« Qu'est-ce que vous foutez là ?
-Rien. »Noah fusilla Liam du regard.« Je vois que la confiance règne.-Je suis allée tout raconter à la directrice. Elle va virer les garçons et les transmettre à la police.-Bon débarras. J’espère qu’ils vont se faire couper les couilles. »Je fronçais les sourcils.« Bah quoi ? C’est ce qu’ils font dans certains pays. On a quoi apprendre.-En parlant de cela, merci encore. Je n'exagère pas si je dis que tu m'as sauvée.-Arrête tu vas me faire rougir. »Noah faisait semblant de se moquer mais je voyais bien que ses joues avaient changé de couleur. Je le pris dans mes bras. Il me rendit maladroitement mon étreinte.« Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Liam à son frère.-Je visite le lycée.-Évidemment...-Quoi ? J'ai pas le droit d'aimer l'architecture du seizième siècle ?-Le bâtiment date du dix-huitième siècle... révéla Liam.-Les architectes étaient en avance sur leur temps. »Liam s« De quoi voulais-tu me parler ? demandais-je une fois que Liam fut assez loin. » Noah passa une main dans ses cheveux gêné. Je commençais à m'inquiéter. S'il était gêné c'était vraiment grave. « Je voulais pas t'embêter avec ça au début mais je me suis dit que c'était mieux si je t'en parlais. » Il marqua une pause ce qui m'inquiéta encore plus. « C'est à propos de Jules. » Je me crispai. « Il a lancé quelques rumeurs à propos de toi...-Quel genre de rumeurs ? demandais-je. » Noah semblait très mal à l'aise. Son je-m'en-foutisme était parti en vacances à ce moment précis et je repensais à Liam qui avait aussi mentionné des rumeurs. « Il dit que tu l'as dragué avant de le jeter pour Liam...-Comment?» J'en avais marre de lui. Marre de son problème avec Liam. Marre de ses manières. Marre qu'il fasse mine d’être la victime dans toute cette histoire. Il devait se comporter en adulte lui aussi et voir l
Je m'excusais auprès des garçons et me dépêchais de déposer mon plateau avant de courir rattraper Jules. Je le rattrapais assez vite il n'était pas allé bien loin. Je l'interpellai. Il se retourna d'un coup tout comme les garçons avec qui il avait mangé. Ils sourirent vicieusement. Je marchais doucement jusqu'à être à leur hauteur et demandais à Jules en essayant de rester la plus autoritaire possible : « Pourrais-je te parler ?» Jules hocha la tête. Puis il se tourna vers ses amis. « C'est bon je vous rejoins.-Comme tu veux. » Ses amis partirent en me jetant des coups d'œil amusés. Une fois seuls Jules me regarda en croisant les bras sur son torse amusé. « Jules. C'est la dernière fois que je te le demande. Arrête tes gamineries. Tu commences à être vraiment irritant. » Jules souffla amusé. « Qu'est-ce que j'ai fait ?» J'ouvrais de grands yeux n'y croyant pas. « Ce que tu as fait ? Serais-tu lent à ce point
Les garçons me laissèrent et je pus donc aller parler à Cindy. Encore. Malheureusement elle devait être occupée et n’était pas dans son bureau donc je décidais de lui écrire un mail puis je sortais dans les jardins.J'étais restée quelques minutes seule adossée à un arbre, les yeux fermés, la tête tournée vers le soleil quand je sentis un picotement désagréable sur mon corps. J'ouvris les yeux et me rendis compte que les filles de ma classes étaient assises non loin et me regardaient en rigolant. Elles me regardaient moi, cela ne faisait aucun doute.J'essayais de faire comme si je n'avais rien remarqué mais elles n'étaient pas vraiment discrètes et je ne pouvais pas ne pas entendre leur conversation.« Même le peu qu'il lui reste d'amies l'abandonnent. -Normal comment tu peux être amie avec... Elle ?-J'ai entendu dire qu'elle se tape en même temps Liam, son frère et son meilleur ami.-Quelle pute !»Leurs voix exprimaient le dédain, le dégoût, l'amusement...
J'avais oublié de mettre mon téléphone en silencieux alors il me réveilla en plein milieu de la nuit. Je m'étais contentée de le retourner pour pas qu'il fasse de lumière mais peu après je reçus un deuxième message puis un troisième. Je finis par me redresser pour regarder qui m'écrivait. Heureusement ça n'avait pas réveillé Lili qui ronflait doucement. Il me fallut quelques minutes pour que je puisse regarder mon écran qui était trop lumineux. Une fois habituée à l'intensité lumineuse je vis que c'étaient trois messages de numéros inconnus différents. Dont un qui m'avait déjà envoyé un message. C'était un des amis de Jules qui disait : Inconnu : Tu dois être dans les bras de ton troisième gars de la soirée à l'heure qu'il est. Très drôle... Je me faisais du mal je le savais mais je lus les deux autres messages. Inconnu : C'est vrai que tu le fais pour moins de dix euros ? Inconnu : Tu n’as pa
J'étais retournée dans ma chambre sans problème. J'eus même de la chance parce que les lycéens qui buvaient en bas de mon bâtiment étaient partis. Je ne réussis cependant pas à me rendormir. Je m'étais allongée sur mon lit laissant libre court à mes pensées attendant que Lili se réveille à son tour puis l’heure venue j’avais envoyé un énième mail à Cindy avec les numéros qui m’avaient écrit.J'avais reçu de nombreux autres messages tous aussi agréables à lire que les premiers. Je les avais ouverts en les survolant du regard. Je ne comptais pas leur porter de l'importance mais je ne supportais pas d'avoir des messages non ouverts. Heureusement vers sept heures les messages se firent de moins en moins nombreux. Les rigolos devaient être allés se coucher. J'avais hésité à leur envoyer quelque chose mais je restais dans l'optique d'ignorer toute cette haine.Mon amie était une lève tôt. À huit heures je l'entendais remuer. Quand je l'entendis se redresser je me levais aussi conten
Ils ne me virent pas arriver et me remarquèrent qu'une fois que je fus à côté d'eux et que je me raclais la gorge pour attirer leur attention. Le motard qui m'avait parlée la veille se redressa et avança vers moi énervé. « Qu'est-ce que tu veux encore Anna ?» Je lui tendis la boîte avec la pizza sous les regards perdus des autres membres du gang. Le brun fronça les sourcils irrité. Je ne savais moi-même pas ce qu’il me prenait. Ils n’avaient pas été des plus agréables avec nous mais ce brun m’intriguait. J’étais persuadée de l’avoir déjà vu quelque part ne sachant où. Je me disais que si j’entendais sa voix j’allais réussir à mettre le doigt dessus. « Tu me prends pour ta poubelle ?» J'ouvrais le carton offensée qu'il me pense capable de penser cela. « Pas du tout ! On a commandé une pizza en trop avec mes amis alors au lieu de la jeter je me suis dit que peut être que vous la voudriez. On n'y a pas touché. » La seule fille du groupe s
J'avais rallumé mon téléphone pensant que les sms d'inconnus étaient finis mais j'avais eu tort. J'en avais reçu certes moins que la nuit mais j'en avais reçu encore. Je l'éteignais donc de nouveau pour avoir la paix. J'avais réussi à penser à autre chose grâce à mes amis. Je n'allais pas détruire cela.Le lendemain matin j'allais prendre mon petit déjeuner en compagnie de Lili. Nous fûmes rejointes par les filles du théâtre. J'étais la dernière du groupe à prendre mon plateau. Les filles parlaient devant moi et j'écoutais leurs commérages en souriant.Soudain je sentis quelque chose de froid dans mon dos qui me fit lâcher un petit cri. Les filles se tournèrent vers moi. Mon cri avait été accompagné d'un bruit assez fort d'un verre qui se brisait sur le sol et rapidement tout le réfectoire se mit à me fixer. Cet intérêt soudain pour ma personne ne me plut pas spécialement...Il me fallut quelques secondes pour comprendre que mon dos était trempé. Pile le jour où j'avais mis
J'étais en avance d'une demi-heure au club de combat. J'étais tellement excitée de pouvoir m'entraîner que je n'avais pas attendu que Lili rentre et je m'étais préparée seule. Le gymnase étant fermé, je me suis assise à même le sol pour attendre.Liam arriva dix minutes après moi et me regarda les sourcils froncés amusé.« Impatient de me voir ?»Je sautais sur mes jambes essayant d'effacer mon sourire.« À vrai dire, oui.-Ah oui ? Je suis content de voir que tu débordes d'énergie. »Il ouvrit la porte et je le suivais à l'intérieur excitée. Après avoir déposé mes affaires, je suivis Liam dans le coin à part où nous avions l'habitude de nous entraîner et me plaçais devant Liam impatiente.« Tu veux qu'on commence en avance ?-Oui !-On peut commencer par les pompes. »Je fronçais les sourcils.« Quoi ?-Eh bien... Je pensais qu'on allait faire autre chose comme j'avais réussi la dernière fois.-C'est pas parce que tu as réussi une fois qu'il f
Point de vue d'Abrielle : Noah finit par raccrocher et en se retournant me remarqua. Je me redressai l'interrogeant du regard. Noah secoua la tête doucement. « Ils ne l'ont pas encore trouvé mais ils y sont presque. » Je soupirais déçue avant de relever le menton. Je devais rester positive. J'avais confiance en Timéa et Martin. Ils allaient ramener leur chef et leur ami. Noah me pressa gentiment l'épaule. « Viens je vais te faire un thé. » Je fronçais les sourcils mais le suivais. Je ne m'imaginais pas boire un thé calmement alors qu’Alexy était encore introuvable cependant je suivais Noah. Peut-être qu'il avait besoin d'un petit moment de calme en cuisine. Il n'avait pas vraiment soufflé depuis la mort de Gaspard. Il avait dû me surveiller et pas une seconde je m'étais dit que lui aussi avait besoin de faire son deuil. Il avait perdu quelque chose ce jour-là. Quelque chose au fond de son cœur s'était arrêté. Il a
Je finis par me réveiller. Quelqu'un m'avait portée jusqu'à ma chambre et m'avait allongée sur mon lit. En m'entendant remuer mes amis et mes parents se rapprochèrent et me dévisagèrent inquiets.« Abrielle ? Tout va bien ?»Je me redressais et hochais la tête. Je me sentais bien. Mon corps était plus léger que d'habitude comme si je venais de me réveiller d'une longue nuit sans rêve.« Ai-je dormi longtemps ?-Non, à peine une demi-heure.-Tu nous as faits vraiment peur tu sais... »Je me tournais vers Noah me souvenant d'un coup de ce qu'il m'avait dit.« Noah. Tu as dit qu'on avait reçu un message. »J'attendais sa réponse suppliante. Je ne pouvais pas y croire. C'était trop beau. Je n’avais pas eu de chance avec Liam mais peut-être que cette fois…« Il
Je me réveillais en sursauts. Je regardais autour de moi paniquée avant de me rendre compte que j'étais dans la voiture. Je soufflais alors et m'enfonçais dans mon siège essayant tant bien que mal de calmer les battements de mon cœur. Mais en bougeant je sentis une douleur dans ma jambe et mon flanc. Noah me regarda inquiet mais je lui faisais signe que j'allais bien. Je me reconcentrais sur la vue qui me parvenait à travers la fenêtre essayant d'occuper mon esprit.Malgré mes dires Noah écarquilla grand les yeux :« Tu saignes ! »Je baissais les yeux et en effet mes vêtements étaient trempés de sang. Visiblement une balle avait dû frôler ma jambe et avait arraché de la peau sur son chemin. Rien de grave. Mon flanc quant à lui montrait un hématome imposant. Je saignais aussi d’autres endroits mais ce n’étaient que des
Quelque chose n’allait pas. Les hommes de Gaspard étaient bien trop nombreux. C'était une véritable armée alors que nous nous attendions à seulement une dizaine d'hommes. Les cobras étaient clairement en sous nombre et petit à petit nous fûmes encerclés. Noah se posta devant moi comme pour me protéger de son corps mais je le repoussais. Je me débrouillais mieux que lui. La colère ne m’aveuglait pas. Les cobras avaient formé un cercle près à se défendre en cas d'attaque.Soudain j'entendis une porte s'ouvrir et des pas se rapprocher. Je me tournais vers la source du bruit et les hommes de Gaspard se décalèrent afin de laisser passer leur maître. Ce dernier me trouva du regard en l'espace de quelques secondes et me sourit de façon machiavélique. Tout on corps eut la chair de poule. Je l’avais reconnu avant même de le voir.« Abrielle. Quel plaisir de te revoir. Je savais bien que nos chemins allaient se croiser de nouveau mais je ne t'attendais pas de sitôt. »Tout le monde s
Cindy avait perdu. Mes parents étant au courant ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se fasse emmener et elle le savait. Je me disais qu’elle m’avouait tout pour pouvoir contrecarrer les plans de Gaspard jusqu’au bout mais j’avais quand même un sentiment étrange.Après avoir échangé des adieux polis avec Cindy, nous sortîmes du bureau. Devant ce dernier Noah ainsi que de nombreux cobras nous attendaient. Mon meilleur ami se redressa en entendant les portes s'ouvrir. Timéa fut la première à nous questionner sur ce qu'il s'était passé à l'intérieur.« Alors ? demanda-t-elle curieuse. »Alexy m'attrapa par le poignet avec le moins de doigts possibles et me tira loin du groupe quelques instants.« Qu’en penses-tu ? me demanda-t-il. »Je réfléchissais quelques i
Nous trouvâmes une voiture sans chauffeur et reprîmes notre route. Je m’endormis bien vite en me répétant les mots d’Alexy dans la tête. Mais je pensais aussi à d’autres mots. Je ne suis pas Liam. Il ne savait pas à quel point j’en souffrais. Je n’avais pas pensé une seconde que les personnes pouvaient ressentir d’autres envies sexuelles ou romantiques que l’envie d’être en couple avec quelqu’un et je me sentis bien naïve. De plus le timing pouvait paraitre étrange mais après tout Alexy avait l’habitude d’une vie aussi mouvementée. Il avait raison. Mon attention était vraiment détournée. Je croisais le regard d’Alexy dans le rétro viseur et le détournais aussi vite que possible. Tu es si belle. Il mit de la musique pour combler le silence et je me battais pour me concentrer dessus et ne pas laisser mes pensées divaguer. Je finis par briser le silence. Nous parlâmes de notre plan pour aller voir Cindy et évidement nous nous mîmes d’accord que nous devions êt
Qu'allais-je faire ? C'était assez simple et pourtant si compliqué. J'allais retrouver Gaspard et le livrer à la police. Il méritait de se faire juger pour ses crimes et je devais avouer que quelque part au fond de moi je n'allais pas me sentir en sécurité tant qu'il n'était pas enfermé. Mais surtout je voulais qu'il paye. Un frisson me parcouru en repensant à la fois où tout avait basculé. Je revoyais le visage pâle de Liam et j'entendais de nouveau le coup de feu. Je secouais la tête. Je n'avais jamais ressenti tant de haine envers quelqu'un. Je n'avais encore jamais souhaité que quelqu'un paye. Et pourtant je ne rêvais que d'une chose. Voir Gaspard derrière des barreaux. J'eus un pincement au cœur. Je ne pouvais pas le haïr à ce point. Il restait humain et mon frère par-dessus tout. Je ne l'avais jamais connu malheureusement et n'allais plus jamais avoir la chance de le connaître mais je me demandais ce qu'il se serait passé s'il n'était pas devenu ainsi. Je secou
Alexy et moi sortîmes de la chambre et descendîmes à la grande salle pour manger. Mes amis étaient déjà installés et Edgar attendit mon arrivée pour faire signe qu'on nous apporte à manger. La cuisine du manoir m'avait manquée. Tout ce que j'avais mangé ici avait toujours était délicieux et équilibré. Je me sentis légèrement mélancolique lors de la première bouchée. Cette dernière me rappela la première fois que j'avais mangé au manoir. Cela avait eu lieu quelques jours après mon départ du château. J'avais refusé de manger pendant quelques temps mais avait fini par me résigner. Tout comme à l'époque le goût de la nourriture était à la fois magnifique et horrible. Horrible car ce fut ce jour où je m'étais rendue compte qu'à présent j'étais seule. Une réalisation des plus difficiles surtout quand nous ne sommes même pas adolescents. Quoi que ce sentiment doit être horrible à n'importe quel âge.Je n’avais pas grand appétit alors je levais la tête de mon assiette et balayais les vis
La reine qui s'était assise entre temps se leva de nouveau en m'entendant revenir. Le roi quant à lui avait changé de place. Il s'était rapproché de sa femme et avait posé sa main sur son épaule. Il retira sa main à mon arrivée et se redressa de toute sa hauteur. Un silence pesant s'installa entre nous trois. Le roi et la reine me regardaient tous les deux ne sachant que dire. Étant au centre de l'attention je décidais de briser le silence. « Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour précédemment. J'ai été légèrement prise de court. » Je me forçais à bouger mes jambes et m'asseyais avec toute la grâce dont j'étais capable sur la chaise la plus éloignée possible. Je croisais les jambes et posais mes mains sur mes genoux faisant mine d'être détendue. « Comprenez ma réaction. Je ne m'attendais pas à voir des fantômes. » La reine pâlit en un instant. J'eus un pincement au cœur. J'y étais peut être allée trop fort. Je croyais que je leur avais pardonnés.