SashaLes ténèbres s’épaississaient autour de nous comme une couverture étouffante, chaque mouvement, chaque souffle semblant amplifier le silence oppressant de la forêt. Il n’y avait plus de vent, plus de bruit, comme si le monde lui-même retenait son souffle, attendant quelque chose. Nous avions pénétré plus profondément dans la clairière, mais l’étrange lumière de la lune, bien que brillante, ne suffisait plus à dissiper les ombres. Elles s’étaient étendues, se tordant et se repliant sur elles-mêmes, créant des formes floues et menaçantes. Une sensation d’étouffement envahissait mon cœur, un pressentiment que quelque chose nous observait, nous surveillait, attendant le moment où nous baisserions notre garde.Ce n’est pas normal, murmura Adrian, sa voix tendue, presque inaudible, comme si le moindre son pourrait briser l’équilibre précaire qui régnait autour de nous. Je peux sentir la présence de quelque chose… ce n’est pas un hasard que nous soyons ici.Je le regardai, son expressi
SashaLe calme qui suivit la disparition de l’entité était presque plus effrayant que l’affrontement lui-même. L’air, d’ordinaire lourd de la pression de la forêt, semblait s’être figé, suspendu dans une attente interminable. Autour de nous, les ombres, qui semblaient être retirées par la lumière de l’attaque d’Adrian, se replièrent progressivement, formant une sorte de cage invisible. Les arbres, jusque-là écartés, semblaient nous encercler, comme si nous étions tombés dans un piège dont nous ne pouvions plus sortir. La terre sous nos pieds semblait vibrer faiblement, comme un écho d'une ancienne magie qui ne demandait qu’à se réveiller.Je tournai mes yeux vers Adrian, dont le corps était encore recroquevillé, visiblement épuisé par l’effort qu’il venait de fournir. Ses bras, d’ordinaire si puissants, pendaient mollement à ses côtés, et sa respiration était irrégulière. Mais au fond de ses yeux, je pouvais lire quelque chose de plus que de la simple fatigue. C’était de la déterminat
AdrianL'air était devenu plus dense, presque palpable, comme une brume glacée qui se faufilait entre les arbres. Les ombres dansaient autour de nous, plus vives, plus pressantes, une manifestation de la douleur et de la souffrance qui imprégnait chaque parcelle de cette forêt. Chaque bruit, chaque souffle semblait amplifier l’angoisse qui nous assiégeait. Pourtant, malgré cette lourdeur oppressante, une sensation étrange m’envahissait, une sorte de clairvoyance qui me poussait à avancer, à chercher ce que nous étions venus trouver. Ce n’était pas la peur qui me gouvernait, mais une détermination nouvelle, une soif de comprendre ce qui se cachait au-delà de cette brume.Sasha, à mes côtés, ne disait rien. Elle était tendue, prête à tout. Je pouvais voir dans ses yeux la même chose que dans les miens : une volonté de ne pas fuir, de ne pas reculer face à ce qui nous attendait. Ce que nous avions ressenti, cette présence, cet écho de l’âme brisée… cela avait éveillé quelque chose en ell
SashaLe sol tremblait sous nos pieds, une secousse profonde qui résonnait dans chaque os. J’avais vu des ombres grandir, mais jamais une telle grandeur. Ce n’était pas simplement un spectre ou une entité que l’on pouvait combattre. Non, c’était un écho de l’ancienne magie, une force primordiale qui se déployait dans l’obscurité. Mon cœur battait la chamade, mais malgré la peur qui envahissait mon esprit, quelque chose en moi, au fond de mes tripes, me disait que tout cela faisait partie d’un plan bien plus vaste que ce que nous pouvions imaginer. Un plan dans lequel, pour une raison ou une autre, nous étions les pions.La silhouette se dressait devant nous, une forme d’ombre fluide et mouvante, mais il n’y avait rien de naturel en elle. Un sourire, tout sauf humain, se dessina sur ce qui semblait être un visage. Ses yeux, des puits noirs sans fond, me fixaient avec une intensité telle que je me sentais comme aspirée vers eux. Je savais instinctivement qu’il n’y avait rien de bon derr
AdrianL’air était devenu lourd, presque suffocant. Je pouvais sentir chaque battement de mon cœur comme un tambour dans ma poitrine, martelant la peur et l’urgence. L’ombre qui nous avait attaqués était plus puissante que tout ce que nous avions affronté jusqu’à présent. Un véritable mal ancien, prêt à tout anéantir. Ce n’était pas simplement un être vivant, mais un fragment d’une époque perdue, une force brute liée à la terre, à la magie primordiale.Je n’avais jamais cru aux légendes, aux mythes dont on nous parlait dans les vieilles histoires de vampires et de créatures ancestrales. Mais ce monstre... il n’était pas de ce monde. Et je savais que, de toute évidence, il n’allait pas s’arrêter tant qu’il n’aurait pas détruit tout ce que nous étions.Sasha, elle, était plus calme qu’elle ne l’aurait dû. Mais je connaissais cette expression dans ses yeux. C’était la même que lorsqu’elle affrontait une menace qu’elle ne pouvait comprendre. Elle luttait, non pas contre l’ennemi, mais con
SashaL’aube se levait doucement, et pour la première fois depuis des heures, l’air semblait plus léger. Le vent était moins lourd, moins oppressant. La bataille était finie, mais tout semblait presque irréel. C’était comme si le monde autour de nous respirait, reprenant son souffle après un long et épuisant combat. Mais quelque chose dans l’atmosphère persistait. Une étrange tension, presque palpable, flottait encore.Nous avions triomphé, oui, mais à quel prix ? Nous avions vaincu l’ombre, mais nous savions tous que ce n’était pas la fin. Pas vraiment. Il y avait d’autres forces en jeu, d’autres ennemis plus insidieux et plus puissants qui se cachaient dans les ténèbres, attendant leur tour pour frapper.On a réussi, murmurai-je, regardant les débris autour de nous. Mais tout cela n’est que temporaire.Adrian se tenait à mes côtés, épuisé, son regard traversant les ruines laissées par le combat. Il n’avait pas dit un mot depuis notre victoire. Ses lèvres étaient scellées, comme s’il
Sasha Ce n’est pas naturel, répondit-il d’une voix basse, presque inaudible. Ce n’est pas ce que nous venons de combattre. C’est quelque chose de plus ancien, de plus ancien que tout ce que nous avons connu. Quelque chose qui dépasse nos capacités.Adrian se tenait derrière moi, une main sur mon épaule, mais sa présence, habituellement rassurante, semblait aujourd’hui à la fois lointaine et fragile. Il était en alerte, son regard balayant chaque ombre, chaque mouvement. Pourtant, malgré ses efforts, il était évident qu’il sentait cette menace, tout comme nous.Un cri perça soudainement le silence. Il n'était ni humain ni surnaturel. Il semblait venir des profondeurs mêmes de la terre, une plainte ancienne, comme une âme tourmentée qui hurlait depuis l’au-delà. La terre sous nos pieds vibra sous l’impact du son, et une frayeur nouvelle se leva en moi.D’où ça vient ? demandai-je, ma voix presque étranglée.Du sol, répondit Dante, sa voix dure, comme s’il parlait à lui-même. Il y a que
SashaNous avons des alliés, répondit Adrian, mais sa voix trahissait une inquiétude qu’il ne cachait même pas. La question, c’est combien de temps nous avons avant que tout soit consumé.La créature leva la main, et la terre trembla à nouveau. Un bruit sourd se fit entendre, comme si le sol allait se déchirer, avalant tout sur son passage. Des racines monstrueuses surgirent de l’asphalte, s'enroulant autour des bâtiments, détruisant tout ce qu’elles touchaient.Vous ne comprenez toujours pas, dit la créature d’une voix qui semblait se fondre avec le vent, un murmure dans l’air. Vous avez réveillé le monde sous vos pieds. Vous avez perturbé l’équilibre. La fin est déjà là.Je sentais la pression sur ma poitrine, comme si le poids de ses paroles voulait m'écraser. Mais je refusais de céder. Je me tenais droite, mes griffes maintenant sorties, prêtes à frapper.Je ne vous laisserai pas gagner, dis-je, ma voix brisée mais déterminée. Nous ne sommes pas seuls. Il y a toujours une chance,
AdrianJe serre, et un craquement sinistre résonne avant que son corps ne s’effondre.Autour de moi, la bataille explose. Des crocs s’entrechoquent, des armes fendent l’air, le sol se gorge du sang des traîtres.Sasha est une furie. Elle se bat avec une précision mortelle, ses mouvements rapides et calculés. Chaque coup de griffe, chaque morsure est un avertissement : personne ne touche à ce qui est à nous.Dante combat à ses côtés, sa lame traçant des arcs mortels dans l’air.Mais ils sont nombreux. Plus que prévu.Un vampire me saute dessus, une dague luisante entre les mains. Je l’attrape au vol et le projette au sol avant d’écraser son torse d’un coup de pied.— On les a sous-estimés ! hurle Sasha en repoussant un ennemi.Un sifflement aigu fend l’air. Une flèche.Je me retourne juste à temps pour voir une dague filer droit vers Sasha.— NON !Je me précipite, mais trop tard.Le métal s’enfonce dans son épaule avec un bruit sourd.SashaLa douleur est brûlante, mais je n’ai pas le
SashaLe vent glacial s’engouffre dans la villa, soulevant les rideaux comme des spectres en mouvement. L’aube n’a pas encore percé entièrement l’horizon, et pourtant, je sens l’électricité dans l’air. L’odeur du sang est encore fraîche, poisseuse, collée aux murs invisibles de notre territoire.Adrian et moi échangeons un regard. Ce n’est pas une simple attaque. C’est un avertissement.Je m’agenouille devant le loup blessé, posant une main sur son épaule. Son corps tremble sous l’effort de rester conscient, mais ses yeux brûlent de détermination.— Parle. Qui sont-ils ?Il déglutit, un filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres.— D’anciens alliés… Ils disent que le pacte entre loups et vampires est une trahison. Qu’aucun d’entre nous ne devrait plier le genou devant l’autre.Je serre les dents. Cette guerre était censée être terminée. Mais il y a toujours ceux qui refusent d’accepter un nouvel ordre. Ceux qui préfèrent vivre dans le chaos plutôt que d’admettre que nous avo
SashaLe silence de la chambre est à peine troublé par les crépitements du feu qui danse dans l’âtre. Mon corps est encore fiévreux, engourdi par les vagues de plaisir qu’Adrian a déchaînées sur moi. Je suis allongée sur le ventre, ma joue pressée contre l’oreiller, et je sens encore la brûlure douce de ses lèvres sur ma peau.Adrian est assis juste à côté de moi, son regard intense rivé sur moi comme un prédateur veillant sur sa proie. Ses doigts effleurent mon dos, retraçant le chemin invisible de notre union.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix est rauque, vibrante, et je ressens le frisson qu’elle provoque jusque dans mon ventre.— Comme quoi ? demandé-je dans un souffle.Il sourit, et je le vois se pencher lentement, son souffle chaud caressant ma nuque.— Abandonnée. Marquée. Mienne.Ses lèvres effleurent ma colonne vertébrale et un soupir m’échappe. Il me provoque, joue avec moi, teste mes limites comme il aime tant le faire. Et je le laisse faire. Pour l’instant.Je me retour
Sasha La lumière dorée glisse sur le lit, illuminant les draps froissés et les traces invisibles de notre passion.Allongée sur le ventre, je sens la caresse du bout des doigts d’Adrian effleurer ma colonne vertébrale, suivant le tracé de ma peau nue avec une lenteur exquise. Chaque frisson qu’il provoque en moi lui arrache un sourire satisfait.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix grave vibre contre mon oreille alors qu’il se penche sur moi, ses lèvres effleurant ma nuque. Je ferme les yeux, savourant cette sensation, cette tendresse qu’il ne réserve qu’à moi.— Comme ça ? soufflé-je en cambrant légèrement les reins.Il rit doucement, un son rare, presque irréel venant de lui.— Oui.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant une traînée de baisers brûlants sur ma peau. Mon souffle s’accélère sous son toucher, alors qu’il descend lentement, savourant chaque parcelle de mon corps.— Tu as conscience de ce que tu me fais, Sasha ? murmure-t-il contre ma hanche.Je tourne la t
SashaAdrian est au-dessus de moi, ses yeux sombres brillant d’une intensité qui me coupe le souffle. Ses doigts effleurent ma peau avec une lenteur exquise, traçant une ligne brûlante le long de mon bras, de mon épaule, avant de descendre sur ma hanche.— Tu es trop habillée, murmure-t-il contre mes lèvres.Ses doigts glissent sous le tissu léger de ma robe, la remontant lentement. Chaque mouvement est calculé, chaque caresse éveille une onde de frissons qui s’étend dans tout mon corps.Je me cambre légèrement sous son poids, cherchant instinctivement plus de contact. Son sourire est carnassier, satisfait. Il sait exactement l’effet qu’il me fait.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant des baisers ardents sur ma clavicule, puis plus bas, sur la courbe de mes seins. Mes respirations s’accélèrent, mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux alors qu’il continue son exploration sensuelle.— Adrian…Son nom est un soupir tremblant sur mes lèvres. Il remonte aussitôt vers mon vi
SashaLes jours passent, et l’écho de la guerre s’estompe lentement. Pourtant, le vide laissé par les pertes est toujours là, pesant sur mes épaules comme une ombre invisible.Je me tiens sur le balcon du manoir des Morvan, observant la ville en contrebas. Elle porte encore les cicatrices des affrontements, mais déjà, la vie reprend son cours. Les loups et les vampires apprennent à coexister, à reconstruire un monde qui ne sera plus gouverné par la peur et la haine.Derrière moi, Adrian s’approche silencieusement. Je sens sa présence avant même qu’il ne touche mon dos du bout des doigts.— Tu penses encore à eux ? demande-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant.— Toujours.Dante, Nikolaï, les guerriers tombés, ceux que j’ai laissés derrière moi. Le passé n’est jamais vraiment mort. Il survit dans les cendres, attendant toujours un souffle de vent pour redevenir feu.Adrian m’entoure de ses bras et pose son menton sur mon épaule.— On ne peut pas tout réparer. Mais on peut avance
SashaLe combat est fini.Le silence qui s’installe après la tempête est assourdissant. Autour de nous, le sol est jonché de cadavres, et l’odeur du sang imprègne l’air. Pourtant, c’est Adrian que je ressens avant tout.Il me tient contre lui, son regard inquiet fouillant mon visage. J’essaie de sourire, mais la douleur me vole mon souffle.— Tu es blessée, murmure-t-il.— J’ai connu pire.Ma voix est faible, mais je veux lui montrer que je tiens bon. Il serre la mâchoire, visiblement contrarié, mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Dante s’agenouille près de nous. Son visage est marqué de coupures et de sang séché, mais ses yeux noirs pétillent d’une lueur dure.— On a gagné.Trois mots. Trois mots qui auraient dû suffire à m’apaiser.Mais la réalité s’impose brutalement.Oui, on a gagné. Mais à quel prix ?Je balaie le champ de bataille du regard. Nos pertes sont lourdes. Les visages familiers qui ne se relèveront plus, les amis tombés au combat. L’excitation de la victo
SashaJe me retourne juste à temps pour voir une lame fondre sur moi. Mon instinct prend le dessus. J’esquive d’un bond et pare l’attaque avec ma propre arme. Le vampire en face de moi, un colosse à la peau d’un gris mortuaire, me fixe avec un sourire carnassier.— La petite louve enragée… Tu vaux mieux que cette bande de chiens errants.Je ne réponds pas. Je me contente d’attaquer. Nos lames s’entrechoquent dans un fracas d’acier, chaque mouvement dicté par une rage froide et une détermination sans faille.Derrière moi, Dante se bat comme un démon, ses coups d’une brutalité terrifiante. Adrian, lui, est une ombre mortelle, ses gestes précis et calculés.Et moi ?Je suis leur équilibre.Mon adversaire tente un coup traître, mais je le devine à l’avance. Je pivote sur moi-même et plante ma lame dans sa poitrine avant d’enfoncer mes griffes dans son cou. Il s’effondre sans un bruit.Puis, soudain, un cri transperce la nuit.Un cri de douleur.Je me retourne violemment.Adrian est au sol
SashaJe tourne la tête vers lui. En effet, Adrian vient de lever une main, et ses vampires se mettent en position d’attaque. Je serre les dents.— Alors on y va.Je lève mon propre bras, et mes loups avancent d’un même mouvement, leur discipline forgée dans les batailles passées.La nuit s’illumine d’éclats d’argent et de rouge lorsque les deux forces entrent en collision.Le premier cri de douleur retentit, suivi d’un autre. Puis, la mêlée devient un chaos total.AdrianLes premières secondes du combat sont toujours les plus décisives.Je me fraye un chemin à travers la mêlée, mon épée traçant des arcs de lumière cruelle sous la lueur de la lune. Chaque coup porté est calculé, chaque mouvement précis. Autour de moi, mes guerriers se battent avec une fureur née de siècles de guerre.Mais mon regard ne cherche qu’une seule personne.Sasha.Je la repère enfin, son corps en mouvement rapide, sa lame tranchant la nuit comme une ombre mortelle.Et c’est là que je le vois.Dante.Il s’appr