CHAPITRE
17Ehli rentre de sa journée. La voiture mise au garage, il va, comme d'habitude chaque soir, tout gai pour rejoindre sa petite famille à l'intérieur. Mais très vite, il se désenchante. Au premier pas dans le salon, il tombe sur sa femme Enyovi, assise à la table à manger dans un silence absolu. Elle est d’un visage rechigné, ne témoignant aucune étincelle de contentement, une main au menton, l’autre sur sa cuisse. Comme toujours, il n'aime jamais la voir dans un pareil état, son humeur joviale change aussi.
-Mon amour ! l'appelle-t-il.Indolemment, il l'approche pour s'enquérir de ce qui semble ne pas aller. Il arrive à elle et se rabaisse pour d'abord lui plaquer son bisou affectueux. Enyovi refuse en éloignant sa tête.-Qu'est-ce qui ne va pas, mon amour ? Quel est le souci, s'il te plaît ? Et où est notre enfant ? luCHAPITRE18Ehli projette loin, d’une montée d’adrénaline, la fameuse chemise. Un papier en son sein prend l’air pour aller se poser aussi ailleurs. Il se hâte dans le bedroom avec cette rage-là et va au lit. Son portable est sur le chevet de lit. Il l’y a oublié lorsque sa belle-sœur l’avait appelé avoir fini, et il l’a rejointe dans la chambre pour poser le portable là, et l’aider à arranger de nouveau le dressing. Puis, ça lui a complètement échappé de le reprendre ou de revenir le chercher par la suite. Le portable sur du vibreur, impossible de se rendre compte de tous les appels manqués.Il tire la couette ainsi que le drap avec férocité et les jette. Avec la même passion, il soulève et retourne le matelas dans le lit. Elle y est vraiment, la poche sur le matelas, avec la fermeture à glissi&e
CHAPITRE19 Ehli se réveille de nuit. Il se redresse et met les pieds au sol. Les deux mains sur le rebord du lit, une soif, une grande soif, l’aurait réveillé. Il allume la lampe de chambre, sa bouteille d’eau est vide sur le chevet de lit. Il se lève pour le salon dans son short et va à la cuisine où il tire du frigo, une bouteille. Sans même chercher de pot ou de verre, il envoie la bouteille décapsulée à la bouche, et la vide de bonnes gorgées d’un coup avant de la descendre. Il prend une bouffée d’air pour une respiration profonde. La soif, pas l’air étanché, il renvoie la bouteille et se met à avaler de nouveau le liquide goulûment. A son arrêt, la bouteille est aux 2/3 vidée. Il soupire bruyamment de satisfaction, se donne une pause de quelques secondes avant de remettre la bouteille dans le frigo. Il sort, mais à peine il frôle le séjour, qu’il retourne sur ses pas pour aller la chercher et l’emporter sous son aisselle gauche.Il traverse le séjour. La porte de
CHAPITRE20La cuisson finie, Akpénè apprête la table pour le dîner. Elle sort de la cuisine, les mains chargées d’une assiette couverte qu'elle va poser sur la table à manger aux côtés d’autres assiettes qu’y sont déjà. Elle retourne sur ses pas et va chercher de l’eau à boire et celle pour laver les mains. Ce soir, Amézado est à la maison, devant l’écran. A la même table à manger, Sitsopé s’affaire avec son ardoise et de la craie.-Va déposer ton ardoise, le repas est déjà prêt, Sitsopé, lui demande-t-elle.L’enfant s’exécute aussitôt en se levant. Elle va ensuite à son mari pour l’informer de la table prête. Il lui jette du regard sans lui sortir de mot et retourne à l’écran. Elle ne s’y attarde pas. Elle re
CHAPITRE21Akpénè reste interdite, éberluée à voir son mari gronder sur elle. Il se défoule dans le salon comme s’il était en altercation avec son pire ennemi envers lequel il nourrit une seule envie : lui arracher les oreilles de ses dents. De retour de chez ses parents ce soir, ça fait du tapage dans la maison et, sous les yeux de leur enfant, collée à sa maman.Amézado ne digère pas le fait que sa femme est allée se plaindre à ses parents et que ceux-ci lui firent des remontrances à cause d’elle.-Ainsi donc, tu penses pouvoir me mettre en conflits avec mes parents ? Tu penses me les mettre sur le dos pour toi ? Je te rappelle au cas où tu sembles l’oublier, que, ce sont mes parents. Tu entends ? Mes parents ! Pas les tiens ! Le mieux pour toi, serait d’aller te plaindre auprès des tiens, leur raconter tout ce que tu
CHAPITRE22Doigts habiles sur le clavier, il quitte l’écran du regard. Yeux levés, il est brusqué.-Jeune fille, arrête au plus vite cette abjection et discipline rapidement ta poitrine sous mes yeux ! ordonne-t-il d’un ton impérieux.La secrétaire se ressaisit vite de sa lasciveté et se met à boutonner sa chemise laissée dépoitraillée pour lui exposer ses seins et l’aguicher.-E-e-excusez-moi, monsieur, se confond-elle.Il desserre ses tempes, adoucit un peu son regard et lui prend de la main, la chemise qu’elle est venue lui apporter et la reprend sur le bureau pour la lui tendre.-Maintenant, hors de mon bureau !Elle s’exécute honteuse et va ridiculement à la porte. A peine elle tient la clenche qu’il la rappelle de son petit nom :-Akos ! (diminutif d’Akossiwa)Elle se retourne lest
CHAPITRE22Fafali, en serviette au buste, sort au salon où, elle fait venir sa domestique de sa chambre et lui recommande :-Le blanchisseur va passer ce soir, Tepéali. Mais, je ne crois pas pouvoir rentrer avant son arrivée. Tiens donc ceci (elle lui remet des billets), et remets-le-lui plus mes habits au dressing.En génuflexion, la domestique lui prend l’argent :-Compris, tanti !Elle sourit à ce geste duquel la domestique ne se passe jamais malgré ses multiples interdictions de la révérer par ces manières. Finalement, ça ne fait que l’amuser, à chaque fois qu’elle s’y adonne. Tepéali sourit aussi en baissant les yeux.-Maintenant, va dire à Sronvi (elle parle du chauffeur) que je suis presque prête déjà !-Comme le veut ma chère patronne.-Je vais te calotter maintenant hein, Tepéali
23Plus la musique avance, plus Fafali se colle à Ehli et plus elle intensifie le baiser. Une sensation de bien-être absolu l’envahit. Elle s’y imprègne à s’oublier, comme si pour mettre en réserve pour l’éternité. Sa respiration s’approfondit. Ehli, il répond bien et l’instant est si bien savoureux. Elle susurre de mots sensuels, il la presse plus pour mieux la sentir contre soi. Quel bonheur pour elle !Ils prennent un fascinant plaisir à s’enlacer sur ce temps intéressant accordé à la douce musique. Fafali regarde Ehli dans les yeux et les siens étincellent de fierté et de convoitise.-On doit maintenant rentrer, chérie ! lui dit encore Ehli.Elle lui colle ses lèvres pour lui voler encore un baiser sensuel.-D’accord, mon chéri. Tellement, je veux que cet instant dure aussi longtemps dans tes br
CHAPITRE25Akpénè reste figée, à fixer éberluée sa belle-mère. Elle n’en revient pas. Il faut que quelqu’un lui explique quelque chose, ou qu’on la frappe fort pour qu’elle se réveille, s’éveille. Elle reste tétanisée.La belle-mère, à peine elle lui ouvre le portail pour que leurs prunelles se rencontrent et qu’elle mette les pieds dans la maison, qu’elle se met dans tous ses états contre elle incompréhensiblement. D’abord choquée, elle prend sur elle de refermer le portail avant de se tourner vers elle, et de lui demander ce qui n’allait pas. C’est peine perdue. Elle a attisé plutôt plus le feu.Elle l’insulte, elle la traite de femme impolie, mal éduquée, poison pour un homme qui vient pourrir la vie de son fils. Des larmes se dissolvent sur ses pupi
CHAPITRE 64Retour de l’hôpitalCe soir, le ciel affiche un air beau, jovial et souriant: un croissant de lune est peint sur son visage, donnant un coup de pied enchanteur dans sa monotonie lugubre, lassante, telle une étincelle qui scintille au fond des ténèbres affreuses pour allumer l’espoir. 19 heures sont déjà bien absorbées par les heures suivantes. Ce, est le moment choisi par Amézado pour rentrer chez lui après des semaines à l’hôpital afin que son retour ne soit connu vraiment par le voisinage qu’au lever du jour; un retour nocturnement clandestin programmé.La porte de son séjour s’ouvre. La lumière de la torche creuse du trou dans l’épaisse obscurité qu’y siège céans pour la dissiper. Lorsque le living-room s’éclaire enfin vivement sous le coup de ma
CHAPITRE 65Les larmes d’une épouseEncore une journée qui trouve sa trêve dans une joie effective pour Akpénè et Ehli. Ils sont si fiers d’eux. L’opération des yeux du sieur LIASSIDJI est d’un éclat de succès et les remplit d’enjouement, de satisfaction absolue. L’homme recouvre sa vue et redécouvre de nouveau la lumière qui éblouit la nature et toute la beauté qui jaillit de tout ce qui la compose. Quelle fierté pour ce couple d’avoir offert encore la vue à cet homme et surtout de lui redonner de l’espoir. Comme ils l’ont pris sur eux de lui apporter le leur, ils ont financé intégralement son opération. Aujourd’hui, la bande est enlevée sur les yeux et LIASSIDI a pu poser avec enchantement un visage sur ces bienfaiteurs de nulle part que la fortune lui a envoyés.
CHAPITRE 63Un pari gagnéDepuis le manque d’harmonie et de leur hilarité qui siège chez elle à la maison, Sitsopé n’a plus d’entrain, elle n’a plus de sourire, elle n’a maintenant que ça, et rien que ça: être tristement recroquevillée sur soi tout le temps, cette humeur qui lui colle la peau pour la transporter jusqu’aux cours aussi. Même aux heures de pause, elle ne s’y intéresse pas pour sortir. Camarades et professeurs remarquent bien que des jours déjà, elle n’est plus la même personne, mais elle ne laisse ouverture sur elle a personne.Au fond de sa classe, à la pause de ce midi avant la reprise des cours pour la continuité de cette journée, elle se tient une fois de plus, toujours repliée sur soi, le front posé sur la table.Elle est la seule à y &e
CHAPITRE 62La révoltePour parler à ses enfants de leur père, Akpénè initie avec Ehli ce soir, après le dîner, une partie de jeux, d’histoires drôles et de devinettes.Toute la famille, y compris Selom, est bien réunie sous la houlette divertissante du chef de la maison. Ils se piquent, ils se frappent, ils se taquinent…, et ils rient aux éclats. C’est toute une bonne humeur ce soir dans le salon autour de la table.Enfin, Ehli juge le moment propice de passer à l’action. Discrètement, il va pincer Akpénè. Celle-ci comprenant son geste, d’abord, déglutit puis, son élan ralentit systématiquement. Elle va le regarder dans les yeux et il lui hoche la tête. Elle prend un soupir comme si elle avait peur avant d’aller:-«Euh… ma chérie!&ra
CHAPITRE 61Amézado ouvre les yeux. Un peu de vie semble regagner ses muscles des heures après, un profond sommeil, sous les produits qui lui sont administrés à son arrivée à l’hôpital pour le stabiliser. Il se met à distinguer les choses autour de soi et voit sa sœur assise à ses côtés dans un état angoissé, puis se rend compte être dans une salle d’hôpital. Il perçoit la bouteille du sérum au-dessus de ses pieds à la tige d’accrochage au lit et se rend compte de la perfusion à son bras gauche. Il soupire langoureusement. Et d’une voix faible, il appelle la sœur:«Mawupemo!»Mawupemo s’éveille: «fogan!», s’émeut-elle, «tu es réveillé?».Tell
CHAPITRE 60Un soupçon avéréC’est au week-end de cette semaine, précisément le dimanche, dans la matinée, que le couple Akpénè - Ehli se retrouve au village d’Akpénè pour rattraper leur programme manqué à cause des imprévus et des pas auprès du sieur LIASSIDJI pour l’opération de ses yeux à laquelle ils tiennent fervemment. Ils vont devant la famille d’Akpénè, pour leur annoncer leur relation ainsi que leur projet de se marier. Toute la famille est jovialement présente, les tantes, les oncles, pour les accueillir, sans aucune idée du dessous effectif de cette rencontre. Et ils n’en reviennent pas lorsqu’Ehli ouvre la parole sur le sujet pour les ébahir… Tous en restent médusés dans l’instant et cela leur sonne comme une blague, sauf M
Chapitre 59UNE JOURNEE NOIREPas la moindre concentration qui lui vienne devant sa machine. Son partenariat avec dame EWILO révoqué, Amézado retrouve fadement le chemin de son bureau, pour s’absorber dans le travail afin de ne pas mourir de chagrin en restant chambré chez lui. Mais il ne parvient pas à rassembler ses esprits pour s’attacher à quoi que vaille. Toutes ses pensées font des tours incessants sur Akpénè et sa nouvelle relation. Il n’en revient toujours pas, ça lui sonne du creux. Il sent le besoin de s’évader, partir ailleurs, loin de tout, à essayer d’oublier. Cependant, cela ne pourrait pas être une solution: un changement géographique pour lui opérer une telle magie. Le vide, son vide profond qu’il ressent, est tout au fond de lui, dans son âme, dans ses esprits, pour le suivre partout o&ugr
Chapitre58AssociéesAdidogome. Sur la voix attenante à Rue la Pampa, à quelques pas du carrefour Agbémadon.-Arrête, s’il te plaît, mon amour!La belle bagnole, ne pouvant pas déjà filer même si le conducteur le voulait si bien, ceci, à cause de la voix si redoutable, s’immobilise de côté à la demande brusque de la dame.-Un souci? demande-t-il.-Tu as pu remarquer ce que je viens de frôler de regard, chéri? demande la femme.-Non, mon amour. De quoi s’agit-il?-Regarde derrière!Quinze heures sont dépassées de quelques minutes. La pluie qui a coulé sur Tokoin Novissi est complètement ignorée ici. Le soleil continue de s’imposer dans les cieux. A cette heure. Le couple, dans la voiture immobilisée,
Chapitre 57 Cinq jours après le retour d’Amézado de la clinique. Et son humeur est plus aigre à chaque lever du soleil qui, naturellement, émerveille, éblouit tout ce qui se meut sur la terre. Du fiel règne en autocrate dans son âme. Cinq jours qu’il retourne, acrimonieusement, dans son pauvre cœurpétri : «c’est maintenant que Akpénè s’est engagée dans une nouvelle relation! Akpénè, mon Akpénè! C’est maintenant qu’elle le fait alors qu’elle s’était préservéedepuis tout ce temps! C’est maintenant où, n’en pouvant plus, je me forge enfin ce courage de l’aborder et tenter de recoller nos morceaux, ramper même à ses pieds si c’était nécessaire, que mon Akpénè s’est engagée dans une nouvelle relation! Et elle n’a trouvé personne d’autre que celui qui m’était un frère sang?» Son espoir d’essayer de redevenir soi, est définitivement perdu, au bout de ses turpitudes, pense-t-il, les larmes tenant compa