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Chapitre 3

Author: Pauline
L’homme, grand et séduisant, et la jeune femme, douce et délicate, formaient un couple des plus assortis.

Mais dans un tel événement, la plupart des invités étaient en tenue de soirée, en particulier les femmes, rivalisant d’élégance avec leurs robes sophistiquées.

Et face à cela, le simple t-shirt blanc et jean de Manon tranchait violemment avec l’ambiance.

Martin, visiblement, ne s’en souciait pas le moins du monde.

Mais en voyant la robe argentée parfaitement ajustée de Camille, Manon a instinctivement mordillé sa lèvre inférieure, une expression de gêne et de malaise apparaissant sur son joli visage.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Martin a baissé les yeux vers elle et lui a demandé doucement.

« Elles sont toutes si élégantes… » a murmuré Manon. « Surtout Docteure Blanc… Sa robe est magnifique. »

Martin avait à peine détourné le regard de Camille.

Dès son arrivée, il avait vu Camille en pleine conversation avec Louis, échangeant sourires et plaisanteries.

Et surtout, Louis avait osé lui ébouriffer les cheveux.

Il lui avait demandé de garder ses distances, et elle ?

Camille, quant à elle, a légèrement plissé les sourcils en regardant Martin.

Elle lui avait dit de faire attention à ses fréquentations, et maintenant, il osait afficher Manon au grand jour devant tout le monde ?

Heureusement, elle avait entendu Martin présenter Manon aux autres comme son assistante personnelle.

Après tout, il était fréquent qu’une assistante accompagne son patron lors d’événements mondains.

Manon s’est approchée de Camille et a doucement relâché le bras de Martin avant de lui adresser un regard timide.

« Docteur Blanc… » a-t-elle murmuré.

Martin a observé Camille de haut en bas, son regard froid s’attardant sur elle.

Il devait l’admettre, elle était magnifique.

Sa silhouette élancée, sublimée par la coupe de sa robe, dégageait une élégance froide et raffinée.

Ce genre de tenue était fait pour elle.

Il se demandait encore comment elle avait pu choisir des vêtements aussi inadaptés auparavant.

Sans même un regard pour Louis, il a demandé d’un ton direct :

« Ta robe vient de quelle maison ? Si ça ne te dérange pas, emmène Manon en acheter quelques-unes aussi. »

Camille n’a pas eu le temps de répondre que Manon a immédiatement agité les mains en signe de refus.

« Non, non, ce n’est pas la peine… Je ne peux pas me permettre une telle dépense. »

Martin a souri en la regardant.

« Petite sotte, je te l’offre. »

Un sourire doucement gêné a illuminé le visage de Manon.

« C’est… C’est trop gentil, je ne sais pas si je peux accepter… »

« Si tu aimes, tu prends. » Martin a ajouté, avant de reporter son attention sur Camille. « Tu pourras payer avec ma carte. »

Mais Camille a immédiatement répliqué, d’un ton froid :

« Désolée. Ma robe est une pièce sur mesure, elle n’est pas en vente. »

À peine avait-elle terminé que les yeux de Manon se sont humidifiés.

Elle a tiré légèrement sur la manche de Martin, sa voix empreinte d’hésitation :

« M. Fernand, ce n’est rien… Je… Je ne pourrais jamais porter du sur-mesure de toute façon… »

Louis, à côté, a lâché un commentaire moqueur :

« Au moins, il y a une once de lucidité chez certains. »

Martin a lancé un regard glacial à Louis, mais n’a pas répondu.

Puis, il s’est tourné vers Camille.

« Pourquoi pas ? » a-t-il demandé, avant d’ajouter : « Quel est le nom du designer ? Si tu ne veux pas l’accompagner, donne-moi l’adresse, je l’y emmènerai moi-même. »

Les doigts de Camille, serrés autour de sa coupe de champagne, ont légèrement tremblé.

Mais elle a gardé son calme et a souri :

« C’est mon designer personnel. Tu risques d’avoir du mal à en acheter. »

« Ton designer personnel ? » Martin a réfléchi un instant avant de lâcher un nom : « Chloé Dumas ? »

Chloé était une amie proche de Camille et travaillait désormais dans la mode.

Camille n’avait pas prévu qu’il le sache, mais elle a simplement hoché la tête.

« Oui. »

« Dans ce cas, elle peut aussi devenir la designer de Manon. » Martin a répondu d’un ton naturel. « Il suffit que tu lui en touches un mot. »

« Laisse tomber… » Manon a baissé la tête, mordillant sa lèvre, les yeux légèrement rougis. « Ne mets pas Docteur Blanc dans l’embarras… Elle n’a pas envie… »

Martin s’est immédiatement tourné vers Camille.

« Tu ne veux pas ? Elle pourrait gagner de l’argent, qu’est-ce qui t’en empêche ? »

Camille a posé son verre et a répondu calmement :

« D’accord, je lui en parlerai. »

« Dis-lui ce que tu aimes, elle pourra le faire sur mesure. » Martin a ajouté, s’adressant à Manon d’une voix douce.

Manon a jeté un regard hésitant à Camille avant d’oser murmurer :

« Je… Je voudrais la même que Docteur Blanc… C’est possible ? »

« Bien sûr, aucun problème… »

Martin n’avait pas terminé sa phrase que Louis s’est exclamé, un sourire moqueur aux lèvres :

« Ah, pas de panique, il suffit de se rappeler : quand on porte la même tenue que quelqu’un d’autre, c’est le moins beau qui est gêné. Mais bon, il faut quand même avoir du cran pour vouloir porter exactement la même robe… »

Les yeux de Manon se sont immédiatement emplis de larmes.

Martin l’a interrompue :

« Louis… »

Avant qu’il ne puisse dire autre chose, Camille l’a coupé :

« Celle-ci est une pièce unique, faite sur mesure. Il n’y en a qu’une seule. Tu peux lui demander d’en faire un autre modèle. »

« Tu as déjà plein de robes, non ? Juste celle-là, qu’est-ce que ça change de lui laisser ? » a répliqué Martin, une pointe de colère dans la voix. « Je me souviens que tu n’étais pas si mesquine. »

Lui laisser ?

Si une robe pouvait être cédée, alors un homme pouvait-il l’être aussi ?

Louis s’est apprêté à parler, mais Camille l’a retenu fermement.

Elle a esquissé un sourire :

« D’accord. »

Puis, elle s’est retournée et est partie.

Martin a fait un mouvement, prêt à la suivre, mais Manon s’est accrochée à son bras :

« Martin… Je… Je ne me sens pas très bien ici. »

À côté, Louis a laissé échapper un rire moqueur avant de s’élancer pour rattraper Camille.

Martin a détourné le regard et a baissé les yeux vers Manon :

« Si tu ne te sens pas bien, alors rentrons. »

Durant les deux jours suivants, Camille n’a pas revu Martin.

Elle en a profité pour rentrer chez elle.

La famille Blanc, à Monville, a compté parmi les plus influentes de la ville.

Sinon, Camille n’aurait jamais pu épouser Martin.

C’est ainsi qu’elle a grandi à ses côtés.

Leurs familles ont entretenu des relations d’affaires depuis toujours.

Mais ce qui était étrange, c’est qu’enfant, Camille et Martin ne se sont jamais supportés.

D’un côté, Camille et Louis ont fait front commun. De l’autre, Martin a mené son propre clan.

Les deux groupes se sont méprisés mutuellement. Dans leur jeunesse, leurs querelles allaient des simples disputes aux bagarres.

En grandissant, ils ont cessé de se battre, mais le ressentiment est resté intact.

Leur mariage a donc suscité de nombreuses critiques, des deux côtés.

Mais pour la famille Blanc, c’était une aubaine.

Dans le cercle de la seconde génération de Monville, Martin était l’un des plus en vue.

Camille, elle, n’a pas particulièrement aimé rentrer chez elle.

Le choix de faire médecine l’a violemment opposée à sa famille.

Ses parents pensaient que, née dans un milieu aisé, elle devait épouser un homme de son rang.

Médecin ? Un métier harassant, exigeant, avec des horaires impossibles… Qui a jamais vu une épouse de la haute société exercer un tel métier ?

Surtout, ses parents ont toujours vu le monde à travers le prisme des intérêts.

Alors, en grandissant, Camille a pris ses distances avec eux.

Depuis son mariage avec Martin, elle n’est presque plus rentrée.

Cette fois, c’est Gérard Blanc qui l’a appelée. Il ne lui a rien précisé, seulement que tout le monde souhaitait la voir et l’a invitée à dîner.

Mais Camille savait bien que Gérard Blanc passait son temps à faire fructifier son argent, tandis que Sophie Blanc était absorbée par ses mondanités.

Ni l’un ni l’autre ne se sont jamais véritablement souciés d’elle.

Et comme elle s’y attendait, à peine quelques politesses échangées au dîner, Gérard Blanc est entré dans le vif du sujet :

« Camille, Martin est toujours aussi occupé ? »

Elle a continué de manger sans lever les yeux :

« Oui. »

« Avec un empire pareil à gérer, c’est normal. Tu devrais t’intéresser davantage à lui, veiller sur lui, tu comprends ? »

« Hmm. »

Satisfait, Gérard Blanc a poursuivi :

« Il a un nouveau projet en cours, et l’une de nos filiales pourrait s’en charger. Tu pourrais lui en toucher un mot ? »

« Papa, » a répondu Camille en relevant la tête, « je ne me mêle jamais de ses affaires. »

« Ne pas s’en mêler, c’est une chose. Lui en parler, c’en est une autre, » est intervenue Sophie Blanc. « Après tout, le but de notre alliance avec les Fernand, c’était un partenariat gagnant-gagnant, non ? »

« Exactement, » a renchéri Gérard Blanc. « Ce projet, nous devons l’obtenir. Assure-toi de lui en parler. »

« Il ne m’écoutera pas. »

Face à son refus catégorique, Gérard Blanc a violemment jeté ses baguettes sur la table.

« À quoi me sers-tu, alors ? Tu as épousé Martin, mais qu’as-tu rapporté à notre famille en échange ? »

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