D'une démarche sereine et imperturbable, Romane avait quitté l'aéroport, son esprit libre de toute préoccupation concernant Arthur. Peu après, un appel de Joe l’a dirigée immédiatement vers les bureaux d'AthéNa. Dès son entrée dans le vaste hall de l'entreprise, une voix familière l’a saluée : « Romanie ! » C'était Zoé. En ces temps troublés, l'entendre prononcer son surnom avec tant de naturel était presque surréaliste, témoignant d'une maîtrise de soi remarquable chez Zoé.La réceptionniste, une certaine appréhension dans la voix, s'est approchée avec hésitation. « Mme Olivier, elle a insisté pour vous attendre. » Son incertitude quant à l’emploi du temps de Romane rendait sa tâche plus ardue, surtout dans cette période agitée. Après tout, les Caron étaient une famille influente de la ville Q, et il était prudent de ne pas provoquer leur colère.D'un geste de la main, Romane a congédié la réceptionniste, puis a fixé Zoé d'un regard glacial. « Que me voulez-vous donc ? » a-t-elle dem
Tout avait toujours semblé transparent entre Zoé et Lucie, mais récemment, Zoé se trouvait contrainte de remettre en question la vérité de tout ce qu'elles avaient vécu ensemble. « Maman, pourquoi me fixes-tu ainsi ? » Lucie, le cœur serré, scrutait le visage de Zoé, empreint d'une gravité inhabituelle.Zoé observait Lucie de manière intense, son regard scrutateur paralysant tout dialogue. Le silence prolongé exacerbait l'angoisse de Lucie, qui percevait dans le mutisme de sa mère un préambule à un orage imminent.« Je, je… Maman, c'est Romane, elle m'a contrainte ! » balbutiait Lucie, sa voix trahissant une panique sincère. L'autorité habituellement modérée de Zoé prenait, dans ces instants, la forme d'une torture psychologique. Depuis la révélation de la vraie identité de Romane, Zoé lui avait instamment demandé de ménager Romane et d'éviter tout conflit. Pourtant, cette fois, la cause de ses tourments résidait dans une imprudence : son assistante avait exhumé son compte social secr
Devant l'assentiment de Lucie, le visage de Zoé s’est subitement durci, perdant toute trace de la douceur et de la tendresse qu'il arborait quelques instants auparavant. Elle a lâché brusquement la main de Lucie.Lucie, interloquée, s'est exclamée : « Maman ? » Elle scrutait Zoé avec incrédulité, ne comprenant pas comment l'expression de sa mère, si bienveillante jusqu'alors, pouvait s'être muée en une froideur implacable en un si court instant.Les yeux de Zoé brûlaient d'une colère vive : « Qu'est-ce que tu crois être ? Qu'est-ce que tu crois être ? » a-t-elle répété d'un ton cinglant.« Maman ? Qu'est-ce que tu racontes ? » La voix de Lucie tremblait, le cœur serré par l'incompréhension. Elle n'arrivait pas à croire que Zoé, qui l'avait toujours choyée et protégée, puisse se montrer si dure envers elle. Zoé n'avait jamais affiché une telle attitude envers elle, bien qu'elle l'ait souvent adoptée avec Romane. Chaque fois que leur regard se croisait, la mère adoucissait son expression
Bien que Romane connaisse depuis longtemps des stratagèmes déployés par Arthur, elle ne s'était jamais attendue à ce qu'il puisse aller jusqu'à un tel excès. Elle connaissait bien sa propension à traiter ses adversaires avec une sévérité impitoyable, mais elle n'avait jamais imaginé que ces tactiques se retourneraient un jour contre elle. Si elle n’avait pas la protection de son oncle, elle se trouverait vulnérable dans ce jeu de pouvoir cruel et impitoyable. Elle avait sous-estimé l'acharnement d'Arthur, surtout à présent, l’homme qu'elle avait connu semblait perdu dans une folie destructrice....Au sommet de la tour Montpassant International, Arthur se tenait devant les vastes fenêtres qui s’étendaient du sol au plafond, dominant la ville comme un souverain surveille son empire. Ses lèvres fines étaient pincées, son expression glaciale reflétait la froideur de ses pensées.Derrière lui, Philippe observait son patron tout en consultant un message sur son téléphone, un voile d'ombre
Les yeux d'Arthur, glacials et impénétrables, transperçaient l'espace entre Lina et lui. « Elle ne te considère pas comme sa sœur, alors pourquoi devrais-tu encore te soucier d'elle ? » Sa voix, tranchante comme le gel d'un hiver rigoureux, ne laissait aucune place à l'ambiguïté. Il semblait que, dans les tréfonds de son cœur, Arthur avait scellé son jugement sur Romane, la cataloguant irrévocablement comme une créature perfide et indésirable.Lina a ressenti une onde de choc émotionnelle à l'écoute de ces mots, son cœur battant à tout rompre, bien que son visage exprime une douleur sourde. « Mais après tout, c'est ma sœur ! » a-t-elle rétorqué avec une lueur de défiance dans la voix, marquant une loyauté inébranlable malgré les nombreuses fois où Romane l'avait prise pour cible. La fois où, au téléphone, Romane avait cruellement traité sa mère de maîtresse sans vergogne, ces paroles acerbes et méprisantes avaient profondément humilié Lina. Et même après la révélation de leur lien de s
Les manœuvres d’Arthur n’ont pas tardé à porter leurs fruits, précipitant Romane dans un abîme de confusion et d’humiliation, la détrônant brutalement de sa position élevée pour la plonger dans la tourmente, et ce, en l'espace de quelques jours dévastateurs.En ce jour gris, Romane observait les rumeurs d'une froideur automnale. La rage bouillonnant en elle, elle s’est dirigée vers l’entreprise d’Arthur, mais elle a été stoppée net par Philippe à l'entrée : « Mme Olivier, M. Caron a expressément mentionné qu'il refusait de vous recevoir. »« Pfft ! » À peine les mots de Philippe étaient-ils prononcés que Romane, dans un geste fulgurant, l’a giflé violemment. Son visage s’est déformé sous l'impact, et ses yeux, emplis d’une acuité glaciale, ont fixé Romane avec intensité.« C'est donc ça, tu réagis violemment parce qu'on t'a démise de tes fonctions présidentielles ! » À cet instant, Océane est apparue, une tasse de porcelaine blanche à la main, et s’est approchée d’eux avec un sourire n
Dans ce tourbillon incessant d'événements, il était presque inconcevable de constater à quel point cette femme avait enduré, perpétré tant d'actions répréhensibles, tout en conservant une fierté inébranlable. Elle se tenait là, imperturbable, son port altier comme une affirmation de sa résilience indomptable, comme si elle dominait le monde de toute sa hauteur.Romane a marqué un arrêt brusque, pivotant sur elle-même avec une grâce dédaigneuse, un sourire provocateur étirant subtilement le coin de ses lèvres. « Tu as tant orchestré, n’est-ce pas, dans l’unique but de me voir te supplier, de m’abaisser devant toi ? » Sa voix, bien que chargée d’émotion, trahissait une maîtrise remarquable de soi.« Arthur, laisse-moi te dire que si je peux me tenir sur les hauteurs et contempler l'horizon, je peux tout aussi aisément faire face aux adversités les plus ardues. Tu ne verras donc jamais la soumission que tu espères, même si tu me pousses dans la boue. »Ses paroles, prononcées avec une sér
Dans l'ambiance crépusculaire de la ville, Romane se retrouvait perdue, comme une âme errante en quête de repère. Elle ne savait plus vraiment comment elle avait réussi à s'extraire du tumulte des bureaux d'ÉPN. Assise derrière le volant de sa voiture, elle avait l'air d'une enfant égarée dans un labyrinthe sans fin.Son téléphone a émis un « Buzz » sonore, rompant le silence pesant qui s'était installé dans l'habitacle. Elle a jeté un regard résigné sur l'écran qui affichait un appel interne du Otto Studio. Une vague d'angoisse a submergé Romane à la vue de ces appels, qui lui rappelaient sans cesse la précarité de sa situation actuelle. Même après avoir traversé tant d'épreuves, ces moments la replongeaient dans un état de désorientation presque enfantine.Elle a décroché avec hésitation. « Allô ! »« Peux-tu venir au studio maintenant ? » La voix à l'autre bout du fil était pressante, presque urgente.« Quelle est la situation ? » a demandé Romane, sentant son cœur se serrer.« C'es
Romane demeurait ancrée sur place, immobile telle une statue de marbre, irradiante d'une froideur glaciale. Sa voix, d'une tonalité presque polaire, a tranché l'air avec une clarté redoutable : « J'ai dit, peu importe la douleur que vous endurez, c'est ce que vous méritez ! ».Elle n'a pas attendu de réponse. Tournant les talons avec une détermination silencieuse, elle s'est éloignée, tandis qu'Arthur restait cloué, enveloppé dans un halo de froideur inexorable…Les mots de Romane, « vous le méritez », résonnaient en boucle dans son esprit, des lames invisibles fendant son intégrité mentale en morceaux.« Nous le méritons… », a-t-il murmuré, chaque syllabe chuchotée comme un poison, ressentant son cœur s'alourdir de cette peine insoutenable.C'était leur châtiment ? La mort de Lina pesait lourdement, un fardeau qu'il pensait suffisant. Pourquoi Romane ne pouvait-elle pas se détacher de cette rancœur frigorifique ? Plus il s'y attardait, plus l'oppression dans sa poitrine devenait intol
Cependant, Romane n’a pas pu s'empêcher de rétorquer avec une froide détermination : « Je ne veux pas l'entendre ! »« Romane, cette affaire n'est nullement à ton avantage, ni pour toi ni pour Lina… »« Assez, Arthur, tu en as vraiment assez dit ! »Lina… Même à cet instant, il osait encore évoquer son nom devant elle ? Arthur était-il déraisonnable ou se raccrochait-il toujours à l'image de Lina comme à un souvenir tendre et impérissable ? Toutefois, pour Arthur, la réaction véhémente de Romane confirmait les observations d'Yves : Lina était un sujet interdit dans le cœur de Romane, une blessure qu'elle préférait garder loin des paroles des autres.« Romane, je sais, je sais que tu es déchirée par le conflit qui vous sépare… »« Déchirée ? » Arthur a été interrompu net par le regard acéré et ironique de Romane, un rire sardonique s'échappant de ses lèvres. « À quel point crois-tu que Lina et toi pouvez encore me blesser ? » a-t-elle rétorqué, mordante.« Romane ! » Face au mépris
Arthur, troublé par ses propres sentiments, a commencé à cibler Romane, espérant ardemment qu'elle réponde à l'appel désespéré de l'enfant en quête d'un amour maternel. Cette préférence d'Arthur pour la petite fille en question exacerbait la jalousie et la rage de Romane. Là où il avait consacré jadis toute son attention à Lina, il la focaliserait désormais sur la progéniture de cette dernière.« Comment décris-tu la sensation d'être consumé par le feu ? » a subitement demandé Arthur, son regard perçant se posant sur Romane avec une intensité inédite.Le teint de Romane a pâli brusquement alors qu'un frisson imperceptible la parcourait. « Le feu qui dévorait la prison était si ardent qu'il m'a brûlé jusqu'à la peau... » a-t-elle dit en accentuant ostensiblement le mot « prison », savourant chaque syllabe avec une amertume contenue.L'acuité du regard d'Arthur s’est faite plus aiguë encore, chaque muscle de son visage trahissant une tension palpable. « Et que ressent-on lorsque l'on som
Cependant, Javier, pris dans le tumulte de ses émotions, a continué d'ignorer les alarmes qui lui criaient de s'arrêter. Sa main se faisait chaque seconde plus lourde autour du cou délicat de Claire. Puis, soudainement, « Clap ! » : le son retentissant d'une gifle l’a ramené à la réalité, dissipant sa colère aveugle en un instant.Les spectateurs tremblants, figés par la tension ambiante, ont retenu leur souffle après que Claire ait administré cette claque retentissante à Javier. Personne n'en croyait ses yeux : Javier, l'intouchable, venait bel et bien de se faire frapper !Claire, animée d'une force qu'on ne lui soupçonnait pas, s’est dégagée de son emprise et a planté son regard sombre dans celui de Javier. Une lueur de défi perçait dans ses prunelles alors qu'elle lançait, moqueuse : « Homme incompétent ! »La foule, hébétée, pensait soudain que Claire avait perdu la raison, qu'elle avait basculé dans une folie audacieuse. Seul Gaspard semblait rester ancré dans la logique. Il conn
La conversation téléphonique était marquée par une tension palpable, alors que la respiration de Javier s'accélérait, témoignant de sa colère montante. Claire, attentivement à l’écoute de ces indices sonores, comprenait parfaitement l'état d'esprit de l'homme à l'autre bout du fil. Ce n'est pas seulement l'amour de celui-ci qui permet de connaître quelqu'un profondément, pensait-elle, mais plutôt le temps passé à ses côtés. Et du temps avec Javier, elle en avait passé assez pour le cerner parfaitement.« Si tu n’as rien d’important à dire, je vais raccrocher ! » Sa voix était ferme, un rappel à Javier qu’elle, Claire, n'était plus un simple objet à sa disposition mais désormais la femme de son petit frère. Les conventions sociales l’obligeaient à revoir son traitement envers elle.Javier, déjà en proie à une furieuse tempête intérieure, a senti sa colère décupler lorsque Claire a mis fin à l'appel sans hésitation. L’image obsédante de Claire et Joe dansant ensemble lors de la fête de
La pochette contenait une série de photos, abîmées par le temps, évoquant des souvenirs flous et empreints de mystère. Leur simple vue a fait blanchir le visage de Romane, une lueur de méfiance et de colère se dessinant dans ses yeux, alors qu'elle dévisageait Arthur avec une intensité renouvelée. Dans un élan de rage incontrôlable, elle a saisi le cendrier, ses intentions clairement affichées par le geste brusque et déterminé de son bras.Cependant, alors que sa main s'est élevée, prête à exécuter son acte de rébellion spectaculaire, le regard sombre d'Arthur l’a transpercée, silencieux mais lourd de menace implicite. Romane, emportée par une colère qui ébranlait son être tout entier, a suspendu son geste. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait frénétiquement, témoin de sa lutte pour retrouver un semblant de maîtrise d'elle-même.Dans un geste soudain et presque de désespoir, le cendrier a échappé à sa main, tombant sur le sol avec un fracas qui a résonné dans le silence glacé. Pourt
L'intervention orchestrée par Vincent, qui avait permis l'apparition de Lina, a accéléré inexorablement l'effondrement du mariage entre Romane et Arthur. Quand Richard a appris cette nouvelle, son visage s’est rembruni. Même si Romane avait beaucoup souffert, la responsabilité en incombait en partie à Vincent. Cependant, il fallait reconnaître que ce dernier avait révélé une réalité incontournable. Vu l'attitude d'Arthur à l'égard de Lina à ce moment-là, même sans elle, quelqu'un d'autre serait probablement intervenu en raison de son passé tumultueux....Après la fête, une effervescence a régné à la Villa Vitry, chacun s'affairant à remettre de l'ordre et à nettoyer. Romane a alors demandé à son chauffeur de la conduire aux Monts Cabanne, consciente que Camille l'attendait avec impatience.À peine l’avait-elle vue que la petite fille a éclaté de rire, élevant ses bras potelés vers le ciel et se précipitant vers elle dans une robe adorable. Ses petites jambes dodues séduisaient tous
« Mais tu n'as pas le charme du cochon de la Villa des feuilles rouges ! » a-t-elle insinuée, maudissant Arthur avec une véhémence qui cachait ironiquement une certaine tendresse, bien que comparé à un cochon, il lui manquait le charme de ce dernier.Lorsque Romane a évoqué le cochon de compagnie, les yeux d'Arthur se sont écarquillés, et son esprit était emporté dans un tourbillon de souvenirs, revisitant les instants précieux passés ensemble à la Ville Q. Le cochon, cadeau d'anniversaire qu'il avait offert à Romane, restait dans une taille perpétuellement douce, tout comme l'étaient alors leurs plaisirs partagés. À cette époque, c'était le plus grand bonheur de Romane, et à ses côtés, elle vivait sans jamais désirer plus que cette sincérité et cette simplicité…Après leur confrontation, Arthur est sorti de la villa, désorienté par une tempête émotionnelle, juste à temps pour croiser Richard dans le grand hall d'entrée, occupé à saluer ses derniers invités. Richard, en le voyant, avai
Le grand banquet de la famille Brunet avait plongé Sienne dans un émoi sans précédent, captivant l’attention de tous les grands médias, qui se sont empressés de le couvrir. Les photos de Romane et Cyril, main dans la main, circulaient sur toutes les plateformes. À les voir, avec leurs visages presque identiques, il était évident pour tous qu’ils étaient jumeaux.Richard, Léna, Romane et Cyril ont posé pour une photo de famille qui a fait le tour de Sienne, devenant une véritable sensation.À la fin de la soirée, Claire est sortie de la fête, drapée dans le trench-coat de Joe, une image d’élégance accompagnant un homme réservé. Ce tableau ne pouvait qu’enflammer davantage l’imaginaire médiatique. Joe, figure mystérieuse au parcours difficile à retracer, avait refait surface en public après tant d’années, et ce, en présence de sa femme.Claire était prête à s'installer dans la voiture et a croisé le regard de Javier, dont l’agitation était palpable. Il avait une nouvelle compagne à ses c