49: Un baiser enflamméAeron n’était plus maître de lui-même. Le goût sucré des lèvres d’Elena hantait encore les siennes, et son cœur battait avec une violence incontrôlable. Il n’avait jamais ressenti un tel besoin, une telle envie impérieuse.Sans réfléchir, il tendit la main et attrapa Elena par le poignet avec une rapidité surnaturelle. Avant qu’elle ne puisse comprendre ce qui se passait, il la tira contre lui, son torse puissant heurtant la silhouette fine et délicate de la jeune femme.Le souffle d’Elena se coupa sous l’impact. Elle leva des yeux surpris vers Aeron, mais elle n’eut pas le temps de réagir davantage. D’un geste assuré, le jeune Alpha glissa une main dans sa nuque et captura à nouveau ses lèvres.Mais cette fois-ci, ce n’était plus un simple baiser d’exploration. C’était un feu ardent, une vague brûlante qui s’abattait sur eux. Aeron ne se contentait plus de subir, il prenait l’initiative, dévorant ses lèvres avec une faim nouvelle. Son étreinte était ferme, poss
50 : Allongée contre lui, Elena caressait doucement le torse d’Aeron du bout des doigts, traçant des cercles légers sur sa peau brûlante. Elle sentait son cœur tambouriner sous sa paume, signe évident du trouble qui l’habitait.— Ton cœur bat vite, murmura-t-elle avec un sourire en coin.Aeron détourna le regard, hésitant. Il n’était pas habitué à mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Pourtant, face à Elena, il sentait un poids sur sa poitrine, une sensation à la fois enivrante et effrayante.— C’est normal, répondit-il d’une voix rauque. Tu es… différente.Elena se redressa légèrement et plongea son regard dans le sien.— Différente, comment ?Aeron ouvrit la bouche, puis la referma. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de laisser échapper un soupir.— Tu es la seule à me faire ressentir ça… cette… chaleur, avoua-t-il finalement.Un sourire tendre se dessina sur les lèvres d’Elena. Elle s’approcha, posant son front contre le sien.— Alors pourquoi tu sembles lutter c
51 : Le silence était chargé de tension alors qu'Aeron et Elena se tenaient face à face, leurs corps encore imprégnés de la chaleur de leur proximité. Aeron n'arrivait pas à détourner son regard d'elle. Il était troublé par ce qu’il venait de dire, par cette confession involontaire. Depuis quand un simple regard d’une femme pouvait-il le désarçonner ainsi ?Elena, elle, savourait chaque seconde. Son piège se refermait lentement, et elle sentait que l’alpha commençait à perdre pied. Elle décida d’enfoncer le clou, jouant toujours la carte de la douceur et de la vulnérabilité. Elle s’approcha légèrement, laissant une distance infime entre eux. Sa main se posa sur l’avant-bras d’Aeron, un contact à peine perceptible, mais suffisant pour l’ancrer davantage à elle.— Tu as l’air troublé, souffla-t-elle avec une douceur feinte.Aeron secoua la tête, comme pour chasser les pensées qui l’assaillaient.— Ce n’est rien, murmura-t-il. C’est juste…Il hésita, cherchant ses mots. Elena inclina lé
52:— Tu peux me parler, si tu veux. Je suis là.Elena sentit une vague d’émotions contradictoires la traverser. Cet idiot d’Alpha était sincèrement bienveillant. Il lui faisait confiance. Il croyait en elle. Une part d’elle-même se moqua de lui intérieurement. L’autre, plus enfouie, se troubla légèrement.Elle secoua ces pensées et plongea son regard dans le sien.— Je n’ai jamais connu quelqu’un comme toi, Aeron, dit-elle d’une voix douce. Tu es fort… et pourtant, si attentif aux autres. C’est une qualité rare.Il eut un petit rire, baissant la tête.— Tu me flattes, dit-il.— Non, je suis sérieuse, insista-t-elle. Peu de personnes à ta place auraient accepté un fardeau aussi grand. Une meute entière à gérer, à ton âge… Ce n’est pas rien.Aeron haussa les épaules, le regard perdu dans la nuit.— Je n’ai pas vraiment eu le choix. Mais je ferai tout pour être à la hauteur.Elena l’observa attentivement. Il était jeune, certes, mais son regard portait déjà le poids des responsabilités.
53:Le vent portait l’odeur de l’orage imminent.Aeron, debout au centre du terrain d’entraînement, serra les poings en voyant les silhouettes hostiles émerger de l’ombre des arbres. Son cœur battait furieusement dans sa poitrine, mais son visage restait impassible.Elena, non loin de lui, sentit son corps se raidir. Ce n’était pas le moment idéal pour exécuter son plan.Un loup imposant, à la carrure massive et aux cicatrices témoignant d’innombrables combats, s’avança. Ses yeux perçants fixaient Aeron avec une lueur de défi.— "Je suis Darius, Alpha de la Meute Noire." Sa voix était grave, un grondement qui résonnait dans le silence oppressant. "Nous avons entendu dire qu’un gamin gouvernait ces terres. Il est temps qu’un vrai chef prenne la tête de cette meute."Les loups d’Aeron grondèrent en arrière-plan, muscles tendus, prêts à bondir au moindre signal de leur Alpha.Aeron croisa les bras, son regard brûlant d’une détermination implacable.— "Je suis jeune, oui. Mais je suis l’A
Chapitre 54: Le Poison de l’Ombre Les loups célébraient leur victoire, acclamant leur Alpha avec une ferveur insupportable aux yeux d'Elena. Elle se tenait légèrement en retrait, le cœur battant de rage. Son regard s'attardait sur Aeron, au centre de l'attention, rayonnant de puissance et de gloire. Les membres de la meute se pressaient autour de lui, leurs yeux brillants d'admiration et de loyauté.— "Ils l’adorent… Comme s’il était un dieu."Elle serra les poings, ses ongles s’enfonçant dans sa paume. C’était insupportable.Elle était venue pour le détruire, lui et tout ce qui lui appartenait. Pourtant, jusqu’à maintenant, elle n’avait fait que retarder son plan, s’égarer dans ses propres émotions.Mais ce soir, elle allait frapper. Un sourire froid étira ses lèvres. Elle connaissait leur point faible.L’eau. Le Rituel du Chaos. Elena se glissa dans l’ombre, silencieuse comme un spectre. Elle connaissait le chemin menant à la grande source d’eau de la meute, un lieu sacré pour ces
55: Le Fléau InvisibleLes jours s’étaient écoulés dans un calme trompeur. Mais ce matin-là, une tension inhabituelle flottait dans l’air.Aeron était dans sa cabane, assis à son bureau, relisant les derniers rapports des patrouilles, lorsque des bruits de pas précipités résonnèrent à l’extérieur.— "Alpha ! Alpha !"La voix inquiète d’un des guerriers de la meute fit froncer les sourcils à Aeron. Il se redressa immédiatement et ouvrit la porte d’un geste brusque.Devant lui, un jeune loup, essoufflé et le regard affolé, peinait à reprendre son souffle. De la sueur perlait sur son front.— "Que se passe-t-il ?" demanda Aeron d’une voix ferme.Le loup déglutit, posant ses mains sur ses cuisses pour reprendre son souffle avant de lever des yeux paniqués vers son Alpha.— "C’est… c’est une épidémie, Alpha ! Les loups tombent malades ! Beaucoup ont déjà perdu leurs forces, certains ne peuvent plus se lever… C’est comme si leur énergie leur était arrachée !"Un frisson glacial parcourut le
56: Aeron se tenait devant le médecin de la meute, les bras croisés, le regard sombre. Le fléau avait enfin une origine : l’eau de la rivière.— "Tu es sûr de ton diagnostic ?" demanda-t-il d’une voix froide.Le médecin hocha la tête avec gravité.— "Oui, Alpha. J’ai examiné plusieurs malades, et tous ont un point commun : ils ont bu de l’eau directement de la rivière ces derniers jours. Ceux qui n’en ont pas consommé ne présentent aucun symptôme."Aeron sentit la colère monter en lui. La rivière était leur source principale d’eau ! Qui avait osé souiller un bien aussi précieux ?— "Que devons-nous faire pour stopper cette contamination ?"Le médecin inspira profondément avant de répondre :— "D’abord, il faut interdire formellement l’accès à l’eau de la rivière. Tous les membres de la meute doivent cesser de l’utiliser immédiatement. L’eau contaminée ne doit ni être bue, ni utilisée pour la cuisine ou les soins."Aeron se tourna vers un de ses lieutenants, le regard brûlant d’autori
Chapitre final : La Lune des AnciensLe ciel était clair. La lune, ronde et majestueuse, baignait la vallée d’une lumière argentée. Ce soir-là, les deux anciennes meutes — désormais unies — s’étaient rassemblées autour du Grand Feu sacré.Aeron, debout au centre du cercle, portait une cape de fourrure blanche. À ses côtés, Lyssandra, habillée d’une robe d’argent aux reflets lunaires, brillait comme une déesse ancestrale. Tous les regards étaient tournés vers eux.Le vieux chaman de la meute s’avança, tenant dans ses mains la pierre de l’Union — symbole de loyauté éternelle. Il récita les paroles anciennes, puis les tendit à Aeron et Lyssandra.— « En cette nuit, nous ne scellons pas seulement l’union de deux cœurs… mais celle de deux peuples. »Aeron posa sa main sur celle de Lyssandra, leurs regards unis.— « Je t’ai choisie dans les ténèbres et je t’élève dans la lumière, » murmura-t-il.— « Et je serai à tes côtés jusqu’au dernier souffle de la Lune, » répondit-elle.Les loups hurl
Le corps de Varros fut brûlé selon les anciens rites des Alphas. Sa meute, déstabilisée, se retrouva sans guide. Certains guerriers avaient fui pendant l’affrontement, d’autres restaient, perdus, silencieux. Mais Aeron, malgré la rage et la douleur encore palpitante dans ses veines, n’était pas un tyran.Le lendemain de la bataille, alors que l’aube teintait la vallée d’un éclat doré, Aeron monta à cheval avec Lyssandra à ses côtés et quelques membres de confiance. Direction : le territoire de l’Est.Les terres étaient vastes, marquées par la discipline stricte qu’imposait Varros. Mais maintenant, elles étaient calmes, presque mélancoliques. Des loups s’approchèrent, méfiants, armés… puis baissèrent les armes en reconnaissant le nouveau vainqueur.Un silence s’installa jusqu’à ce qu’Aeron prenne la parole, sa voix ferme mais respectueuse :— « Varros est tombé… mais je ne suis pas venu pour humilier ou détruire. Je suis venu pour reconstruire. Ceux qui veulent vivre sous l’ordre de la
Le soir même, dans la hutte d’AeronLa lune baignait la pièce d’une lumière pâle. Lyssandra s’assit près du feu, le regard perdu dans les flammes. Aeron, adossé contre le mur, la fixait en silence. Il sentait que quelque chose pesait sur son cœur depuis la visite des loups de l’Est.— « Lyssandra… dis-moi la vérité. Qui est Varros pour toi ? Et pourquoi te réclame-t-il comme s’il t’avait toujours possédée ? »Elle resta un instant silencieuse, puis, dans un souffle :— « Mon nom complet est Lyssandra Varell. »Aeron fronça les sourcils.— « Varell ? Ce nom... »— « C’est celui de l’ancienne lignée royale de la Meute de l’Est. Mon père était l’Alpha légitime avant que Varros ne le renverse et prenne sa place. J’étais toute petite quand c’est arrivé. Ma mère a fui avec moi, nous nous sommes cachées des années. »Aeron sentit son souffle se suspendre. Une héritière. Une descendante directe du sang alpha.— « Alors… tu es la véritable héritière de l’Est ? »Lyssandra hocha doucement la tê
— « Alpha ! » cria une voix à l’extérieur. « Une urgence… dans la forêt du Nord. »Aeron se leva d’un bond, enfilant rapidement son pantalon. Lyssandra, les cheveux épars et la peau encore chaude de leur nuit, s’assit sur le bord du lit, inquiète.— « Tu veux que je vienne ? » demanda-t-elle.Il se tourna vers elle et hocha la tête.— « Oui. J’ai besoin de toi à mes côtés. »Quelques instants plus tard, ils chevauchaient à vive allure avec deux autres membres de la meute. En chemin, l’un d’eux expliqua qu’un ancien temple caché dans la forêt du Nord avait été ouvert. Des rumeurs parlaient d’une brèche magique qui aurait perturbé l’équilibre des énergies locales.— « Et tu penses que c’est lié à nous ? » demanda Lyssandra.Aeron acquiesça.— « Cette terre est ancestrale. Si quelque chose l’a réveillée, c’est notre devoir de comprendre… et de protéger les nôtres. »Arrivés sur place, ils découvrirent une clairière baignée d’une lumière étrange, presque irréelle. Au centre, le sol s’étai
Nuit de Lune Pleine.La meute était réunie dans la grande clairière sacrée, un lieu entouré de pierres anciennes gravées de symboles mystiques. Le ciel, dégagé et profond, dévoilait une lune éclatante, témoin silencieux de la cérémonie à venir. Des torches étaient plantées tout autour, diffusant une lumière chaude et dansante sur les visages concentrés.Aeron se tenait debout, vêtu d’une tunique simple, les cheveux lâchés, le regard droit. À ses côtés, le vieil Aedren, doyen de la meute, récitait les mots anciens en langue des Anciens Loups, des paroles qui ouvraient les rites d’union.Lyssandra s’avança lentement. Elle portait une robe blanche cousue par les soins de plusieurs femmes de la meute, légère, fluide, presque surnaturelle dans la lumière lunaire. Ses cheveux tressés de fleurs sauvages, ses yeux brillants d’émotion, elle semblait tout droit sortie d’un rêve.Aeron la regarda avec un mélange de tendresse, de respect et d’amour profond. Elle s’arrêta face à lui, sans un mot.
Le matin s'était bien installé, et après quelques éclats de rire et une dernière étreinte sur les draps du lit, Aeron et Lyssandra se décidèrent enfin à quitter l'hôtel. Ils s’habillèrent lentement, dans une tranquillité presque irréelle, comme si le monde extérieur n’avait pas encore commencé à tourner. Lyssandra se glissa dans une robe simple mais élégante, ses cheveux tombant en vagues autour de ses épaules, tandis qu’Aeron ajustait son pantalon avec un sourire détendu.Ils sortirent de la chambre, leur main se frôlant à chaque geste. L’ascenseur descendit, sonne un léger « ding » lorsque la porte s’ouvrit, et ils se retrouvèrent face à l’entrée de l’hôtel. La ville était encore calme, l’odeur du matin fraichement lavée par la pluie de la veille flottait dans l’air.— « Tu sais, je pourrais rester ici encore un peu, » dit Lyssandra en regardant les rues vides.— « Mais ta meute t’attend, » répondit Aeron, un sourire en coin. « On ne peut pas trop les laisser sans leur Alpha. »Ils
Lyssandra s’approcha du comptoir de la réception, un sourire énigmatique sur les lèvres. Elle échangea quelques mots avec l’hôtesse, présenta sa carte, puis récupéra la clé magnétique d’une chambre à l’étage supérieur. Avec assurance, elle se retourna vers Aeron, ses yeux pétillant d’un feu doux et irrésistible.Sans prononcer un mot, elle glissa sa main dans la sienne et le tira doucement vers l’ascenseur. Aeron la suivit, à la fois curieux et captivé. Les portes dorées se refermèrent sur eux dans un léger chuintement.À l’intérieur, un silence feutré s’installa, troublé seulement par leur souffle. Ils se tenaient toujours la main, leurs doigts entrelacés, et les regards échangés étaient brûlants, chargés d’une tension palpable. Les chiffres défilaient lentement sur le panneau lumineux.Puis, sans prévenir, Lyssandra fit un pas en avant. Son autre main glissa sur le torse d’Aeron, effleurant la matière fine de sa chemise, avant de s’emparer de ses lèvres. Un baiser chaud, tendre, mai
Chapitre : Une escapade en villeLe soleil filtrait doucement à travers les branchages, effleurant la cabane d’Aeron d’une lumière dorée. L’Alpha se tenait devant un vieux miroir, ajustant le col d’une chemise qu’il ne pensait jamais porter. Le tissu bleu foncé épousait sa carrure avec élégance, contrastant avec la rudesse de ses traits et son regard d’acier. Il tira légèrement sur les manches, peu habitué à des vêtements aussi serrés et délicats.Derrière lui, Lyssandra apparut, resplendissante dans une robe fluide couleur crème, bordée de motifs discrets. Ses cheveux ondulaient librement sur ses épaules, et un fin bracelet d’argent ornait son poignet. Elle s’arrêta un instant, le regardant avec une douce fierté.Lyssandra (souriante) :— Tu vas faire tourner des têtes, Alpha.Aeron (gêné, détournant les yeux) :— Je me sens… ridicule. Je préfère mon cuir et mes bottes.Lyssandra (s’approchant doucement, arrangeant le col de sa chemise) :— Tu es parfait comme ça. La ville ne va pas
Le chant des oiseaux saluait l’aube tandis que la brume s’élevait doucement des arbres environnants. La meute s’éveillait lentement. Dans la grande cuisine de la maison centrale, Lyssandra s’affairait à préparer une infusion pour les gardes de nuit, épuisés par leur tour de garde. Sa robe légère flottait autour de ses jambes nues, ses cheveux encore un peu humides retombaient en cascade sur ses épaules.Aeron entra, torse nu, les cheveux en bataille, les yeux encore à moitié ensommeillés. Il s’arrêta sur le seuil, la regardant un instant sans qu’elle ne s’en rende compte. Il y avait quelque chose dans sa façon de se mouvoir, simple, fluide, calme… une chaleur familière qui s’installait en lui sans crier gare.Aeron (d’un ton rauque du matin) :— Tu t’es levée avant le soleil. C’est un crime chez les loups, tu sais ?Lyssandra (sans se retourner, un sourire dans la voix) :— Quelqu’un devait préparer la potion pour vos pauvres corps épuisés. Et puis, j’aime quand tout est encore silenc