Comment est-ce arrivé ? Comment les événements ont-ils pu dégénérer à ce point ? Au fil des années, consumée par une rage inextinguible, elle avait traqué Romane avec une fureur aveugle. Chaque pensée de sa propre mère, telle qu'elle était avant son tragique départ, attisait ses flammes de vengeance.Cependant, elle venait de surprendre une conversation où Zoé révélait une vérité bouleversante : c'était sa propre mère qui avait allumé l'étincelle de cette guerre dévastatrice. Une révélation qui venait ébranler tout son univers.Normalement, si ces mots étaient sortis de la bouche de Zoé, elle les aurait rejetés avec mépris. Mais ils avaient été confirmés par Alain, dont les paroles résonnaient avec une vérité indéniable pour elle. Comment était-ce possible ? Pourquoi le destin s'était-il joué d'elle de cette manière ?« Qu'y a-t-il de mal chez toi ? Sais-tu seulement combien Zoé est cruciale pour nous ? »« Sors, sortez tous d'ici ! » s’est écriée Lina dans un accès de colère hystéri
Dans le tumulte des secrets bien gardés, Claire se trouvait à l'instant aux côtés de Javier, une présence qui échappait totalement à la compréhension de Romane. Elle ignorait la nature précise de leur relation, percevant seulement que Claire traversait une période sombre et tumultueuse.Cette pensée obsédante hantait l'esprit de Romane, assaillie par des doutes et des soupçons incessants. « À mon retour, tu verras comment je réglerai les comptes ! » Richard était sur le point d'exploser de colère. Jusqu'à ce moment, Romane ne mesurait pas l'étendue des complications qu'elle avait engendrées.Romane s’est sentie lésée. Durant ces deux dernières années, elle avait cru que les proches, les alliés de Vincent et de Richard, s'étaient tous mobilisés pour retrouver Claire. Elle avait fini par comprendre que tout cela n'était qu'une mascarade ; tout le monde, sauf elle, était au courant de la vérité, la laissant dans l'ignorance, aussi dupe que naïve.Elle commençait à suspecter que même les
Romane luttait encore avec vigueur, mais au moment où les portes de l’ascenseur se sont écartées, elle s’est retrouvée pressée de manière inéluctable contre le torse robuste de l’homme, déclenchant en elle une fureur indomptable.« Arthur, toi, infâme maniaque, libère-moi sur-le-champ !Par les diables, c’était à l’heure de la pause, où les employés de la compagnie se croisaient incessamment. N’est-ce pas évident que de tels agissements déments capteraient l’attention générale ?Auparavant, c’était Vincent qui se permettait de telles familiarités envers elle, et voilà maintenant que c’est Arthur, sous les feux de la rampe médiatique, qui s’adonnait à des comportements aussi intimes en public. Comment diable Romane expliquerait-elle cela ? Et si les médias venaient à s’en mêler, quel scandale cela susciterait-il ?Pourtant, après mûre réflexion, un soupir de soulagement s’est échappé de Romane, car elle savait que désormais, au moins, le personnel de son entreprise était au courant de c
Romane et elle étaient demi-sœurs, et autrefois, en raison de l’amour qu’elle portait à sa propre mère, elle avait profondément chéri son père. Cet amour fervent lui avait même laissé croire qu’elle aurait droit à une part de l’héritage que son père avait laissé derrière lui.Toutefois, les révélations de Zoé avaient été si bouleversantes qu’elles l’avaient prise au dépourvu.« Je pensais que tu me supplierais de t’emmener avec moi. » Les yeux de Philippe se sont assombris alors qu’il fixait Lina d’un regard perçant.Plus tôt, Philippe avait en effet proposé de l’emmener, proposition qu’elle avait refusée. Philippe demeurait incertain des motifs réels de ce refus.Quand Arthur était incarcéré, Philippe avait cru que Lina se retrouverait isolée et lui avait offert de partir loin pour recommencer une nouvelle vie. Il était loin d’imaginer qu’un homme se tenait dans l’ombre, observant chaque mouvement de Lina, la restreignant et la tourmentant.Lina a pris une profonde inspiration et, plu
Il était dans un état d’irritation extrême, exacerbé par les manières affectueuses de Romane envers Vincent et son sourire qui lui semblait rayonner d’une lumière provocatrice. Cinq minutes après que Romane a raccroché, la colère qui bouillonnait en Arthur atteignait son paroxysme.Il a fixé la femme devant lui, les yeux injectés de sang, et a articulé presque entre ses dents serrées : « Il vient te voir ? »« Non, il ne viendra pas », a répondu calmement Romane.« Très bien ! » a soufflé Arthur, un soulagement perceptible dans sa voix, mais l’air menaçant toujours palpable autour de lui. Il était clair dans son esprit que si Vincent franchissait le seuil, il lui serait impossible de le tolérer.Romane, observant la tension d’Arthur, a arqué un sourcil et a laissé échapper un ricanement moqueur. Le contraste entre sa douceur apparente et la froideur de ses mots faisait bouillonner la rage en Arthur.« Que t’a dit ta mère ? » a-t-elle interrogé, sachant que Zoé, absente depuis tant de
Romane, cette fois, pour obtenir Claire, avait joué un coup de poker qui a retenti à travers toute la Seine. À présent, dans le milieu, elle était au cœur de toutes les conversations : Mme Olivier du groupe Roi Inter, reconnue pour son audace et son tempérament de feu, a osé défier Javier lui-même ; ou cette Romane était une force de la nature, intrépide et impétueuse....Au petit déjeuner, suite à leur vive altercation de la veille, Romane et Arthur ont échangé des regards lourds de non-dits. La fatigue s’est lue clairement sur le visage d’Arthur.C’est alors que le téléphone de Romane a commencé à vibrer ; Laetitia était à l’appareil.Elle a répondu, simplement : « Allô ? »« Mme Olivier, Javier vous attend dans votre bureau. »Un silence pesant s’est alors installé.À ces mots, le visage d’Arthur s’est fermé, son expression s’est refroidie soudainement. Il a posé brusquement son verre de lait pour fixer Romane.Mais dans les yeux de Romane, on pouvait vu une lueur de soulagement, p
Arthur et Javier avaient déjà eu des accrochages, et si Arthur décidait de sortir avec Romane en ces temps troublés, cela ne ferait qu’aggraver sa situation déjà délicate.« Tout est en ordre ? » a demandé Arthur, une grimace trahissant son inquiétude.Patrick a hoché la tête avec assurance : « Ne vous inquiétez pas, il ne lui arrivera rien. »Rassuré, bien que légèrement, par ces mots, la tension sur le visage d’Arthur s’est relâchée un peu.…Au dernier étage, dans un bureau somptueusement aménagé, Romane était assise élégamment sur un canapé en velours, observant l’homme au visage sévère qui arpentait la pièce, un cigare fumant entre ses doigts. Soudain, avec un geste brusque et calculé, il a lancé le cigare en direction de Romane. Le cigare brûlant a frôlé alors la joue de Romane avant de continuer sa trajectoire pour atterrir précisément dans le cendrier sur le bureau, derrière elle.La joue de Romane a picoté sous l’effet de la brûlure, son regard envers Javier se faisant plus a
Ce projet, était-il véritablement lié à sa succession de la famille Ernst ? Était-ce pour cette raison que celui-ci revêtait une telle importance pour Javier ?Romane était consciente que les prétendants à l’héritage des Ernst étaient tous d’une compétence redoutable. Le véritable héritier de cette illustre famille n’avait pas encore été désigné, et la lutte interne pour cet héritage, concernant une famille aussi puissante et vénérable, devait être d’une intensité brûlante.Cependant, ce qui avait mis Javier hors de lui n’était pas tant l’interruption du projet par Romane, mais plutôt le fait qu’il soit contrarié par une femme, circonstance qu’il ne pouvait absolument pas tolérer.Comprendre cela donna à Romane un mal de tête lancinant. Toutefois, ce qui l’accablait davantage, c’était la situation de Claire. Romane avait osé un coup audacieux et se retrouvait désormais avec des informations qui s’avéraient inutiles, sans avoir réussi à sonder les pensées les plus profondes de Javier.«
Romane demeurait ancrée sur place, immobile telle une statue de marbre, irradiante d'une froideur glaciale. Sa voix, d'une tonalité presque polaire, a tranché l'air avec une clarté redoutable : « J'ai dit, peu importe la douleur que vous endurez, c'est ce que vous méritez ! ».Elle n'a pas attendu de réponse. Tournant les talons avec une détermination silencieuse, elle s'est éloignée, tandis qu'Arthur restait cloué, enveloppé dans un halo de froideur inexorable…Les mots de Romane, « vous le méritez », résonnaient en boucle dans son esprit, des lames invisibles fendant son intégrité mentale en morceaux.« Nous le méritons… », a-t-il murmuré, chaque syllabe chuchotée comme un poison, ressentant son cœur s'alourdir de cette peine insoutenable.C'était leur châtiment ? La mort de Lina pesait lourdement, un fardeau qu'il pensait suffisant. Pourquoi Romane ne pouvait-elle pas se détacher de cette rancœur frigorifique ? Plus il s'y attardait, plus l'oppression dans sa poitrine devenait intol
Cependant, Romane n’a pas pu s'empêcher de rétorquer avec une froide détermination : « Je ne veux pas l'entendre ! »« Romane, cette affaire n'est nullement à ton avantage, ni pour toi ni pour Lina… »« Assez, Arthur, tu en as vraiment assez dit ! »Lina… Même à cet instant, il osait encore évoquer son nom devant elle ? Arthur était-il déraisonnable ou se raccrochait-il toujours à l'image de Lina comme à un souvenir tendre et impérissable ? Toutefois, pour Arthur, la réaction véhémente de Romane confirmait les observations d'Yves : Lina était un sujet interdit dans le cœur de Romane, une blessure qu'elle préférait garder loin des paroles des autres.« Romane, je sais, je sais que tu es déchirée par le conflit qui vous sépare… »« Déchirée ? » Arthur a été interrompu net par le regard acéré et ironique de Romane, un rire sardonique s'échappant de ses lèvres. « À quel point crois-tu que Lina et toi pouvez encore me blesser ? » a-t-elle rétorqué, mordante.« Romane ! » Face au mépris
Arthur, troublé par ses propres sentiments, a commencé à cibler Romane, espérant ardemment qu'elle réponde à l'appel désespéré de l'enfant en quête d'un amour maternel. Cette préférence d'Arthur pour la petite fille en question exacerbait la jalousie et la rage de Romane. Là où il avait consacré jadis toute son attention à Lina, il la focaliserait désormais sur la progéniture de cette dernière.« Comment décris-tu la sensation d'être consumé par le feu ? » a subitement demandé Arthur, son regard perçant se posant sur Romane avec une intensité inédite.Le teint de Romane a pâli brusquement alors qu'un frisson imperceptible la parcourait. « Le feu qui dévorait la prison était si ardent qu'il m'a brûlé jusqu'à la peau... » a-t-elle dit en accentuant ostensiblement le mot « prison », savourant chaque syllabe avec une amertume contenue.L'acuité du regard d'Arthur s’est faite plus aiguë encore, chaque muscle de son visage trahissant une tension palpable. « Et que ressent-on lorsque l'on som
Cependant, Javier, pris dans le tumulte de ses émotions, a continué d'ignorer les alarmes qui lui criaient de s'arrêter. Sa main se faisait chaque seconde plus lourde autour du cou délicat de Claire. Puis, soudainement, « Clap ! » : le son retentissant d'une gifle l’a ramené à la réalité, dissipant sa colère aveugle en un instant.Les spectateurs tremblants, figés par la tension ambiante, ont retenu leur souffle après que Claire ait administré cette claque retentissante à Javier. Personne n'en croyait ses yeux : Javier, l'intouchable, venait bel et bien de se faire frapper !Claire, animée d'une force qu'on ne lui soupçonnait pas, s’est dégagée de son emprise et a planté son regard sombre dans celui de Javier. Une lueur de défi perçait dans ses prunelles alors qu'elle lançait, moqueuse : « Homme incompétent ! »La foule, hébétée, pensait soudain que Claire avait perdu la raison, qu'elle avait basculé dans une folie audacieuse. Seul Gaspard semblait rester ancré dans la logique. Il conn
La conversation téléphonique était marquée par une tension palpable, alors que la respiration de Javier s'accélérait, témoignant de sa colère montante. Claire, attentivement à l’écoute de ces indices sonores, comprenait parfaitement l'état d'esprit de l'homme à l'autre bout du fil. Ce n'est pas seulement l'amour de celui-ci qui permet de connaître quelqu'un profondément, pensait-elle, mais plutôt le temps passé à ses côtés. Et du temps avec Javier, elle en avait passé assez pour le cerner parfaitement.« Si tu n’as rien d’important à dire, je vais raccrocher ! » Sa voix était ferme, un rappel à Javier qu’elle, Claire, n'était plus un simple objet à sa disposition mais désormais la femme de son petit frère. Les conventions sociales l’obligeaient à revoir son traitement envers elle.Javier, déjà en proie à une furieuse tempête intérieure, a senti sa colère décupler lorsque Claire a mis fin à l'appel sans hésitation. L’image obsédante de Claire et Joe dansant ensemble lors de la fête de
La pochette contenait une série de photos, abîmées par le temps, évoquant des souvenirs flous et empreints de mystère. Leur simple vue a fait blanchir le visage de Romane, une lueur de méfiance et de colère se dessinant dans ses yeux, alors qu'elle dévisageait Arthur avec une intensité renouvelée. Dans un élan de rage incontrôlable, elle a saisi le cendrier, ses intentions clairement affichées par le geste brusque et déterminé de son bras.Cependant, alors que sa main s'est élevée, prête à exécuter son acte de rébellion spectaculaire, le regard sombre d'Arthur l’a transpercée, silencieux mais lourd de menace implicite. Romane, emportée par une colère qui ébranlait son être tout entier, a suspendu son geste. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait frénétiquement, témoin de sa lutte pour retrouver un semblant de maîtrise d'elle-même.Dans un geste soudain et presque de désespoir, le cendrier a échappé à sa main, tombant sur le sol avec un fracas qui a résonné dans le silence glacé. Pourt
L'intervention orchestrée par Vincent, qui avait permis l'apparition de Lina, a accéléré inexorablement l'effondrement du mariage entre Romane et Arthur. Quand Richard a appris cette nouvelle, son visage s’est rembruni. Même si Romane avait beaucoup souffert, la responsabilité en incombait en partie à Vincent. Cependant, il fallait reconnaître que ce dernier avait révélé une réalité incontournable. Vu l'attitude d'Arthur à l'égard de Lina à ce moment-là, même sans elle, quelqu'un d'autre serait probablement intervenu en raison de son passé tumultueux....Après la fête, une effervescence a régné à la Villa Vitry, chacun s'affairant à remettre de l'ordre et à nettoyer. Romane a alors demandé à son chauffeur de la conduire aux Monts Cabanne, consciente que Camille l'attendait avec impatience.À peine l’avait-elle vue que la petite fille a éclaté de rire, élevant ses bras potelés vers le ciel et se précipitant vers elle dans une robe adorable. Ses petites jambes dodues séduisaient tous
« Mais tu n'as pas le charme du cochon de la Villa des feuilles rouges ! » a-t-elle insinuée, maudissant Arthur avec une véhémence qui cachait ironiquement une certaine tendresse, bien que comparé à un cochon, il lui manquait le charme de ce dernier.Lorsque Romane a évoqué le cochon de compagnie, les yeux d'Arthur se sont écarquillés, et son esprit était emporté dans un tourbillon de souvenirs, revisitant les instants précieux passés ensemble à la Ville Q. Le cochon, cadeau d'anniversaire qu'il avait offert à Romane, restait dans une taille perpétuellement douce, tout comme l'étaient alors leurs plaisirs partagés. À cette époque, c'était le plus grand bonheur de Romane, et à ses côtés, elle vivait sans jamais désirer plus que cette sincérité et cette simplicité…Après leur confrontation, Arthur est sorti de la villa, désorienté par une tempête émotionnelle, juste à temps pour croiser Richard dans le grand hall d'entrée, occupé à saluer ses derniers invités. Richard, en le voyant, avai
Le grand banquet de la famille Brunet avait plongé Sienne dans un émoi sans précédent, captivant l’attention de tous les grands médias, qui se sont empressés de le couvrir. Les photos de Romane et Cyril, main dans la main, circulaient sur toutes les plateformes. À les voir, avec leurs visages presque identiques, il était évident pour tous qu’ils étaient jumeaux.Richard, Léna, Romane et Cyril ont posé pour une photo de famille qui a fait le tour de Sienne, devenant une véritable sensation.À la fin de la soirée, Claire est sortie de la fête, drapée dans le trench-coat de Joe, une image d’élégance accompagnant un homme réservé. Ce tableau ne pouvait qu’enflammer davantage l’imaginaire médiatique. Joe, figure mystérieuse au parcours difficile à retracer, avait refait surface en public après tant d’années, et ce, en présence de sa femme.Claire était prête à s'installer dans la voiture et a croisé le regard de Javier, dont l’agitation était palpable. Il avait une nouvelle compagne à ses c