« Ce n’est pas la peine, je vais partir bientôt. » Océane était assise sur la chaise, sans la force de se lever. Son regard était fixé sur l’écran noir de l’ordinateur, tandis que ses pensées semblaient s’être évaporées, ne sachant même plus où elles étaient parties.Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était assise devant l’ordinateur, mais finalement, Océane s'est levée en prenant son sac. Elle commençait à ressentir la chaleur cuisante qui semblait l’envelopper, et ses articulations commençaient à la faire souffrir. Pourtant, ses doigts restaient glacés, ce qui signifiait que sa température corporelle continuait de monter. Elle avait besoin de prendre des médicaments contre la fièvre, ou peut-être de se rendre à l’hôpital.En voyant la porte de l’office s’ouvrir, Éloi, qui était assis dans le coin du canapé, s'est levé et s’est approché d’Océane.« Mademoiselle Océane, nous y allons maintenant ? »« Hmm », a répondu Océane, confirmant d’un hochement de tête.En pa
Dans la chambre silencieuse, seuls les bruits d'un baiser passionné et langoureux, ainsi que les frottements des vêtements, se faisaient entendre. Ces sons, amplifiés par le calme de l'endroit, devenaient intenses et suggestifs, colorant l'air d'une chaleur et d'une ambiguïté palpables, la température dans la pièce augmentant progressivement.Sa respiration, ardente et brûlante, était même plus chaude que celle d'Océane, dont la température corporelle n'était déjà pas basse. Leur souffle se mêlait, et Océane, déjà secouée par son cœur qui battait trop vite en raison de sa fièvre, frissonnait de plus en plus.Dans la confusion, son esprit embrouillé, Océane avait du mal à ouvrir les yeux. Ses cils tremblaient légèrement et, à travers sa vision floue, elle a distingué les yeux noirs et profonds de Gaspard, qui brillaient d'un désir si intense qu'il était presque indescriptible.« J’ai soif… »À peine leurs langues séparées, un verre d’eau lui fut présenté. On lui a donné quelques gor
« Oui. » La femme de ménage a acquiescé. « Éloi m'a appelée hier soir, il m'a dit que vous aviez de la fièvre et m'a demandé de venir plus tôt ce matin. En arrivant ce matin, j'ai trouvé qu'Éloi était déjà arrivé avant moi. »Océane a serré les lèvres. La nuit dernière… C’était probablement la fièvre qui l’avait fait rêver de Gaspard.Après tout, ce soir-là, elle avait dit à Gaspard qu'ils devraient sérieusement réfléchir à s’ils devraient continuer ensemble. C'étaient presque des mots de rupture.Et puis, même s’ils étaient dans le même immeuble et que leurs bureaux étaient au même étage, ils ne s'étaient pas rencontrés.Même les dossiers avaient été envoyés et reçus par les assistantes Ondine et Célestin.Cet état de choses… en réalité, cela revenait déjà à une rupture.Elle a baissé les yeux et a pris une cuillerée de bouillie, mais elle n'a ressenti aucune saveur.Océane s'est sentie un peu indigne d’elle-même, à avoir la fièvre après une rupture, à être dans un état d’espr
Dix minutes plus tard, Océane a ajusté son état d’esprit, a pris les dossiers et est sortie de son bureau. Elle a frappé à la porte avant d'entrer dans le bureau de Gaspard.Elle l'a trouvé assis devant son ordinateur, serrant la souris et fixant l'écran, ses lunettes en métal doré reposant sur son nez droit, leurs verres et branches scintillant d’un éclat minuscule et inorganique à chaque mouvement.« Monsieur Gaspard, vous m’avez appelée. » La voix d'Océane portait une teinte professionnelle, calme et mesurée, tandis qu’elle fermait la porte du bureau derrière elle et s'approchait du bureau, se tenant debout en s’appuyant légèrement sur les dossiers.« Ta fièvre est partie ? » Gaspard n'a pas détourné son regard de l'écran, ses doigts longs et bien définis frappant les touches du clavier.« Oui, je vais mieux. » Elle a serré les dossiers dans ses mains et a répondu lentement : « Je ne sais pas pourquoi vous m'avez fait venir, Monsieur Gaspard. »« Qu’est-ce qu'il en est d'Éloi
Après avoir raccompagné Océane chez elle, Éloi a fini par rassembler son courage et a dit : « Mademoiselle Océane… »« Éloi, si je te demande de partir, ce n'est pas parce que tu as mal agi. Tu es très bien. » Océane, incertaine de la façon d'expliquer, a regardé Éloi, qui semblait désemparé et n'osait même plus parler. Elle a poussé un soupir et a ajouté : « Tu as été formé par Firmin pour protéger Gaspard. Te garder avec moi, c’est gaspiller ton potentiel. Une fois que l’assistant Bern aura trouvé quelqu’un pour me remplacer, retourne auprès de Gaspard. »Éloi a acquiescé doucement et a répondu : « Même si j’ai été formé par Monsieur Firmin pour protéger Monsieur Gaspard, c’est lui qui m’a confié à vous. Je n’ai jamais eu d’autres intentions, Mademoiselle Océane… Je voudrais rester à vos côtés. »Océane a croisé son regard sincère. Elle n'a rien répondu et lui a rappelé simplement de faire attention en rentrant.Trouver un remplaçant pour Éloi, capable d’être à la fois chauffe
« D'autre part », les pas d'Antoine ont marqué une pause, et sa voix s'est encore fait plus basse, « je sais bien que tu ne ressens rien pour moi. Si mon grand-père a dit quelque chose qu'il ne fallait pas, ne t'en fais pas trop, et s'il te demande quelque chose, tu peux simplement refuser, ça n'a aucune importance. Mon grand-père est beaucoup plus tolérant avec les filles que tu ne l'imagines. »Océane a acquiescé en hochant la tête, et déjà, les deux franchissaient la porte du salon.« Grand-père, grand-père Desjardins, monsieur et madame Desjardins… » Océane souriait en saluant tout le monde.Gaspard était assis à côté du professeur Leroux, en train de répondre à un message, sans même lever la tête.« Océane est là ! », s'est exclamé monsieur Desjardins, qui discutait avec le professeur Leroux. Il lui a fait signe de la main. « Je parlais justement de toi avec ton grand-père. Il m’a raconté qu’il prend maintenant des compléments alimentaires fabriqués par la compagnie de Biotec
Océane a regardé, stupéfaite, Gaspard qui répondait avec un sourire aux questions de monsieur Desjardins. Elle a serré le verre par le pied, essayant de le récupérer, mais la coupe est restée immobile…Tous les regards autour d’eux étaient attirés par la vive discussion entre le professeur Leroux et monsieur Desjardins, personne n'a prêté attention aux petits gestes d’Océane. Elle n’osait pas être trop flagrante, de peur que quelqu’un ne remarque quelque chose. Elle s'est contentée donc de boire lentement de la soupe, la cuillère plongeant dans le bol contenant une soupe à la température parfaite.Le professeur Leroux et monsieur Desjardins se disputaient comme des enfants, et leur discussion, sous les rires des invités, devenait de plus en plus animée.Gaspard a pris le verre d’Océane et l'a vidé d’un trait, puis a posé négligemment le verre vide devant elle.« Je peux vous dire avec certitude que le projet actuellement en préparation par la famille Deschamps va forcément entraîne
« C’est de la faute du vin que mon grand-père a fait, Océane en a bu pas mal. » Antoine a dit en souriant.Monsieur Desjardins a ri aussi et a ajouté : « Quand Océane partira, assurez-vous qu’on lui apporte une caisse de mon vin. »La cousine d’Antoine, d’un ton inquiet, est intervenue. « Je ne vis pas dans la maison principale, et je n’ai pas de vêtements de rechange pour Océane. Est-ce qu’elle en a dans sa voiture ? Tu pourrais peut-être faire en sorte qu’on en apporte. »Aujourd’hui, c’était l’assistant de Bern qui avait récupéré Océane, et il conduisait la voiture du professeur Leroux, donc il n’y avait pas de vêtements de rechange dans la voiture.« C’est l’assistant de Bern qui a amené Océane cet après-midi, donc il n’y a pas de vêtements de rechange dans la voiture. » Gaspard s’est levé en s’appuyant sur le dossier de la chaise, « Je vais d’abord raccompagner Océane. Bern, merci de veiller à ce que mon père ne boive pas trop. »« Gaspard, laisse l’assistant de Bern raccom
Gaspard a pris le téléphone des mains de la petite fille, l'a porté à son oreille et a dit à Océane, qui était à l'autre bout du fil. « À part les deux enfants, l’assistant Bern a aussi envoyé Thibaud et Aurèle, et Baptiste, Antoine et Hélène sont aussi là. »Les trois sœurs d’Adélaïde ne sont pas venues, car elles sont toujours en guerre interne au sein du groupe Mercier.À peine Gaspard avait-il terminé sa phrase qu'il a aperçu un véhicule tout-terrain qui s’était arrêté à côté de la voiture d’Antoine. Soleil a ouvert la porte et a salué Antoine en souriant.Gaspard a repris. « Soleil est aussi arrivée... »Océane, de l'autre côté du téléphone, était un peu déconcertée. Qu’est-ce qui se passait ici ?Au départ, c’était censé être un voyage en voiture avec Gaspard, et elle était heureuse d’emmener les enfants. Mais... pourquoi d'autres personnes étaient-elles là ?Pour déranger ?Océane avait raison dans ses soupçons, car effectivement, les autres avaient été envoyés par le p
En réalité, bien que l’assistant Bern ait aidé le professeur Leroux à séparer Océane et Gaspard, au fond de lui, il pensait que, maintenant qu’ils avaient des enfants, il était impossible de laisser ces derniers grandir sans connaître leur propre père biologique.Si les deux n’avaient pas eu de lien de parenté visible, leur relation aurait en fait été parfaitement bien assortie sous tous les aspects.« Peu importe que Gaspard quitte ou non la famille Leroux, lui et Océane doivent se séparer ! » La voix de Raphaël était grave. « Je ne peux pas perdre la face ! La famille Leroux ne peut pas perdre la face ! »L’assistant Bern souriait légèrement. « En réalité, si au lieu de faire revenir mademoiselle Océane dans la famille Leroux, on avait arrangé son mariage avec le jeune maître dès le départ, tous ces problèmes seraient déjà réglés. »« Au départ, Gaspard avait bien dit qu’il était nécessaire d’afficher une relation de parenté avec Océane pour justifier son comportement, mais bie
« D'accord, alors c'est décidé. » Les yeux de Gaspard brillaient clairement d'un sourire. « Ne travaille plus, sèche tes cheveux et va te coucher. »En pensant que pendant les deux jours du week-end, elle allait passer du temps seule avec Gaspard, les oreilles d'Océane ont viré légèrement au rouge.« D'accord ! », a-t-elle répondu en hochant la tête. « Alors, pour la conduite… y a-t-il quelque chose que je doive préparer ? »« Tu n'as rien à préparer, je viendrai te chercher à Ville-de-Lys », a répondu Gaspard.« Très bien, alors… bonne nuit. »Après avoir raccroché, Océane a ôté ses lunettes, a fermé son ordinateur portable et est retournée dans son lit. Elle a commencé à anticiper avec plaisir le programme du week-end à venir.Océane a dit à Ondine qu'elle allait passer le week-end à conduire avec Gaspard autour du lac Mirelune et a demandé à ce qu'elle ajoute cette information à son emploi du temps.Lorsque la nouvelle a été envoyée au groupe Leroux, cela a déstabilisé les
En entendant la voix grave et douce de Gaspard, Océane a senti une douce chaleur envahir son cœur, se diffusant jusque dans ses bras et ses jambes.Après quelques jours de silence, leur relation semblait être devenue plus proche.Autrefois, Océane n'avait jamais eu de disputes avec Gaspard.C'était comme s'ils étaient le couple le plus ordinaire du monde.Océane était appuyée contre l'accoudoir du canapé, soutenant son visage avec une main, ses yeux légèrement rouges et humides. Elle voulait dire à Gaspard à quel point il lui manquait, mais elle avait peur qu'il demande à Célestin de faire demi-tour et perde du temps.Bien qu'il ne lui ait pas expressément donné son accord pour qu'ils acceptent leurs différences, ses actions semblaient indiquer qu'il suivait ses désirs.« Repose-toi bien. » La voix de Gaspard est arrivée de l'autre côté du téléphone.« D'accord, préviens-moi quand tu seras arrivé, fais attention à toi. »Après avoir raccroché, Océane a appelé Ondine : « Demand
Bien qu'elle ait eu quinze minutes de retard, Océane avait vraiment fait de son mieux pour revenir à temps. Mais pourquoi Gaspard ne pouvait-il pas l'attendre un peu ?Ce jour-là à la Résidence de la Source Royale, c'était pareil. Il l'avait même mise dans un état où elle en avait envie, et lui, il avait juste souri et lui avait donné une petite tape sur les fesses avant de s'en aller.Aujourd'hui, c'était encore le même scénario. Dans la voiture, ils étaient presque sur le point de passer à l'acte, il la regardait comme s'il allait la dévorer tout entière, il avait même dit des choses très suggestives. Mais, lorsqu'elle s'était précipitée pour revenir du dîner, il était déjà parti !C'était comme s'il lui mettait un bonbon sous le nez. Elle voyait sa belle couleur et sentait son doux parfum, mais elle n'arrivait jamais à le goûter, comme s'il l'attirait juste pour la frustrer.Comment quelqu'un pouvait-il être aussi cruel ?Océane avait l'impression que Gaspard faisait exprès de
Océane ressentait également le désir de Gaspard. La nuit dernière, à la Résidence de la Source Royale, elle avait voulu qu’il reste avec elle, mais ce méchant Gaspard, après avoir éveillé son désir, s'était retourné et était parti sans plus de cérémonie.Gaspard, tout en passant doucement ses doigts dans les longs cheveux d’Océane, lui a donné un baiser profond et prolongé. Ils sont restés ainsi, leurs lèvres et langues entremêlées, jusqu'à ce qu'elles se séparent à regret.Océane, la tête reposant contre l'épaule de Gaspard, haletait profondément, essayant de reprendre son souffle.Dans cet état où elle était encore un peu sous le coup du baiser, elle lui a demandé, à bout de souffle : « Tu veux encore m'embrasser ? »« Non, pas cette fois. » Gaspard, la respiration lourde, a déposé un baiser sur la joue brûlante d'Océane, sa voix teintée de sourire. « Quand on sera à l’hôtel, on se donnera un autre baiser, mais cette fois, dans un autre endroit. »Gaspard avait donné à Océane un
« Monte dans la voiture. » Gaspard a dit en réprimant son irritation.Océane, touchée par la remarque de Célestin, qui lui avait dit que Gaspard n'avait bu qu'un simple café depuis midi, s’est sentie un peu désolée pour lui. Elle a contourné l’arrière de la voiture et est montée à bord.Au moment où elle s'est installée dans le véhicule, la vitre teintée s’est levée automatiquement pour garantir l’intimité.La portière s’est fermée et Océane a tourné la tête vers Gaspard. « Ou alors, tu peux manger quelque chose ici près de l'hôtel, je suis un peu mal à l'aise à l'idée que les gens de la filiale me voient... »Avant qu'elle n'ait fini sa phrase, Gaspard l’a saisie et l’a tirée contre lui. Il a attrapé sa jambe, l’a fait s'asseoir sur ses genoux et, d'une main, il lui a enroulé la taille, tandis que l’autre se glissait derrière sa tête pour l’embrasser profondément.« Non... » Océane a senti son cœur battre la chamade. Elle a levé les yeux, inquiète, et a aperçu Célestin et Éloi,
Le message que Gaspard avait préparé sur son téléphone n'avait finalement pas été envoyé.Célestin a demandé au chauffeur de faire demi-tour et de se garer dans le parking. Gaspard lui a alors dit : « Tu peux rentrer chez toi maintenant, laisse Célestin appeler un taxi pour toi. »Le chauffeur a acquiescé rapidement, a fait un geste de la main pour signifier que ce n'était pas nécessaire, est descendu de la voiture, a remis les clés à Célestin et a pris un taxi pour repartir.Célestin s’est tourné pour voir que Gaspard, avec un visage tendu, était en train de passer un appel. Il était évident que Gaspard semblait en colère et que son humeur n’était pas des meilleures, son attitude froide dégageait une pression palpable.Célestin n'est pas monté dans la voiture, mais est resté à l’extérieur pour appeler le restaurant.Bien qu'il ne sache pas si son patron allait réellement manger dans ce restaurant, Célestin préférait anticiper et préparer une option supplémentaire pour Gaspard, m
En réalité, Elodie trouvait que la proposition était plutôt bonne, mais elle savait qu’Océane avait quelques différends avec Maëlle, alors elle était venue pour tâter le terrain, espérant voir comment Océane réagirait.« C’est bon, ça suffit. » Océane a refermé le dossier avant même d'avoir terminé de le lire.« La collaboration précédente avec EF, c’était juste pour insulter un peu l’honneur des États-Unis pendant notre visite là-bas, cela n’a pas apporté de réel bénéfice à notre groupe. D’un côté, c’est une marque de luxe, de l’autre, une marque technologique. Leur collaboration intersectorielle était simplement pour le prestige. Et puis… la directive que j’ai donnée précédemment est toujours valable, il faut réduire au maximum nos collaborations avec Maëlle. »« Puis-je me permettre de vous poser une question, Océane ? » Elodie a pris une profonde inspiration et a demandé avec courage. « Vous n’aimez pas Maëlle, ou bien vous estimez simplement que cette collaboration n’est pas ap