Elle m’a tendu un thé qu’elle venait de préparer et s’est exclamée avec colère : « Luc est vraiment un salaud. Je ne s’attendais pas qu’il était si éhonté ?J’ai pris deux gorgées de thé et murmuré : « Alors, il ne faisait que me plaindre... »Même si Luc et moi avions rompu, le passé heureux étaient encore dans mon cœur. Mais aujourd’hui, ses mots avaient définitivement fait tomber ce voile illusoire.Clémence m’a attrapé les épaules et les a caressées pour me réconforter : « Il n'est pas trop tard. »Je suis restée silencieuse. Elle m’a donné une petite tape sur l’épaule et a demandé : « Tu veux lui rendre la monnaie de sa pièce ? »« Quoi ? » ai-je répondu, ma voix alourdie par la tristesse.Les mots de Luc ont ouvert les cicatrices de mon cœur, me rappelant la période la plus sombre de ma vie. Quand mes parents étaient morts dans cet accident de voiture, j’avais l’impression que j’étais abandonnée par le monde entier. Je ne savais pas quoi faire, n’osais même plus rentrer chez moi,
Léon a gardé le silence pendant quelques secondes, puis il a demandé d’une voix grave et séduisante : « Tu as bu ? »J’ai insisté sans répondre à sa question : « Alors, tu es d’accord ou pas ? »Il a rétorqué : « Où es-tu ? » « Laisse tomber, je connais déjà ta réponse. » ai-je répondu, prête à raccrocher. Mais il m’a interrompue : « Où es-tu ? Chez toi ou en dehors ? »Sa voix était si autoritaire qu’elle m’a fait éclater. Toute ma frustration retenue est sortie d’un coup : « Tu es qui pour me demander ça ? Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je... »Clémence s’est soudain approchée et a dit dans le téléphone : « Rassurez-vous, elle est chez moi. Je suis sa meilleure amie. »Puis, se penchant vers moi, elle a murmuré à mon oreille : « Quand on demande un service, il faut être douce, ma chère. »Je l’ai poussée en riant, et nous avons commencé à folâtrer. La voix de Léon s’est fait entendre à nouveau : « On en reparle demain, quand tu es dégrisée. »Il a raccroché avant que je ne puisse
« Quoi ? » choquée, puis j'ai poussé un juron : « Il est malade ou quoi ? »Paul, d’un ton sérieux, a répondu : « Claire, M. Luc est vraiment un peu fou ces derniers jours. »J’ai tout de suite compris. La robe de mariée, les bagues… Tout cela venait de lui. Il avait sûrement donné des instructions à Paul pour organiser tout ça.Furieuse, je lui ai demandé : « Mais qu’est-ce qu’il cherche à faire ? M’écœurer ? »Paul a marqué un silence avant de répondre : « Je ne sais pas exactement ce qu’il veut, mais je sais qu’il ne veut pas te perdre et qu’il t’aime, Claire. »Je ne pouvais pas m’empêcher de rire froidement et je l’ai interrompu : « C'est normal que les autres disent ça, comment peux-tu dire ça ? Tu penses vraiment qu’il m’aime ? »Paul est resté silencieux, incapable de répondre.J’ai poursuivi fermement : « S’il veut faire des bêtises, je ne serai pas là pour lui. »Paul, visiblement désolé, a murmuré : « Claire, je m’en veux depuis toujours. Si ce n’était pas pour ce que j’ai f
Avais-je réussi à l’éblouir ? Je croyais qu’il était insensible à la beauté de femme. Finalement, il semblait que tous les hommes étaient pareils.Bien que je sache déjà que j’avais captivé Léon, j'ai délibérément ébouriffé mes longs cheveux. Et là, j’ai vu ses yeux s’assombrir encore plus.Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, mais je n’avais pas envie de perdre du temps à deviner. Alors, j’ai dit directement : « Alors, tu acceptes ? »Léon, les yeux détournés, a demandé : « Accepter quoi ? »J'ai ri, comment se fait-il que je ne sois pas ivrée et que lui le soit ? Je savais qu'il ne l’était pas, il l'a fait exprès.J’ai répété les mots que j’avais déjà dits :« Sois mon petit ami, temporairement. »Il n’a pas répondu tout de suite, il a juste regardé au loin, et j'ai suivi son regard pour remarquer que la grande roue était montée à son point culminant.En pensant à Paul qui m'avait dit que Luc allait me demander en mariage, ne serait-il pas en train de préparer ça sur la grande rou
J'ai souri, « Léon, puisque nos objectifs ne sont pas les mêmes, tant pis. »Il m'a demandé : « Mais tu as besoin d'un petit ami, non ? »« Oui, j'en ai besoin, mais avec quelqu'un comme toi, je ne peux pas me permettre de frotter, je vais chercher une autre solution. »Mes mots ont rendu son regard encore plus intense.Je pensais qu'il allait essayer de me retenir, ou céder, mais j'ai surestimé ma situation, il n'a rien dit.« Au revoir, je suis indiscrète. » ai-je dit avant de tourner les talons et de monter dans la voiture. J'ai roulé jusqu'à ce que je sois sûre que Léon ne me voyait plus. Je me suis 'arrêtée pour reprendre mon souffle. J'étais aussi remplie de regrets pour ce que j'avais fait sous l'effet de l'alcool la nuit dernière.Je n'aurais pas dû me frotter à Léon, même si j'avais demandé à Vincent de jouer mon petit ami, mais il ne servait à rien de le regretter maintenant.Après avoir calmé, j'ai conduit jusqu'à une fleuriste pour acheter un bouquet. Et puis, je suis allé
« Dans quelques jours, ce sera l'anniversaire de ton oncle, tu viendras, n'est-ce pas ? »Les paroles de Sylvie m'ont surprise, et j'ai soudainement réalisé que l'anniversaire de Marc approchait. Cependant, même si elle ne m'en avait pas parlé, je n'aurais pas oublié, car j'avais mis des rappels pour chaque anniversaire des membres des Dupont.En vivant chez eux, j'ai préparé beaucoup de choses à l'avance afin de rendre tout le monde heureux. Même s'ils me traitaient bien, je vivais prudemment, de peur de commettre une erreur.Un peu distraite, je n'ai pas répondu immédiatement à Sylvie. Elle a continué : « Claire, tu sais que nous t'avons toujours considérée comme notre fille. Depuis toutes ces années, tu nous as toujours envoyé des cadeaux et des vœux pour chaque anniversaire. Si tu ne viens pas cette année, ton oncle sera vraiment triste. »Sa question m'a prise au dépourvu, et je ne savais pas quoi répondre, surtout avec Luc qui se comportait comme un fou ces derniers temps. Je cra
« Ouais ? Qui serait-ce ? Les amis de tes parents les ont déjà oubliés, ils n’ont même jamais reparlé d’eux. Comment pourraient-ils venir leur rendre hommage ? »Les paroles de Sylvie m'ont fait un pincement au cœur. C'était vrai, les gens étaient toujours comme cela. Avant, je ne ressentais rien à ce sujet, mais quand Sylvie l’a dit aussi directement, je me sentais mal au fond.« Peut-être que la personne qui l'a envoyé s'est trompée ? » a ajouté Sylvie.En regardant la stèle, je me suis dit : « il y a une photo et un nom, comment aurait-on pu se tromper ? »« Peut-être », ai-je fait écho aux paroles de Sylvie, sinon j'avais peur qu'elle continue à parler à ce sujet.J'avais déjà compris que ça ne venait pas de Sylvie et que ça ne pouvait pas être des amis de mes parents, alors qui c'était, il fallait que je trouve un moyen d'enquêter.« Claire, ne t'inquiète pas trop, je vais en parler à ton oncle », m’a rassurée Sylvie.J’ai hoché la tête, et Sylvie a insisté pour me rappeler de ven
En fin d'après-midi, dans un café.Alors que je dégustais ma deuxième tasse de café, mon prétendant est enfin arrivé.Il n'avait pas un gros ventre, et ce n'était pas non plus un crâne rasé. Sa chemise bleu pastel était propre et sans taches de graisse, il ressemblait plutôt bien aux photos de son profil. Je n'avais pas été victime d'un « piège à photos », mais son retard m'avait tout de même fortement diminué mon intérêt pour lui. Heureusement, je n'étais pas là pour une véritable rencontre amoureuse, je l'avais simplement « loué » pour faire face à Luc.« Désolé, je suis en retard », s'est-il excusé poliment en arrivant.« Ce n’est pas grave, je ne viens pas vraiment pour un rendez-vous, je voulais juste louer un petit ami », ai-je répondu franchement.Il est resté sans voix un moment, puis a balbutié : « Louer un petit ami ? »« Oui, je n'ai pas l'intention de tomber amoureuse, mais dans ma situation actuelle, il me faut absolument un petit ami », ai-je expliqué en détail.Il est re
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'