerait jamais.Juliette a pris mon silence pour du désespoir :« Tu n'as pas de solution non plus, n'est-ce pas ? » Elle a baissé les yeux, le visage empli de la déception : « Je sais que personne n'a la solution à mon problème. »Puis elle a poussé un léger soupir, et a relevé la tête en affichant un sourire. Elle ne voulait pas que ses émotions affectent mon humeur.« Ce n’est pas grave. Je suis déjà très heureuse. Peu importe combien de temps je vais vivre, je profite de chaque instant. Qui sait, peut-être que je vivrai longtemps. »Elle aurait mieux fait de ne rien dire, car plus elle parlait, plus je me sentais mal. Comment pourrais-je accepter qu'une telle fille perde tout espoir ? J'ai essayé de la réconfort
« Merci d'aimer mon frère ! »Sur ce, Juliette a levé sa tasse de thé, les yeux brillants de larmes, et me l’a tendue avec beaucoup de respect. À cet instant, mes yeux se sont subitement remplis de larmes, mais j’ai souri et répondu : « Ne dis pas comme ça, c’est drôle ! »Juliette a fait une petite moue, j’ai pris la tasse et bu une gorgée. Le parfum du thé s’est répandu dans ma bouche, c’était la première fois que je dégustais un thé aussi pur.« Mon frère n’a même pas cherché de petite amie, il craint qu’une femme qu’il épouse ne me traite mal, qu’elle me rejette… » Juliette s’est arrêtée net, n’osant pas finir sa phrase.J’ai tout de suite compris pourquoi elle n’a pas terminé. Elle craignait que Léon ne m’ait pas parlé de sa maladie, que je changeais d’avis en apprenant qu’elle est malade.Je ne pouvais pas m’empêcher de boire une nouvelle gorgée de thé. « Te rejeter à cause de ta santé ? Tu crois vraiment que je suis ce genre de personne ? »Elle a souri et s’est détendue. Mais e
Je m'étais un peu perdue dans mes pensées, quand soudain j'ai entendu quelqu'un me demander :« Bonjour, vous cherchez quelqu'un ? »Je me suis retournée et j'ai vu une jeune fille portant une robe blanche, ses cheveux noirs tressés tombant sur sa poitrine, et ses yeux étaient particulièrement brillants.« Vous vous appelez Lebrun, non ? » lui ai-je demandé.Une lueur de surprise a traversé ses yeux. « Oui, c'est ça, vous venez voir mon frère ? »En entendant cela, j'ai su qu'elle était la sœur de Léon. En effet, elle ne ressemblait pas vraiment à lui, mais elle était tout de même très jolie.« Oui, je suis une amie de Léon, » ai-je répondu en lui tendant la main avec un sourire.Juliette a eu un léger sursaut, mais après un instant, elle a tendu la main : « Je suis Juliette. »En voyant son expression à la fois surprise et un peu gênée, je lui ai dit en souriant : « Est-ce que je peux entrer ? »C'était seulement à ce moment-là que Juliette s'est rendu compte que nous étions encore à
Ce soir-là, j’ai quitté la maison. Léon n'était pas là, car les fenêtres de chez lui étaient plongées dans le noir.Lorsque Gobert m'a appelée, j'étais déjà dans la salle d'attente du guère. Cette fois, je n'ai pas pris l'avion, mais le train à grande vitesse. Bien que cela prenne deux heures de plus, je trouvais le train plus sûr que l’avion.« Claire, la voiture est réparée, où es-tu ? Je vais te l’apporter, » m'a dit Gobert d'une voix apaisante. Je regardais les gens dans la salle d'attente, tout le nez plongé dans leurs téléphones, et j’ai répondu calmement : « Laisse-la au garage, je viendrai la récupérer moi-même. »Gobert est resté silencieux un moment, alors j'ai ajouté : « Je connais ce garage. »Les voitures des Dupont étaient toujours entretenues dans ce garage spécifique.« Le mécanicien a dit que ta voiture a été manipulée par quelqu'un. » m’a annoncé Gobert. Les paroles de Gobert m'ont laissée sans voix. Bien sûr, je me sentais mal à l'aise, car c'était moi qui avais de