Chapitre 7

PDV DE SYDNEY

Je n’ai pas pu retenir le rire qui m’a échappé lorsque j’ai pris connaissance de la quatrième commande spéciale de la journée.

Habituellement, Atelier recevait un tas de commandes quotidiennes et nos employés s’en occupaient. Mais si la commande de bijoux devait être sur mesure, les commandes me parvenaient directement.

Juste là, sur mon écran, se trouvait une commande de deux pièces de bijoux de la part de l’assistant de Mark. Il demandait que ces pièces soient conçues spécialement pour les préférences du client pour qu’elles « se démarquent » de tous nos bijoux, puis il a terminé par « fixez simplement le prix comme vous voulez ».

Typique. Seul Mark pourrait être si égoïste pour faire une demande comme une insulte. C’était l’assistant de Mark qui avait passé la commande, mais j’étais sûre que la commande était pour le compte de Mark. Il n’y avait aucun moyen que son assistant soit en mesure de se payer les créations sur mesure d’Atelier pour lui-même.

Je me suis tournée sur ma chaise en sifflotant : « Il est temps de me faire quelques millions de plus. »

Je me suis retournée vers l’écran de mon ordinateur portable et j’ai relu la dernière phrase. Mon sourire s’est élargi, « Oh. Je vais vraiment fixer mon prix. »

Brièvement, je me suis demandé à qui il allait les offrir et seule Bella m’est venue à l’esprit. « Awww », ai-je ronronné en essuyant les fausses larmes qui essayaient de s’échapper de mes yeux. Il veut lui offrir deux bijoux sur mesure en même temps ? Tellement mignon.

La meilleure façon de passer une journée, c’était de m’occuper d’une commande de Mark. J’étais prête à faire une fortune avec lui. Après tout, je n’ai pas demandé de pension alimentaire.

Tout en réfléchissant au montant que je devrais facturer à Mark et en tournant sur ma chaise, je ne pouvais m’empêcher de remarquer la peinture coûteuse sur les murs, le dernier téléviseur intégré, les fauteuils moelleux...

J’ai cessé de tourner sur la chaise et j’ai regardé autour de moi. Tout semblait si bien entretenu. Mon cœur s’est réchauffé avec gratitude, même en mon absence prolongée, Grace n’a pas manqué d’entretenir cet endroit. Elle a géré efficacement les deux entreprises alors qu’elle aurait pu facilement abandonner Atelier et se concentrer pleinement sur le secteur de la mode qu’elle gérait si bien.

Puis je me suis souvenue de son anniversaire à venir et j’ai cru que ce serait le moment idéal pour lui offrir également une pièce de bijoux spécialement conçue pour son travail acharné et son soutien, en plus de son cadeau d’anniversaire.

Maintenant que j’avais trois bijoux spécialement conçus à part les commandes en attente, j’ai décidé de m’y mettre.

Tout d’abord, j’ai fait un croquis pour les quatre premières pièces de bijoux qui étaient un cadeau de remise des diplômes pour la fille d’un de nos clients, pour Mark et pour Grace. Le bijou de cette dernière se démarquait. Ensuite, j’ai conçu un modèle de bijou 3D pour tous. J’ai pris grand soin et du temps à choisir la couleur et les pierres précieuses pour Grace. Je voulais que ce soit parfait.

Des heures plus tard, j’ai terminé les designs des quatre pièces. Pendant une brève seconde, je me reposais dans ma chaise, mes lèvres ont formé un sourire tandis que j’appréciais mon travail.

Je suis sortie de mes pensées, j’ai imprimé ce que j’avais conçu et je me suis dirigée vers l’atelier. J’ai reçu des salutations des ouvriers là-bas et je leur ai retourné leurs salutations avec un sourire.

J’ai enfilé l’uniforme et je me suis mise au travail.

C’était des heures plus tard quand j’ai retiré le casque de mon visage et éteint la machine. J’ai soupiré profondément et je me suis éventé le visage.

Je me suis étirée tout en faisant une promenade rapide hors de la pièce. J’ai ramassé une petite bouteille d’eau et j’en ai bu presque la moitié. Il faisait déjà noir à l’extérieur et j’avais déjà dit au revoir à nos employés il y a des heures.

C’était toujours comme ça. Je me laissais toujours m’absorber dans le travail chaque fois que je concevais ces bijoux.

Je suis retournée à l’intérieur. J’ai pris le pendentif pour Grace, j’ai plissé les yeux tout en admirant ce que j’avais conçu. J’ai souri, un sentiment d’accomplissement étranger mais familier s’est répandu en moi. J’ai soupiré avec contentement, je n’avais pas ressenti cela depuis longtemps.

Je me suis donné une tape dans le dos tout en inspectant les autres bijoux aussi. Je les ai rangés en toute sécurité dans une boîte à bijoux avant de faire mes bagages pour la journée.

J’ai enfilé mon manteau et j’ai pris mon sac. J’ai éteint les lumières dans la salle de contrôle, puis je me suis dirigé vers la porte et j’ai utilisé la torche de mon téléphone pour éclairer l’espace de travail maintenant sombre.

J’ai poussé un court cri, mes pieds se sont arrêtés brusquement et mon sac est tombé sur le sol avec un bruit sourd de mes mains quand la porte s’ouvrait brusquement et qu’une ombre entrait.

« Sydney ! »

Mes épaules se sont affaissées et mes jambes ont presque cédé pendant que je respirais avec soulagement.

« Grace ! » Ai-je appelé sur un ton réprobateur. Je l’ai illuminée avec ma torche. Elle souriait largement, elle respirait l’excitation. « Qu’est-ce qui te met dans un tel état ? » Ai-je demandé alors qu’elle faisait quelques pas de plus vers moi.

« Viens avec moi », elle a pris mes mains et nous a entraînées dehors.

« Tu ne le croirais pas. J’ai vu un super beau mec au bar », a-t-elle raconté tandis que je verrouillais la porte. « Et devine ! Il est Italien. » Elle a littéralement sauté en disant cela, ses pieds se soulevaient de quelques centimètres du sol.

Elle a aussitôt accroché nos bras une fois que j’avais fini de verrouiller la porte, « Je suis revenue spécialement pour te chercher. Je te soutiens, n’est-ce pas ?! »

J’ai ri de son excitation. Elle a été envahie par cette vague d’excitation juste parce qu’elle a vu un bel Italien ? Mais je l’ai rapprochée de moi et je lui ai donné un baiser sur la joue.

« Allons-y. »

« Tu n’as pas à t’inquiéter de ce que tu vas porter. J’ai apporté tes tenues pour que nous ne perdions pas de temps à rentrer à la maison », a-t-elle expliqué alors que nous nous dirigions vers sa voiture.

« Wow », ai-je fait avec un sourire en soulevant la jupe qu’elle m’avait apportée. Je ne pensais pas avoir déjà vu une jupe aussi courte et sexy.

« Elle va bien te mettre en valeur, j’en suis sûre. »

Elle m’a jeté un coup d’œil depuis l’avant. Puis elle s’est retournée et elle a démarré la voiture.

Alors qu’elle roulait jusqu’au bar, j’ai lutté pour enfiler la mini-jupe dans l’espace restreint de la banquette arrière et j’ai mis le débardeur simple et mignon qu’elle m’avait apporté. J’ai vaporisé l’eau de toilette que j’avais dans mon sac, son parfum était divin, jusqu’à ce que nous toussions et riions toutes les deux.

Quand nous sommes arrivées au bar, j’ai mis les talons noirs que j’avais portés au travail et j’ai ajusté ma tenue.

À l’intérieur du bar, l’ambiance était animée, les lumières au néon dissimulaient légèrement les occupants insouciants du bar alors qu’ils se balançaient machinalement et follement sur la musique hip-hop.

J’ai machinalement hoché la tête sur la musique quand nous entrions. Grace regardait autour d’elle avec les sourcils froncés.

« Aww », a-t-elle fait la moue, « je ne le trouve pas. »

« Le beau mec ? » Ai-je dû crier pour qu’elle m’entende par-dessus la musique forte.

Elle a hoché la tête mais elle continuait à regarder autour d’elle.

J’ai touché son épaule pour qu’elle me regarde. « Ne t’inquiète pas, bébé. » Puis j’ai levé les mains en l’air, « Mec italien ou non », j’ai dansé et cligné un œil, « dansons toute la nuit. »

Instantanément, son visage s’est illuminé et elle a levé les mains aussi. Nous nous sommes dirigées sur la piste de danse mais nous devions d’abord avoir un verre auprès de la serveuse.

Grace a bu le sien d’un trait tandis que je tenais le mien au-dessus de ma tête tout en me balançant sur la musique, poussant des cris de temps en temps.

J’ai avalé le reste de mon verre et j’ai posé le verre sur une table à proximité. Bientôt, le DJ a changé de rythme et je me suis sentie encore plus folle avec le nouveau rythme.

J’ai secoué la tête dans les airs, et mes cheveux fouettaient mon visage. J’entendais les gloussements de Grace alors qu’elle dansait et secouait occasionnellement les fesses.

« Allez, ma fille ! » Ai-je crié et j’ai commencé mes propres mouvements de danse aussi. J’ai lâché la raideur à laquelle je m’étais habituée ces dernières années et je me suis balancée au rythme.

Nous avons toutes les deux gloussé quand les projecteurs étaient braqués sur nous. Certaines personnes s’étaient écartées pour nous regarder avec des cris d’encouragement tandis que d’autres se joignaient à nous.

J’ai rejeté la tête en arrière, ressentant la liberté. Je n’arrivais pas à croire que j’avais renoncé à tout cela pour la merde que j’appelais un mariage.

Grace était soudainement à mes côtés avec son visage proche du mien. J’ai sursauté quand elle a crié à mon oreille. « Je reviens tout de suite, je dois aller aux toilettes. »

J’ai hoché la tête et l’ai regardée se précipiter dans un couloir.

Je me suis tournée vers l’un des gars sur la piste de danse tout en dansant. Il avait de super mouvements.

J’étais tellement transportée, enfin heureuse et libre, que je n’ai pas remarqué le regard brûlant qui me transperçait le dos. Je n’ai pas remarqué à temps que le gars avec qui je dansais avait arrêté de danser et s’était écarté de moi. Ses yeux étaient fixés au-dessus de ma tête.

« Allez ! » Ai-je crié quand je l’ai remarqué, « Pourquoi t’as arrêté ? »

Il ne m’a pas répondu. Il regardait simplement quelque chose derrière moi. Les gens autour de lui regardaient aussi derrière moi.

Tout en bougeant mon corps, j’ai suivi leur ligne de mire et je me suis retournée.

J’ai poussé un fort cri de stupéfaction lorsque de puissants doigts se sont enroulés autour de mon poignet et m’ont traînée hors des projecteurs.

« Lâchez-moi ! » Ai-je crié et j’ai essayé d’arracher mes mains de l’enfoiré mais sa prise était trop forte.

« Arrête ça. »

Je me suis figée. La voix était dangereusement basse et calme, contrastant profondément avec sa forte emprise.

J’ai tourné ma tête avec colère et mes yeux se sont heurtés au regard brûlant de Mark. « Que fais-tu ici ? »