En tombant, j'entendis un léger craquement au niveau de ma cheville. Génial, je m'étais probablement tordue la cheville au mauvais moment.
-Aïe !
Je fis mes adieux à ma discrétion.
Je relevais la tête et vis Kyle passer sa tête dans l'embrasure de sa fenêtre. Il écarquilla les yeux un instant. Il venait tout juste de voir que c'était moi le chat.
-C'était toi pendant tout ce temps-là ?
Je n'eus pas la force de répondre à cause de ma cheville qui faisait trop mal. J'hochais simplement la tête.
Il me rejoignit, sans se faire mal, et m'aida à me relever.
-Je vais te raccompagner à ton bungalow.
Je fis à peine deux pas que je me laissais tomber au sol. Ça faisait mal. Kyle se pencha vers moi et me prit dans ses bras. Je n'eus pas le courage ni la force de refuser.
Cela ne fut pas long que je vis mon bungalow au loin. Il entra, moi toujours dans ses bras, et me déposa sur le petit canapé. J'eus à peine le temps de le remercier qu'il me coupa.
-Je ne quitterais pas ce bungalow tant que tu ne m'auras pas dit ce que tu faisais dehors à une heure pareille.
-On ne peut pas s'occuper de ma cheville avant ? Car ça fait un vrai mal de chien !
Il ne répondit pas.
Je soupirais et pris la direction de la salle de bain en traînant du pied. Je pris le nécessaire pour ma cheville et commençais mes soins toute seule. Kyle entra à son tour dans la salle bain.
-Pas besoin de tous ces trucs-là, me dit-il en soupirant.
La tête levée vers lui, j'étais pour lui dire que c'était idiot de ne pas en avoir de besoin, mais il prit mon pied dans sa paume et je sentis une étrange chaleur l'envahir. Il était en train de guérir ma cheville. Je sentis la douleur se dissiper peu à peu jusqu'à ne plus rien sentir. Je fis bouger mon pied, zéro douleur.
-Il n'y a pas que les fées qui peuvent guérir les autres, lança-t-il.
-Je vois ça...
Il libéra mon pied et me fixa. Il voulait probablement savoir ce que je faisais dehors à deux heures du matin. Et lui hein ? Il était dehors aussi.
-J'étais à l'extérieur car je n'étais plus capable de m'endormir, c'est tout, lui dis-je.
-Et pourquoi en chat ?
-Peut-être pour pratiquer ma métamorphose, non ? Et toi, tu faisais quoi à cette heure-là, à passer devant ma fenêtre ?
-Des fois, j'ai besoin d'être seul et de marcher.
Je le fixais sérieusement.
Il vit tout de suite que je n'étais pas du tout convaincue. C'était clair que ce n'étais pas vrai. Il soupira.
-Je veux apprendre à te connaître Ruby Anderson, tu m'intrigues.
La blague du siècle, moi j'intriguais quelqu'un ?
-Ah, et qu'est-ce qui t'intrigues exactement chez moi ? Lui demandais-je, curieuse.
-Tout, dit-il sur un ton un peu trop sérieux à mon goût.
Je restais silencieuse pendant quelques secondes puis je froncis les sourcils en le regardant.
-Ah, espèce de pervers ! N'essaie pas de m'attirer dans ton lit !
Il éclata de rire. J'avais peut-être un peu trop exagéré.
-T'es drôle toi, me dit-il. Je ne suis pas un bâtard, j'ai simplement dit que je voulais apprendre à te connaître. Pas de te mettre dans mon lit. Quand je t'ai vu pour la première fois, ici, au camp, j'ai tout de suite vu que tu n'étais pas comme les autres. Tu as quelque chose de puissant en toi. As-tu découvert ton don par hasard ?
Mon don. Wendy m'en avait un peu parlé à ce sujet. Un don que seule une personne peut avoir. Télépathie, télékinésie, invisibilité, bref, ces trucs-là. Pour certains, ça prend énormément de temps à le découvrir, mais pour d'autres, c'est chose facile. Et moi, je n'ai aucune idée de ce que ça pouvait être.
-Non. En fait, je ne sais pas comment le découvrir.
-Selon moi, il sera hors du commun.
-Et toi ? Tu l'as sûrement découvert.
-Oui, en effet.
-Et c'est quoi ? Lui demandais-je.
Il s'approcha de mon oreille.
-Parfois, on ne veut pas le dévoiler gratuitement, me susurra-t-il à l'oreille.
Il recula un peu son visage et pointa sa joue avec son doigt. Ah ! Je voyais très clair dans son petit jeu. Il acceptera seulement de me le dire si je lui faisais une bise. Profiteur.
Ma curiosité l'emporta.
Mais au moment où j'étais pour lui faire une petite bise sur la joue, il tourna sa tête et mes lèvres tombèrent pile sur les siennes.
Mes lèvres sur les siennes, je me décollais aussitôt.Espèce de profiteur.Il eut un sourire de victoire.-Bon, puisque tu as eu plus que supposé, tu peux me dire c'est quoi ton don à la con ? M'énervais-je.Malheureusement, il resta silencieux.-Dit-le ou je m'énerve !Toujours silencieux. Il voulait vraiment que je m'énerve. Dommage que je ne puisse pas contrôler ma métamorphose parfaitement, ça pourrait mal tourner pour lui. Et pour moi aussi.Trop tard, j'étais déjà &eac
Un hurlement de garou. Pourquoi fallait-il qu'il se manifeste toujours lorsque je pensais à lui ?Le cerf tourna subitement la tête vers le hurlement. Lui, il l'avait très bien entendu. Au moment où on entendit un deuxième hurlement, je ne sus pas comment le cerf avait fait, mais il m'avait mis sur son dos. Kyle me regarda avec incompréhension quand l'animal se mit à courir pour s'enfuir, moi sur son dos.Ce cerf n'était pas normal en fin de compte.-Hey ! Il ne faut pas laisser Kyle seul avec le garou. Il risque de se faire bouffer ! Dis-je au cerf.Heureusement, il comprit et fit demi-tour. Ce cerf n'était vraiment pas normal. Surtout quand il réussissait à
Pendant tout mon trajet jusqu'au réfectoire, je sentais une présence près de moi, mais à chaque fois que je me retournais, il n'y avait rien.En entrant dans la salle, je balayais du regard les tables où les jeunes déjeunaient. Je veux dire, là où les quelques jeunes déjeunaient. Je ne vis pas d'Hunter, ni d'un de ses amis. En fait, je ne reconnus personne. Seulement des jeunes dont je n'avais jamais adressé la parole. Je pris un plateau et allais me servir à la cantine.Assise seule à une table du fond, j'observais les autres qui étaient tous à la même table. Trois vampires et deux sorcières. J'allais devoir attendre qu'Hunter se manifeste pour que je puisse poser mes questions.
-Aïe ! Putain mes crampes ! Criais-je en mettant mes bras autour de mon ventre et en me pliant en deux. Vous les hommes, vous êtes tellement chanceux de ne pas vivre ce calvaire !Le coup des règles fonctionnait toujours avec les hommes. Ils trouvaient cela tellement dégoûtant lorsqu'on en parlait. Je vous le jure, si vous lancez un tampon sur votre copain, il va sursauter tel un chat qui vient de voir un concombre près de lui.La main de l'homme recula. Ainsi que les deux hommes louches.-Viens, on va arranger ça, me dit Hunter en faisant demi-tour pour retourner au réfectoire.Il jeta un dernier regard aux hommes. Ces derniers ne semblaient plus vraiment vouloir retirer mes lunette
Assise sur le perron de mon bungalow, je fixais un point invisible devant moi en balançant légèrement les pieds dans le vide. Je ne voulais plus penser à rien, mais bien sûr quand on voulait penser à rien, il y avait toujours une petite pensée qui s'introduisait dans notre tête.Je ne pouvais pas avoir la conscience tranquille. Il y a une heure, j'avais failli me faire enlever. Pour une fois, je remerciais le ciel d'être un surnaturel. En repensant au jeune homme, je me rappelais qu'il était humain. Et il était au courant pour nous. Il a tout de même flippé en voyant mes yeux. Ou étais-ce de la comédie. Mais son regard prouvait le contraire.Malgré tout ce qui s'est passé, je n'en ai parlé à personne. Je me fa
Ne pas bouger ni faire du bruit.Mais qu'est-ce qu'il y avait derrière moi ?Je me suis mise à trembler en m'imaginant toutes les choses possibles qui pouvaient arriver. J'essayais de penser à toutes les autres bestioles qu'il pouvaient y avoir dans cette forêt à part cette bête. Cette bête, le garou, mais en réussissant finalement à me convaincre que ce n'était pas lui, c'est là que j'entendis un grognement.Mon cœur rata un battement.Kyle écarquilla les yeux, il l'avait sûrement très bien entendu aussi. Je lui criais de courir vers mon bungalow, mais il ne bougea même pas.Il
L'escalade, l'une des pires activités que j'ai eues à mon école. Je voulais toujours être assureur et non grimpeur. J'avais le vertige, c'était facile à deviner. Quand c'était à mon tour de grimper, je montais seulement quelques prises et le vertige se manifestait. Voilà pourquoi j'avais la pire note de la classe, mais je m'en moquais royalement.Je me rapprochais du bungalow d'Hunter et me mis dans son champ de vision. En fait, j'avais essayé car lui était en haut, sur le toit, et moi en bas, au sol.-Hey ! Lui criais-je, gentiment.Il m'adressa à peine un regard.-Je suis désolée pour tout à l'heure...
Il sourit, content de m'avoir démasqué. Il se leva, ce qui me permit de respirer normalement, et il me tendit la main pour m'aider à me relever, mais je ne la saisis pas et me levais toute seule.-Pourquoi ? Me demanda-t-il.-Je suis capable de me lever toute seule, je n'ai pas besoin...-Non, pas ça, me coupa-t-il. Pourquoi tu lui as couru après ? Et qui c'était d'ailleurs ?-Je sais pas, mentis-je.Il me défia du regard, je fis de même. Mais je perdis et m'avouais vaincue.-Je marchais tranquillement au lac puis un gars est sorti de nulle part et a voulu m'emmener avec lui don
Je sortis de la voiture en disant au revoir à mon père puis rejoignis mon frère qui était sorti avant moi, son sac déjà sur le dos. Je fis comme lui en regardant le lycée devant nous.-J'espère que tout va bien se passer, dis-je à voix basse à mon frère.-T'inquiètes pas, tout ira bien Ruby. Et puis, ça serait génial de croiser des gens que l'on connaît ! Me dit-il en me faisant un clin d'œil.Je tournais la tête vers lui. Il me cachait quelque chose, c'était certain. Il était au courant de quelque chose dont moi je ne savais pas. Et ça, je détestais ça.Je lui lan&cce
Je sortis de ma chambre en traînant mes deux valises au sol. Wendy était déjà dans le salon, elle m'attendait. Elle me sourit faiblement, mais cela paraissait très bien qu'elle avait pleuré avant que je ne sorte de ma chambre. Elle vit tout de suite que je l'avais remarqué puis mon amie fondit en larmes dès que je fus en face d'elle. Je lui tapotais doucement le dos pour la consoler et la serrais contre moi.-Je voulais rester ici moi, pas retourner voir ma famille tout de suite, sanglota-t-elle.Je ne dis rien, mais je continuais tout de même de lui flatter le dos. Elle avait été à ce camp plus longtemps que moi, je ne pouvais donc pas ressentir exactement la même peine qu'elle. Ça ne faisait qu'un mois et demi que j'étais à For
Une journée s'était écoulée depuis que j'étais revenue au camp avec mon frère. J'avais eu du mal à dormir, un peu comme tout le monde. Il n'y avait pas cette atmosphère joyeuse que l'on avait à chaque jour. Non, tout le monde avait perdu le sourire.Pendant toute la soirée d'hier, on avait tout nettoyé le réfectoire. Beaucoup étaient allés vomir dans les toilettes, mais maintenant c'était tout propre. Les corps des hommes avaient été enterrés très loin dans la forêt, mais sans tombe. Ils n'en méritaient pas. Tout le monde avait beaucoup aidé, on n'avait pas trop le choix puisque la police pouvait débarquer à n'importe quel moment.Quelques jeunes avaient appelé leur
Personne ne bougeait, l'air était tendu. Allan et ses deux hommes visaient le groupe de policier, qui eux aussi les visaient. Je regardais autour de moi pour voir comment je pouvais les aider, la pièce était quasiment vide, mais mon don pouvait être utile.-Baissez vos armes ! Leur ordonna un policier.-Seulement si vous regardez le contenu de cette caméra ! Lança Allan en pointant l'appareil devant moi avec sa main libre.Je regardais ce dernier devant moi et ouvris grand les yeux. Peut-être que j'étais capable de faire disparaître la vidéo avec mon don, peut-être... Mais je fus rapidement déconcentrée par le connard.-Toi, tu ne la fixes pas ! Je
PDV HunterJe regardais tout le monde autour de moi. Je fis signe à Nathan, Cody et Kyle de me rejoindre. Wendy, trop effrayée par ce qui venait de se passer, resta collée à Cody lorsque ce dernier me rejoignit.-Je ne peux pas croire qu'ils aient osé faire ça, souffla Cody.-Au moins, ils ne nous dérangeront plus, grognais-je en serrant les poings.-Qu'est-ce qu'on va dire si la police arrive et qu'elle voit tous les corps ? Demanda Wendy d'une voix tremblante.Je jetais un regard vers les corps sans vie des hommes puis sur celui de Melissa.-On dira qu'un gang a ten
Se faire frapper à l'arrière de la tête, ça faisait mal, vraiment mal. J'avais sombré dans le noir complet avec comme dernière image mon frère subissant le même sort. Mon père s'était sûrement fait assommer aussi, je ne crois pas qu'il ait réussi à leur résister.J'ouvris les yeux après quelques instants. L'air était humide et il y avait du brouillard partout. Je ne voyais rien à plus d'un mètre de moi. Il n'y avait que du gris partout, aucun point de repère ne s'offrait à moi, que du brouillard qui m'entourait. J'entendais la voix de mon frère qui appelait mon nom. On était dans nos « rêves », là où l'on pouvait se voir lorsqu'on tombait dans les pommes. J'espérais que ça nous donnerait le tem
Non, mais je rêvais ! Allan était tout juste devant nous ! Ce sale type qui avait tiré sur Nathan et qui s'était ensuite fait attaquer par le loup-garou que j'avais invoqué était juste là, pile devant nous.Même si je baissais la tête, il allait tout de même me reconnaître, et Vincent, qui était à côté de moi, aussi. Mon frère le reconnut très facilement aussi, il avait les yeux écarquillés.L'idée de me lever et de partir d'ici me traversa l'esprit, sauf qu'Allan allait encore plus nous remarquer. Et quelque chose me disait qu'il allait tout faire pour que l'on reste ici.Tous les gens autour de nous devinrent silencieux après qu'il ait termin&ea
Ce matin, je ne fus pas réveillée par les rayons du soleil. Non, je fus réveillée par mon nouveau téléphone qui vibrait sur ma table de chevet. Je me retournais, tendis le bras puis l'attrapais sans l'échapper sur le plancher. J'ouvris ensuite les yeux et regardais l'écran de mon mobile. Quelqu'un m'appelait, et ce quelqu'un était mon frère. Il était stupide, complètement stupide, il dormait dans la chambre voisine.-Qu'est-ce que tu veux ? Dis-je d'une voix endormie en répondant à son appel. Il est 9h23 du matin, laisse-moi dormir encore...-Je voulais voir si ton téléphone fonctionnait, me dit-il avec une voix beaucoup plus réveillée que la mienne.-Enfoir&eac
Mon père démarra la voiture puis sortit du stationnement et s'engagea sur la route. Je tournais la tête vers mon frère, il semblait détendu, c'était une bonne chose. Les cinq premières minutes se passèrent en silence, puis je pris la parole.-Où on va ? Lui demandais-je.Il me jeta quelques regards dans le rétroviseur, ne voulant pas trop quitter la route des yeux, puis ouvrit la bouche.-J'avais pensé aller à la maison, puis ensuite aller à un endroit que vous voulez tous les deux, resto, bowling, je ne sais pas trop. Vous vous entendez bien ? Nous demanda-t-il en regardant toujours la route.Mon frère et moi hochèrent la têt