SashaLe silence qui suit les mots de Lucien est assourdissant. L’air semble se figer autour de nous, une tension palpable, presque tangible, comme si le temps lui-même hésitait à s’écouler. Les murs de la pièce semblent se resserrer, et je sens mon cœur battre la chamade, martelant ma poitrine avec une intensité insupportable. Chaque fibre de mon être me crie de fuir, de m’échapper avant qu’il ne soit trop tard. Mais il n’y a pas de fuite possible. Le choix est là, devant moi, et il n’attend pas.Adrian serre ma main avec force, comme pour me rappeler que je ne suis pas seule dans cette épreuve. Mais sa présence, aussi rassurante soit-elle, ne suffit pas à apaiser l’angoisse qui me paralyse. La question que Lucien m’a posée résonne dans mon esprit comme un écho incessant : Choisis-tu de vivre, ou choisis-tu de tout détruire pour l’amour ?Je tourne lentement mon regard vers lui, cherchant une réponse dans ses yeux sombres. Mais ce que je trouve dans ses prunelles ne fait qu’ajouter à
SashaLa chaleur du jour commence lentement à se dissiper, les ombres s’allongeant alors que la nuit enveloppe la ville dans son manteau noir. Dans cette obscurité, les pensées qui m’assaillent deviennent plus lourdes, plus confuses. J’ai fait mon choix. Briser la malédiction, sacrifier ce qui reste de notre sérénité pour l’amour. Mais est-ce réellement ce que je désire ? Ou est-ce juste une illusion, un espoir fragile qui se brise à chaque pas ?Je me tourne vers Adrian, qui reste silencieux à mes côtés. Le poids de mes paroles, de mon engagement, pèse sur nous comme une chape de plomb. Il n’a rien dit après ma déclaration. Il sait que chaque mot que j’ai prononcé ne fait que décrire un futur incertain, plein de dangers et de sacrifices. Il m’aime, je le sais, mais cela suffira-t-il à nous sauver de ce qui est à venir ?Tu ne regrettes pas ? dis-je enfin, ma voix tremblante.Il tourne son regard vers moi, ses yeux chargés de cette douleur qui semble ne jamais s’effacer. Il secoue la
SashaAdrian marche à mes côtés, sa main toujours fermement ancrée à la mienne. Son silence est lourd de significations, mais je sais qu’il partage ma peur. Nous sommes tous deux pris dans le même tourbillon, aveuglés par l’intensité de notre engagement. Pourtant, il y a une lueur d’espoir dans ses yeux, quelque chose qui refuse de se briser, même dans l’obscurité qui nous entoure. Il ne le montre pas, mais je sais qu’il porte tout autant de poids que moi.Nous sommes prêts, n’est-ce pas ? dis-je, ma voix presque inaudible dans la nuit. C’est plus une question pour moi-même qu’une interrogation réelle, mais j’ai besoin d’entendre ses mots, de m’assurer que nous ne sommes pas seuls dans ce chemin périlleux.Il tourne son regard vers moi, un sourire à la fois rassurant et mélancolique se dessine sur ses lèvres.Oui, nous le sommes, répond-il simplement, mais d’une manière qui me réchauffe malgré l’incertitude.Soudain, un cri perça l’air, déchirant la quiétude de la nuit. Il vient de qu
SashaLes rues défilent sous nos pieds, mais il n’y a plus de lumière. Tout est devenu flou, une brume étrange enveloppant la ville, comme si l’obscurité elle-même nous engloutissait. L’air est lourd, saturé de secrets et de non-dits. Chaque pas semble résonner dans mon esprit, comme un rappel constant de ce que nous sommes en train de devenir. Chaque recoin de cette ville semble prêt à nous engloutir. Et pourtant, je continue d’avancer, car il n’y a pas d’autre choix.Sasha, attends. La voix d’Adrian me fait sursauter, brisant mes pensées.Je me tourne vers lui, et je vois la tension dans ses yeux, l’incertitude qui se mêle à la détermination. Il s'arrête, saisissant ma main plus fermement, comme pour s'assurer que je suis toujours là. Mais c’est autre chose qui me trouble. Ses yeux ne sont plus simplement pleins de cette confiance aveugle qu’il m’a toujours offerte. Il semble… inquiet. Comme s’il sentait quelque chose que je ne comprends pas encore.Qu’est-ce qui se passe ? Je murmu
SashaLe sol sous mes pieds tremble légèrement, comme si l’air lui-même était chargé d’électricité, attendant que quelque chose se passe. Le miroir devant moi semble pulser de lumière, comme si une force cachée à l’intérieur tentait de s’en libérer. Je me rapproche, le regard fixé sur mon propre reflet, et tout à coup, une vague de compréhension m’envahit. Cette silhouette qui se forme devant moi n’est pas simplement un écho de mon passé ou de mes peurs… elle est le lien entre ce que je suis et ce que je suis destinée à devenir.C’est toi, n’est-ce pas ? Ma voix résonne dans la pièce, mais il n’y a aucune réponse. Pas de réponse verbale, du moins.L’image dans le miroir prend alors une forme plus précise. Nyx, oui, mais pas celle que j’ai connue. Elle semble plus ancienne, ses yeux plus sombres, comme s’ils portaient des siècles de souffrance et de secrets. Elle me regarde, et pour la première fois, je n’ai pas peur. Je comprends. Elle n’est pas ici pour me menacer. Elle est là pour m
SashaLa porte se referme dans un fracas derrière nous, et l’air dans la pièce devient lourd, presque palpable. L’atmosphère est saturée d’une énergie sombre, une énergie que je reconnais bien maintenant : la malédiction. C’est elle qui guide nos pas, qui influence nos choix. Mais ce n’est pas elle qui dictera notre fin.Je tourne lentement les yeux vers Adrian, qui reste silencieux à mes côtés. Il est plus proche que jamais, mais sa présence n’est plus une simple source de réconfort. Elle est devenue une force qui me pousse en avant, qui m’encourage à prendre les décisions les plus difficiles.On ne revient pas en arrière, dit-il enfin, sa voix grave. Il lit dans mes pensées, je le sens. Il sait que mes doutes m’assaillent. Que le poids du choix pèse lourd sur mes épaules.Je sais. Je lui réponds d’une voix ferme, mais il y a cette lueur d’incertitude dans mon regard. Ce que je dois faire… Ce que nous devons faire, c’est plus qu’une simple bataille. C’est une confrontation avec ce qu
AdrianJe sens le sol trembler sous mes pieds, comme si la terre elle-même répondait à l'appel du destin. La lumière du portail devant nous vacille, hésitant entre éclat et obscurité, et je sais que ce que Sasha vient de dire n'est pas juste une promesse : c'est un acte de foi, un engagement à tout risquer pour nous sauver, pour briser ce cycle infernal.Sasha, sa main serrée dans la mienne, regarde le portail avec une intensité que je n'avais jamais vue chez elle auparavant. C'est comme si l'âme de la guerre elle-même se reflétait dans ses yeux, l'ombre d'une décision lourde prête à éclater. Elle est prête à tout sacrifier, prête à franchir ce seuil. Mais est-elle prête à se sacrifier elle-même ?Sasha… Ma voix est tremblante, mais j'arrive à la faire passer entre mes lèvres. Je ne veux pas te perdre.Elle tourne son regard vers moi, et dans ses yeux, il y a de la douleur, de la crainte, mais aussi une détermination féroce.Tu ne me perdras pas, Adrian. Elle serre ma main plus fort,
SashaLe portail se referme derrière Adrian avec un bruit sourd, comme un dernier souffle, un dernier écho de sa présence. Je reste là, les yeux fixés sur l'endroit où il a disparu, un vide immense m'envahissant à chaque seconde qui passe. Le sol sous mes pieds semble se dérober, le monde autour de moi se brouille, et il ne reste plus qu’une immensité insondable. Les ténèbres m’enveloppent, et tout ce que je ressens, c’est la perte.Il est parti. Dans ce lieu, ce passage entre les mondes, il est seul, et je suis laissée ici, à attendre. Mais dans cette attente, il n'y a aucune certitude, aucune promesse. Seulement le poids d'une décision irréversible, celle qu'Adrian a prise pour nous sauver, pour nous offrir un avenir. Un avenir que je ne sais même plus comment envisager sans lui.Adrian, chuchoté-je, ma voix se brisant sous le poids de l’émotion. Reviens…Un souffle de vent passe près de moi, effleurant ma peau, mais il n’apporte aucune réponse. Ni Adrian, ni une quelconque assuranc
SashaJe me retourne juste à temps pour voir une lame fondre sur moi. Mon instinct prend le dessus. J’esquive d’un bond et pare l’attaque avec ma propre arme. Le vampire en face de moi, un colosse à la peau d’un gris mortuaire, me fixe avec un sourire carnassier.— La petite louve enragée… Tu vaux mieux que cette bande de chiens errants.Je ne réponds pas. Je me contente d’attaquer. Nos lames s’entrechoquent dans un fracas d’acier, chaque mouvement dicté par une rage froide et une détermination sans faille.Derrière moi, Dante se bat comme un démon, ses coups d’une brutalité terrifiante. Adrian, lui, est une ombre mortelle, ses gestes précis et calculés.Et moi ?Je suis leur équilibre.Mon adversaire tente un coup traître, mais je le devine à l’avance. Je pivote sur moi-même et plante ma lame dans sa poitrine avant d’enfoncer mes griffes dans son cou. Il s’effondre sans un bruit.Puis, soudain, un cri transperce la nuit.Un cri de douleur.Je me retourne violemment.Adrian est au sol
SashaJe tourne la tête vers lui. En effet, Adrian vient de lever une main, et ses vampires se mettent en position d’attaque. Je serre les dents.— Alors on y va.Je lève mon propre bras, et mes loups avancent d’un même mouvement, leur discipline forgée dans les batailles passées.La nuit s’illumine d’éclats d’argent et de rouge lorsque les deux forces entrent en collision.Le premier cri de douleur retentit, suivi d’un autre. Puis, la mêlée devient un chaos total.AdrianLes premières secondes du combat sont toujours les plus décisives.Je me fraye un chemin à travers la mêlée, mon épée traçant des arcs de lumière cruelle sous la lueur de la lune. Chaque coup porté est calculé, chaque mouvement précis. Autour de moi, mes guerriers se battent avec une fureur née de siècles de guerre.Mais mon regard ne cherche qu’une seule personne.Sasha.Je la repère enfin, son corps en mouvement rapide, sa lame tranchant la nuit comme une ombre mortelle.Et c’est là que je le vois.Dante.Il s’appr
SashaLe plan est en place. Chaque détail a été étudié, chaque mouvement calculé. Pourtant, une tension sourde s’accroche à mon esprit.Assise sur le balcon de ma chambre, je contemple la forêt qui borde le domaine Morvan. Le vent glisse sur ma peau, chargé des odeurs de la nuit.Derrière moi, une présence familière se fait sentir.— Tu n’arrives pas à dormir, murmure Adrian.Sa voix grave me caresse autant qu’elle me trouble.Je secoue la tête sans me retourner.— Non.Il s’approche et pose une main sur mon épaule nue. Son contact est froid, presque brûlant.— Tu doutes de ton plan ?Je tourne enfin la tête vers lui. Ses yeux rouges brillent dans l’obscurité, empreints d’une intensité qui me coupe le souffle.— Pas du plan. Mais de ce qui arrivera après.Il fronce légèrement les sourcils, intrigué.— Après ?Je soutiens son regard.— Quand tout sera fini… est-ce qu’il restera quelque chose de nous ?Son expression se ferme, comme si la question réveillait en lui une peur qu’il refuse
DanteJ’essaie de sourire, mais j’en suis incapable.— Tu m’aimes trop pour me laisser crever ?Un éclair traverse son regard, mais elle ne répond pas.Au lieu de ça, elle serre ma main.Forte.Déterminée.— On va leur faire payer.Une promesse.Une certitude.Et pour la première fois depuis longtemps, je me surprends à y croire.AdrianLa guerre approche.Chaque souffle que nous prenons, chaque seconde qui passe nous rapproche de l’inévitable.Dans la grande salle de réunion du manoir des Morvan, l’atmosphère est lourde, étouffante. Sasha est assise à la tête de la table, le dos droit, l’expression dure. Dante, malgré sa faiblesse, est installé à sa droite, une main bandée posée sur son genou.Moi, je suis à sa gauche.Ensemble, nous représentons l’alliance improbable qui tient encore debout face aux forces ennemies.— Les espions confirment que les Vassili ont renforcé leurs positions aux frontières du territoire.L’homme qui parle est l’un des lieutenants de Dante. Son visage est m
SashaLe poids de Dante sur mes épaules est un rappel cruel de tout ce que nous avons perdu ce soir. Mon corps hurle sous l’effort, mes jambes tremblent, mais je refuse de flancher. Je refuse de le laisser derrière.— Tiens bon, Dante.Il grogne faiblement, mais je sens son souffle ralentir. Un frisson de panique me traverse.— On doit se presser.Adrian marche à mes côtés, silencieux, son regard rivé sur moi. L’odeur du sang l’enveloppe, un appel auquel même lui doit lutter pour ne pas succomber. Pourtant, il ne dit rien. Il avance, prêt à frapper s’il le faut.Chaque pas résonne dans la nuit.L’ennemi rôde encore.Nous n’avons pas le luxe de la faiblesse.AdrianSasha chancelle. Son dos est raide, son souffle saccadé, mais elle s’obstine. Je pourrais porter Dante. D’un seul bras, sans effort. Pourtant, je n’ose pas insister.C’est sa fierté, son combat.Je respecte cela.Mais je ne peux pas ignorer son état.— On est presque arrivés, dis-je doucement.Elle hoche la tête, les mâchoir
SashaJe prends son menton entre mes doigts et la force à me regarder.— Non, Sasha. C’est notre choix.Elle ferme les yeux un instant, comme si elle luttait contre ses propres démons.Puis elle se hisse sur la pointe des pieds et presse ses lèvres contre les miennes.Un baiser chargé d’émotions, de douleur, de passion et d’un futur incertain.Le pacte fragile entre loups et vampires est en train de se briser.Et rien ne pourra l’arrêter.L’air est lourd, chargé d’une tension que même la nuit ne parvient pas à apaiser. Depuis des heures, je marche sans but dans les rues de la ville, mes pensées enchevêtrées dans un tourbillon de doutes et de certitudes contraires.Dante. Adrian.Les deux hommes qui incarnent tout ce que je suis et tout ce que je crains.Dante, le guerrier loyal, celui qui a toujours été là, prêt à mourir pour moi. Son amour est un refuge, une promesse de stabilité dans un monde ravagé par le sang et les trahisons.Adrian, le vampire dont le simple regard me consume. A
SashaL’air est plus lourd quand je quitte la chambre d’Adrian.Je ressens encore le poids de ses mains sur moi, la brûlure de ses lèvres sur ma peau. Chaque pas que je fais pour m’éloigner est une lutte. Une lutte contre lui. Contre moi-même.J’ai cédé.Je suis tombée dans le piège du vampire, et le pire ?Je n’ai pas envie d’en sortir.Je traverse les couloirs du manoir Morvan, ma tête en ébullition. Le jour commence à se lever, projetant des ombres mouvantes sur les murs de pierre. Chaque bruit me fait sursauter. Je suis à cran.Quand j’arrive enfin dans ma chambre, je claque la porte derrière moi et m’appuie contre le bois massif.Respire, Sasha.Je ferme les yeux, mais l’image d’Adrian s’impose à moi. Son regard perçant, sa voix rauque, la façon dont il a murmuré mon nom comme une promesse.Je secoue la tête violemment.Je ne peux pas.Je suis une louve.Lui, un vampire.Nos mondes sont en guerre.Et pourtant…Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je tourne la tête juste à tem
SashaQuand je rouvre les yeux, le monde a basculé.Adrian est toujours là, sa main posée sur ma taille, son regard brûlant ancré au mien. Mon souffle est court, mon cœur bat à un rythme effréné, comme s’il cherchait à s’échapper de ma poitrine.Ce baiser…Il n’avait rien d’innocent.Il avait le goût du danger, du pouvoir et de cette attirance irrépressible qui nous pousse l’un vers l’autre, encore et encore, malgré les interdits.— Tu trembles, murmure Adrian en caressant ma joue du bout des doigts.Je frissonne.Je n’arrive pas à parler.Je n’arrive pas à bouger.Tout en moi hurle de s’éloigner… et pourtant, je reste figée, incapable de résister à son emprise.— Tu veux fuir ?Je ferme les yeux.Oui.Non.Je ne sais plus.Mais quand il m’attire contre lui, je me laisse faire, comme si mon corps ne m’appartenait plus.— C’est trop tard, Sasha, souffle-t-il à mon oreille. On a franchi la ligne.Ses lèvres effleurent mon cou, et je me tends.— Je…— Tu es à moi.Mon cœur loupe un batte
DanteJe reste figé, les muscles tendus, incapable de croire ce que je vois.— Élias ?Mon frère sourit, un rictus narquois que je reconnaîtrais entre mille.— T’as l’air surpris.La lune éclaire son visage. Il est exactement comme dans mes souvenirs. Même regard perçant. Même arrogance inscrite dans chaque trait de son visage.Mais il ne devrait pas être là.Il est mort.Je l’ai vu.Je l’ai enterré.Je plisse les yeux, méfiant.— Comment ?Élias croise les bras, prenant son temps, savourant ma confusion.— Tu devrais savoir que dans notre monde, la mort n’est pas toujours définitive.Un frisson me parcourt l’échine.Je me méfie des miracles.— Tu étais dans un cercueil, putain.Il rit, un son grave et dénué de chaleur.— Et pourtant, me voilà.Ma mâchoire se serre.— Si t’es vivant, pourquoi ne pas être revenu plus tôt ? Pourquoi avoir laissé croire que tu étais mort ?Son sourire s’efface.— Parce qu’il fallait que vous le croyiez. Parce que rester dans l’ombre était la seule soluti