Timothée a jeté un coup d'œil à Thibault en disant : « D'ailleurs, peu importe si Azélie a poussé intentionnellement ma sœur ou non, le fait est qu'elle a été blessée à cause d'elle. Tu devrais au moins boire quelques verres pour exprimer tes regrets ! » « C'est vrai, exprimer des regrets nécessite de la sincérité ! », des voix dans la pièce ont commencé à encourager : « Du vin rouge, tu devrais pouvoir en boire quatre ou cinq verres ! »Océane s'est tenue juste à l'entrée de la pièce, ses yeux clairs fixés sur Thibault assis nonchalamment.Elle a fait un pas dans la direction de la table ronde, a retiré le foulard qui couvrait la moitié de son visage, l'a posé sur le dossier d'une chaise, a pris le grand verre à pied d'eau sur la table ronde devant elle, a tourné le plateau et saisi le premier verre à dégustation, y a versé le contenu.Naturellement pâle, le côté de son visage, son menton et son cou étaient maintenant marqués de bleus violacés une fois le foulard enlevé, ce qui les
Lorsque Thibault a entendu le nom de Solène, il s'est tourné vers Timothée.C'est alors qu'il a réalisé qu'Océane avait été menacée pour venir ici. « La drogue ? », a dit Océane d'un ton calme, presque indifférent. « Tu m'as fait venir aujourd'hui pour me droguer, n'est-ce pas ? Le vin est déjà versé. »Le silence est tombé dans la salle privée.Les personnes qui étaient venues pour assister à l'incident étaient maintenant étrangement silencieuses.Timothée a pensé que Thibault avait peut-être des remords. Il a donné un coup de pied discret à Thibault à côté de lui. « Thibault, tu regrettes ? »Voyant que Thibault restait silencieux en regardant fixement Océane, Timothée a pris la petite bouteille devant Thibault, s'est approché d'Océane, a versé la poudre dans le verre et a remué avec une baguette. « Océane, c'est la vérité en potion ! Une fois que tu l'auras bue, Thibault pourra te poser des questions. »C'était une drogue qui vous obligeait à dire la vérité.Si ce n'était pas pa
Elle s'est débattue pour ne pas supplier, serrant ses mains contre ses paumes, luttant pour contenir les tremblements, levant les yeux vers Thibault, dont l'expression était impassible, et a demandé : « Donc, si je comprends bien, puis-je partir seule ? »Elle savait très bien que Thibault et le cousin de Maëlle l'avaient forcée à venir ici dans le but de la faire coucher avec Valentin.Pourtant, elle avait encore un mince espoir en la nature humaine de Thibault. « Qu'est-ce que tu veux prouver ? », a dit Thibault d'un ton glacial. « L'endroit où tu habites n'a même pas de lampadaires, tu veux vraiment rentrer toute seule et te mettre en danger ? »La plus grande peur d'Océane dans sa vie était la famille Lefevre, Thibault le savait même s'il avait perdu la mémoire.C'était précisément parce qu'il savait cela, et qu'elle avait dit ces mots alors qu'elle était sous l'effet de la vérité en potion, qu'il était encore plus furieux.Un sentiment de vertige et d'irréalité l'a envahie, com
« Je connais le chemin de l'hôtel, pas besoin de me guider ». Océane a essayé de se dégager de la prise de Timothée. « Océane, ne fais pas ta timide ! » Timothée, presque en la forçant, l'a faite sortir de la salle et s'est dirigé vers le hall de l'ascenseur.Avec l'effet du médicament, Océane s'est sentie de plus en plus étourdie, ses jambes devenant de plus en plus faibles.Elle a lutté de toutes ses forces pour se libérer des bras robustes de Timothée qui l'enlaçait. « Lâche-moi ! »Dans le hall de l'ascenseur, certains regardaient Océane et Timothée d'un œil curieux.Timothée a maintenu fermement Océane, dont le corps devenait mou, et avec un air faussement indulgent, il lui a dit : « Tu insistes pour boire alors que tu ne le supportes pas, arrête de faire des histoires, je vais te ramener dans ta chambre pour te reposer ! »Il souriait avec un air d'excuse aux personnes autour, puis, en appuyant sur le bouton de l'ascenseur de la main libre, il a murmuré à l'oreille d'Océane :
Il a écarté les mèches de sueur sur le front d'Océane avec ses doigts, sa voix basse et vulgaire. « Je vais te montrer à quel point tu étais pathétique quand tu me suppliais de coucher avec toi. »Océane s'est mordu la lèvre sans émettre un son, sa main tenant fermement son téléphone cherchant à le déverrouiller, composant le numéro d'urgence, se forçant à se rappeler le chemin qu'elle avait pris il y a une demi-heure depuis l'ascenseur du 57ème étage jusqu'à la chambre 5716.L'ascenseur est arrivé, elle a poussé Timothée et s'est échappé de l'ascenseur, courant maladroitement vers la chambre 5716.Timothée a ricané doucement, ses mains dans les poches, sortant de l'ascenseur avec nonchalance, observant Océane qui fuyait en se tenant au mur. « Océane, peu importe à quelle vitesse tu cours maintenant, tu seras aussi pitoyable que possible quand tu me supplieras de coucher avec toi ! Je ne suis pas pressé, prends ton temps à courir ! » Timothée a déboutonné sa chemise, taquinant sa pro
La force du médicament l'a submergée, son téléphone a glissé de sa main. Océane s'est pincée les jambes dans la douleur, s'efforçant de retrouver ses esprits.Mais la douleur ne pouvait pas arrêter le désir brûlant de faire l'amour. Elle a été tourmentée, gémissant de douleur. « Tu me dois encore un souhait, c'est le dernier, laisse quelqu'un te ramener chez toi ». Les paroles de Thibault ont résonné continuellement dans son esprit embrumé.Elle était en nage, se serrant fort, les larmes ont coulé comme des perles détachées d'un collier brisé, mais elle ne savait pas si c'était à cause de la douleur physique ou de la douleur émotionnelle.Chaud, son corps était sur le point d'exploser.De l'eau froide !Oui, de l'eau froide.Comme la dernière fois, tant qu'elle tiendrait le coup, tout irait bien.Elle s'est forcée à se relever en s'appuyant sur le mur, chancelante, elle est tombée dans la baignoire remplie de glaçons.Dehors, Gaspard a entendu le bruit de l'eau à l'autre bout de la li
Qui aurait su que la femme tournerait soudainement la tête pour embrasser ses doigts, ses mains froides s'enroulant étroitement autour de son bras.Les veines bleues saillantes sur le dos de la main de Gaspard lui ont procuré une sensation de plaisir.Ses yeux se sont assombris davantage alors qu'il retirait son bras et la repoussait fermement sur le lit. « Océane ! »Elle a ouvert les yeux, le regard vague.Au dehors, la lumière des néons jouait sur son visage de côté, soulignant son nez droit et ses lèvres fines à quelques centimètres. Ce n'est que lorsqu'elle a reconnu Gaspard que sa voix, marquée par un fort accent nasal, a dit : « Gaspard, je me sens très mal. » « Ne t'inquiète pas, je vais t'emmener à l'hôpital ». Ses paroles étaient empreintes de sollicitude et de détermination, témoignant de son inquiétude pour l'état d'Océane.Gaspard a arraché la cravate des mains d'Océane, lui attachant les mains avec, puis l'a enveloppée dans une couverture.Océane a senti les grandes ma
Océane a été réveillée par le bruit de l'eau qui jaillissait de la salle de bain.Les rideaux occultants de l'hôtel ont dissimulé la lumière extérieure, rendant impossible de distinguer si c'était le jour ou la nuit.Elle avait un mal de tête semblable à une gueule de bois, tentant instinctivement de masser ses tempes, mais ses bras étaient trop endoloris pour se soulever.Non seulement ses bras, mais tout son corps lui a fait atrocement mal, particulièrement son intimité.Gaspard !Le souvenir lui est revenu soudain.Elle s'est redressée brusquement, le sang battant à vive allure dans ses veines, les yeux rivés sur la couverture serrée contre sa poitrine, le duvet encore humide étendu au sol, les vêtements éparpillés partout – chemises, pantalons, pulls, son jean.Que s'était-il passé la nuit dernière ?Océane était livide.Gaspard était le fils adoptif de la famille Pérez, officiellement le frère de sa mère biologique !Elle ne voulait absolument plus avoir affaire à la famille Pérez
« Alors, c’est sûr qu’elle ne l’apprécie pas ! Vous avez vu, avant, la présidente Océane déjeunait toujours avec notre président Gaspard. Maintenant, elle déjeune avec ce Aurèle parachuté de nulle part. Je parie cent dollars que demain midi, ce Aurèle déjeunera encore avec notre présidente Océane. »« Dispersons-nous ! Tout ce qu’on doit savoir, c’est que ce Aurèle a du réseau. À l’avenir, on se contente de le saluer et on évite de lui chercher des ennuis. »Après avoir terminé son déjeuner avec un client, Gaspard est retourné au bureau. En passant devant l’open space des secrétaires, il a froncé les sourcils en entendant des discussions qui provenaient de l’intérieur.Célestin, qui marchait juste derrière lui, s’est raclé la gorge pour signaler leur présence.Les employés de la section secrétariat, apercevant Gaspard à travers la vitre transparente, ont aussitôt interrompu leur conversation et ont lancé en chœur. « Bonjour, Président Gaspard. »Ondine est sorti aussi rapidement
C’était Gaspard qui se montrait trop avide. Après avoir conquis le corps d’Océane, il souhaitait également rivaliser avec la place qu’occupait la famille Leroux dans son cœur.Voyant le regard visiblement apaisant d’Océane, Gaspard s’est reculé légèrement, s’appuyant nonchalamment contre le bord du bureau pour instaurer une certaine distance. Il a alors murmuré d’un ton froid. « D’accord. »Le calme de sa voix dissimulait une froideur menaçante.« Bon, je vais aller travailler. À midi, je demanderai à la gouvernante de te… »Elle n’avait pas le temps de finir que le téléphone de Gaspard a vibré. Il s’est tourné pour répondre, dos tourné à Océane, et a dit : « Ce ne sera pas nécessaire, j’ai un déjeuner prévu avec un client. »Déjà absorbé dans la conversation, il a porté le téléphone à son oreille et a salué son interlocuteur. « Bern, mon assistant… »Ne disant rien de plus, Océane a reculé sa chaise, a ajusté sa tenue et a quitté le bureau.Gaspard a enlevé ses lunettes, les
Océane, prise de panique, a appuyé une main contre l’épaule ferme de Gaspard tout en cherchant à atteindre la télécommande posée sur le bureau, changeant les vitres de la baie en verre dépoli pour préserver leur intimité.Elle l’a regardé un instant, mais ne pouvait retenir davantage sa colère.« Tu as toujours tes projets, et je ne t’ai jamais empêché de les poursuivre, n’est-ce pas ? Tu as ta fiancée, et je ne t’ai jamais rien reproché. Tu te maries même par procuration avec ton amie d’enfance et, encore une fois, je ne dis rien, n’est-ce pas ? » Ses yeux sombres et francs fixaient intensément Gaspard sans montrer de crainte. « Et même quand tu m’as dit que, peut-être, tu pourrais à nouveau lui tenir la main en toute intimité… ça ne m’a pas plu, mais je n’ai rien dit, pas vrai ? »Gaspard demeurait silencieux, mais l’atmosphère autour de lui devenait glaciale, rendant presque tangible le poids de sa froideur. Océane n’a pourtant pas détourné les yeux, soutenant son regard avec dé
Océane a été interloquée. « Comment est-ce possible ? »Gaspard a relâché la souris, étendant ses longues jambes pour faire glisser la chaise et libérer l’espace devant l’ordinateur. « Viens voir… »Océane s’est levée, a contourné le bureau, a pris la souris en main et s’est penchée pour comparer les données de l’écran avec celles des documents.Gaspard s’est tourné vers Philippe et Aurèle. « Allez, retournez à vos tâches. »Philippe a hoché la tête et est sorti, entraînant Aurèle avec lui.La porte du bureau s’est refermée, laissant seuls Océane et Gaspard.Gaspard s’est levé et a poussé la chaise derrière Océane pour qu’elle s’assoie. Elle l’a remercié d’un signe de tête et s’est mise à vérifier les chiffres avec attention.Derrière elle, Gaspard a baissé les yeux, observant ses traits fins illuminés par l’écran. Il a posé sa grande main sur le dossier du fauteuil, s’est penché pour lui indiquer un point précis. « Regarde ici… »Elle a baissé les yeux vers les chiffres du
« Bien, grand-père, soyez tranquille », a répondu Océane.Après avoir raccroché, Océane a composé ensuite le numéro de la gouvernante de la Résidence de la Source Royale, lui demandant de ne préparer qu’un seul déjeuner pour Gaspard ce midi.À peine avait-elle terminé cet appel que le téléphone interne de Gaspard a sonné.« Allô… »À l’autre bout du fil, Gaspard, avec un ton strictement professionnel, a demandé : « Est-ce bien toi qui as approuvé le budget pour l’acquisition des cinémas au second semestre ? »« Oui, pourquoi ? Y a-t-il un problème ? », a répondu Océane.« Viens dans mon bureau avec Philippe », a ordonné Gaspard.Océane a alors demandé à Ondine de retrouver le rapport de rentabilité des cinémas et le plan d’acquisition soumis précédemment.Lorsqu’elle est entrée dans le bureau de Gaspard, Philippe était déjà arrivé, accompagné d’Aurèle.« Le projet est déjà en cours. L’arrêter maintenant entraînerait des pertes importantes », a expliqué Philippe après un rapid
Gaspard, vêtu de son costume impeccable, était assis à la place principale, appuyé nonchalamment contre le dossier de son fauteuil. Ses longs doigts aux articulations marquées tapotaient distraitement un dossier, tandis qu’un simple mouvement de sa chaise lui permettait de voir Aurèle, assis à côté d’Océane, qui se penchait vers elle pour lui chuchoter quelque chose, dans une attitude complice.À un moment donné, Océane a laissé échapper un léger rire, a ouvert le dossier à sa portée, a écrit quelques mots avec son stylo, puis l’a fait glisser vers Aurèle.Aurèle l’a consulté attentivement.Gaspard, le coude posé sur l’accoudoir de son siège, fronçait légèrement les sourcils en lisant les documents devant lui. Bien que son visage aux traits froids et anguleux restât impassible, son attitude suffisait à créer une tension palpable, que le cadre dirigeant, en train de faire sa présentation, ressentait intensément. Debout devant l’écran, le subordonné en est venu à perdre de l’assuran
« Cela convient-il vraiment ? », a demandé précipitamment Océane. « Avant de rentrer, j’ai demandé à Bern, mon assistant, et il m’a dit qu’Aurèle devait retourner dans l’entreprise familiale plus tard. Peut-être vaudrait-il mieux qu’il apprenne aux côtés du Président Philippe, qui a énormément d’expérience. Après tout, je suis arrivée dans le groupe Leroux depuis peu et je n’ai pas encore la même expertise que nos aînés. »Aurèle, ayant perçu la réticence d’Océane, ne voulait pas lui imposer une quelconque contrainte ni risquer de lui laisser une impression désagréable. Il a alors répondu avec un sourire. « Grand-père Raphaël, je pense qu’Océane a raison. Une fois que j’intégrerai l’entreprise… j’espère qu’Océane pourra me guider. »« Puisque c’est ainsi », le professeur Leroux a alors tourné son regard vers Océane. « Je te confie Aurèle. Au sein du groupe, traite-le comme s’il était de la famille ! »« Vous pouvez compter sur moi », a acquiescé Océane.« Ce devrait être aux hom
« Oui, Océane est bien ma fille », a répondu Sidonie. Elle s’est retournée pour tailler quelques branches de fleurs, et personne ne savait si elle se remémorait des souvenirs lointains ou si elle se contentait de suivre les conseils de son père, acceptant ainsi cette fille.Quand Océane est entrée après avoir changé de chaussures, le professeur Leroux était assis près de la fenêtre, jouant aux échecs chinois avec un jeune homme vêtu d’une chemise et d’un pantalon élégant, droit et concentré. Le jeune homme, les doigts longs et bien soignés, tenait un pion noir et semblait plongé dans une profonde réflexion pour décider de son prochain coup.Le professeur Leroux observait aussi le plateau avec une tranquillité apparente, affichant un léger sourire bienveillant, visiblement ravi d’avoir un adversaire à sa hauteur.Une domestique, qui allait justement servir un café au professeur Leroux, s'apprêtait à appeler Océane, mais cette dernière lui a fait signe qu'elle prendrait elle-même le p
Le professeur Leroux a pris le dossier de Thibaud. Celui-ci montrait que Thibaud avait eu deux relations amoureuses après, mais elles s’étaient rapidement soldées par des échecs. D’après ses amis, c’était parce qu’il n’arrivait pas à oublier une femme.Le professeur Leroux a hoché la tête en signe d’approbation. Thibaud semblait être un bon choix… Il avait un sens moral développé, et en plus, il était fidèle dans ses sentiments !De plus, Thibaud menait une vie personnelle propre et bien rangée.« En ce qui concerne sa famille, Thibaud est le deuxième enfant. Le faire entrer dans la famille Leroux ne devrait pas poser de problème. » L’assistant Bern anticipait déjà sur le long terme.Le professeur Leroux a regardé les dossiers des jeunes hommes triés sur le volet qui se trouvaient devant lui, satisfait de ses choix. Ce qu’il appréciait particulièrement, c’était que tous ces candidats possédaient des traits communs avec Gaspard.Que ce soit en termes de stature ou de personnalité,