Je me suis creusé la tête pour trouver la meilleure façon de simplifier cette situation compliquée afin que Cécile comprenne, mais j’ai fini par abandonner. J’ai donc décidé de tout lui raconter en détail en rangeant mes affaires. Finalement, elle a compris.Elle a résumé : « Donc, c'est le futur beau-frère de Cédric ? »Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire, un peu amusée : « Qui d’autre pourrait penser aussi vite que toi ? »La maison avait été parfaitement nettoyée, probablement par une aide que Janvier avait envoyée avant notre arrivée. Après avoir rangé nos vêtements, nous nous sommes effondrées sur le canapé.Cécile m’a regardée, l’air curieux : « Tu m’avais dit que tu avais un truc important à me demander. C’est quoi ? »Je lui ai tendu les documents que Janvier m’avait donnés. « Je veux lancer ma propre entreprise. Ça t’intéresserait de te joindre à moi ? »« Bien sûr que oui ! » Ses yeux se sont illuminés, remplis d’enthousiasme.Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. « Donc, la de
L'odeur de la fumée flottait dans l'air, mélangée à celle de l'alcool.« Tu as bu ? »« Oui », a-t-il répondu doucement en baissant les yeux : « J'ai bu quelques verres avec Victor. »« Oh. »J'ai hoché légèrement la tête. « Dans ce cas, tu ferais bien de rentrer te reposer tôt. » Après tout, entre nous, il valait mieux garder des distances.« Je veux juste rester ici. »Il avait l'air d'un enfant têtu, déterminé à obtenir le jouet qu'il voulait, et avançait droit dans l’appartement. Par réflexe, je me suis mise devant lui et ai reculé d’un pas. Mais, à ma grande surprise, il a perdu l'équilibre et a vacillé. Paniquée, je me suis précipitée pour le soutenir.Avait-il vraiment bu seulement quelques verres ? Avec sa résistance à l'alcool, il ne devrait pas être aussi ivre. Et s’il avait eu le temps de boire avec Victor, cela signifiait que les affaires de la société Fu étaient probablement réglées… Peut-être allait-il réellement se marier avec la famille Hugo. Tout semblait si bien se pa
Quand Cécile a entendu ça, au lieu d’être déçue, elle a pris un ton taquin et m’a demandé : « Tu vas avec Clermont, celui qui habite juste en face de chez toi ? »« Comment tu sais ça ? » Je lui ai répondu, surprise.Elle a rigolé : « Tu croyais que je n’étais pas au courant ? À part moi, il y a Janvier et Cédric. Avec Cédric, t’auras pas envie de lui parler, et si c’était Janvier, tu m’en aurais parlé directement. Donc, il ne peut rester que Clermont. »Je l’ai regardée en souriant, les lumières des gratte-ciels au loin illuminant la nuit. « Bon, tu as tout vu, hein. »Après quelques minutes de bavardage, j’ai raccroché. En me retournant, je me suis rendue compte que l’homme était déjà réveillé.J’ai rangé mon téléphone, effacé mon sourire, et lui ai dit calmement : « Puisque tu es réveillé, tu peux rentrer chez toi. »Il m’a regardée intensément, ses yeux noirs fixant les miens. « Tu veux vraiment m’éviter maintenant ? »« Non. » J’ai secoué la tête, me dirigeant vers le salon. « Je
Le soir, j'ai attendu qu'il rentre, et le matin, je me suis réveillée avec lui endormi à mes côtés. Ce bonheur m'a profondément enivrée. Mais une fois l'illusion brisée, il n'y a plus eu de retour possible. Je me sens même stupide d'avoir cru à tout ça. Lui se contentait de faire le minimum, tandis que moi, j'ai vraiment vécu ce bonheur…Une vague de tristesse m'a envahie, et je me suis tournée pour essuyer mes larmes discrètement. Je ne savais plus quoi dire. Devais-je jouer la victime ? Ou l'engueuler ? Mais ça n'aurait plus eu aucun sens.Il a soupiré. « Maintenant, je me rends compte... que tante Morel n’est pas du tout comme je me souviens. »J'ai mordillé mes lèvres, pensant à ce qu’il venait de dire. « Quand elle a risqué sa vie pour te sauver, tu avais quel âge ? »« 12 ans, » a-t-il répondu aussitôt, sans réfléchir.J'ai murmuré presque pour moi-même, « C’est pour ça qu’on pouvait si facilement la manipuler. » Un enfant de primaire, on pouvait l’envoyer se faire avoir et il co
Je buvais un yaourt quand j'ai entendu ses derniers mots, ce qui m'a presque fait m'étouffer. Une fois remise, j'ai terminé mon repas et j'ai doucement pincé sa joue. « Tu pourrais au moins avoir un peu de dignité ? »« Dix millions ! Tu tiens le coup, mais moi, je ne peux pas. » Cécile semblait complètement enivrée par l'argent. « En fait, pour de l'argent... on pourrait peut-être céder un peu. Après tout, Clémence est la femme de son père, donc entre eux, il n'y a sûrement rien. »« Tu ferais bien d'oublier cette idée. » En me préparant à sortir avec elle, je lui ai balancé un petit potin. « Tu sais que Tante Morel essaie encore de faire en sorte que Cédric épouse Clémence ? »« Quoi ?! » Cécile a enfilé ses talons, visiblement choquée. « Elle a été dans le coma pendant des années, elle a perdu la tête ou quoi ? Et pourtant, elle s'est disputée violemment avec Clémence l'autre jour. Comment se fait-il qu'elles soient maintenant alliées ? »« Qui sait. » J'ai pris mon sac et ouvert la
Sa voiture, parfaitement en accord avec son caractère, était une Pagani, une superbe voiture de sport qui attirait tous les regards. Lorsque nous sommes arrivés à l'entrée de l'hôtel, les yeux du portier brillaient d'admiration, un éclat qui m'a rappelé celui de Cécile quand elle a vu l'argent supplémentaire sur ma carte bancaire ce jour-là.Clermont, toujours aussi élégant, a remis la clé au portier avant d'ouvrir la porte pour moi, mais il n’a pas manqué de me taquiner : « Doucement, si quelqu'un tombe, ce n'est pas grave, mais la robe coûte cher. » Je reconnaissais cette robe comme une pièce de haute couture, une marque très prisée des célébrités. Bien que ses mots aient été un peu durs, ils étaient fondés. L'entreprise était en pleine phase de préparation et chaque centime comptait. Je ne pouvais vraiment pas me permettre de racheter une nouvelle robe.Je faisais attention à ne pas marcher sur l'ourlet de ma robe avec mes talons et lui ai répondu : « D'accord, j'ai compris. » Il m
Lorsque j'ai été interrogée ainsi en public, je me suis sentie complètement désemparée. Elle n’avait pas tort après tout, c'était son anniversaire, elle avait parfaitement le droit de choisir ses invités. Avant que je n'aie eu le temps de répondre, Clermont a jeté un regard distrait dans sa direction et a répondu d'un ton désinvolte : « Ça fait un moment que je lui ai demandé, et c’est seulement comme ça qu’elle a accepté de m’accompagner. Tu veux vraiment la faire partir ? » En quelques mots, toute ma gêne s'est envolée.Estelle a fait une moue, mécontente : « Depuis quand vous êtes aussi proches ? » Clermont l’a regardée sévèrement, un éclat de détermination dans le regard : « Tu crois que je dois te rendre des comptes pour tout ce que je fais ? » Elle a répliqué rapidement, un ton accusateur dans la voix : « Tu ne savais pas que Cédric allait venir ? Tu m’as amenée ici juste pour me mettre dans l’embarras, c’est ça ? »« Ça suffit ! » Une voix douce mais ferme a interrompu leur
Après avoir lâché ces mots, Clermont m'a jeté un regard en coin. « Tu n’es là à rien faire, tu viens ? » « D’accord. » Il était grand, ses jambes longues, et ses pas étaient tellement grands que je peinais à le suivre avec ma robe de soirée. J'avais du mal à suivre son rythme, me débattant pour ne pas le perdre. Quand on est arrivés devant la porte de l'hôtel, une force soudaine m'a prise par le poignet. « Chloé ! » Je me suis arrêtée, me retournant pour voir Cédric, l’air sombre. J’ai pris une grande inspiration pour me calmer, puis j’ai demandé d’un ton plat : « Quoi ? » « M. Baudet, que puis-je pour vous ? » Clermont s’est aussi retourné, un sourcil légèrement haussé, et son ton avait une touche de moquerie. Les yeux de Cédric étaient remplis de colère. « C’est une affaire privée entre ma femme et moi. Tu veux t’en mêler, Clermont ? » « Je n’ai pas de temps à perdre pour ça. » Clermont a souri légèrement, avec un ton presque moqueur. « Mais je voulais juste rappeler à
Alors que nous approchions de l’usine désaffectée en périphérie de la ville, le téléphone s’est mis à sonner : c’était Cécile.Elle a immédiatement demandé, paniquée :« Chloé, tu as dit que quelque chose est arrivé à ta grand-mère ? Qu’est-ce qui se passe ? Elle n’est pas censée être à la maison de repos ? »« Ma grand-mère a été enlevée », ai-je répondu, tentant de rester concise malgré mon angoisse.« Je pense que c’est un coup d’Estelle et Estina. Ils m’ont donné rendez-vous dans une usine désaffectée à la périphérie de la ville. »« Ces enfoirés ! S’attaquer encore et encore à une vieille dame, c’est vraiment lâche ! » s’est emportée Cécile avant de demander :« Tu es où maintenant ? Clermont est au courant ? Je vais te rejoindre tout de suite ! »« Clermont n’est pas au courant. Il doit être complètement pris par l’affaire des brevets de puces, il n’a pas vu mes appels. »Voyant que la voiture arrivait presque à destination, je lui ai répondu rapidement :« Je suis sur le point d
Alors que j’ouvrais la porte côté conducteur, Janvier a arrêté mon geste et a désigné la place passager d’un mouvement de menton.« Monte côté passager, je conduis. »« D’accord, merci, Janvier. »Je lui ai lancé un regard reconnaissant, sans chercher à refuser.Mon esprit était tellement préoccupé par la sécurité de ma grand-mère que conduire dans cet état aurait été bien trop dangereux.Sur la route vers l’usine abandonnée, j’ai d’abord envoyé un message à Cécile pour lui dire que je ne pouvais pas venir et qu’elle devait prendre la décision seule.Puis, j’ai appelé Clermont.Mais la sonnerie s’est éternisée jusqu’à ce que la voix mécanique d’une opératrice se fasse entendre :« Désolé, le numéro que vous avez composé est momentanément indisponible. Veuillez réessayer plus tard… »Une vague d’inquiétude m’a envahie. Et si quelque chose était aussi arrivé à Clermont ?Janvier, les mains sur le volant, m’a jeté un regard apaisant et a demandé calmement :« Tu essayes de joindre Clermon
Mon cœur battait la chamade, je n’avais plus le temps de réfléchir. Je me suis empressée de dire :« Il s’est vraiment passé quelque chose : ma grand-mère a disparu ! »Janvier a posé une main rassurante sur mon épaule et a dit calmement :« Ne panique pas, je vais t’accompagner pour la chercher. »« Mais tu n’es pas venu ici pour tes affaires ? Tu devrais t’en occuper d’abord… »« Ce n’est pas grave, retrouver ta grand-mère est une priorité. Allez, ne perdons pas de temps. Viens ! »Sans hésiter, Janvier et moi sommes allés directement à la maison de repos.Dans la chambre, il n’y avait que M. Richard et son assistant. En me voyant, M. Richard a froncé les sourcils et a dit :« Mlle Martin, que se passe-t-il ? Comment vieille Mme Hugo a-t-elle pu disparaître à ce moment crucial de son rétablissement ? »Je me suis immédiatement excusée :« M. Richard, je viens tout juste de l’apprendre. »En jetant un regard circulaire dans la chambre, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun signe de déso
Sophie s’est mise à pleurer en parlant :« Mme Fremont l’a pressé tellement de fois ! Elle n’espérait qu’une chose, qu’il se marie et s’installe rapidement. Et maintenant, c’est fait, Clermont a enfin trouvé le bonheur ! »« Sophie… »Clermont, enfilant une veste en sortant, a soupiré avec un air impuissant :« Mais pourquoi pleurer ? On dirait que je suis un pauvre gars que personne ne veut. »« Mais je suis juste trop contente pour toi ! »Sophie lui a lancé un regard agacé tout en lui servant un verre d’eau. « Quand ta grand-mère et ta mère apprendront la nouvelle, elles seront ravies… »Clermont l’a interrompue :« Ne leur dis rien pour l’instant. »« Tu ne comptes pas le dire à la famille ? »Sophie a marqué un temps d’arrêt, ouvrant de grands yeux :« Pourtant, Chloé est une fille de bonne famille. Ne commence pas à imiter Joseph avec ses manières de playboy ! »Clermont a posé son verre, l’air un peu exaspéré :« Tu penses à n’importe quoi ? Ce n’est pas le moment, c’est tout. T
Ses mots étaient si directs que, même avec l’alcool qui m’avait un peu désinhibée, je n’ai pas pu m’empêcher de rougir et de poser ma tête sur son épaule en murmurant :« À toi de décider. »« À moi de décider ? »Clermont a répété, sa voix rauque effleurant mon oreille tandis qu’il jouait avec mon lobe.« Dans ce cas, tous les deux. »À peine avait-il fini sa phrase que je me suis retrouvée allongée sur le canapé, prisonnière de son étreinte.Ma respiration est devenue plus courte, tandis que l’atmosphère de la pièce atteignait son apogée.Ses baisers légers et insistants descendaient lentement, réveillant chaque parcelle de ma peau.Peu après, ma voix, déjà affaiblie par l’émotion, n’était plus qu’un murmure :« Clermont… »Quand il a relevé la tête, ses yeux bruns, profonds et embrumés par le désir, m’ont fixé avec une intensité qui ne me laissait aucune échappatoire. Il s’est penché vers mon oreille, son souffle brûlant caressant ma peau :« Chloé… Chloé… »La douleur m’a momentané
Doriane a sorti son téléphone et a passé un coup de fil à Pollen avant de revenir vers moi. Avec un sourire, il a dit :« J’ai demandé à ton oncle de t’apporter ça. Ne te gêne pas, les hommes, c’est fait pour être embêté. »Puis il a ajouté, en me regardant avec sérieux :« Toi aussi, tu devrais apprendre à embêter Clermont un peu plus. Ce gars-là, il n’y a que toi qui peux vraiment le mettre en difficulté. »Quand Pollen est arrivé avec mes chaussures, la plupart des invités étaient encore dans la salle de réception.Ce soir-là, Pollen a passé toute la soirée aux côtés de Sonia, en montrant l’intimité à chaque phrase. Avec ça, il a rendu leur lien familial complètement public.Forcément, ça a renforcé la détermination de tout le monde à se rapprocher de Sonia. Après tout, Pollen a la réputation d’être strict et inflexible, quelqu’un de très difficile à approcher.…Quand Clermont et moi sommes rentrés à Marjila, il était déjà plus de 22h.Une fois dans l’ascenseur, j’ai appuyé sur le
Clermont m’a lancé un regard en coin, sans rien dire, mais sa prise sur mon poignet est restée ferme, m’empêchant de me dégager. Il a sorti son téléphone et a passé un appel.Quelques instants plus tard, un serveur est entré avec un flacon de bétadine, des cotons-tiges et un tube de crème.Clermont a cassé un coton-tige et a commencé à appliquer doucement la bétadine sur ma blessure. Ses longs cils dissimulaient partiellement son regard, mais sa voix, basse et légèrement étouffée, trahissait une émotion :« Avant, je ne pouvais pas intervenir dans la façon dont tu prenais soin de toi. Mais à partir de maintenant, tu dois vraiment faire attention. »Il a marqué une pause avant de continuer :« Là où tu es négligente, je serai là. »Mon cœur a eu un léger sursaut, mes yeux se sont embués presque instantanément. Mes lèvres ont tremblé légèrement, et j’ai eu, à ma grande surprise, envie de pleurer.C’est donc ça… on peut aussi avoir envie de pleurer dans des moments comme celui-ci, pas seu
Flore est restée figée un instant.Ce qui venait de se passer était loin de ce qu’elle avait imaginé.Cédric a esquissé un sourire, mais ses yeux, noirs et insondables, ne laissaient transparaître aucune émotion. Il l’a regardée comme si elle était totalement transparente, l’analysant sans même s’y attarder.Ce seul regard a suffi à la faire baisser la tête, gênée, incapable de soutenir son regard.Cet homme était terrifiant.Face à quelqu’un comme lui, un homme au sommet, qui comprenait l’humain mieux que quiconque, essayer de jouer au chat et à la souris relevait d’une erreur monumentale.Cédric a écrasé lentement sa cigarette, sa voix rauque mais toujours empreinte de cette aura glaciale qui mettait mal à l’aise :« Tu penses que si je t’ai appelée aujourd’hui, c’est pour quoi ? »Le cœur de Flore battait à tout rompre, non pas d’excitation, mais de peur et de nervosité.Il l’a regardée de haut, son ton perçant, chaque mot épluchant ses pensées les plus secrètes.« Tu as vu Chloé et
La fille à côté dit :« Qui d’autre ? C’est forcément Elena de Clespoir ! Mais franchement, je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit une fille aussi jeune et jolie ! »« Tch, tout à l’heure, tu ne l’as pas défendue, et maintenant tu la complimentes ? »« Et qu’est-ce que j’aurais pu faire ? »La fille à côté la regarda de travers. « Tu as oublié à quel point toi, Carrie et Estelle, avez été désagréables dans vos paroles ? Si j’avais pris sa défense, vous m’auriez sans doute insultée aussi. »Rester neutre.Classique.« … »Elle n’a pas répondu et a marmonné : « À la base, ma mère essayait encore de décrocher une place pour une création privée d’Elena. Maintenant que j’ai tout gâché… c’est sûrement fichu pour toujours. »« Pas forcément. »Une autre fille intervint :« Je trouve qu’elle n’a pas l’air rancunière. Elle ne va probablement pas se formaliser avec une fille un peu limitée comme toi. »Les autres présents commençaient à murmurer entre eux.Bien avant la fin de la soirée, j’avai