Leroy est revenu brusquement à lui et a dévalé l'escalier comme un fou.Au rez-de-chaussée, plusieurs gardes en uniforme se tenaient près du comptoir, en pleine discussion avec un messager. Le cœur de Leroy a manqué un battement. À son arrivée, il n'y avait que le gérant et un serveur. D'où venaient ces gardes ? Depuis quand étaient-ils là ?Le messager n'était autre que Michael, accompagné de trois hommes. Et une fois qu'il avait vu Leroy, son visage s'est déformé de rage.« M. Stellwyn, que signifie ceci ?! Vous avez tenté d'assassiner la Commandante Sinclair ? » a-t-il tonné.Leroy a parcouru la salle du regard sans voir Carissa. Il a décidé alors de jouer l'innocent. « Quelle absurdité ! Cessez vos calomnies ! » a-t-il rétorqué avec une feinte indignation.Icarus ne pouvait pas avoir échoué ! Le plan était parfait, ils étaient une douzaine contre trois seulement. Les chances de succès avoisinaient les cent pour cent. Et avec les compétences d'Icarus, même en cas de résistance, le
Minuit approchait, et les lumières de la Tour Lumineuse brillaient encore, bien qu'un panneau « Fermé » pende à l'entrée.Au deuxième étage, dans un salon privé habituellement calme et réservé à la dégustation d'alcools, une carafe de vin et quelques plats d'accompagnement étaient disposés sur la table.Rafael était venu sans gardes, et Leroy n'avait amené qu'un seul serviteur, posté à la porte. Après plusieurs tours de vin, bien qu'ils aient évoqué les négociations du lendemain, aucun des deux n'avait révélé d'informations cruciales.Leroy avait pour objectif de retenir Rafael tout en protégeant ses secrets. Il supposait que l'opération qu'il avait orchestrée était déjà achevée, et que la cible était entre leurs mains.En apparence, Rafael semblait totalement inconscient de son plan. Leroy, de plus en plus satisfait, a songé : « Le Monarque de l'Enfer est si facile à berner ? Pourquoi tout le monde prétend qu'il est redoutable, alors que quelques mots ont suffi pour le piéger ? »Cepe
Amos, se sentant en position de force avec le décret d'Edmund pour appui, s'est redressé avec une assurance inflexible.Il a froncé les sourcils et a persuadé : « Votre Altesse, vos propos sont inappropriés. Parler de la chute du Westhaven avec une telle certitude ne vous sied pas. Cet auto-dénigrement est indigne de votre rang. De plus, j'estime que la démarche de M. Stellwyn est parfaitement justifiée. »« Comme je l'ai dit, nous préparons simplement toutes les éventualités. S'ils acceptent de négocier, nous négocierons. Sinon, la guerre sera inévitable. Enlever l'épouse du Monarque de l'Enfer s'inspire de la tactique qu'Aurora a employé jadis contre notre prince héritier. Une fois la guerre déclarée, avec elle comme otage au Col de Victoria, les troupes des Sullivan battront inévitablement en retraite, tout comme le Maréchal Liam a dû signer un traité humiliant après l'enlèvement de notre prince. »Lissandre a frappé la table avec colère : « Absurde ! Le Maréchal Liam n'avait alors
De retour au Pavillon de la Concord, Lisandre a constaté l'absence de Leroy et d'Icarus. Une angoisse lui a étreint le cœur, elle était consciente que quelque chose de grave avait dû se produire.Son oncle Leroy était l'homme le plus imprudent et intraitable de la famille Stellwyn. Non pas incompétent, bien au contraire : son audace et ses capacités n'avaient d'égal que son arrogance, qui le poussait souvent à agir sans considérer les conséquences.Se tournant vers sa dame de compagnie Penny Durham, Lisandre a ordonné sèchement : « Faites venir Amos ! Immédiatement ! »Amos, l'un des secrétaires d'État du Westhaven et beau-frère de Leroy, avait longuement conversé avec ce dernier durant leur voyage. Il connaissait forcément leurs plans pour cette nuit.Amos attendait des nouvelles dans sa chambre. Il savait parfaitement ce que Leroy manigançait, et que cela ne relevait nullement d'une impulsion soudaine, mais d'un plan longuement mûri. Lors de leur dernière rencontre, la mission était
Icarus n'avait même pas vu comment Carissa avait esquivé. Il avait seulement senti son sabre fendre le vide. Lorsqu'il s'est concentré à nouveau, elle était toujours là, immobile, comme si elle n'avait jamais bougé.Les deux lueurs tremblotantes des lanternes du carrosse éclairaient le visage légèrement pâle de Carissa. Dans le vent glacial, son expression glaciale s'est fendue soudain d'un sourire à son intention.Ce sourire lui a glacé instantanément l'échine. Et plus encore, une douleur cuisante l'a traversé.Il a mis un instant à comprendre : son fouet avait cinglé l'air pour lui arracher son masque noir d'un coup sec.Icarus a pivoté en l'air et s'est couvert rapidement le visage à nouveau.Alors qu'il bondissait sur le mur pour prendre du recul, il a vu le fouet écarlate de Carissa s'enrouler comme un serpent autour du cou du guerrier à sa gauche. D'une traction puissante, elle l'a projeté en l'air tandis qu'elle se précipitait vers l'homme de droite.En un mouvement fluide, elle
Heather a erré longtemps devant la porte avant de s'éloigner lentement, le cœur lourd d'inquiétude. Depuis le retour de Harvey, elle avait clairement senti qu'il était devenu une autre personne. De plus, plusieurs visages inconnus étaient apparus dans le domaine. Ces étrangers semblaient ne pas du tout la considérer comme princesse. Lorsqu'ils la croisaient, ils ne s'inclinaient même pas, passant simplement devant elle sans le moindre égard....Le martèlement des sabots a brisé le silence nocturne, ce rythme insolite résonnant étrangement dans les rues désertes. Si la vie nocturne de la capitale animait les quartiers Est et Ouest ainsi que les berges du fleuve, les rires et les chants n'atteignaient jamais ce paisible secteur Sud.Un hennissement soudain a fait naître une tension palpable dans l'air. La lumière des lanternes du carrosse n'éclairait que faiblement, et la lune, voilée par les nuages, laissait les alentours plongés dans une obscurité oppressante.Travis, le fouet à la ma