Selena
L’air était lourd, saturé de cette attente insupportable qui précédait chaque affrontement. Je me tenais là, juste à la lisière de l’obscurité, mon corps tendu, prête à me jeter en avant, prête à tout. Viktor se trouvait à quelques mètres, ses yeux fixés sur moi, scrutant chaque mouvement, chaque respiration. Dans ce silence oppressant, il semblait y avoir une guerre silencieuse entre nous, un duel invisible où chaque parole, chaque geste pouvait être fatal.
Viktor ne détournait pas son regard. Il n’était pas pressé. Il savait que chaque seconde était cruciale, et que je finirais par craquer. Il m’avait vue céder une fois, il m’avait vue perdre pied. Il savait qu’il suffisait de patienter, qu’il fallait juste laisser passer le temps pour que je fasse une erreur. C’était son jeu. Et il était très bon à ce jeu.
Je savais que mes options se réduisaient à chaque minute qui passait. L’inconnu qui avait perturbé l’équilibre du hangar quelques instants plus tôt n’était plus là. Il avait disparu dans la nuit, emportant avec lui un potentiel secours que je m’étais permise d'espérer. Une part de moi ressentait cette étrange excitation, l’adrénaline de la situation, ce frisson du danger imminent. Mais, avec Viktor, il y avait quelque chose d’encore plus intense. Quelque chose qui me poussait à être plus prudente, plus réfléchie, quelque chose qui me disait que cette fois, la confrontation ne serait pas aussi simple.
Pourquoi me trouves-tu si intéressante, Viktor ? pensais-je en silence, me concentrant sur ses mouvements lents mais calculés. Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas partir ? Qu'est-ce que tu veux de moi, exactement ?
Viktor brisa finalement le silence, sa voix basse, menaçante. « Tu sais que tu n’as aucune issue, n’est-ce pas ? » Ses mots frappèrent comme une décharge électrique, me faisant tressaillir légèrement, mais je ne laissais rien paraître.
Je n’eus pas le temps de répondre, mon esprit étant déjà concentré sur l’espace autour de moi, analysant chaque recoin, chaque possible échappatoire. Viktor continuait de s’avancer lentement, chaque pas mesuré, calculé, comme une bête traquant sa proie. Il m’observait, bien plus qu’il ne m’approchait. Il semblait savourer le moment. Et cette sensation d’être un jouet dans ses mains, cette idée qu’il me voyait comme une simple pièce dans un jeu qui le fascinait, me déstabilisait.
Je ne le laissai pas se rapprocher davantage, d’un coup sec, je fis un pas en arrière, cherchant à gagner du temps, à prendre un peu de distance. Le sol était froid sous mes pieds, l’odeur de la poussière et de l’humidité imprégnait l’air, mais il n’y avait que lui, seul contre moi, ici, dans ce hangar abandonné.
« Tu crois vraiment que tu peux me manipuler ? » lançai-je d’un ton tranchant. « Parce que c’est ce que tu fais, n’est-ce pas ? Jouer avec les gens, les pousser à leurs limites pour mieux les contrôler. Mais tu ne m’auras pas. Pas comme ça. »
Viktor ne répondit pas tout de suite. Il s’arrêta à une distance suffisante, mais pas encore assez pour que je puisse échapper à son regard perçant. Le silence s’étira entre nous, lourd de menaces non dites. Je pouvais sentir l’électricité dans l’air, cette tension palpable qui semblait envelopper chaque mouvement, chaque souffle.
Il me regardait comme un analyste scrutant sa cible, et pendant un instant, je me demandai s’il cherchait vraiment une réaction de ma part ou s’il attendait que je fasse le premier mouvement. C’était une question que je m’étais posée souvent au cours de mes confrontations avec lui. Mais il y avait toujours un détail qui faisait toute la différence.
« Tu crois que tu me connais, Selena. » Viktor me fixa de ses yeux sombres, son visage impassible. « Mais tu n’as aucune idée de ce que je peux faire quand je suis poussé dans un coin. »
Je sentis une poussée d’adrénaline, mes muscles se tendirent. Il faisait allusion à la violence qu’il n’hésiterait pas à déployer s’il le fallait. Mais étrangement, cela ne m’effrayait pas. Au contraire, j’éprouvais une étrange forme de fascination, un défi silencieux qu’il me lançait, comme si je pouvais l’amener à un point où il perdrait cette froideur. Mais je savais que c’était un piège. Je savais que ce n’était qu’un autre de ses jeux pour me forcer à commettre une erreur.
Je m’approchai lentement, le regard figé sur lui, mon souffle calme mais mon esprit en alerte. Il y avait quelque chose dans cette confrontation qui dépassait tout ce que j’avais vécu avant.
« Je n’ai pas peur de toi, Viktor. » Mes mots étaient froids, mesurés, mais remplis d’une détermination inébranlable. « Tu crois que tu contrôles tout, mais tu te trompes. » Je marquai une pause, le défi dans mon regard s’accentuant. « Parfois, c’est toi qui finiras par perdre le contrôle. »
Le silence entre nous se fit plus lourd, et il sembla que le temps s’était suspendu. Viktor cligna des yeux, un léger sourire étirant ses lèvres. C’était un sourire froid, sans joie, mais qui en disait long.
« Oh, Selena, » dit-il avec un léger ricanement, « tu te laisses emporter par l’émotion. Tu n’as pas appris, hein ? L’émotion est une faiblesse. Et je ne peux pas me permettre de faiblesses. »
La froideur de ses mots envahit l’espace entre nous, glaciale. Ses paroles étaient des coups de marteau, frappant contre mes défenses, mais je ne fléchissais pas. Je savais que la manière dont je réagirais ici déterminerait la suite.
Il s’approcha encore d’un pas, son mouvement si fluide qu’il en paraissait presque irréel. Un prédateur en pleine chasse, me faisant sentir chaque seconde, chaque battement de cœur comme une menace. Et pourtant, je ne reculai pas.
Je sentis la boule d’angoisse se former dans mon estomac, mais elle se mêla rapidement à une poussée d’énergie. C’était comme si tout mon être s’était resserré, mes muscles tendus, prêts à réagir. Je savais que j’étais en territoire ennemi, mais il y avait quelque chose en moi qui refusait de me soumettre. Quelque chose qui m’empêchait de simplement fuir.
Viktor s’arrêta brusquement. Il me jaugeait, comme s’il essayait de deviner quelle serait ma prochaine réaction. Il était toujours là, mais pas encore à portée de main. Et ce silence lourd entre nous, il semblait presque me paralyser.
« Tu es plus rusée que je ne le pensais. » Sa voix était basse, presque un murmure, mais son ton était lourd de menace. « Mais tout ceci n’est qu’un jeu pour toi, n’est-ce pas ? »
Je fus traversée par une hésitation fugace, mon regard plongé dans celui de Viktor. Il n’avait pas tort. La plupart du temps, je ne faisais que jouer avec mes cibles, testant leurs limites, me jouant d’eux, les poussant jusqu’à ce qu’ils révèlent leur vrai visage. Mais avec Viktor, ce n’était pas la même chose. Lui, il n’était pas une simple cible. Lui, il était un homme qui avait l’habitude de contrôler, et ça… ça me fascinait autant que ça me terrifiait.
Un frisson traversa ma peau, mais je ne laissai rien paraître. Mon regard resta fixé sur lui, sans une once de peur, sans une trace de faiblesse.
« Ce n’est pas un jeu, Viktor, » répondis-je, ma voix calme, déterminée. « C’est la vie. Et tu verras que, même toi, tu n’y échappes pas. »
Viktor me fixa encore un instant, un éclat furtif d’amusement traversant ses yeux. Puis, sans crier gare, il fit un geste rapide. Un mouvement brusque qui fit sursauter mes sens. Il n’était plus à quelques mètres de moi. Il était presque à portée de main. Ses yeux, ses muscles, tout en lui était tendu, prêt à bondir.
Leurs regards se croisèrent. Nos corps étaient proches, bien trop proches. Je pouvais sentir son souffle chaud, la dureté de ses traits à quelques centimètres. Je m’apprêtais à réagir, à faire un mouvement, mais Viktor me devança.
« Alors, tu vas fuir ou tu vas enfin accepter ce qui est inévitable ? » murmura-t-il, son visage si près du mien que je pouvais presque sentir la tension dans l’air, aussi palpable que l’électricité.
Un silence tendu s’installa. Le temps semblait s’étirer, suspendu, alors que je savais que tout allait se jouer dans les prochaines secondes. Mon cœur battait la chamade, mais je savais que mes décisions, mes gestes, devaient être parfaits. Je ne pouvais pas perdre la face maintenant .
Je me tenais là, face à lui, droite, défiant son regard. Aucun recul. Aucun compromis.
Et dans l’ombre, la bataille continuait . Pas seulement celle du corps, mais aussi celle des esprits.
Selena Le froid de la nuit s’infiltrait sous les portes du hangar, mais à l’intérieur, l’air semblait presque suffocant. Viktor et moi nous tenions l’un face à l’autre, la tension entre nous aussi palpable que l’électricité dans l’air avant un orage. Chaque mouvement, chaque respiration semblait compter. Le temps lui-même semblait suspendu, comme si le monde autour de nous avait cessé d’exister, rétréci à l’espace étroit entre nos deux corps.Viktor, toujours aussi implacable, m'observa de ses yeux sombres, son regard insistant. Il ne bougeait pas, mais son énergie, cette aura indomptable qui l'entourait, déstabilisait chaque fibre de mon être. Ce n'était pas simplement de l'agression, ni même de la menace. C'était une pression constante, comme une force invisible qui pesait sur moi.Je répondis à son regard sans ciller, mes mains légèrement tremblantes dissimulées dans les poches de mon manteau. Je savais que la moindre faiblesse, la moindre hésitation, serait un signal qu’il pourra
Selena Le froid de la nuit s’intensifiait, enveloppant l’extérieur du hangar dans un silence glacial. Pourtant, à l’intérieur, une chaleur étrange régnait. Un feu invisible brûlait dans l’air entre Viktor et moi, une tension palpable qui s’épaississait à chaque seconde. Après notre échange presque électrique, aucun de nous n’avait bougé. Nous nous étions observés, cherchant à percer les défenses de l’autre, déceler cette faille qui allait nous offrir un avantage décisif.Viktor, toujours implacable, savait qu'il devait faire preuve de prudence. Il m’avait sous-estimée à plusieurs reprises, mais cette fois-ci, quelque chose en moi avait changé. Je ne me contentais plus de fuir ou de me cacher. Non, je l’affrontais, défiant la dynamique qu’il avait minutieusement construite autour de nous. Et c’était là que j’étais la plus dangereuse.Moi, j’étais en alerte maximale. Avec une acuité à peine croyable, j’analysais chacun des gestes de Viktor. Chaque mouvement, chaque intonation de sa voi
Selena Le vent soufflait fort, emportant avec lui les dernières traces de la chaleur de la journée. À l’intérieur du hangar, la tension entre Viktor et moi restait palpable, presque suffocante. Notre confrontation semblait se prolonger indéfiniment, chacun observant attentivement l’autre, cherchant un signe de faiblesse, une ouverture.Viktor n’avait pas bougé, mais je pouvais sentir une gêne légère naître au fond de lui. Cette sensation, ce malaise qu’il n’avait pas anticipé, m’agacait. C’était moi qui lui imposais ce sentiment étrange. Je n’étais pas comme les autres femmes ou les autres ennemis qu’il avait affrontés. J’avais cette capacité à le troubler, à le mettre sur la défensive sans même le vouloir.De mon côté, j'étais plus concentrée que jamais. J’avais bien vu que l’assurance de Viktor commençait à vaciller, même légèrement. Une brèche venait de se créer, même si je n’avais pas encore réussi à l’exploiter pleinement. Mon esprit restait affûté, analysant chaque détail, chaq
Selena Le matin s’était levé sur la ville, mais pour Viktor et moi, le jour n’était qu’un prétexte pour dissimuler nos luttes intérieures. Les heures s’étaient écoulées sans qu’on ne se quitte vraiment, même lorsque nos chemins s’étaient séparés physiquement. La tension entre nous, née dans les ombres de notre confrontation, n’avait fait que croître, créant une atmosphère électrique que ni l’un ni l’autre ne parvenions à ignorer.Dans le quartier général de Viktor, les murs étaient empreints d’une froideur impitoyable, et l’air semblait si lourd qu’il en devenait presque difficile de respirer. Aucune parole n’était échangée, et les hommes présents dans la pièce semblaient presque figés, conscients qu’aucun d’eux n’oserait briser le silence lourd qui régnait. Ils attendaient, comme des spectateurs d’une scène qu’ils savaient tendue, comme une corde prête à céder à tout instant.Viktor se tenait devant sa fenêtre, les bras croisés, son regard perdu dans le vide. Il cherchait à apaiser
Selena Le ciel au-dessus de la ville était d’un gris lourd, comme une toile de fond parfaite pour l’intensité qui bouillonnait sous ma peau. Viktor était absent depuis plusieurs heures, mais sa présence pesait toujours lourdement sur moi. Il m’avait laissée dans cet état de confusion et de doute, exactement comme il l’avait voulu. Je savais que chaque instant passé à réfléchir à ses menaces me rapprochait inexorablement de la folie. Mais il y avait quelque chose d’encore plus perturbant : une part de moi qui commençait à m’interroger sur ce qu’il avait dit.« Regretteras-tu de m’avoir défié ? » Cette question tournait et retournait dans ma tête, inlassablement. Si je me laissais guider par l’appréhension, Viktor aurait déjà gagné. Mais au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas céder à la peur. Pas maintenant. Pas après tout ce que j'avais traversé et sacrifié pour en arriver là. J'avais trop de choses à perdre pour me laisser submerger. Trop de raisons de me battre encore.L’ob
Selena Je pense à Victor , je ne le devrais pas , mais , mes pensées refusent de le quitter , je ferme les yeux et je le revois si beau , si grand , si sur de lui , mais en même temps si dangereux ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Ce n'est pas possible , je ne devrais pas penser à lui comme je le fais . J'imagine ses mains sur mon corps , ses lèvres sur les miennes , merde je ne suis pas normale .Le vent sifflait dans les rues sombres de la ville, portant avec lui une froideur mordante. Je me tenais dans l’ombre d’un vieux bâtiment, les mains crispées sur le dossier que l’homme mystérieux m’avait laissé. Le bruit des pas résonnait au loin, mais je n’étais pas pressée. J’avais appris à prendre mon temps, à attendre le moment juste, celui où l’action serait inévitable, celui où je saurais exactement quoi faire. Ce dossier que j’avais maintenant en main n’était qu’une pièce du puzzle, mais une pièce cruciale. Une faiblesse dans l’armure de Viktor. Une brèche dans son empire.Je n’avais j
SelenaLa nuit était tombée lourdement sur la ville, enveloppant ses rues d’une obscurité d’autant plus oppressante qu’elle semblait dissimuler des secrets dans ses recoins les plus sombres. Je me tenais dans l’ombre d’un vieil entrepôt abandonné, mes yeux fixés sur l’horizon, où la lumière lointaine des réverbères ne faisait qu’amplifier le sentiment d’isolement. J'avais eu une journée entière pour réfléchir à tout ce qui m'attendait, et chaque minute passée à examiner les informations contenues dans le dossier m’avait poussée un peu plus vers une conclusion inévitable. Viktor ne serait pas facile à atteindre. Il avait bâti son empire sur la méfiance, la manipulation, et la brutalité. La moindre erreur, la moindre hésitation, et il serait là, prêt à me faire tomber. Je n'avais pas le droit à l'erreur.Je serrai les poings, sentant la tension s'accumuler dans mes muscles. La colère, la frustration, la peur… tout cela bouillonnait en moi, mais je devais garder mon calme. Il le fallait.
Selena La tension dans l’air était presque palpable, lourde comme une tempête prête à éclater. Je me tenais face à Viktor, les muscles tendus, le regard défiant. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, chaque pulsation résonnant dans mon crâne. Le bruit incessant de la pluie frappant les murs de l’entrepôt semblait s'intensifier, comme si la ville elle-même retenait son souffle, attendant la suite des événements. Chaque goutte d’eau, chaque souffle du vent, chaque cliquetis dans l’obscurité me faisait sentir que le moindre faux mouvement pourrait être fatal. Je savais que chaque mot, chaque geste, pouvait décider de ma survie.Viktor me fixait intensément, ses yeux impassibles scrutant chaque mouvement que je faisais, comme s’il cherchait à percer les secrets que je dissimulais. Mais dans son regard, il y avait quelque chose de plus, quelque chose que je n'avais pas anticipé : une lueur d’admiration mêlée de colère. Il n’aimait pas être pris au piège, mais il respectait la téna
SelenaLe regard de Viktor ne me quitte pas. Ses yeux, froids comme la glace, sondent mon âme avec une précision terrifiante. La tension dans l’air est suffocante, un étau invisible qui se resserre autour de moi. Chaque mot, chaque geste, chaque souffle est un pari sur ma survie.— Alors, tu veux comprendre, hein ? murmure-t-il d’une voix glaciale, un sourire en coin étirant ses lèvres fines. Tu veux savoir pourquoi Marek est si important. Mais tu n’es pas prête… pas prête à saisir l’ampleur du piège dans lequel tu t’es jetée.Je serre les dents, ma main effleurant la poignée de mon couteau sous mon manteau. Pas un simple échange de paroles. Pas un interrogatoire. C’est un duel. Viktor ne connaît ni le compromis, ni la pitié. Il parle comme un bourreau qui savoure l’instant avant de trancher la tête de sa victime. Mais je refuse de lui offrir ce plaisir. Je suis encore debout. Et tant que je le suis, il n’a pas gagné.— J’ai déjà vu ce genre de jeu, Viktor, soufflé-je d’une voix ferme
Selena Je me dirige vers la porte, prête à plonger dans l’inconnu. Avant de sortir, je me retourne une dernière fois.— Si tu entends parler de moi dans les prochaines heures… tu n’as rien vu. Rien entendu. Compris ?Il hoche la tête en silence, mais je perçois ce qu’il ne dit pas.Je referme la porte derrière moi et m’engouffre dans la nuit, l’esprit fixé sur ma prochaine destination.L’entrepôt. Viktor. La vérité.Je suis sur le point de franchir une ligne dont je ne pourrai plus jamais revenir.Le vent froid siffle entre les ruelles sombres de la ville, soulevant les pans de mon manteau alors que j’avance d’un pas déterminé. La clé dans ma poche semble peser une tonne, comme si elle contenait déjà le poids de ce que je vais découvrir derrière cette porte.L’entrepôt se dresse devant moi, immense bâtisse de métal rouillé, dissimulée dans l’ombre du quartier industriel. À première vue, il n’y a rien de suspect. Rien qui trahisse la présence d’un secret. Mais je sais que ce qui m’att
Selena La porte s’ouvre.Marek.Il entre lentement, son regard perçant scrutant la pièce. Il avance avec l’assurance de quelqu’un qui connaît cet endroit par cœur. Je retiens mon souffle tandis qu’il balaye la pièce du regard. Son attention s’arrête brièvement sur l’étagère, mais il ne semble pas remarquer la cachette. Pas encore.Il s’approche du bureau et commence à fouiller les papiers. Chaque feuille qu’il retourne me donne l’impression qu’il va soudain lever les yeux et me trouver là, tapie dans l’ombre. Mais non.C’est ma chance.Profitant d’un instant où il détourne son attention, je me glisse silencieusement hors de la pièce. Le froid de la nuit m’accueille brutalement lorsque je m’élance dans la rue, le dossier serré contre moi comme la chose la plus précieuse au monde.Je cours sans me retourner, mes pas résonnant sur le bitume désert. Je cours jusqu’à en avoir le souffle coupé, jusqu’à ce que mes jambes menacent de céder sous moi.Je n’ai pas encore toutes les réponses.Ma
Selena Je reste seule dans la pièce sombre, le poids des mots de Marek résonnant encore dans ma tête. La vérité que je viens de découvrir me bouleverse, mais je ne peux pas me permettre de flancher. Chaque moment d’incertitude est un pas de plus vers ma propre disparition, et il est hors de question que je me laisse engloutir.La lettre de mon père repose devant moi, un héritage que je n’ai pas demandé, mais auquel je ne peux plus échapper. Ses mots s’infiltrent dans mes veines, brûlants, acides. Ils laissent derrière eux une plaie béante que je n’arrive pas à refermer.Les documents cachés dans un vieux coffre… Voilà la clé du mystère. Mais où ? Où ce foutu coffre est-il dissimulé ? J’ai déjà scruté cette pièce sous tous les angles, fouillé chaque recoin du regard, mais rien n’indique une cache secrète. Et pourtant, je le sens. Il est là, quelque part, tapi dans l’ombre.Je me lève, déterminée. Marek vient de me prouver une fois de plus qu’il n’est qu’un manipulateur, un pion de plu
Selena Je me tiens devant le miroir de la petite chambre d’hôtel miteuse que j’ai louée en périphérie de la ville. Mon regard accroche mon reflet, comme si j’essayais de me redécouvrir, de me rappeler qui j’étais avant que tout ne bascule. Le visage qui me fait face n’a plus rien de la jeune femme insouciante que j’ai été. Les épreuves ont laissé des cicatrices invisibles, mais elles sont bien là, imprimées dans mes traits fatigués.Je détourne les yeux, chassant ces pensées qui m’oppressent. Tout semble se refermer sur moi : Viktor, Marek, mon père… Comme si chaque fil de mon existence s’était entremêlé pour finir par m’étrangler. Comment ai-je pu me laisser piéger dans cette toile ?J’ai besoin de réponses. Depuis ma fuite, chaque pas que je fais me rapproche de la vérité, mais celle-ci ne cesse de se dérober, me plongeant toujours plus profondément dans le chaos. Chaque révélation n’apporte qu’un nouveau mystère, et le poids des mensonges me pèse comme une enclume.J’enroule une é
Selena La pluie tambourine contre les fenêtres du café, et l’atmosphère glaciale contraste avec la chaleur étouffante de la pièce. Je suis seule, désormais, et la réalité de ma situation pèse sur moi comme un fardeau invisible. Marek a laissé un sillage de doute derrière lui, mais plus encore, il a ravivé en moi un sentiment de confusion que je n’arrive pas à chasser. J’ai perdu le contrôle .Le temps semble suspendu. J’ai l’impression d’être prise dans une toile d’araignée, tissée par des hommes plus puissants, plus anciens, qui manipulent chaque mouvement, chaque parole, dans l’ombre. Et moi… je ne suis qu’une pièce parmi tant d’autres, une pièce que les règles de ce jeu cruel veulent désormais sacrifier.Un serveur s’approche et dépose une nouvelle tasse de café devant moi. Je le remercie d’un sourire distrait, l’esprit ailleurs. Je n’ai pas de plan. Pas encore. Mais je sais que je dois prendre une décision. Viktor. Marek. Le passé de mon père. Tout se bouscule dans ma tête, et j’
Selena Je marchais dans les rues sombres de la ville, chaque pas résonnant dans le vide, mais aucun son ne parvenait à briser le tourbillon dans ma tête. Les mots de Viktor, la vérité sur mon père, tout cela bouillonnait en moi. Je me sentais perdue, comme une âme égarée dans un labyrinthe dont je ne voyais plus l’issue.J’avais cru en mon père. J’avais cru qu’il avait été une victime du système, comme moi. Mais ce que je venais d’apprendre… cela remettait tout en question. Viktor ne mentait pas, il n’aurait pas eu ce regard, cette conviction, s’il ne disait pas la vérité. Mon père avait trahi l’homme que je haïssais le plus. Il l’avait trahi.J’accélérai le pas. Il fallait que je sorte de là, que je respire, que je réfléchisse. Le froid mordait mes joues, mais il ne faisait que refroidir mon esprit déjà glacé par la révélation. Un fragment de l’histoire m’échappait encore, mais je savais que je n’aurais pas de répit tant que je ne comprendrais pas tout.Je m’arrêtai enfin devant un
Selena Le bruit de la sonnette résonne dans les couloirs sombres du bâtiment, tranchant le silence qui pèse lourdement. J’inspire profondément, mes yeux scrutant la porte massive devant moi. Ce n’est plus une simple confrontation entre une voleuse et un mafieux. Non, ce qui se joue maintenant est bien plus grand. Une guerre silencieuse, où chaque mouvement peut être fatal .Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre lentement, révélant l’un des hommes de Viktor. Son regard glacial se pose sur moi un instant, avant qu’il ne se décale légèrement pour me laisser entrer.Sans un mot, je franchis le seuil, mes talons résonnant sur le sol marbré. La pièce est froide, sobrement décorée. Chaque élément de mobilier témoigne de la richesse de Viktor, mais aussi de sa recherche constante de contrôle. Tout ici semble calculé, chaque objet a une place précise.— Vous allez bien, Selena ?Sa voix s’élève derrière moi, glaciale, mais étrangement intrigante. Il n’est pas loin. Je sens sa présence
Selena La révélation de Marek résonne dans mon esprit comme un coup de tonnerre. Mon père a trahi Viktor. Dans le monde impitoyable de la mafia, une telle trahison ne reste jamais impunie. Et pourtant, c’est la vérité que je dois affronter.Je m’éloigne de la ruelle sombre, le téléphone toujours pressé contre mon oreille, mon cœur battant à tout rompre. La rue semble plus vaste, plus menaçante. Les bruits de la ville s’amplifient, chaque son résonne comme un avertissement .Marek attend ma réponse. Mais il sait que je suis sous le choc. Il sait aussi que je reviendrai vers lui. Il m’a toujours considérée comme une fille obstinée, incapable d’abandonner une quête une fois qu’elle est lancée. Mais la vérité… la vérité a un prix.— Tu veux des réponses, pas vrai ? lance Marek d’une voix posée. Alors tu vas devoir faire un choix, Selena. Et ce choix va changer ta vie.Je me redresse, bien campée sur mes talons, malgré la tempête dans mon esprit. Mon père, cet homme que je n’ai jamais vra