EllaLorsque Sinclair et Hugo quittent enfin pour le quartier général de la meute, Henry et moi nous installons dans notre salon préféré, retournant au puzzle que nous avons commencé à résoudre ensemble plus tôt cette semaine. Assise en face de l’ancien loup, je fais semblant de chercher les pièces qui s’assemblent, mais en réalité, je le observe en cachette. « Alors, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? » je demande, curieuse. « Lydia et le Prince ? »Henry grimace. « Je n’ai jamais aimé cette femme. Mais essayer de discuter avec des jeunes alpha têtus convaincus d’avoir trouvé leur âme sœur, c’est comme se cogner la tête contre un mur. » Il me sourit tendrement. « Tu verras bien un jour. Tu peux essayer de donner à tes petits toutes les clés pour comprendre le monde et leur apprendre les leçons importantes, mais au final, tu devras les laisser faire leurs propres erreurs. C’est la seule manière pour eux d’apprendre. »« Est-ce que ça fait moins mal, avec le temps ? Est-ce que c’est
« Je suis navrée, Ella. », dit doucement mon médecin. « Je crains qu'il ne vous reste que très peu d'ovules viables. Je vous avoue que je vois habituellement ces chiffres chez des femmes ayant dix ou quinze ans de plus que vous. »« Comment ça ? », murmure-je, ne croyant pas mes oreilles. J’essaie de tomber enceinte depuis des années. Je n’ai seulement 30 ans, je devrais avoir encore beaucoup d’ovules.« Vous n’avez plus beaucoup de temps pour avoir un enfant. », enchaîne-t-elle. « Si vous voulez tomber enceinte, vous devrez l’être avant le début de votre prochain cycle. »« Mon prochain cycle ? », répète-je, bouche-bée. J’aime les enfants plus que tout au monde, même si ce n’est pas le but ultime de tout le monde, mon rêve est de devenir maman.Je dois rentrer et informer mon petit copain de cette nouvelle, il n’y a plus de temps à perdre.Je rentre à la maison en un temps record, franchissant la porte en trombe et m'apprête à appeler Mike, mais je m'arrête net. Dès que j’ai mis le pi
Plus que six jours. Je réfléchis en regardant la date encerclée sur mon calendrier. Six jours avant de savoir si mes rêves vont enfin se réaliser… ou si je dois changer entièrement mes plans pour ma vie.Je n’ai pensé à rien d’autre depuis que Cora m’a inséminée la semaine dernière. Je n’ai même pas commencé à digérer la trahison de Mike tellement j’ai été préoccupée par savoir si je suis enceinte ou non.J'essaie de garder le sang froid, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer mon avenir avec ce nouveau bébé. Malgré tous mes efforts, je rêvasse à ce sujet constamment. Je me mets même à fredonner en me préparant pour aller au travail le matin.Lorsque j'arrive dans la propriété de mon employeur, située dans le quartier le plus chic de Vallis Luna—qui compte parmi les quartiers les plus chics au monde, puisque Vallis Luna est l'une des villes les plus chères sur Terre—je suis immédiatement accueillie par deux petites voix criant mon nom avec excitation. « Ella ! »La seconde après, la pet
Plus que trois jours.Je répète ces mots à moi-même en marchant dans la rue, toujours préoccupée par ma grossesse potentielle, même quand je me prépare à aller me battre pour ma sœur. C’est en quelque sorte un réconfort fictif : je suis sur le point d’aller supplier Dominic Sinclair afin de sauver le travail de Cora, et j’ai besoin d’une pensée réconfortante pour m’aider à traverser cela.Ses gardes de corps me remarquent d’abord, je peux voir leurs lèvres bouger en me voyant approcher, sans doute pour lui prévenir de ma présence. En m’approchant nerveusement derrière Dominic, je remets pour la centième fois mon choix en question. Qui suis-je pour demander une faveur à l’un des hommes les plus puissants sur Terre ? Je secoue ma tête, et je demande à la petite voix au fond de moi de se taire—c’est pour Cora. Je ne suis peut être pas courageuse, mais je dois le faire pour elle.« Monsieur Sinclair ? », demande-je d’une voix hésitante, sentant mon cœur battre si fort qu’il semble vouloir
Mes mains tremblent quand je compose le numéro de Kate. Ai-je déjà été aussi énervée ? Si je l’avais été un jour, c’est que je ne m’en souviens plus maintenant.« Bonjour ? », Kate répond presque immédiatement, avec une voix mielleuse qui sonne incroyablement fausse.« Kate ? », dis-je brutalement, « es-tu avec Mike actuellement ? »Il y a eu un long silence de l’autre côté du fil, avant qu’elle réponde avec une voix fluette, « quoi ? Bien-sûr que non. »« Ne te fous pas de moi, crois-tu que je ne sais rien de tes conneries ? », dis-je d’un ton interrogatif. « Je ne suis pas idiote à ce point. »« Ella écoute— », commence-t-elle, clairement en train de préparer des excuses bidons.« Non, je m’en fiche de tes affaires maintenant—mais je dois lui parler maintenant. », déclare-je brutalement.Il y a eu une autre pause, et la voix de Kate perd son air innocent. « Tu t’en fiches ? », répète-t-elle, semblant vraiment choquée, « tu sais que je suis enceinte ? »Je n’étais pas préparée pour ce
« Non, je comprends. », murmure-je au téléphone. « Merci de m’avoir écoutée. »Je raccroche désespérément, enfouissant ma tête dans mes mains. J’ai passé la matinée entière à appeler tout le monde pour essayer d’obtenir de l’aide, jetant ma dignité par la fenêtre pour supplier mes amis et connaissances.Je ne me suis jamais considérée comme une femme avec une grande fierté, mais supplier ainsi était encore plus un défi que ce que je m’étais imaginée. J’aurais aimé pouvoir aider Cora autant que moi-même. Elle attend encore de savoir si elle sera licenciée, et bien qu'elle ne soit pas censée manipuler des échantillons, elle a obtenu la permission de réaliser mes tests cet après-midi. Après tout, j'ai déjà été inséminée, donc son superviseur ne voyait aucun risque de négligence supplémentaire.Pourtant, je ne suis pas du tout enthousiaste en franchissant les portes de la banque de sperme. Il y a dix jours, j’avais le cœur brisé mais j’étais optimiste pour l'avenir, aspirant à un bébé plu
« Votre petit ? », répète-je, réalisant que je ressemble sûrement à une idiote à force de répéter ce qu'il dit—mais c'est vraiment étrange et surréaliste. J'ai l'impression de rêver—un rêve qui pourrait bien être un cauchemar. « De quoi parlez-vous ? »J'admirais peut-être sa beauté physique il y a peu, mais maintenant je pense que Dominic Sinclair est tout simplement terrifiant. J'ai connu des hommes mauvais, mais aucun d'entre eux ne m'a jamais intimidée comme lui. C'est comme s'il était surhumain, dégageant des vagues d'énergie qui me donnent envie de me recroqueviller en boule à ses pieds.« Vous. », il plisse les yeux en regardant Cora, puis fait un geste vers moi. « C'est ça que vous avez fait avec mon sperme, vous avez inséminé votre amie avec ? »« Bien sûr que non ! », rétorque-t-elle vivement, bien que sa voix tremble légèrement. « Oui, j'ai inséminé Ella la semaine dernière, mais pas avec votre sperme. Elle a choisi un donneur dans notre dossier de clients. »« Vous mentez.
« C'est du n’importe quoi ! », crie-je. « Je ne me suis pas ruinée moi-même-mon identité a été usurpée et en plus je ne l’ai su qu'après l'insémination. Je ne suis pas une personne irresponsable, ni le genre de femme qui attend qu'un homme résolve ses problèmes. Je ne ferai jamais ce que vous avez dit. »« Je n’ai nul besoin d’écouter vos excuses. », répond-il sèchement. « Les preuves sont là. »« On ne savait même pas qu’il s’agissait de votre enfant ! », lui rappelle-je. « Peut-être qu’il n’est pas… ». J’ai dû me secouer la tête avant de continuer. « Il n’est peut-être pas humain, mais cela ne signifie pas qu’il est votre enfant. »« Je sais qu’il est à moi. », gronde Sinclair, me faisant trembler de peur instinctive. « Je peux le sentir, je perçois ma lignée dans votre ventre. »Je ne peux que rester bouche bée devant lui. Il peut le sentir ? Percevoir sa lignée ? On dirait que j'ai quitté la réalité pour entrer dans un univers différent. « C'est dingue. », dis-je en sentant que je
EllaLorsque Sinclair et Hugo quittent enfin pour le quartier général de la meute, Henry et moi nous installons dans notre salon préféré, retournant au puzzle que nous avons commencé à résoudre ensemble plus tôt cette semaine. Assise en face de l’ancien loup, je fais semblant de chercher les pièces qui s’assemblent, mais en réalité, je le observe en cachette. « Alors, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? » je demande, curieuse. « Lydia et le Prince ? »Henry grimace. « Je n’ai jamais aimé cette femme. Mais essayer de discuter avec des jeunes alpha têtus convaincus d’avoir trouvé leur âme sœur, c’est comme se cogner la tête contre un mur. » Il me sourit tendrement. « Tu verras bien un jour. Tu peux essayer de donner à tes petits toutes les clés pour comprendre le monde et leur apprendre les leçons importantes, mais au final, tu devras les laisser faire leurs propres erreurs. C’est la seule manière pour eux d’apprendre. »« Est-ce que ça fait moins mal, avec le temps ? Est-ce que c’est
« Évidemment que non. » ricane Hugo, « Pas besoin de convoquer une commission d’experts pour te dire que tout ça, c’est un sacré bordel. »« Non, je veux dire, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. » répond Sinclair, d’un ton agacé. « Il y a un truc qui me chiffonne, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. »« Eh bien, tu disais dès le début que la mort de la princesse Angeline avait un petit air suspect - comme un complot politique. » je dis doucement.« Oui, mais c’est un complot que le prince n’a pas l’imagination suffisante pour orchestrer. » confirme Hugo.Les yeux de Sinclair s’élargissent brièvement, avant qu’il ne ferme les paupières avec force, serre son poing et jure violemment. « Quoi ? »« Tu sais qui n’est pas trop limité dans ses idées ? » gronde Sinclair, balayant nos visages inquiets du regard.« Lydia. » répond Henry, d’une voix calme. « Et bien que le prince Damon ait pu voir sa compagne comme un simple trophée, ce n’est pas le genre à détruire impul
EllaHugo, Sinclair et moi fixons tous la télévision, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, incapables de digérer les images qui défilent à l’écran. Chaque fois qu’on pense avoir fait un pas en avant, Lydia et le Prince réussissent à nous faire reculer - et cette fois-ci ne fait pas exception.« Ça n’a aucun sens, » exprime Hugo, visiblement submergé. « Pourquoi risquer de perdre la sympathie du clan en se promenant avec une autre femme aussi peu de temps après la mort de sa femme ? »« Fais-moi confiance, Hugo - Damon n’est pas celui qui prend les décisions ici. Tout ça, c’est Lydia, » déclare Sinclair d’un ton grave. « Elle va se frayer un chemin vers le trône, d’une manière ou d’une autre. Là, elle joue la compagne compatissante, mais croyez-moi, à la fin des élections, elle sera dans son lit. »« C’est grave, tout ça ? » je demande, en levant les yeux vers le visage séduisant de Sinclair. « Est-ce qu’elle a des informations qui pourraient te nuire ? »Sinclair me serre les épa
« Chut, » Sinclair me place sous son menton, caressant doucement ma colonne vertébrale. « Ça va, petit loup. Je sais. » « Arrête de me réconforter ! C’est à moi de te consoler, pas l’inverse. » Je me plains, essayant en vain de me dégager de ses bras. « Mais tu me consoles, » ment-il - ce rat. « Juste le fait de te tenir ainsi, ça me réconforte. » Je me calme et décide de changer de tactique. « Tu te rends compte de la fierté qu’aurait ta mère si elle pouvait te voir aujourd’hui ? » Je lui demande doucement, espérant alléger sa douleur, tout en parlant avec honnêteté. « Tu es devenu l’homme qu’elle espérait que tu sois. Tu n’as jamais perdu de vue ce qui est vraiment important, même quand tout le monde était contre toi. Tu as choisi de mener avec l’amour plutôt qu’avec la peur, et tu sais bien que la force ne rime pas avec cruauté. » « Tu me flattes, là. » Sinclair gronde, amusé. « Non, je ne flattes pas. » Je réponds vivement. « Tu te souviens de notre première rencontre, qu
EllaLes larmes coulent sur le visage de Sinclair alors qu’il revit la mort de sa mère, et je lutte pour ne pas éclater en sanglots. Mon cœur se serre pour le petit garçon qu’il était et pour le fardeau qu’il porte encore aujourd’hui. En écoutant cette histoire, je comprends que sa dernière conversation avec sa mère l’a profondément marqué et a façonné l’homme qu’il est devenu. « Après, j’ai appris qu’elle avait réussi à faire sortir Roger de la maison, mais elle s’est rendue compte que je n’étais pas là. » continue Sinclair, essuyant ses yeux. « Elle est retournée à l’intérieur pour me chercher, même si les gardes ont essayé de l’arrêter. » Il poursuit : « Tu vois, c’est pour ça que Roger m’en a toujours voulu... et il n’avait pas tort. Si je l’avais écoutée la première fois, si j’étais sorti quand elle m’a dit de le faire, elle serait encore en vie aujourd’hui. » « Mais Pancake ne serait pas là. » Je lui rappelle, la voix nouée. Les coins de ses lèvres se soulèvent légèrement.
La porte était fermée, et il n’y avait pas d’autre issue, mais je ne peux m’empêcher de gronder le petit chat tigré. « Pancake, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne sais pas ce que veut dire une alarme incendie ? Ça veut dire qu’il faut sortir ! » Je secoue la tête, tout en prenant le chat tout duveteux dans mes bras. « Et tu fais quoi dans une pièce fermée, hein ? »Je me retourne vers la porte et soudain me souviens de mes cours sur la conduite à tenir en cas d’incendie. En ouvrant la porte, j’ai laissé entrer un vent d’air frais, alimentant les flammes. Un véritable mur de feu bloque la sortie, et tout ce que je peux faire, c’est glisser Pancake sous mon t-shirt, espérant que je sois assez rapide. Je me précipite et saute à travers les flammes, battant des étincelles qui s’accrochent à mes cheveux de l’autre côté. Je tousse et m’étouffe, avant de me rappeler qu’il faut ramper près du sol, là où l’air est moins vicié. Je continue à ramper, une main tenant fermement Pancake, quand j’entends
« Maman, je suis un chasseur redoutable. » Je la corrige avec indignation, roulant les yeux face à sa bêtise. Il y a des choses que les mamans ne peuvent tout simplement pas comprendre. « Les prédateurs mortels ne sont pas mignons. » « Qui te dit ça ? » Elle demande, un peu offusquée. « Eh bien, tout le monde. » Je réponds, comme si c’était la chose la plus évidente au monde. « Les guerriers alpha ne rentrent pas de la guerre et ne courent pas se jeter dans les bras de leur maman pour des câlins. Ils vont boire, chasser et embrasser des louves. » « Et qu’est-ce que tu sais toi de boire et d’embrasser des louves ? » Ma mère réplique, un sourire taquin sur les lèvres. « T’as été au pub en cachette, toi ? » Elle me saisit les bras, feignant l’indignation. « Combien de femmes t’as ? Dis-moi tout de suite ! » « Aucune ! » Je rigole. « Je te le promets ! » Bien sûr, elle n’a pas besoin de savoir que j’ai déjà une copine. Vu comment les mères s’inquiètent, elle risquerait de péter un
Sinclair« Hmm, où donc pourrait être mon petit loup ? » La voix douce et veloutée de ma mère résonne juste de l’autre côté de l’armoire où je me cache. Je presse mes mains sur ma bouche pour retenir mes rires, mais quelques petits bruits s’échappent malgré moi. « Aha ! » Maman ouvre d’un coup les portes d’une armoire à deux pas, éclatant de triomphe avant de se reprendre, son ton devenant plus pensif. « Pas là. » Elle réfléchit à haute voix, et je peux presque la voir se frotter le menton, perplexe. Alors qu’elle s’approche, je grimpe silencieusement le long des étagères, me faufilant entre les serviettes et les chiffons, avant de m’installer dans l’armoire qu’elle venait de fouiller. Un rayon de lumière éclaire l’intérieur des placards quand ma mère ouvre la porte où je me cachais. Une nouvelle exclamation de surprise franchit ses lèvres. Elle ne semble pas déçue d’avoir échoué encore une fois, bien au contraire, elle semble presque impressionnée. « Ah, ce petit malin. » Elle s
« Non, je sais que tu l’apprécies. » répond Ella, le visage tout rouge. « En fait, je pense que tu l’apprécies peut-être un peu trop. » ajoute-t-elle en souriant, ce qui me fait éclater de rire. Je sais qu’elle se sent un peu accablée par mon obsession de la faire toucher les étoiles aussi souvent que possible, mais je n’éprouve aucun remords à ce sujet. Elle mérite tout ça, et bien plus encore. « Mais moi aussi j’aime donner du plaisir. » finit-elle par admettre. « Et je me sens coupable que tu n’aies jamais... tu sais, ta récompense. » Je devrais avoir compris qu’une personne aussi généreuse qu’Ella voudrait offrir de l’affection autant, voire plus, que d’en recevoir, mais je n’étais pas sérieux quand je parlais de mes problèmes de contrôle. « Désolé, bébé. » dis-je sincèrement, en déposant un baiser profond et prolongé sur ses lèvres. « Je sais que c’est difficile. Et crois-moi, j’aimerais que les choses soient différentes. J’aimerais pouvoir être enterré dans ton doux p - » « D