SashaLes échos des voix, des murmures, des menaces, s’entrelacent dans l’air lourd de la salle. Les visages autour de moi sont marqués par des expressions de défiance et de calcul, mais je les vois. Je vois au fond des yeux des ennemis, des alliés tout aussi fragiles, une lueur d’incertitude. Personne n'est à l'abri ici. Chaque parole, chaque mouvement pourrait être celui qui scelle notre destin. La tension est palpable, plus vive que jamais, comme si la moindre étincelle pourrait embraser la pièce et, avec elle, tout ce que nous avons construit. Tout ce que nous avons sacrifié.Je me sens étrangement calme, un calme glacial qui me traverse, comme une vague noire d’une mer déchaînée, mais qui ne me noie pas. Au contraire, elle m’imprègne, me solidifie. Je regarde Adrian, qui se tient à mes côtés, impassible, son regard aussi tranchant que l’acier. Il est toujours celui qui mène la danse. Lui qui m’a montré qu’il n’y a pas de place pour l’hésitation dans ce monde. Lui qui, avec ses po
SashaLa chaleur de la bataille est encore dans mes veines. Le goût du sang, l’odeur métallique qui imprègne l’air, les bruits sourds des corps frappés, le chaos autour de moi – tout cela se mêle dans une danse violente qui me pousse à aller toujours plus loin. Les vampires tombent un par un sous la pression de nos attaques. Chaque coup porté est un message, un avertissement pour ceux qui oseraient défier notre pouvoir. Les loups, aussi sauvages qu'ils soient, obéissent à un seul commandement, à un seul principe : survivre, et régner.Je fais une pause un instant, dans une ruelle ombragée du hall principal, pour reprendre mon souffle. Mes yeux cherchent Adrian au milieu des combats. Il est là, implacable, une silhouette solide, inébranlable, perçant la nuit de ses yeux d’acier. La lutte est partout autour de lui, mais il semble à l’aise, comme un fauve au milieu d’une tempête.Je me tourne alors vers Dante. Ses yeux ne quittent pas un instant la scène, calculant chaque mouvement, obse
SashaLe vent souffle doucement sur la ville, apaisant légèrement la tension qui m’étreint. Les rues sont silencieuses, pourtant je sens la pression, lourde et constante. Le combat a laissé des traces, et même si nous avons triomphé de Matteo, il reste en nous une sensation d’insécurité, comme si l’ombre du passé continuait de nous pourchasser. Ce n’est pas encore fini. Je le sais. Dante et Adrian le savent aussi. Nous n’avons pas gagné, pas vraiment, tant que l'ultime résistance n’a pas été écrasée.Il est temps de se préparer à la dernière étape. La guerre ne se termine pas sur un champ de bataille. Elle se termine lorsque l’on brise le cœur même de l’ennemi. Quand l’âme du pouvoir est anéantie.Adrian est auprès de moi, plus calme que jamais. Ses yeux, perçants, scrutent l'horizon, mais il est là, près de moi, comme il l’a toujours été. Ce n’est pas l’homme que j’ai connu, cet homme distant et mystérieux. C’est l’homme avec qui j’ai partagé la douleur, l’intensité, l’amour. L’homme
SashaL'odeur de la poussière, des vieux meubles en bois, de l'acier froid. Le silence est oppressant, lourd de promesses de violence et de rétribution. Nos pas résonnent dans l'ombre, chaque mouvement calculé, chaque respiration contenue. La scène s’est figée, le temps lui-même semble suspendu. Ce moment est le nôtre, celui que nous avons attendus, préparés, et pourtant, il est difficile de ne pas sentir l'adrénaline déchirer nos veines.Les couloirs du bâtiment sont étroits, presque claustrophobiques. Les murs sont tapissés de portraits en noir et blanc, représentant des visages sévères, figés dans le temps. Des souvenirs du passé, des hommes qui ont bâti cet empire de sang et de pouvoir. Ce sont eux qui ont alimenté la guerre entre nos peuples, créant des fissures profondes, des cicatrices que nous portons encore aujourd’hui.Dante marche en tête, son regard acéré perçant l’obscurité comme un prédateur en quête de sa proie. À ses côtés, Adrian, aussi silencieux qu’un spectre, l’air
SashaLa lumière du matin pénètre lentement dans la pièce, éclaboussant les murs de son éclat pâle, contrastant avec les ombres profondes laissées par la nuit. La guerre est finie. Mais ce n’est pas la fin des conséquences. Chaque victoire a son prix, chaque sacrifice son écho. La sensation de liberté est étrange, comme une seconde peau trop grande, qu’on n’arrive pas à apprivoiser tout de suite.Je regarde Dante, assis en silence, les yeux fixés sur l’horizon. Il n’a pas dit un mot depuis la chute d’Aldo. Ce n’est pas son genre de se laisser submerger par les émotions, mais je sais qu’il porte le poids de ce que nous avons fait. Ce que nous avons été contraints de faire. Derrière sa froideur, il y a toujours une part de lui qui doute, une part qui se demande si cela en valait la peine. Mais il ne le montre pas. Il ne le montrera jamais.Dante, dis-je doucement en m’approchant de lui.Il tourne la tête lentement, ses yeux sombres se posant sur moi, mais son regard est lointain, perdu
SashaLe ciel est bas, lourd de promesses non tenues. La ville s'étend devant moi, une toile de béton et de verre, froide et inhospitalière, mais aussi vibrante d'une vie cachée, celle des ombres qui se déplacent dans les ruelles, des murmures qui se croisent dans les recoins sombres. Les âmes perdues et les alliés potentiels, tous attendent un signe. Et aujourd’hui, c’est à nous de leur donner ce signe.Je me tourne vers Dante, son regard toujours aussi intense, toujours aussi calculateur. Ce n’est pas un homme qui agit sans réfléchir, et même si la guerre semble terminée pour beaucoup, pour nous, elle ne fait que commencer.On va les retrouver, dit-il, la voix teintée d'une détermination inébranlable. Les ombres qui se terrent, celles qui croient qu’on ne les voit pas. Mais ils se trompent. On va leur faire savoir qu’on est là.Je hoche la tête, mon cœur battant au rythme de ses mots. Le défi est grand, mais il est clair. Chaque membre de la légion qui nous a rejoints, chaque allié,
AdrianAdrian, tu sembles ailleurs, dit Sasha d'une voix calme, mais j'y perçois un sous-entendu, une question silencieuse. Ses yeux se tournent vers moi, la lueur glacée de l’intelligence mordante toujours présente. Un frisson me parcourt. Elle me lit trop bien, trop vite.Je lui lance un regard furtif, essayant de masquer mon trouble.Je suis là, ne t'inquiète pas, réponds-je en haussant les épaules, bien que ma voix trahisse une tension que j’essaie de réprimer.Elle incline légèrement la tête, mais ne dit rien de plus. Elle sait que ce n'est pas simplement de la fatigue. Elle connaît cette lueur dans mes yeux. Sasha n'a pas de place pour la faiblesse, ni pour les doutes. Pas dans sa légion, pas dans sa guerre.Nous arrivons devant un immeuble qui semble abandonné, les fenêtres recouvertes de panneaux en bois, l’ombre d'une entrée sombre nous invitant à entrer. C’est ici que nous devons rencontrer nos alliés, ceux qui partagent notre vision, mais qui restent encore dans l'ombre, le
SashaLa guerre n’est pas seulement une question de stratégie, de combats et de sang. Parfois, elle se cache dans les regards échangés, dans les gestes simples, dans les silences qui en disent bien plus que des mots. Nous l'avons commencée, mais maintenant, elle nous consume tous, petit à petit. Et moi, je ne suis pas sûre de pouvoir arrêter cette spirale avant qu’il ne soit trop tard.Le lendemain matin, je me réveille seule, le corps lourd, marqué par les événements de la veille. L'ombre de la guerre flotte toujours autour de moi, dans chaque recoin de l'appartement, dans chaque respiration. C’est une présence omniprésente, insidieuse, comme une plaie ouverte qui ne cicatrise jamais.Je suis sortie du lit en silence, évitant de faire trop de bruit. Dante est parti, sans un mot, après la réunion de la veille. Il ne me l’a pas dit, mais je sais ce qu’il pense. Il a toujours voulu plus de pouvoir, plus d'influence, et même si je sais qu’il est loyal, il y a une partie de lui qui rêve d
AdrianJe serre, et un craquement sinistre résonne avant que son corps ne s’effondre.Autour de moi, la bataille explose. Des crocs s’entrechoquent, des armes fendent l’air, le sol se gorge du sang des traîtres.Sasha est une furie. Elle se bat avec une précision mortelle, ses mouvements rapides et calculés. Chaque coup de griffe, chaque morsure est un avertissement : personne ne touche à ce qui est à nous.Dante combat à ses côtés, sa lame traçant des arcs mortels dans l’air.Mais ils sont nombreux. Plus que prévu.Un vampire me saute dessus, une dague luisante entre les mains. Je l’attrape au vol et le projette au sol avant d’écraser son torse d’un coup de pied.— On les a sous-estimés ! hurle Sasha en repoussant un ennemi.Un sifflement aigu fend l’air. Une flèche.Je me retourne juste à temps pour voir une dague filer droit vers Sasha.— NON !Je me précipite, mais trop tard.Le métal s’enfonce dans son épaule avec un bruit sourd.SashaLa douleur est brûlante, mais je n’ai pas le
SashaLe vent glacial s’engouffre dans la villa, soulevant les rideaux comme des spectres en mouvement. L’aube n’a pas encore percé entièrement l’horizon, et pourtant, je sens l’électricité dans l’air. L’odeur du sang est encore fraîche, poisseuse, collée aux murs invisibles de notre territoire.Adrian et moi échangeons un regard. Ce n’est pas une simple attaque. C’est un avertissement.Je m’agenouille devant le loup blessé, posant une main sur son épaule. Son corps tremble sous l’effort de rester conscient, mais ses yeux brûlent de détermination.— Parle. Qui sont-ils ?Il déglutit, un filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres.— D’anciens alliés… Ils disent que le pacte entre loups et vampires est une trahison. Qu’aucun d’entre nous ne devrait plier le genou devant l’autre.Je serre les dents. Cette guerre était censée être terminée. Mais il y a toujours ceux qui refusent d’accepter un nouvel ordre. Ceux qui préfèrent vivre dans le chaos plutôt que d’admettre que nous avo
SashaLe silence de la chambre est à peine troublé par les crépitements du feu qui danse dans l’âtre. Mon corps est encore fiévreux, engourdi par les vagues de plaisir qu’Adrian a déchaînées sur moi. Je suis allongée sur le ventre, ma joue pressée contre l’oreiller, et je sens encore la brûlure douce de ses lèvres sur ma peau.Adrian est assis juste à côté de moi, son regard intense rivé sur moi comme un prédateur veillant sur sa proie. Ses doigts effleurent mon dos, retraçant le chemin invisible de notre union.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix est rauque, vibrante, et je ressens le frisson qu’elle provoque jusque dans mon ventre.— Comme quoi ? demandé-je dans un souffle.Il sourit, et je le vois se pencher lentement, son souffle chaud caressant ma nuque.— Abandonnée. Marquée. Mienne.Ses lèvres effleurent ma colonne vertébrale et un soupir m’échappe. Il me provoque, joue avec moi, teste mes limites comme il aime tant le faire. Et je le laisse faire. Pour l’instant.Je me retour
Sasha La lumière dorée glisse sur le lit, illuminant les draps froissés et les traces invisibles de notre passion.Allongée sur le ventre, je sens la caresse du bout des doigts d’Adrian effleurer ma colonne vertébrale, suivant le tracé de ma peau nue avec une lenteur exquise. Chaque frisson qu’il provoque en moi lui arrache un sourire satisfait.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix grave vibre contre mon oreille alors qu’il se penche sur moi, ses lèvres effleurant ma nuque. Je ferme les yeux, savourant cette sensation, cette tendresse qu’il ne réserve qu’à moi.— Comme ça ? soufflé-je en cambrant légèrement les reins.Il rit doucement, un son rare, presque irréel venant de lui.— Oui.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant une traînée de baisers brûlants sur ma peau. Mon souffle s’accélère sous son toucher, alors qu’il descend lentement, savourant chaque parcelle de mon corps.— Tu as conscience de ce que tu me fais, Sasha ? murmure-t-il contre ma hanche.Je tourne la t
SashaAdrian est au-dessus de moi, ses yeux sombres brillant d’une intensité qui me coupe le souffle. Ses doigts effleurent ma peau avec une lenteur exquise, traçant une ligne brûlante le long de mon bras, de mon épaule, avant de descendre sur ma hanche.— Tu es trop habillée, murmure-t-il contre mes lèvres.Ses doigts glissent sous le tissu léger de ma robe, la remontant lentement. Chaque mouvement est calculé, chaque caresse éveille une onde de frissons qui s’étend dans tout mon corps.Je me cambre légèrement sous son poids, cherchant instinctivement plus de contact. Son sourire est carnassier, satisfait. Il sait exactement l’effet qu’il me fait.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant des baisers ardents sur ma clavicule, puis plus bas, sur la courbe de mes seins. Mes respirations s’accélèrent, mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux alors qu’il continue son exploration sensuelle.— Adrian…Son nom est un soupir tremblant sur mes lèvres. Il remonte aussitôt vers mon vi
SashaLes jours passent, et l’écho de la guerre s’estompe lentement. Pourtant, le vide laissé par les pertes est toujours là, pesant sur mes épaules comme une ombre invisible.Je me tiens sur le balcon du manoir des Morvan, observant la ville en contrebas. Elle porte encore les cicatrices des affrontements, mais déjà, la vie reprend son cours. Les loups et les vampires apprennent à coexister, à reconstruire un monde qui ne sera plus gouverné par la peur et la haine.Derrière moi, Adrian s’approche silencieusement. Je sens sa présence avant même qu’il ne touche mon dos du bout des doigts.— Tu penses encore à eux ? demande-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant.— Toujours.Dante, Nikolaï, les guerriers tombés, ceux que j’ai laissés derrière moi. Le passé n’est jamais vraiment mort. Il survit dans les cendres, attendant toujours un souffle de vent pour redevenir feu.Adrian m’entoure de ses bras et pose son menton sur mon épaule.— On ne peut pas tout réparer. Mais on peut avance
SashaLe combat est fini.Le silence qui s’installe après la tempête est assourdissant. Autour de nous, le sol est jonché de cadavres, et l’odeur du sang imprègne l’air. Pourtant, c’est Adrian que je ressens avant tout.Il me tient contre lui, son regard inquiet fouillant mon visage. J’essaie de sourire, mais la douleur me vole mon souffle.— Tu es blessée, murmure-t-il.— J’ai connu pire.Ma voix est faible, mais je veux lui montrer que je tiens bon. Il serre la mâchoire, visiblement contrarié, mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Dante s’agenouille près de nous. Son visage est marqué de coupures et de sang séché, mais ses yeux noirs pétillent d’une lueur dure.— On a gagné.Trois mots. Trois mots qui auraient dû suffire à m’apaiser.Mais la réalité s’impose brutalement.Oui, on a gagné. Mais à quel prix ?Je balaie le champ de bataille du regard. Nos pertes sont lourdes. Les visages familiers qui ne se relèveront plus, les amis tombés au combat. L’excitation de la victo
SashaJe me retourne juste à temps pour voir une lame fondre sur moi. Mon instinct prend le dessus. J’esquive d’un bond et pare l’attaque avec ma propre arme. Le vampire en face de moi, un colosse à la peau d’un gris mortuaire, me fixe avec un sourire carnassier.— La petite louve enragée… Tu vaux mieux que cette bande de chiens errants.Je ne réponds pas. Je me contente d’attaquer. Nos lames s’entrechoquent dans un fracas d’acier, chaque mouvement dicté par une rage froide et une détermination sans faille.Derrière moi, Dante se bat comme un démon, ses coups d’une brutalité terrifiante. Adrian, lui, est une ombre mortelle, ses gestes précis et calculés.Et moi ?Je suis leur équilibre.Mon adversaire tente un coup traître, mais je le devine à l’avance. Je pivote sur moi-même et plante ma lame dans sa poitrine avant d’enfoncer mes griffes dans son cou. Il s’effondre sans un bruit.Puis, soudain, un cri transperce la nuit.Un cri de douleur.Je me retourne violemment.Adrian est au sol
SashaJe tourne la tête vers lui. En effet, Adrian vient de lever une main, et ses vampires se mettent en position d’attaque. Je serre les dents.— Alors on y va.Je lève mon propre bras, et mes loups avancent d’un même mouvement, leur discipline forgée dans les batailles passées.La nuit s’illumine d’éclats d’argent et de rouge lorsque les deux forces entrent en collision.Le premier cri de douleur retentit, suivi d’un autre. Puis, la mêlée devient un chaos total.AdrianLes premières secondes du combat sont toujours les plus décisives.Je me fraye un chemin à travers la mêlée, mon épée traçant des arcs de lumière cruelle sous la lueur de la lune. Chaque coup porté est calculé, chaque mouvement précis. Autour de moi, mes guerriers se battent avec une fureur née de siècles de guerre.Mais mon regard ne cherche qu’une seule personne.Sasha.Je la repère enfin, son corps en mouvement rapide, sa lame tranchant la nuit comme une ombre mortelle.Et c’est là que je le vois.Dante.Il s’appr