Chapitre 5: – TU VEUX DORMIR SUR LE LIT DE MA SŒUR ?
Le trajet jusqu’à l’université fut rapide. Les rues animées du matin étaient envahies par des étudiants, des travailleurs pressés et le bruit des klaxons qui résonnait dans l’air. Je me faufilai entre la foule, mon sac serré contre moi, avançant avec l’assurance de quelqu’un qui connaissait ce campus par cœur. Sept ans. Sept ans à arpenter ces couloirs, à jongler entre les cours, les examens et les projets. Sept ans à construire mon avenir, à me battre pour prouver que j’étais capable d’atteindre le sommet. Aujourd’hui, je n’étais plus une simple étudiante. J’étais en dernière ligne droite, prête à soutenir mon doctorat en gestion et comptabilité. Dès mon entrée dans le bâtiment principal, je fus assaillie par des visages familiers. Certains camarades de promotion, des professeurs que je croisais depuis des années, des juniors qui me lançaient des regards admiratifs.
— Elodie !
Je me retournai et vis Sarah, l’une de mes amies les plus proches, accourir vers moi. Grande, élégante, toujours impeccablement habillée, elle respirait l’assurance et l’intelligence.
— Salut, Sarah.
Elle me fit un sourire radieux avant de jeter un regard à ma tenue.
— Toujours aussi classe. Tu comptes impressionner qui aujourd’hui ?
Je ris doucement.
— Moi-même, déjà.
Elle leva les yeux au ciel avant de passer un bras autour de mes épaules.
— Allez, viens. On a un séminaire avec le professeur Lambert.
Nous traversâmes le hall bondé avant d’entrer dans l’un des amphithéâtres. L’ambiance était studieuse, mais détendue. Certains étudiants discutaient à voix basse, d’autres révisaient des notes.
À peine assise, je sentis une tape amicale sur mon épaule. C’était Lucas, un autre ami de longue date.
— Hey, future docteure, pas trop stressée pour la soutenance ? me demanda-t-il avec un sourire en coin.
Je roulai des yeux.
— Ça va, j’ai encore du temps pour finaliser tout. Mais ça devient réel, c’est sûr.
— Tu vas tout déchirer, comme toujours.
— J’espère bien.
Le professeur Lambert entra enfin, imposant le silence dans l’amphi. Un homme rigide, exigeant, mais juste. Il posa ses affaires sur son bureau avant de balayer la salle du regard.
— Aujourd’hui, nous allons discuter des stratégies financières appliquées aux grandes entreprises et de leur impact sur la gestion des risques.
Les conversations cessèrent immédiatement, et tout le monde sortit son matériel. Je sortis mon ordinateur et me plongeai dans le cours avec la concentration qui me caractérisant. Après deux heures intenses de débat et d’analyse, le séminaire toucha à sa fin. Sarah, Lucas et moi sortîmes ensemble, échangeant nos impressions.
— Il est toujours aussi strict, ce Lambert, souffla Sarah.
— C’est ce qui fait de lui un bon professeur, répondis-je en rangeant mon carnet dans mon sac.
Lucas hocha la tête.
— Tu as raison, mais parfois, un peu plus de souplesse ne ferait pas de mal.
Nous éclatâmes de rire avant de nous arrêter près du café du campus.
— Un café avant de repartir ? proposa Sarah.
— Tentant, mais j’ai du travail qui m’attend, répondis-je.
Lucas haussa un sourcil, amusé.
— Toujours sérieuse, Elodie.
Je haussai les épaules.
— Je suis presque au bout. Je ne vais pas me relâcher maintenant.
Ils acquiescèrent, respectant ma détermination. Après un dernier échange de sourires, je leur fis signe et pris le chemin de la bibliothèque. J’avais encore des heures de travail devant moi, mais une chose était certaine : j’étais plus que prête à affronter la suite.
La semaine s’était écoulée à une vitesse folle entre les cours, les recherches et mes préparations pour la soutenance. Le week-end était enfin là, une bouffée d’air frais après des journées remplies de stress et d’efforts.
Allongée sur mon lit, j’étirai mes bras en soupirant. J’avais envie de me détendre, de penser à autre chose qu’aux chiffres et aux stratégies financières.
Et puis, il y avait Samuel. Depuis notre conversation nocturne, je n’avais cessé de repenser à lui. Sa voix grave, son assurance, sa manière calme mais captivante de parler… Il dégageait une aura fascinante. Je me redressai et attrapai mon téléphone. Il était peut-être temps de tenir ma promesse.
Après une brève hésitation, je tapai son numéro et appuyai sur l’icône d’appel.
Il décrocha presque immédiatement.
— Bonsoir, Elodie.
Ma poitrine se serra légèrement. Sa voix était encore plus séduisante au téléphone.
— Bonsoir, Samuel. Tu vas bien ?
— Beaucoup mieux maintenant que j’entends ta voix.
Je souris malgré moi. Ce genre de phrases m’avait toujours paru cliché, mais venant de lui, c’était différent.
— Tu es toujours aussi charmeur ? plaisantai-je.
Il rit doucement.
— Seulement quand la personne en face en vaut la peine.
Je passai une main dans mes cheveux, un peu troublée.
— Alors… tu te souviens que j’avais promis un dîner ?
— Bien sûr. J’attendais que tu m’appelles.
— Je suis libre ce soir. Ça te dit ?
— Absolument. À quelle heure veux-tu que je passe te chercher ?
Je réfléchis un instant.
— Disons… 20h ?
— Parfait. Prépare-toi à passer une belle soirée.
— J’espère bien.
— À tout à l’heure, Elodie.
— À tout à l’heure, Samuel.
Je raccrochai, mon cœur battant un peu plus vite.
Le miroir me renvoyait l’image d’une femme prête à séduire. Robe fluide mais élégante, talons fins, et un rouge à lèvres d’un rouge profond, audacieux, presque coquin. Je souris en ajustant mes boucles d’oreilles avant de souffler un bon coup. Ce dîner avec Samuel… Je voulais être parfaite. Après un dernier regard satisfait, je pris mon sac et quittai l’appartement pour me rendre au lieu du rendez-vous.
Lorsque j’arrivai, Samuel était déjà là.
Il était appuyé contre sa voiture, un léger sourire en coin, les bras croisés, avec une aisance déconcertante. Il n’était pas en costume strict comme certains hommes qui cherchaient à impressionner, mais dans un simple t-shirt qui moulait parfaitement son torse musclé. Son visage lisse, impeccable, éclairé par les lumières de la ville, ajoutait à son charme naturel. Je sentis mon cœur battre un peu plus vite.
— Tu es magnifique, me dit-il en ouvrant la portière pour moi.
— Merci. Tu n’es pas mal non plus, répondis-je en m’installant dans la voiture.
Le restaurant était intime, à l’abri du bruit et de l’agitation. Samuel choisit une table près de la fenêtre, où les lumières tamisées rendaient l’ambiance encore plus agréable. Dès le début du repas, il se montra incroyablement à l’aise. Son charisme naturel ne résidait pas seulement dans son physique, mais aussi dans son humour. Il savait exactement comment détendre l’atmosphère.
— Tu sais que ton rouge à lèvres est une arme fatale ? lança-t-il après une gorgée de son verre.
Je haussai un sourcil, amusée.
— Ah oui ? Et pourquoi donc ?
— Parce qu’il donne envie de t’embrasser.
Je ris doucement, feignant l’indifférence alors que mon ventre se nouait légèrement. Ce mec était dangereux… Mais diablement séduisant. La conversation coula naturellement. Il me fit rire plusieurs fois, me racontant des anecdotes hilarantes, et je me surpris à apprécier sa compagnie plus que prévu. La soirée toucha à sa fin bien trop vite à mon goût. Samuel me raccompagna jusqu’à mon appartement. Il coupa le moteur devant mon immeuble et se tourna vers moi.
— J’ai passé une excellente soirée, Elodie.
— Moi aussi… admis-je en souriant.
Je m’apprêtais à lui dire bonne nuit quand je remarquai l’absence de la voiture d’Isabelle. Mon sourire s’effaça instantanément.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Samuel en fronçant légèrement les sourcils.
Je soufflai, agacée.
— C’est Isa. Elle est encore sortie ce soir…
Il haussa un sourcil, intrigué.
— Et alors ? Elle est adulte, non ?
Je roulai des yeux.
— C’est pas la question. J’aime pas dormir seule, voilà.
Il me fixa un instant avant de sourire légèrement.
— Je vois.
Il y eut un silence, puis il pencha légèrement la tête.
— Je veux pas paraître indiscret… mais si ça peut te rassurer, je peux passer la nuit ici.
Je clignai des yeux, surprise.
— Pardon ?
— Je sais, c’est absurde, on vient à peine de se rencontrer, dit-il en levant les mains en signe d’innocence. Mais si l’idée de dormir seule te dérange à ce point… Il haussa les épaules. On peut faire une exception.
Une partie de moi était sceptique. Mais une autre… Une autre était ravie.
Je mordillai ma lèvre, réfléchissant.
— Tu veux dormir sur le lit de ma sœur ?
— Si c’est une invitation, je l’accepte volontiers.
Je ris doucement avant d’ouvrir la portière.
— D’accord. Viens.
Samuel coupa le moteur et sortit de la voiture. Et cette nuit-là, sans même l’avoir prévu, je venais peut-être d’inviter le danger chez moi.
Chapitre 6: Une Nuit InattendueLE POINT DE VUE DE SAMUEL Le silence de la chambre contrastait avec l’énergie de la soirée. J’étais assis sur le lit d’Isabelle, une couverture sur les genoux, tandis qu’Elodie était partie se rafraîchir dans la salle de BAIN. L’ambiance était étrange. Je n’avais pas prévu de finir la nuit ici. Mais voir son agacement lorsqu’elle avait découvert l’absence de sa sœur… Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais ressenti une envie soudaine de l’aider.Je laissai échapper un soupir et balaya la pièce du regard. L’endroit était spacieux, bien rangé, avec une touche féminine qui correspondait parfaitement à l’image d’Elodie. Un lit immaculé, une coiffeuse sur laquelle étaient posés quelques produits de beauté, et une légère fragrance de vanille qui flottait dans l’air.Tout ici portait sa marque.Je me passai une main dans les cheveux. Pourquoi est-ce que j’avais accepté ça ? Ce n’était pas mon genre. D’habitude, je ne faisais pas ce genre de geste, surtout pou
CHAPITRE 7 LE POINT DE VUE DE SAMUEL Le matin se leva, et je me réveillai dans un demi-sommeil, encore désorienté par ce qui s'était passé la veille. Mon corps était encore marqué par la proximité d'Elodie, mais je n’arrivais pas à remettre les événements en place, comme si quelque chose m'échappait. Je la regardai, silencieuse, en train de s'habiller. Son air détaché, presque indifférent, n’aidait en rien à dissiper le flou qui entourait cette nuit."Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ?” lui demandai-je, cherchant une réponse qui n'arrivait pas. Mais elle se contenta de me répondre, d’un ton calme, presque amusé : "Rien, Samuel. Oublie, comme si de rien n'était." Ses mots me laissèrent perplexe, mais je n'insistai pas. Elle avait ce don de me rendre confus, de me laisser avec des questions sans réponse. Je me levai, cherchant mes vêtements, encore sous l’effet de son regard. Elle était déjà prête et se dirigeait vers la porte. "Je vais te raccompagner," dis-je, sans vraiment réf
Chapitre 8 Le Point de vue d’Élodie— Allô ?Sa voix grave et posée me parvient immédiatement, teintée d’une légère hésitation.— Salut Élodie… Tu es occupée ?Je me cale plus confortablement sur ma chaise, croisant une jambe sur l’autre.— Un peu, mais ça va, je peux parler.Un silence s’installe. Un de ces silences lourds, pleins de non-dits. Je perçois un soupir à l’autre bout du fil. Puis sa voix revient, plus assurée.— Je voulais te parler de quelque chose.Je pince les lèvres, devinant déjà où il veut en venir.— Quoi donc ?— Toi et moi. Ce qui s’est passé l’autre nuit… Il s’arrête un instant, comme s’il cherchait ses mots. J’ai essayé d’aborder le sujet hier matin, mais tu m’as dit que ce n’était rien. J’aimerais comprendre… Pour toi, c’était vraiment rien ?Je ressens un pincement au creux de l’estomac. Je me redresse légèrement, ma main venant jouer machinalement avec le bord de ma tasse de café.— Tu veux vraiment en parler ? je demande d’un ton neutre, feignant l’indiffé
Chapitre 9 Le Point de vue de SamuelJe gare mon 4x4 devant l’immeuble d’Élodie et coupe le moteur. Mes doigts tapotent nerveusement le volant tandis que je jette un coup d’œil à l’heure sur mon téléphone. 19h10. J’ai quelques minutes d’avance, mais ce n’est pas plus mal.Habillé simplement – un jean ajusté et un t-shirt noir qui épouse mes muscles –, je descends du véhicule et traverse la cour pour atteindre l’entrée de son appartement. J’ouvre la porte du salon sans frapper, comme elle me l’a dit la dernière fois.Et là, je m’arrête net.Allongée sur le canapé, dos à moi, Élodie porte une simple culotte et un haut léger. Ses jambes sont croisées et elle semble complètement absorbée par la musique qui résonne dans son casque.Je déglutis. Merde.Putain, elle est… Elle est à tomber. Mon regard glisse sur la courbe de ses hanches, la finesse de sa taille, la douceur de sa peau à peine couverte. Mon souffle se coupe une fraction de seconde. J’ai toujours trouvé Élodie attirante, mais l
Chapitre 10 LE Point de vue d’ÉlodieDès que mes yeux tombent sur l’immense salle de jeux à quelques mètres du restaurant, mon cœur s’emballe comme une enfant devant un stand de friandises. L’endroit est lumineux, vibrant, rempli de bruits de machines, de cris de joie et de musique entraînante.Sans réfléchir, je m’arrête net, agrippant le bras de Samuel comme si ma vie en dépendait.— Sam, regarde ! dis-je avec enthousiasme en pointant la salle de jeux.Il fronce légèrement les sourcils et suit mon regard.— Oui, et alors ? demande-t-il d’un ton neutre.Je lève les yeux vers lui, adoptant mon regard le plus suppliant possible.— Amène-moi jouer, s’il te plaît !Il lâche un petit rire, secouant la tête.— T’es sérieuse ? On était censés aller dîner, Élodie. On a une réservation, tu te souviens ?Je fais la moue, gonflant légèrement les joues pour accentuer mon air boudeur.— Mais si on rate notre place, on ira ailleurs, ce n’est pas grave !Je bats des cils pour la forme, exagérant à
Chapitre 11 Le Point de vue de SamuelEn refermant la porte derrière moi, je laisse échapper un léger soupir. La soirée avec Élodie avait été surprenante, remplie de rires et d’instants spontanés. Mais une étrange curiosité me titillait l’esprit depuis qu’elle m’avait parlé de sa sœur.Je retire ma veste et la jette négligemment sur le dossier du canapé avant de m’affaler lourdement sur celui-ci. Mon téléphone vibre dans ma poche, mais je l’ignore. Une seule chose occupe mon esprit pour l’instant.Sans trop réfléchir, je déverrouille mon écran, ouvre Instagram et tape le nom qu’Élodie m’avait donné plus tôt : Isabelle Moreau.Le profil s’affiche instantanément, accompagné d’une photo de profil d’elle en robe de soirée, le regard perçant, la posture élégante. Déjà, je sens que je m’aventure sur un terrain glissant, mais la curiosité l'emporte. Je clique sur ses publications et commence à faire défiler lentement les photos.Isabelle est photogénique, indéniablement. Elle possède ce cha
Chapitre 12: LE POINT DE VUE d'Isabelle suis encore allongée sur le canapé, à faire défiler distraitement mon fil d’actualité Instagram, quand mon téléphone vibre entre mes doigts. Le nom d’Arthur s’affiche sur l’écran. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres.Je décroche, portant lentement le téléphone à mon oreille.— Salut toi, dis-je d’une voix suave.De l’autre côté, sa voix grave et légèrement rauque me répond :— Salut, beauté.Je ferme les yeux un instant, savourant la chaleur de son ton. J’aime la manière dont il prononce ses mots, comme s’il me déshabillait rien qu’avec sa voix.— Tu me manques, souffle-t-il.Je souris, amusée.— Ah oui ? je murmure en mordillant ma lèvre.— Ouais. J’ai envie de toi, ce soir.Un frisson parcourt mon corps. Ça fait quelques jours que je n’ai pas senti la chaleur d’un homme contre moi, que je n’ai pas laissé mes sens s’abandonner. Et Arthur… Arthur sait exactement comment me faire vibrer.Je jette un coup d’œil vers la porte de la salle
Chapitre 13:Du point de vue d’ÉlodieAllongée sur le canapé, je souris en regardant Samuel, qui joue distraitement avec une mèche de mes cheveux. Il est assis juste à côté de moi, son bras nonchalamment posé sur le dossier du canapé, me fixant avec cet air espiègle qui commence à me faire fondre un peu trop facilement.— Pourquoi tu me regardes comme ça ? je demande en plissant les yeux.Il arque un sourcil et laisse échapper un léger rire.— Parce que t’es belle. Et que j’aime bien voir ta réaction quand je te fixe trop longtemps.Je roule des yeux en croisant les bras.— Tu cherches à me faire rougir, c’est ça ?— Hmm… Peut-être.Son sourire s’élargit et, comme pour accentuer ses mots, il approche son visage du mien. Son parfum boisé et masculin m’enveloppe, et je sens mon cœur battre un peu plus vite. Ce jeu devient dangereux.— Tu veux savoir un secret ? murmure-t-il en inclinant légèrement la tête.Je fronce les sourcils, intriguée.— Quel secret ?Il se rapproche encore un peu
Chapitre 54 : Trahison ParfuméeLE POINT DE DU VUE D'ELODIE Lorsque Victor est rentré ce soir-là, j’étais déjà installée dans notre chambre, fatiguée mais soulagée de le voir enfin rentrer un peu plus tôt que d’habitude. Je l’observais en silence, espérant secrètement qu’il viendrait vers moi, qu’il me prendrait dans ses bras comme avant. Mais non… il s’est simplement dirigé vers la salle de bain pour se changer, comme si ma présence était insignifiante.J’ai laissé échapper un soupir et me suis levée pour ranger ses vêtements, un réflexe que j’avais pris malgré moi. C’est alors que mon cœur s’est arrêté net. Une odeur enivrante s’échappait de sa chemise… un parfum féminin, étranger, trop prononcé pour être une simple coïncidence.Je suis restée figée, la chemise serrée dans mes mains tremblantes. Mon esprit s’emballait. Pourquoi ce parfum sur ses vêtements ? Qui était-elle ? Était-ce ce que je redoutais depuis si longtemps ?La colère a remplacé la panique en un éclair. Je refusais
Chapitre 53: Le poids du secretLE POINT DE VUE DE VICTOR La voiture avançait doucement dans la circulation matinale. Je gardais les yeux fixés sur la route, le visage impassible, mais à l’intérieur, je sentais déjà la tension MONTER. Je savais qu’Isabelle n’allait pas juste demander gentiment comment se passait ma journée.— Victor, finit-elle par dire après quelques instants de silence.Je jetai un coup d’œil rapide vers elle. Son ton était calme, mais je devinais l’impatience derrière ses mots.— Quand est-ce que j’aurai ce que tu m’as promis ?Je soupirai, gardant mon regard droit devant moi.— Bientôt.Elle lâcha un rire amer.— Bientôt… Bientôt… Ça fait bientôt trois mois que tu me dis ça, Victor.Je serrai discrètement le volant. J’aurais dû me douter qu’elle allait me relancer là-dessus.— Créer une maison de mode, ce n’est pas aussi simple, Isabelle. Il faut de l’argent, du temps, des relations. Je suis sur le coup.Elle secoua la tête, croisant les bras sur sa poitrine.— C
Chapitre 52 : L'éloignementLE POINT DE VUE DE VICTOR QUELQUES MOIS PLUS TARD Je rentrai encore tard ce soir. Ce n’était pas un hasard. Ce n’était pas un oubli. C’était un choix. Un choix que je ne voulais pas vraiment assumer, mais que je faisais malgré moi. Je garai ma voiture dans l’allée, puis restai assis derrière le volant, les mains crispées sur le cuir. La maison était silencieuse, plongée dans l’obscurité. Il était presque minuit. Élodie devait déjà dormir.Je poussai un soupir, épuisé. Ou peut-être soulagé.Je ne voulais pas la voir ce soir.Non pas parce que je ne l’aimais plus, mais parce que quelque chose en elle avait changé. Ou peut-être était-ce moi qui avais changé.Depuis le début de sa grossesse, Élodie n’était plus la même. Son corps s’était transformé, ce qui était naturel, mais c’était surtout son comportement qui m’éloignait. Elle avait perdu cette étincelle qui m’avait séduit, ce mélange de grâce et de sensualité qui la rendait irrésistible.Elle ne prenait p
CHAPITRE 51LE POINT DE VUE D'ELODIE La soirée était paisible. Victor et moi étions installés dans le salon, blottis l’un contre l’autre sur le canapé. Il faisait frais dehors, et la douce lueur des lampes tamisées donnait à notre intérieur une ambiance chaleureuse et réconfortante. Je savourais cet instant de tranquillité avec mon mari, discutant de tout et de rien, profitant simplement du bonheur d’être ensemble.Mais soudain, le bruit d’une clé tournant dans la serrure nous fit sursauter. Je me redressai, intriguée. Qui pouvait bien arriver chez nous à une heure pareille, sans prévenir ?La porte s’ouvrit, et à ma grande surprise, Isabelle fit son entrée. Sa silhouette mince et élancée se dessinait dans l’encadrement de la porte, une valise à la main. Elle semblait hésitante, presque mal à l’aise. Son regard fuyant me fit immédiatement comprendre que quelque chose n’allait pas.— Isabelle ? dis-je, surprise, en me levant pour aller vers elle. Que fais-tu ici à cette heure ? Tu ne
Chapitre 50: Une Proposition InattendueLa journée à Grand-Popo s'était déjà déroulée comme un rêve éveillé. Après notre dîner aux chandelles sur la plage et le feu d'artifice sous les étoiles, je pensais que rien ne pourrait surpasser ce moment magique. Pourtant, Victor avait une autre surprise en réserve, une surprise qui allait me marquer à jamais.Ce matin-là, après un délicieux petit-déjeuner face à la mer, Victor me prit par la main. Il avait un sourire en coin, comme s'il dissimulait quelque chose de spécial.— Tu veux me dire quelque chose ? demandai-je, intriguée, en observant son visage.Il me regarda tendrement, ses yeux pétillants de complicité.— Oui, il y a quelque chose d'important que je veux partager avec toi.Je savais que lorsqu'il disait cela, il préparait toujours quelque chose de surprenant. Il m'emmena alors vers l'extérieur de notre villa. Là, un groupe d’hommes et de femmes vêtus de tenues traditionnelles m’attendait, réunis autour d'un cercle. L’air était rem
Chapitre 49LE POINT DE VUE D'ELODIELe soleil béninois baignait la ville d’une douce lumière dorée lorsque Victor et moi avons quitté notre hôtel pour notre première journée d’exploration. J’avais hâte de découvrir ce pays fascinant, et mon cœur battait d’excitation en pensant à tout ce que nous allions voir et expérimenter.Installés à l’arrière d’un véhicule climatisé, je regardais défiler les rues animées de Cotonou à travers la vitre. Tout semblait si vivant, si vibrant. Les klaxons des motos-taxis appelés « zemidjans » résonnaient dans l’air, les marchés regorgeaient de couleurs, et les habitants marchaient d’un pas décidé, habillés de magnifiques tenues en pagne aux motifs éclatants.Victor, assis à mes côtés, observait tout cela avec curiosité. Il n’était pas aussi démonstratif que moi, mais je pouvais voir à son regard qu’il était impressionné par l’énergie de cette ville.Notre première étape fut la place de l’Amazone. Dès que nous sommes descendus de la voiture, j’ai levé l
Chapitre 48 : UN NID D'AMOUR LE POINT DE VUE D'ELODIEDès que Victor pousse la porte de notre suite, je reste figée sur place, le souffle coupé.L’atmosphère est baignée d’une lumière tamisée, diffusée par des bougies délicatement posées sur des meubles en bois noble. Une douce fragrance de roses flotte dans l’air, et je réalise alors que des pétales rouge vif sont éparpillés sur le sol, formant un chemin jusqu’au lit king-size recouvert d’un drap blanc immaculé.Sur la table en marbre près de la baie vitrée, une bouteille de champagne repose dans un seau de glace, accompagnée de deux coupes finement ciselées. Plus loin, dans un coin de la pièce, un jacuzzi privé, rempli d’eau tiède et de mousse parfumée, trône sous une lumière tamisée.Émerveillée, je me tourne vers Victor, les yeux pétillants.— Tu as fait tout ça… pour moi ?Il me sourit, cet air tendre et séducteur que j’aime tant sur son visage.— Pour nous. Je voulais que cette nuit soit parfaite.Une vague de chaleur m’envahit
Chapitre 47LE POINT DE VUE DE ÉLODIEAujourd’hui, c’est le plus beau jour de ma vie. Mon cœur bat à une vitesse folle alors que je me tiens devant les grandes portes de l’église, attendant le signal pour faire mon entrée. L’air est chargé d’émotion, un doux mélange d’excitation et d’appréhension. Je vais devenir Madame Aldrich… Rien que d’y penser, un sourire ému s’étire sur mes lèvres.Je baisse les yeux vers ma robe. Elle est encore plus magnifique que dans mes souvenirs. Une création exquise en dentelle et satin, ajustée à ma silhouette, avec un décolleté subtil et des manches délicates qui caressent ma peau. La traîne glisse sur le sol, légère et fluide, comme un rêve. Mon voile finement brodé recouvre légèrement mon visage, apportant une touche de mystère et de grâce. Isabelle, ma sœur et demoiselle d’honneur, ajuste une dernière fois un pli de ma robe et me lance un regard émerveillé.— Tu es resplendissante, Elodie… Victor va être fou en te voyant.J’éclate d’un rire nerveux e
CHAPITRE 46LE POINT DE VUE D'ELODIEJe suis blottie contre Victor, ma tête sur son épaule, nos mains entrelacées. La lueur de la lumière tamisée s'infiltre à travers les rideaux et illumine doucement la pièce. Mon regard est fixé sur la bague, qui brille toujours intensément, un symbole de notre amour et de l'engagement que nous avons pris l'un envers l'autre.Victor tourne lentement la tête vers moi, son regard doux et empli d'attention. « Et maintenant, ma chère, quel pays voudrais-tu pour notre lune de miel ? » Il me sourit, amusé, comme si cela n’était qu’un détail à régler, alors que pour moi, c’est une question qui représente une nouvelle aventure à partager ensemble.Je ris légèrement, secouant la tête. « Attends, Victor... Ne sois pas pressé ! On n'est même pas encore mariés ! Notre mariage est dans quelques jours, alors pourquoi se précipiter sur la lune de miel avant l’heure ? »Je sens son regard se poser sur moi avec une tendresse infinie. Il soupire, amusé, mais il est a