Avant de sortir pour la mairie, Cécile m'a appelée et m'a soigneusement appliqué un rouge à lèvres rouge vif.« Voilà, c'est fait ! Maintenant, vas-y ! » Une fois qu'elle a fini de m'appliquer le rouge à lèvres, elle a semblé satisfaite et m'a fait un signe de la main.Je ne pouvais pas m'empêcher de rire, et mon humeur déprimée semblait s'être soudainement allégée. Oui, n'était-ce pas ce que j'attendais depuis si longtemps ?En prenant courage, je suis sortie. En arrivant à la mairie, il était exactement deux heures. Au cours de ces trois dernières années, j'avais déjà attendu Cédric des centaines de fois, et je ne voulais pas attendre une fois de plus. Cependant, en sortant de la voiture, je n'ai pas vu l'ombre de Cédric. C'était encore moi qui l'attendais. Heureusement, il ne m'a pas fait attendre trop longtemps.Quelques minutes plus tard, une silhouette élancée est descendue d'une voiture noire, une Maybach, dégageant une forte aura et une certaine froideur. Son regard trahissait
Je me suis sentie complètement perdue et j'ai répliqué : « Je devrais savoir quoi ? »Sur son visage, une froideur glaçante se lisait. « Ne fais pas l'innocente. »Je l'ai regardé avec confusion, un flot de colère m'envahissant. « Ça ne va pas la tête ? Je n'ai rien fait ! »Cédric a affiché un sourire glacial, son attitude devenant de plus en plus menaçante. Il a sorti son téléphone, a touché l'écran deux fois et l'a pointé vers moi. « Regarde, c'est ton œuvre, non ? »J'ai été prise au dépourvu en voyant son écran. C'était un article à la une publié il y a à peine deux minutes. En le lisant, j'ai eu l'impression d'être frappée par la foudre !Il s'agissait d'une révélation croustillante impliquant mon beau-père, Gaubert, et Clémence. La vidéo qui accompagnait l'article montrait la scène dans le jardin des Lebrun la nuit dernière...Je l’ai tout de suite reconnue. J’ai cliqué sur la vidéo pour vérifier si c’était bien celle que j’avais filmée, mais elle avait déjà été supprimée. En pl
Si c'était comme d'habitude, ce genre de scène m’aurait agacée. Mais aujourd’hui, je les trouvais particulièrement ridicule, et cela a même allégé un peu mon humeur.J’ai souri et lâché : « Pas divorcé. »Le sourire de Clémence s’est aussitôt figé, mais elle ne me croyait pas. Elle a ricané : « Impossible ! Cédric a pris soin de prévenir la mairie pour obtenir le certificat de divorce immédiatement. Arrête de mentir, c’est juste un divorce, il n’y a pas de honte. »J'ai haussé les épaules et j'ai dit délibérément : « Alors, je ne sais pas, peut-être qu’il n’arrive pas à se résoudre à me quitter ? Après tout, on ne renonce pas si facilement à tant d’années passées ensemble. »Clémence m'a jeté un regard haineux, comme si elle voulait me transpercer du regard. Mais c'était Morel qui l'a arrêtée et l'a interrompue : « Franchement, à ton âge, tu te laisses encore provoquer si facilement ? »Puis elle s'est tournée vers moi avec un air insistant : « Tu dis la vérité ? »J’ai répliqué avec
J’ai hoché la tête d’un air pensif, un sourire aux lèvres, et a demandé : « Et si elle te volait quelque chose ? »À ces mots, Morel restait dans l’ignorance, mais Clémence, coupable, avait changé de couleur. Son visage pâlit, et, cachant sa panique, elle m’a lancé avec hargne : « Chloé, qu’est-ce que tu cherches ? Non seulement tu veux me prendre Cédric, mais tu veux aussi semer la discorde entre ma mère et moi ? Maman, allons-nous-en ! »Elle a attrapé Morel par le bras, pressée de partir, de peur que je ne dise quelque chose de plus. Morel, cependant, a résisté, plaçant Clémence derrière elle, et m’a lancé un regard empli de mépris. « Clémence a raison. N’essaie pas de nous désolidariser. Je sais que tu es seule au monde. Gaubert et moi, c’est un mariage en secondes noces, mais il a toujours aimé Clémence comme sa propre fille. Depuis toujours, elle a une famille aimante et harmonieuse, alors que toi, pauvre orpheline, tu dois bien être jalouse d’elle, n’est-ce pas ? »J’ai répondu
Morel avait complètement perdu la raison et a ouvert la vidéo sans la moindre hésitation.Clémence, paniquée, s’est précipitée pour vérifier les tendances en ligne. En entendant ces bruits, elle a perdu tous ses moyens, figée de terreur. Sa voix tremblait, empreinte de panique : « Maman… »« Clac ! »Morel lui a donné une gifle brutale, les yeux remplis d’une haine féroce. Elle a dit d’une voix tranchante : « Maman ? Tu oses encore m’appeler maman ? Gaubert est ton beau-père, tu comprends ce que cela signifie, beau-père ? Et toi, tu te comporter de cette façon devant lui ? »Morel autrefois protégeait et chérissait Clémence autant qu'elle la haïssait maintenant. Être poignardée dans le dos par la personne en qui elle avait le plus confiance… cela devait être bien plus douloureux que la trahison que j'avais subie de la part de Magali.Clémence, oubliant la douleur de la gifle, s’est effondré à genoux, la voix tremblante : « Maman… ce n’est pas moi… ce n’est vraiment pas moi ! »Morel, c
Morel a été poussée par surprise, tombant sur le dos avec des pieds pointant vers le haut, grimaçant de douleur, et regardant Clémence avec incrédulité : « Tu m’as poussée ? Je t'ai toujours donné le meilleur, et c’est comme ça que tu me traites maintenant ? »Clémence a ricané : « Si tu m’avais vraiment bien traitée, tu ne m’aurais pas traitée comme ça maintenant ! » Sur ce, elle affichait un visage plein de rancœur. Elle s'est accroupie pour saisir ses cheveux et l'a interrogée d'une voix ferme : « Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Prends ce qui te plaît par tes propres moyens, ce n'est pas ce que tu m'as appris ? Pourquoi maintenant que je fais cela, tu m'en veux ? Maman, je ne suis pas en train d'écouter tes conseils ? »« … Non. » Morel, perdue, était à la fois en colère et pleine de regrets. « Je ne t'ai jamais appris ça… Jamais, je ne l’ai jamais fait ! »« Je n'ai pas… ce n’est pas comme ça… ce n’est pas !! » Plus elle parlait, plus elle devenait hystérique. Puis, soudain, elle
Cécile était bouche bée : « Non, ce n’est pas vrai ? »Je me demandais combien de temps il me faudrait pour le convaincre d'aller chercher le certificat de divorce.Voyant que je n'étais pas dans mon assiette, Cécile tenta de me réconforter : « Ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas. Le divorce, tant qu'une des parties est vraiment décidée à partir, c'est juste une question de temps. Et puis, vous avez déjà tout réglé, il ne manque plus qu'une signature sur un papier. Considère que tu es déjà divorcée. »J‘ai souris et, après avoir discuté un moment, j’ai changé de sujet : « Et toi ? Victor n'est pas venu ici te voir ? »C'était Victor qui m'avait aidée à déménager, et il me devait bien un repas. Il devait sûrement se souvenir de cette adresse. Même s'il ne le savait pas, il pouvait toujours demander à Cédric.Cécile s’est renfrognée, sa voix douce et triste : « Non, il n'ose pas s'aventurer jusqu'à chez toi. »« Pourquoi ça ? »« Parce que Cédric. »Plus tard dans la soirée, je n'ai pas
J'étais presque rassasiée et j'ai posé mes baguettes avant de demander à Cécile :« Tu as promis de voir Victor ? »« Oui, j’ai promis. »Cécile m’aidait à rassembler la boîte à emporter en disant :« Il a été trop puéril il y a deux jours, il n'a pas écouté ce que j'ai dit et il ne comprend pas certaines choses dont j'ai parlé au téléphone, alors pourquoi on ne se reverra pas ? On en finira. »J’étais d'accord en disant :« Je te soutiens. »« Alors tu viens avec moi ? »« Bien sûr. »J'ai ri et je l'ai taquinée en disant : « Et si je n'y vais pas et qu'il te kidnappe et te vend ? »L'endroit où ils s'étaient donné rendez-vous était le même club privé.Cécile m'a fait entrer en douceur, et quand je suis arrivée à la porte du salon privé, j'ai réfléchi un instant avant de dire : « Tu entres, si je suis là, il y aura quelque chose dont vous ne pouvez pas parler. S'il y a quoi que ce soit, tu peux m'appeler n'importe quand, j'arrive tout de suite. »« Bien. »Cécile a acquiescé et a po
Le soir, j'ai attendu qu'il rentre, et le matin, je me suis réveillée avec lui endormi à mes côtés. Ce bonheur m'a profondément enivrée. Mais une fois l'illusion brisée, il n'y a plus eu de retour possible. Je me sens même stupide d'avoir cru à tout ça. Lui se contentait de faire le minimum, tandis que moi, j'ai vraiment vécu ce bonheur…Une vague de tristesse m'a envahie, et je me suis tournée pour essuyer mes larmes discrètement. Je ne savais plus quoi dire. Devais-je jouer la victime ? Ou l'engueuler ? Mais ça n'aurait plus eu aucun sens.Il a soupiré. « Maintenant, je me rends compte... que tante Morel n’est pas du tout comme je me souviens. »J'ai mordillé mes lèvres, pensant à ce qu’il venait de dire. « Quand elle a risqué sa vie pour te sauver, tu avais quel âge ? »« 12 ans, » a-t-il répondu aussitôt, sans réfléchir.J'ai murmuré presque pour moi-même, « C’est pour ça qu’on pouvait si facilement la manipuler. » Un enfant de primaire, on pouvait l’envoyer se faire avoir et il co
Quand Cécile a entendu ça, au lieu d’être déçue, elle a pris un ton taquin et m’a demandé : « Tu vas avec Clermont, celui qui habite juste en face de chez toi ? »« Comment tu sais ça ? » Je lui ai répondu, surprise.Elle a rigolé : « Tu croyais que je n’étais pas au courant ? À part moi, il y a Janvier et Cédric. Avec Cédric, t’auras pas envie de lui parler, et si c’était Janvier, tu m’en aurais parlé directement. Donc, il ne peut rester que Clermont. »Je l’ai regardée en souriant, les lumières des gratte-ciels au loin illuminant la nuit. « Bon, tu as tout vu, hein. »Après quelques minutes de bavardage, j’ai raccroché. En me retournant, je me suis rendue compte que l’homme était déjà réveillé.J’ai rangé mon téléphone, effacé mon sourire, et lui ai dit calmement : « Puisque tu es réveillé, tu peux rentrer chez toi. »Il m’a regardée intensément, ses yeux noirs fixant les miens. « Tu veux vraiment m’éviter maintenant ? »« Non. » J’ai secoué la tête, me dirigeant vers le salon. « Je
L'odeur de la fumée flottait dans l'air, mélangée à celle de l'alcool.« Tu as bu ? »« Oui », a-t-il répondu doucement en baissant les yeux : « J'ai bu quelques verres avec Victor. »« Oh. »J'ai hoché légèrement la tête. « Dans ce cas, tu ferais bien de rentrer te reposer tôt. » Après tout, entre nous, il valait mieux garder des distances.« Je veux juste rester ici. »Il avait l'air d'un enfant têtu, déterminé à obtenir le jouet qu'il voulait, et avançait droit dans l’appartement. Par réflexe, je me suis mise devant lui et ai reculé d’un pas. Mais, à ma grande surprise, il a perdu l'équilibre et a vacillé. Paniquée, je me suis précipitée pour le soutenir.Avait-il vraiment bu seulement quelques verres ? Avec sa résistance à l'alcool, il ne devrait pas être aussi ivre. Et s’il avait eu le temps de boire avec Victor, cela signifiait que les affaires de la société Fu étaient probablement réglées… Peut-être allait-il réellement se marier avec la famille Hugo. Tout semblait si bien se pa
Je me suis creusé la tête pour trouver la meilleure façon de simplifier cette situation compliquée afin que Cécile comprenne, mais j’ai fini par abandonner. J’ai donc décidé de tout lui raconter en détail en rangeant mes affaires. Finalement, elle a compris.Elle a résumé : « Donc, c'est le futur beau-frère de Cédric ? »Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire, un peu amusée : « Qui d’autre pourrait penser aussi vite que toi ? »La maison avait été parfaitement nettoyée, probablement par une aide que Janvier avait envoyée avant notre arrivée. Après avoir rangé nos vêtements, nous nous sommes effondrées sur le canapé.Cécile m’a regardée, l’air curieux : « Tu m’avais dit que tu avais un truc important à me demander. C’est quoi ? »Je lui ai tendu les documents que Janvier m’avait donnés. « Je veux lancer ma propre entreprise. Ça t’intéresserait de te joindre à moi ? »« Bien sûr que oui ! » Ses yeux se sont illuminés, remplis d’enthousiasme.Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. « Donc, la de
Je me suis approchée de lui et j'ai aperçu l'écran de son téléphone qui affichait une scène embarrassante. J'ai immédiatement voulu me retourner et partir.Ce qu’il m’a montré, c’était la vidéo de cette nuit-là, celle de Clémence et Gaubert.« Tu pars si vite ? » D’un geste nonchalant, il a étendu sa longue jambe pour bloquer mon chemin, tout en faisant défiler la vidéo en arrière. L’écran est alors devenu tout noir, mais le son, lui, était toujours aussi net. Et ce son, je le reconnaissais parfaitement. « Cette affaire, tu peux la garder pour toi, temporairement ? » « Oui. Qu’est-ce que j’y gagne ? » … « Qu’est-ce que tu veux en échange ? » « Je n’y ai pas encore réfléchi. Disons que tu acceptes d’abord une demande de ma part, je te dirai ce que je veux plus tard. » « D’accord. »En entendant cette conversation, j’ai levé la tête, stupéfaite, et l’ai regardé. « Tu as tout enregistré ? »Avec son air désinvolte, on pourrait croire qu’il ne se prenait pas au sérieux, mais e
Le monde est petit pour les ennemis.En me retournant et en voyant le visage indéniablement séduisant de Clermont, c’était le premier mot qui m’est venu à l’esprit.Janvier s’est également tourné vers lui, fronçant légèrement les sourcils. « M. Fremont habite ici aussi ? »C’était également la question qui trottait dans ma tête. Avec sa fortune, il pourrait vivre dans n’importe quel quartier de villas, pourquoi aurait-il choisi de s’installer ici pour goûter à l’agitation du monde ?Clermont a souri avec désinvolture. « Pour accompagner un enfant qui étudie, bien sûr. »Accompagner pour les études ?N’était-il pas en train de chercher activement sa petite fiancée ? Et voilà qu’il aurait maintenant un enfant à accompagner ? Mais les affaires de familles riches étaient toujours compliquées. Dans ces milieux, presque chaque famille a quelques enfants illégitimes, cachés des regards.Janvier a souri en retour, échangé quelques mots de politesse, puis a fait glisser la valise depuis l’asc
« Oui, j’ai envie d’essayer. » « Tu peux le faire », a-t-il déclaré en me regardant.Je ressentais une profonde gratitude et lui ai dit sincèrement : « Vraiment, merci beaucoup pour tout ! » Bien qu’il en ait parlé comme si de rien n’était, j’imaginais bien les efforts qu’il avait dû fournir pour récupérer Clespoir.Janvier a eu un léger sourire désabusé : « Pourquoi me remercier ? J’avais même l’intention de t’aider à reprendre l’entreprise de tes parents, mais l’autre partie refuse de lâcher prise. » « Ça suffit déjà. » J’ai répondu sérieusement : « Ça me suffit de retrouver Clespoir. » « Tant mieux si ça peut t’aider. Il a poussé un soupir de soulagement, s’est dirigé vers l’entrée, a ouvert la porte et a regardé dehors. Fronçant légèrement les sourcils, il s’est ensuite tourné vers moi : « Chloé, tu aurais un chiffon ? » « Pourquoi ? » « La femme de ménage n’a pas bien nettoyé. Il reste quelques traces de sang, je vais les essuyer pour éviter que ça te fasse peur »
Janvier s’est soudainement retourné, ses yeux brillants comme s’ils étaient remplis d’étoiles, et il m’a posé la question : « Tu veux être ma petite amie ? »Cette question m’a totalement prise au dépourvu, mon esprit était vide, je ne savais plus quoi dire.Je n’avais jamais pensé à ça. Que ce soit pendant mes années universitaires ou après son retour au pays, je l’avais toujours considéré comme un bon ami. J’étais coincée dans un mariage désastreux et lui, il avait une fille qu’il aimait depuis des années. Pour deux personnes dans cette situation, l’amitié semblait la relation la plus naturelle.J’ai croisé son regard et je me sentais déstabilisée. « Euh… »Il a éclaté de rire, comme si c’était une blague : « Je rigole, tu es vraiment choquée pour si peu ? Et tu disais que j’étais un bon homme, tu me mens alors ? »« Pas du tout. » J’ai soupiré de soulagement, embarrassée, en me touchant le nez. « C’est juste que ta question est arrivée comme un coup de vent. »Après tout, je n’étais
Sa voix restait indifférente, mais il semblait qu’Estelle avait un peu peur de Janvier. Son expression arrogante s'est aussitôt effacée, elle a fait la moue et a dit d'un ton faussement mignon : « Janvier, pourquoi tu me fixes comme ça ? Je viens juste dire quelques mots à Mlle Martin, ça ne va pas ? »Janvier a haussé un sourcil. « C’est tout ? »« Oui, oui, c’est tout », a répondu Estelle sur un ton un peu coupable. Mais en voyant que Janvier restait impassible, elle s’est soudainement mise en colère et a rajouté, vexée : « Vous êtes tous comme Clermont, à me harceler ! Quand mes parents seront là dans quelques jours, on verra si j'ai encore peur de vous ! »Après avoir lancé cette menace, elle s’est enfuie en talons, faisant résonner bruyamment ses pas.Une fois qu’elle a quitté les lieux, Janvier a remarqué les traces de sang devant ma porte. Il a immédiatement sorti son téléphone pour appeler une société de nettoyage. Puis, il m’a regardée, légèrement exaspéré. « Tu n’as pas été t