CHAPITRE 3

Le point de vue d'Anna

"Veux-tu être mon rendez-vous ce soir, Anna ?" Tony me questionne. Je cligne des yeux plusieurs fois avec différentes pensées qui me traversent l'esprit.

J'essaie toujours de me remettre de mon ex-petit-ami. Je ne souhaitais pas le voir depuis qu'il a rompu avec moi et je ne l'ai pas vu. Maintenant, j'ai envie de le voir, ne serait-ce qu'une seule fois, pour lui demander de me donner une véritable raison de rompre avec moi.

Je lui ai donné tout ce que j'avais, mon cœur, mon corps et mon âme. Je l'aimais de tout mon cœur, mais tout ce qu'il faisait, c'était me briser le cœur en lambeaux. J'essaie toujours de ramasser les morceaux de mon cœur brisé et de les remettre dans leur position. J'espère qu'un jour, ça guérira.

Entendre Tony m'inviter à sortir avec moi ramène la douleur. Cela fait trois mois que Cameron a rompu avec moi, mais cela fait toujours un jour que c'est arrivé. C’est parce que la douleur est encore fraîche dans mon cœur.

Je ne sais pas quoi dire à Tony. Je ne veux pas qu'il se fasse une mauvaise idée de moi. Il m'a déjà demandé d'être sa petite amie mais je l'ai rejeté.

Si j'accepte d'aller à ce rendez-vous, cela signifie-t-il que je suis sa petite amie ? Je sais que je ne suis pas prêt pour une autre relation. C'est trop tôt.

"Anna", appelle Pam, me sortant de ma rêverie. Nous sommes assis à la cafétéria de l'école et il m'a posé la question après le déjeuner.

Je ne me sens pas bien depuis que je suis arrivé à l'école ce matin, alors j'ai dit à Pam que j'allais sauter le reste des cours après le déjeuner.

"Très bien, Tony." Je cède finalement. Il rayonne d'excitation et Pam frappe dans ses mains.

"Mais je ne suis toujours pas ta petite amie", dis-je à voix haute à son audition. Son corps est calme quand je dis ça. Il remplaça rapidement la blessure sur son visage par un sourire.

"C'est bon. Nous allons y aller doucement."

"Très bien", je me lève. Pam a fait de même pendant que je jetais mon cartable sur son épaule, prête à rentrer à la maison. Je commence à me sentir à nouveau étourdi, tout comme je l'avais ressenti plus tôt ce matin avant mon premier cours et je me demande pourquoi.

"Nous allons y aller, Tony. Merci pour le déjeuner." Pam l'apprécie.

"C'est avec plaisir", répond-il avec un large sourire. Il est vraiment heureux et excité par ce soir.

"Au revoir, Tony", je lui fais signe et me dirige vers la sortie avec Pam.

"Très bien, Anna. Je viendrai te chercher quand ce sera le moment", nous crie-t-il.

Je me retourne et lui fais un signe de tête avec un doux sourire.

"Je vais aussi sauter des cours", marmonne Pam alors que nous nous dirigeons vers la porte du campus. J'ai l'intention d'aller chercher un taxi.

"Tu n'en as pas besoin", objecte-je.

"Je te ramène à la maison", insiste-t-elle.

Je souris à mon ami en signe de gratitude. Depuis que j'ai commencé à me sentir fiévreux et étourdi, je pensais que c'était à cause de la routine d'exercices que je venais de commencer après trois mois. J'ai arrêté de faire de l'exercice après la rupture et j'ai repris cette habitude la veille.

"Quelqu'un sort avec un rendez-vous. Quelqu'un va être la petite amie de quelqu'un", chante Pam.

"Pam, c'est juste un rendez-vous. En plus, c'est trop tôt, je ne suis pas prête. Cela ne fait que trois mois...."

"Trois mois ne suffisent-ils pas pour pleurer à cause du lait renversé ?" Elle questionne et lève les yeux au ciel.

"Je pense que c'est trop tôt."

"Détends-toi bébé, suis le courant et vois comment ça se passe. Je veux que tu profites de ce soir. La dernière fois que tu t'es amusé, c'était il y a trois mois, tu te souviens ?"

"C'était un désastre", lui dis-je, me souvenant de ce qui s'est passé et du sexe entre moi et l'étranger.

"En effet, un désastre." Pam rit. "Parce que tu t'es fait baiser."

"Arrête ça déjà, s'il te plaît", je la supplie d'arrêter de la taquiner. Je me sens mal à l'aise chaque fois qu'elle en parle.

"Je me demande pourquoi tu n'aimes pas parler de cette nuit-là", déclare-t-elle.

"Parce que je n'en suis pas fier", je l'avoue.

"Quoi?" Pamela ricane en sortant sa clé de voiture de son sac et en la brandissant. "Tu n'es pas fier de quelque chose d'aussi incroyable que de baiser le deuxième jour après ta rupture ? C'est quelque chose dont tu peux être fier, si tu n'en es pas fier, eh bien, je suis super fier de toi, petite fille."

"Peu importe!"

"Peu importe", Pamela lève à nouveau les yeux au ciel. Nous rions tous les deux. Nous arrivons au parking et nous dirigeons vers la voiture de Pamela.

"Tony sera vraiment heureux si tu l'acceptes, tu sais ?"

"Tais-toi et allons-y", je lui lance. Une vague de vertige m'envahit à nouveau et je faillis tomber au sol mais je saisis la poignée de la voiture. Je le tiens fermement et ferme les yeux. Quand je l'ouvre, Pam est déjà à l'intérieur de la voiture et me regarde attentivement.

"Qu'est-ce qu'il y a, Anna ?"

Je veux répondre mais aucun mot ne sort. Au moment où je ferme à nouveau les yeux, je me retrouve à tomber au sol et à perdre connaissance.

****

Quand je me réveille, je sens la prise de quelqu'un sur sa main. C'est Paméla. Pamela est assise à côté du lit et me regarde avec pitié. Lorsqu’elle remarque mes yeux ouverts, elle se redresse.

"Anna", appelle-t-elle.

"Ma fille", dit une autre voix. C'est à ce moment-là que j'ai découvert que ma mère était de l'autre côté de mon lit. Je me tourne lentement pour rencontrer les yeux verts de ma mère. Je suis sa réplique exacte à l'exception de mes cheveux qui sont auburn.

"Maman?" J'appelle doucement.

"Tu nous as fait peur", me serre-t-elle brièvement dans ses bras sur le lit. Quand elle s'éloigne, je peux voir à quel point elle est en larmes.

Ma mère est une femme stricte mais émotive. Depuis la mort de mon père, elle travaille d’arrache-pied pour mettre à manger sur la table et pour s’assurer que j’aille à l’école.

« Que s'est-il passé, maman ? » je demande avec curiosité.

"Tu as perdu connaissance", m'informe-t-elle.

J'acquiesce en me rappelant ce qui s'est passé. Je me tourne vers Pamela. Elle me sourit et me touche à nouveau la main.

"J'avais vraiment peur."

"Qu'a dit le médecin ? Je me sens toujours fiévreux", j'ignore son commentaire et grimace de douleur.

"Il a fait un test sur toi mais il ne nous a pas encore dit de quoi il s'agissait", répond Pamela.

"J'espère que ce n'est rien de grave. Je ne peux pas me permettre de te perdre", elle me picote le front.

"Tout ira bien, maman", lui assure-je.

Nous nous taisons et je regarde maman, en espérant que tout va bien pour moi. Je sais que ma mère aura le cœur brisé s’il s’avère que c’est une maladie potentiellement mortelle. Je n'ai pas encore compris ce que cela peut être lorsque quelqu'un entre.

C'est le médecin.

"Docteur", ma mère se lève brusquement.

"Vous êtes réveillé", me sourit le médecin. J'acquiesce en réponse. "Bien."

"J'espère que tout va bien?" » demande ma mère au médecin qui sourit toujours.

"C'est une bonne nouvelle", sourit-il largement. Pamela et moi partageons un regard. Ma mère regarde toujours le médecin avec impatience.

Le sourire sur le visage du médecin est suffisamment évident pour dire que ce n'est pas quelque chose de mauvais, même avant qu'il ne dise que c'est une bonne nouvelle, je me demandais quelle était la bonne nouvelle.

"Votre fille est enceinte de 3 mois. Félicitations, Anna", annonça le médecin.

Quoi ?!" Nous nous sommes tous exclamés sous le choc.