En me retournant, j'aperçus un homme d'une trentaine d'années au maximum.
-Vous entrez sans permission ? Quelle impolitesse... Murmura-t-il.
-Pardon...
Je levai la tête vers lui puis lui tendis la lettre.
-C'est vous qui m'avez envoyé ceci ? Lui demandais-je.
Il hocha la tête.
L'homme avait quelque chose de mystérieux dans son regard. Il était grand et paraissait musclé, ses cheveux noir ébouriffés frôlaient doucement ses épaules. On aurait dit qu'il venait tout juste de se réveiller à voir la tête qu'il avait. Ce fut à ce moment-là que je remarquais son teint assez pâle.
-Vous êtes malade? Lui demandais-je.
Il haussa un sourcil.
-Non, pourquoi vous me demandez cela ?
Sa présence me faisait sentir toute petite, il avait une allure assez intimidante quand même.
-Vous êtes pâle...
Il eut un léger sourire en coin.
-Je ne suis pas le genre de personne qui passe ses journées à l'extérieur. Je préfère rester entre ces murs, au frais et au calme, sans personne qui me dérange...
J'hochais légèrement la tête puis lui posa la question ultime.
-Avez-vous du travail pour moi ? ...
Il fit un signe positif de sa tête.
-Tu vois ce manoir? Commença-t-il. Tu devras l'entretenir, si tu le désires bien sûr. Je t'engagerais comme domestique.
Domestique... Cela voulait-il dire que j'allais rarement voir mon père ? Qui s'occupera de le soigner alors ?...
-Il y a un petit truc qui me dérange... C'est que... Je ne pourrais pas m'occuper de mon père si je reste ici... Cela veut dire que je ne pourrais pas le soigner.
Il haussa les épaules avec un air blasé.
-C'est ton choix, soit tu travailles ici et tu auras l'argent pour ton père, soit tu continus tes pénibles recherches sans que tu puisses rien faire pour ton père.
Si j'acceptais, cela pourrais énormément aider mon paternel et peut-être que ça le sauvera. Mais d'un autre côté, je vais le voir de moins en moins et je vais m'ennuyer...
-Si j'accepte, quand seront les moments que je pourrais voir mon père? Lui demandais-je.
-Le dimanche matin seulement.
J'eus un léger pincement au cœur.
-Seulement ça ?! M'écriais-je, étonnée.
L'étranger leva le menton, voulant bien se sentir supérieur à ma petite existence. Son regard me fit baisser les yeux. Il paraissait vraiment sévère.
-La santé de ton père ou sa mort ? Me demanda-t-il sur un ton neutre.
Je soupirais et finit par hocher la tête.
-C'est bon, j'accepte... Je peux lui annoncer la nouvelle au moins ? ...
-Bien sûr, mais tu dois être revenue avant la nuit tombée.
J'hochais une seconde fois la tête puis sortie du manoir, les médicaments en mains. Enfin un boulot, il était temps. Mais le prix à payer me faisait tout de même mal, père allait s'ennuyer. Un regard dehors me fit savoir qu'il ne me restait pas beaucoup de temps. Je me dépêchais de retourner à la maison et j'entrais rapidement. Mon paternel devina facilement mon humeur joyeuse, cela le fit sourire.
-Un boulot ? Me demanda-t-il.
-Oui ! M'exclamais-je. Mais je n'ai pas beaucoup de temps.
J'ai dû tout lui expliquer, que je le verrais seulement le dimanche matin et que je lui enverrais l'argent pour ses médicaments. Il avait l'air un peu déçu, mais il allait au moins guérir. Je fis ma valise puis un câlin à mon père qui ressemblait bizarrement à celui d'un adieu. Je n'aimais pas cette impression. Deux larmes coulèrent sur mes joues, mais je les ai essuyées aussitôt. Après s'être dit au revoir, je suis allée dehors. Je devais faire vite.
Arrivée au manoir, je courus vers l'entrée. L'homme m'attendait déjà. Je me postais alors devant lui.
-À l'heure, me dit-il tout simplement. Je vais te montrer ta chambre, tu commenceras demain matin.
Il me fit signe de le suivre, chose que je fis jusque dans une grande pièce. J'y déposais ma valise, puis je lui coupai la route juste avant qu'il ne reparte. C'était ma foi un peu impoli, mais c'était important.
-Vous ne vous présentez pas ? lui demandais-je. Je m'appelle Alicia.
Il ne dit rien, il ne faisait que me regarder en silence.
-Oh, une petite gêne ? Lui demandais-je d'une petit voix.
Il ne me répondit pas puis il partit. Ce n'était pas très poli de sa part, mais ce n'était pas ce qui me préoccupait le plus. Ce qui me surprenait le plus c'était qu'il semblait être le seul membre de ce manoir. Je n'avais remarqué la présence de personne d'autre. Comment faisait-il pour entretenir toute cette demeure ?
Je finis par analyser ma chambre. Elle faisait littéralement la grandeur de l'habitation qu'avait mon père. Tout était propre et bien placé. Je ne perdis pas de temps puis j'allais me coucher, ne sachant pas trop ce qui allait m'attendre le lendemain.
Quand je me suis réveillée, j'étais perdue. Je me suis vite rappelé que je n'étais pas chez moi, mais plutôt chez un inconnu qui ne voulait pas me dire son nom. Je me suis vite habillée puis je sortis de ma chambre. Il y avait tellement de couloirs et de pièces. Je me suis donc dirigée dans la grande salle, au rez-de-chaussée. L'homme était là, il attendait debout avec un air impatient. Ça y est, j'étais en retard.
J'eus quand même un petit sourire en coin, je prenais trop facilement mon aise.
-Alors, qu'est-ce qui m'attend, M. Le fantôme ?
Il fronça les sourcils.
-Pourquoi m'appelles-tu le fantôme?
-De un, vous êtes tout blanc et de deux, vous ne m'avez toujours pas dit votre nom. Donc, j'en ai conclu que j'allais vous appeler M. Le fantôme.
À ce moment-là, il dût sûrement me prendre pour une fille complètement tarée qui ne s'occupait pas de ses affaires. J'avais probablement fait une gaffe...
-Je veux que tu nettoies les trois premières pièces du deuxième étage.
-Okay M. Fantôme ! Lui fis-je en souriant.
Avant qu'il ne puisse ouvrir sa bouche pour me dire de se la fermer, je partis vers ma chambre où j'avais trouvé les produits pour nettoyer. Ensuite, je me suis dirigée vers la première pièce que je devais nettoyer. Trois pièces en une journée, ça ne devait pas être si long... Mais en ouvrant la porte, je regrettais tout de suite mes pensées.
La pièce était grande, ma chambre était minuscule comparé à celle-ci. J'ai commencé par le grand garde-robe et j'ai fini avec la fenêtre qui donnait une magnifique vue sur l'océan. Cela m'a pris une grosse heure par chambre, ce qui me permis de terminer vers midi. Mon ventre commençait sérieusement à crier famine, n'ayant pas mangé ce matin. Je suis donc allée porter les produits de nettoyage là où ils étaient. Après m'être perdue deux fois, je finis par trouver la cuisine. À ma plus grande surprise, un bol de soupe encore chaud reposait sur le comptoir.-Êtes-vous là ? Demandais-je.Aucune réponse.Il y avait un petit mot à c&oci
Ce matin, je me suis réveillée avec un mal de tête. Malgré cela, j'ai tout de même dû nettoyer trois autres pièces, celles qui étaient voisines aux chambres d'hier. Le fait de ne pas avoir vu Daniel de toute la matinée n'avait pas été un problème pour moi.En terminant de ranger les produits de nettoyage, je vis passer une petite queue noire féline près de la porte. Daniel possédait un chat ? Je ne perdis pas de temps puis je partis à la recherche de l'animal.-Minou ?Je le vis sur le bord d'une fenêtre. Le chat noir semblait très calme. Ce dernier tourna la tête vers moi pour me regarder de ses yeux jaunes.
Plus tard dans l'après-midi, j'avais revu deux fois le chat, mais je l'avais laissé tranquille. Je m'étais trouvée un bon livre à lire. Je l'avais commencé dans le jardin que Daniel m'avait montré, mais il s'était mis à pleuvoir. Je l'ai donc continué dans ma chambre. Le chat était déjà là, endormi sur le lit. Il avait probablement un nom. Je mis alors mon roman de côté puis je partis à la recherche du propriétaire du manoir. Après une dizaine de minutes à me perdre dans les couloirs, je ne l'avais toujours pas trouvé.-Daniel ! Bon sang, t'es où ? M'exclamais-je.J'entendis enfin des pas derrière moi. Mais que diable faisait-il durant ces journées ?
Demain matin, j'allais enfin pouvoir rendre visite à mon père. Je me suis levée et j'ai pris un petit carnet qui traînait dans le tiroir de la table de chevet. J'allais y écrire tous les événements étranges qui s'étaient produits jusqu'ici.L'homme qui m'a embauché pour travailler dans son manoir se nomme Daniel. Je lui donne environ début de la trentaine. Il a des cheveux noirs comme la nuit qui frôlent à peine ses épaules. Il est grand et musclé ainsi que la peau très pâle.Événementsétranges :-Il s'est coupé au bras avec un vase puis quand je suis revenue pour le soigner, son bras était intact.
Je me suis réveillée dans mon lit. J'étais perdue, il me semblait que j'étais attachée dans une voiture il n'y a pas longtemps. Il y avait trois hommes si je me souviens bien, trois brutes en tout cas. Mais là, j'étais dans ma chambre. Un mouvement sur ma droite me sortit de mes pensées. C'était Daniel qui était assis à mon chevet.-Est-ce que ça va ? Me demande-t-il, inquiet.-Oui, je crois... Comment tu savais que j'avais besoin d'aide ? Lui demandais-je à mon tour.-J'ai entendu un cri et je m'étais rappelé que tu étais supposée être rentrée il y a un moment. Donc je suis sorti et j'ai vu une voiture au loin avec des hommes qui semblaient s'acharner sur
Cela faisait une dizaine de minutes que Daniel était parti. Je repensais au baiser, comment se faisait-il que je n'ai pas détesté cela ? Je ne peux tout de même pas l'aimer, si ? C'était encore un inconnu pour moi.Je restais silencieuse sur mon lit, à entendre la pluie tomber dehors. J'entendis gratter à la porte, je me suis levée pour ensuite ouvrir la porte au chat noir.-Est-ce que c'est toi, Daniel ?L'animal miaula.Il y avait bel et bien un chat. Mais aussi un faux.-Bon, ce n'est pas lui. Allez, entre.Je le pris dans mes bras. Je lui fis un gros câlin, j'en
Je crois que mon cœur avait cessé de battre pendant deux longues secondes lorsque la branche avait cassé. Daniel me déposa au sol.-Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Me demanda-t-il.Je baissais la tête.-Je ne sais pas trop, une petite envie de jouer probablement...Il soupira, mais avec un petit sourire en coin.-T'es bizarre.-C'est plutôt toi qui l'est, fis-je. Mais je vais prendre ça pour un compliment. Maintenant, je crois que je vais dormir avant de tomber dans les bras de Morphée.-Alors bonne nuit, Alicia.
Je tournais la tête en sa direction après qu'il ait dit ces paroles.-Comment ça ?Je me suis dirigée vers la fenêtre et j'ai pu remarquer qu'il avait raison, la fenêtre était grande ouverte. Mais qui s'en prendrait à un vieil homme malade ?-Tu vas faire quoi de lui maintenant ? Me demanda Daniel.J'haussais les épaules en gardant le silence.-Tu veux qu'on l'enterre ? Me proposa-t-il.Il était hors de question que mon père se fasse dévorer par de vulgaire vers dans la terre.Je secouais alors l
Cela faisait environ trois mois que nous en avions fini avec John. Quand nous avions remarqué, Daniel et moi, que parfois les journées au manoir étaient ennuyantes à en mourir, nous avons décidé d'en faire un hôtel. Alors nous avons un peu réaménagé le bâtiment et nous avons placé une pancarte sur laquelle il y était écrithôtel du sang-mêlé à l'extérieur du manoir.C'était Daniel qui en avait décidé le nom. Je n'avais pas réussis à argumenter avec lui.Malgré ce nom, des visiteurs curieux de cet endroit sont venus y jeter un œil. Ils repartaient très souvent avec un sourire. Le faible taux de ceux qui repartaient apeurés c
Le vampire retira les derniers vêtements que portait Alicia. Il lui donna quelques bisous mouillés sur le ventre puis remonta vers ses lèvres. Quand il croisa son regard, il n'y vit que de la soif de plaisir. Il lui colla un dernier baiser puis retira son pantalon ainsi que son boxer.-Ça ne fer...-Vas-y, le coupa Alicia.Il la pénétra lentement et Alicia se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas laisser quelques jurons sortir de sa bouche. Les lents mouvements de bassin de Daniel lui firent un peu mal, mais plus les secondes passaient, plus la douleur se transformait en plaisir. Daniel accéléra, ses mains posées sur les hanc
J'étouffais un cri lorsque je fus soulevée de l'eau, et sur les épaules de Daniel. Quel homme stupide.-Espèce de c...Il me jeta dans l'eau sans même me laisser le temps de sortir ma phrase.Quand je revins à la surface, je lui lançais un regard meurtrier, mais au lieu de lui faire perdre son sourire, il éclata de rire. Encore son rire craquant.Je n'étais même pas capable de faire ma fille boudeuse quand j'étais en face de lui.Puis je commençais à frissonner, il commençait à faire nuit.-On ferait mieux de rentrer, me dit Daniel
Timo nous fixait, assis près de la porte. Il avait une tête qui semblait dire « Moi aussi je veux des câlins ».Je me levais pour aller le voir, mais en me levant, ma jambe accrocha celle de Daniel car j'étais encore sur lui. Mon genou atterrit pile entre ses deux jambes, dans ses parties intimes.Il étouffa un grognement de douleur. J'émis un léger rire, gênée.-Oups, désolée, lui dis-je.-Ça va, finit-il par souffler, la main entre les deux jambes.Je regardais ensuite le chat noir.-T'es arrivé au mauvais moment, petit bonhomme, lu
Le vampire me fit pleurer et se tourna doucement vers moi.-Ça va ? Me demanda Daniel.-Non, mais je tiens le coup... Et toi ? Même si je ne te vois pas triste, je sais que tu l'es à l'intérieur...Il s'approcha de moi et me fit un énorme câlin, j'en avait tellement de besoin.-Non, mais je tiens le coup, me répond-t-il.Je lui fis un sourire triste et mes larmes coulèrent encore. Il les essuya avec son pouce et plongea son regard dans le mien.-Tu t'es finalement décidée à boire la coupe ? Me demanda-t-il.
Je fus prise d'une énorme colère et je pus enfin me défaire de la force invisible qui me retenait au mur. Mes yeux brûlaient, mais je ne m'en préoccupais pas.Je me jetais sur John et lui arrachais d'un coup son pendentif. Il m'empoigna la gorge et voulu récupérer son collier de son autre main, mais je le lançais à Daniel. Il le jeta au sol et l'écrasa avec sa botte. La petite lumière rouge qui brillait à l'intérieur sortit et disparut en fumée.-Tu croyais vraiment que ce collier de merde était la source qui me donnait une puissante force ? Rit John.-N'essaies même pas, dit Daniel d'un ton menaçant. Cette fois-ci, tu es vaincu John.
Je laissais écouler quelques secondes avant de rouvrir les yeux.Quel soulagement j'ai eu quand j'ai vu que je n'avais pas été touchée, ni moi ni Raphaël.Je tournais la tête pour voir John, il était en train de se battre avec Daniel. Je me levais et aidais Raphaël à se lever. Il fit une grimace de douleur.-Qu'est-ce que t'as ? Tu ne cicatrises pas ? Lui demandais-je.-John m'a injecté quelque chose tout à l'heure quand j'avais le dos tourné et je ne peux plus cicatriser. Il avait prévu le coup, ça c'est sûr.John avait pris le dessus alors que Daniel essayait de résister.
Tout marchait comme prévu.J'entrais dans la bibliothèque et vis qu'ils n'étaient pas là.Soit qu'ils étaient en retard ou soit qu'ils avaient eu un problème.J'espérais que c'était la première option.Il ne fallait pas que j'appelle Daniel ou son cousin car John allait se douter de quelque chose.La seule chose à faire pour le moment était d'attendre.À moins que je ne puisse trouver quelque chose qui ressemblait aux cheveux de Daniel. Mais quoi ? Et pourquoi John tenait tant à en avoir une mèche ?
Je les vis qu'ils se concentraient sur leur ouïe. Les froncements de leurs sourcils me firent savoir qu'ils avaient entendu le battement du cœur qui était de trop.-Il est vraiment déterminé à nous éliminer, dit Daniel.-Qui ? Demanda Raphaël.-John, dis-je en même temps que Daniel.-Il t'a retrouvé ? Demanda Raphaël à Daniel.-Malheureusement oui.-De toute façon, nous sommes trois vampires contre un humain, ce ne sera pas si difficile que ça, essaya de nous rassurer Raphaël.-Peut-&ecir