EmilyLa pièce est sombre, à peine éclairée par la faible lumière qui filtre à travers les lourds rideaux de velours. Le parfum du whisky flotte dans l’air, mêlé à celui du cuir et de la fumée de cigare.Assise dans un coin de la pièce, mes poignets encore marqués par la corde qui les avait liés, je fixe Victorio du regard. Il est debout, près du bar, un verre de whisky à la main. Son regard est sombre, perdu dans une réflexion silencieuse.Je devrais partir. M’enfuir avant qu’il ne soit trop tard. Mais je suis incapable de bouger. Quelque chose en lui me retient, une force magnétique qui m’enchaîne autant que le lien invisible de la confiance brisée.Il ne m’a pas crue. Il m’a libérée, oui. Mais je sais qu’il doute encore. Il me teste. Il joue avec mes nerfs, attendant le moment où je trahirai ma propre parole.Un bruit dans le couloir attire mon attention. Des talons hauts résonnent contre le parquet. Une démarche assurée, élégante. Je sens immédiatement que quelque chose a changé d
VictorioJe suis allongé sur le canapé de mon bureau, un verre de whisky à la main, la tête appuyée contre le dossier. La pièce est faiblement éclairée par la lueur des flammes qui dansent dans la cheminée. Mes pensées sont un chaos silencieux, un tourbillon de colère, de déception… et d’attachement.Emily.Ce sui me tourmente, c’est qu’elle n’a jamais tout avoué. Elle a toujours gardé une partie de la vérité, me laissant dans l’ombre alors que je la laissais entrer dans mon cœur.Je ferme les yeux et porte le verre à mes lèvres. L’alcool brûle ma gorge, mais ça ne m’apporte aucun réconfort.La porte du bureau s’ouvre doucement, et le bruit des talons fins claquant contre le parquet attire mon attention.— Tu comptes te noyer dans ce whisky ou tu vas enfin faire face à la réalité ?Je soupire profondément sans ouvrir les yeux.— Si tu es venue pour me donner une leçon, Melaine, tu peux repartir.— Qui a parlé de leçon ?Je sens le canapé s’enfoncer légèrement lorsqu’elle s’installe pr
VictorioLa nuit est lourde, presque suffocante. La chaleur qui règne dans le manoir est étouffante, mais je sais que ce n'est pas la température ambiante qui me pèse sur la poitrine. C’est Emily.Je suis assis dans le grand fauteuil de mon bureau, les coudes appuyés sur mes genoux, les mains croisées devant ma bouche. Emily est toujours enfermée dans le cachot, et je n’arrive pas à me sortir son regard de l’esprit. Ce regard de défi, mêlé à une douleur sourde. Elle savait que j’étais au courant de sa trahison. Elle n’a même pas tenté de se défendre.Je devrais la détester. Mais ce n’est pas ce que je ressens. Ce que je ressens est bien plus complexe.— Tu comptes rester là toute la nuit à broyer du noir ?Je lève les yeux et aperçois Melaine appuyée contre l'encadrement de la porte. Sa robe en soie noire épouse parfaitement ses courbes, et son sourire en coin est teinté d'une lueur de malice.— Tu cherches à me séduire à nouveau ? lancé-je d'une voix lasse.— Est-ce que ça a déjà éch
VictorioLa nuit est tombée depuis longtemps lorsque je me glisse hors du cachot, Emily sur mes talons. Elle est encore faible, sa respiration légèrement saccadée, mais elle serre ma main comme si sa vie en dépendait. Peut-être est-ce le cas.— Où est-ce qu’on va ? murmure-t-elle en jetant des coups d’œil nerveux autour d’elle.— À l’étage, répondis-je calmement. Tu as besoin de repos.Elle m’arrête d’une légère pression sur le bras.— Tu ne crois pas qu’il faudrait plutôt réfléchir à un plan ?Je me retourne vers elle, mon regard accrochant le sien. La tension dans l’air est presque palpable.— Tu crois que je n’y ai pas pensé ? Je suis en train de le faire.— Alors parle-moi, Victorio. Ne me laisse pas dans le noir.Je m’approche d’elle, mes mains glissant le long de ses bras jusqu’à sa taille.— Pour l’instant, la priorité, c’est toi. Tu es la clé de tout ça, Emily. S’ils savent que tu es ici, ils vont venir. Mais je ne vais pas leur faciliter la tâche.Elle écarquille légèrement l
VictorioLe silence dans la pièce est presque assourdissant après le départ d'Emily et Melaine. Je reste seul, immobile, les poings serrés, mon regard fixé sur le mur en face de moi. Une tension glaciale parcourt mon corps, une sorte de pressentiment sombre qui ne me quitte pas.Je n’aurais jamais dû faire confiance à Melaine. Pas complètement. Mais je n’avais pas le choix. Emily devait sortir d’ici avant que le FBI ne resserre son étau autour de nous. Pourtant, un doute persistant ronge mon esprit.Je me dirige vers la grande baie vitrée donnant sur la cour intérieure. La lune éclaire faiblement les pavés humides, et une légère brume danse au-dessus du sol. Mon souffle est lent, maîtrisé, mais mon cœur bat à un rythme bien trop rapide.— Tu es sûr que c’est une bonne idée ?Je me retourne brusquement. Lorenzo se tient dans l’ombre, adossé au cadre de la porte. Son regard perçant brille faiblement sous la lueur de la lune.— Qu’est-ce que tu fais là ? demandé-je froidement.Il s’avanc
VictorioL'air est saturé de tension lorsque nous avançons dans le couloir sombre. Mes pas sont silencieux sur le marbre glacé, mon cœur battant à un rythme précis, maîtrisé. Autour de moi, mes hommes prennent position, armes prêtes, visages impassibles. Ils sont entraînés à la perfection, des machines de guerre prêtes à répondre au moindre signal.— Ils sont dans la cour, murmure Adriano, son arme levée.Je hoche la tête, un rictus sombre tordant mes lèvres.— Combien ?— Une dizaine. Peut-être plus, s’ils ont des renforts cachés dans l’ombre.— Parfait.Je me tourne vers Lorenzo, qui ajuste son arme avec une précision chirurgicale.— Plan habituel ? demande-t-il.— Non. Cette fois, on frappe en premier. On ne leur laisse aucune chance de riposter.Un sourire carnassier se dessine sur le visage de Lorenzo.— J’aime ça.Je lève la main, ordonnant le silence. À travers la baie vitrée, j’aperçois les silhouettes sombres du commando du FBI qui se déploie dans la cour. Ils sont rapides, o
VictorioLa nuit est tombée depuis longtemps lorsque je me glisse dans le grand salon du manoir. La lumière tamisée des lampes en cristal projette des ombres dansantes sur les murs de pierre. Mes pas sont feutrés sur le parquet, mon souffle régulier malgré la tempête qui gronde en moi.Lorenzo est assis dans un fauteuil de cuir noir, une jambe nonchalamment posée sur l’accoudoir, une cigarette entre ses doigts. La fumée s’élève lentement dans l’air, créant un voile trouble autour de lui.— Tu es tendu, Vic, murmure-t-il en levant les yeux vers moi.Je m’avance, le regard sombre.— J’ai toutes les raisons de l’être.Lorenzo sourit, un sourire en coin, celui qu’il adopte quand il veut provoquer.— Vraiment ?Je serre la mâchoire, les poings crispés le long de mon corps.— Emily m’a dit quelque chose d’intéressant.Son sourire s’élargit.— Oh ? Et qu’est-ce qu’elle t’a dit ?Je le fixe intensément.— Que le traître dans mes rangs… c’est toi.Son sourire se fige une fraction de seconde av
VictorioLe soleil est déjà haut dans le ciel quand je me réveille, le corps tendu, la tête lourde. La nuit dernière tourne encore en boucle dans mon esprit. Lorenzo. Le FBI. Les cadavres à l’entrepôt.J’ai besoin de réponses. Maintenant.Je me lève d’un bond et traverse le manoir à grandes enjambées, ignorant les regards que m’adressent les hommes postés dans les couloirs. J’arrive devant la porte du bureau de Lorenzo et l’ouvre sans frapper.Il est là, assis derrière son immense bureau en bois massif, une cigarette entre les doigts. Il lève calmement les yeux vers moi, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.— Vic. Tu es matinal.Je claque la porte derrière moi, mes yeux brûlant de colère.— Assieds-toi, propose-t-il en désignant le fauteuil face à lui.Je reste debout, le fixant avec une intensité glaciale.— Explique-toi. Tout de suite.Lorenzo tapote la cendre de sa cigarette dans le cendrier de verre.— De quoi veux-tu que je m’explique ?— Tu sais très bien de quoi je p
EmilyLe silence est pesant dans la pièce, seulement troublé par le bruit discret du vent qui s’infiltre par la fenêtre entrouverte. La lumière du matin glisse à travers les rideaux, caressant ma peau nue sous les draps de soie. J’ouvre lentement les yeux, sentant la chaleur familière du corps de Victorio à côté de moi.Il est allongé sur le dos, le torse nu, la couverture retombant juste au niveau de sa taille. Son visage est calme, mais la tension sur ses traits trahit le poids qui pèse sur ses épaules. Même dans son sommeil, il est en alerte.Je me redresse doucement, m’appuyant sur un coude pour le regarder. Mon cœur se serre en pensant à ce qu’il endure à cause de moi. La Bratva sait que je suis une faille dans son armure. Ils vont s’en servir contre lui.Sa main se tend soudainement, saisissant mon poignet avec une rapidité effrayante.— Tu comptes partir ?Son regard s’ouvre, sombre et perçant, me transperçant de l’intérieur.— Non, murmuré-je. Je voulais juste te regarder dorm
VictorioLe ciel est noir, troublé par de lourds nuages qui masquent les étoiles. L’odeur de la mer sature l’air tandis que le vent s’infiltre entre les murs du manoir, faisant frémir les rideaux de soie dans ma chambre. Je suis assis dans un fauteuil en cuir face à la fenêtre ouverte, une cigarette entre les doigts, observant la nuit profonde.Emily dort dans le grand lit derrière moi, son souffle régulier brisant le silence tendu de la pièce. Son visage est apaisé, mais je sais que sous la surface, la tempête gronde encore.Antonio entre sans frapper, son regard sombre trahissant une urgence contenue.— Ils sont en mouvement, murmure-t-il.Je lève lentement les yeux vers lui.— Qui ?Antonio s’approche, une expression dure plaquée sur son visage.— La Bratva. Ils veulent Nikolaï.Un sourire froid s’étire sur mes lèvres.— Ils sont un peu en retard, non ?— Ils ne cherchent pas seulement Nikolaï. Ils veulent savoir qui l’a tué.— Qu’ils demandent.Antonio ricane.— Ils le savent déjà
VictorioMinuit approche. L’air est lourd, chargé d’humidité et de tension. Le port est plongé dans l’obscurité, seulement troublé par le clapotis des vagues contre la coque des bateaux abandonnés. Les entrepôts sont alignés comme des silhouettes fantomatiques, des géants de métal rongés par le temps et la rouille.Je suis debout devant l’ancien entrepôt désigné par le message. Antonio est à mes côtés, le visage fermé. Derrière lui, Lorenzo et cinq autres hommes sont armés jusqu’aux dents, leurs regards sombres balayant les environs.— Tu es sûr de vouloir y aller seul ? demande Antonio d’un ton grave.— S’ils veulent jouer à ce jeu, alors on va jouer.Antonio hoche la tête, mais son expression reste dure.— Si ça tourne mal, on intervient.Je le regarde droit dans les yeux.— Si ça tourne mal, éliminez-les tous.Il acquiesce lentement.Je pousse la lourde porte en métal de l’entrepôt. Le grincement strident résonne dans le silence de la nuit. L’intérieur est plongé dans une obscurité
VictorioLa nuit est tombée, plongeant le manoir dans une obscurité silencieuse. J’observe la cour depuis la grande fenêtre du bureau, un verre de whisky à la main. Les lumières extérieures projettent des ombres fantomatiques sur les murs de pierre, et une brise légère fait frémir les feuilles des arbres centenaires. Le manoir est calme, mais je sais que ce n’est qu’un calme de façade. Une tempête approche, et cette fois, elle pourrait tout emporter.Melaine est assise dans le fauteuil face à moi, une jambe élégamment croisée sur l’autre. Elle porte une robe noire fendue, dévoilant la ligne parfaite de sa cuisse. Ses longs cheveux noirs glissent sur son épaule, encadrant son visage sculptural. Son sourire est froid, calculateur.— Alors ? demande-t-elle, son ton mielleux contrastant avec la tension dans l’air.Je prends une gorgée de mon whisky, sentant la brûlure familière descendre dans ma gorge.— Si la Bratva est derrière tout ça, pourquoi t’ont-ils trahie ?Elle penche légèrement
VictorioLe manoir est plongé dans un silence pesant, seulement troublé par le bruit régulier de mes pas résonnant dans le marbre froid du couloir. Antonio est à mes côtés, son visage crispé par la tension. Derrière nous, Lorenzo ferme la marche, son arme prête à être dégainée à la moindre menace.Hawkins est mort. Une balle entre les deux yeux. J’ai tiré sans hésitation, sans remords. Pourtant, cette victoire a un goût amer. Hawkins n’était qu’un pion, une marionnette dans une machination plus complexe. Le véritable danger est encore tapi dans l’ombre, et je n’ai aucune idée de qui tire vraiment les ficelles.— On fait quoi, maintenant ? demande Antonio, sa voix basse et tendue.Je m’arrête devant la porte du bureau, mon regard glissant sur le bois massif.— On attend.Antonio fronce les sourcils.— Attendre quoi ?Je pousse la porte, entrant dans la pièce sombre. Le bureau est en ordre, mais je ressens la présence invisible du chaos sous-jacent.— Que le véritable maître du jeu se d
VictorioLe sang coule sur la pierre froide du sol du manoir. L’odeur métallique de la mort imprègne l’air, me brûlant les narines alors que je progresse dans le couloir sombre. Antonio est à mes côtés, son arme levée, prêt à tirer au moindre bruit suspect. Derrière nous, Lorenzo couvre nos arrières, son regard aussi tranchant qu’un couteau.— Tu es sûr qu’ils sont encore dans le manoir ? demande Antonio à voix basse.— Oui, grogné-je. Hawkins est trop malin pour s’enfuir si facilement. Il a prévu ce coup depuis longtemps.Antonio hoche la tête.— Si Melaine nous a trahis, pourquoi Hawkins prendrait-il le risque de venir ici en personne ?Je m’arrête, mes yeux fouillant l’obscurité.— Pour finir le travail lui-même.Antonio esquisse un sourire sombre.— Alors, il a fait une erreur.— Oui.Une porte claque brutalement dans le couloir. Antonio et Lorenzo se retournent immédiatement, armes levées.— C’était quoi, ça ? demande Lorenzo.— On va le savoir.Je me dirige vers la source du bru
VictorioLe manoir est plongé dans un silence pesant. Même le vent à l'extérieur semble s’être arrêté, comme si la nature elle-même retenait son souffle en attendant le coup fatal qui allait bientôt tomber.Je suis assis dans mon bureau, le dos droit, les doigts croisés sous mon menton. Devant moi, Antonio et Lorenzo sont debout, les visages fermés. Emily est assise sur le canapé près de la cheminée, le regard perdu dans les flammes qui dansent.— Il est temps, dis-je d'une voix calme mais tranchante.Antonio fronce les sourcils.— Tu es certain que c’est ce soir ?— Hawkins a frappé trop fort, trop précisément. Il savait où trouver nos points faibles. Quelqu’un dans le clan lui a parlé.Antonio hoche lentement la tête.— Tu veux qu’on procède comment ?Je me lève lentement, ajustant le col de ma chemise.— On resserre les rangs. On bloque toutes les sorties du manoir. Personne ne sort, personne ne rentre jusqu’à ce qu’on ait identifié le traître.Lorenzo serre les poings.— Et si c’e
VictorioL'air est lourd ce soir, chargé d'une tension sourde qui vibre sous la surface. Les couloirs du manoir sont plongés dans une obscurité inquiétante, seulement brisée par la faible lumière des appliques murales. Je marche d’un pas rapide, le bruit de mes chaussures résonnant sur le marbre froid. Derrière moi, Lorenzo me suit de près, son visage fermé et concentré.— Il est temps, dit-il simplement.Je hoche la tête.— Hawkins a frappé un de nos entrepôts. Il ne l’a pas fait au hasard. Il savait exactement où chercher.Lorenzo serre la mâchoire.— Ce qui confirme ce qu’on sait déjà : le traître est parmi nous.Je me retourne vers lui, mon regard dur.— Oui. Et je vais le démasquer ce soir.Nous atteignons le grand salon, où plusieurs de mes hommes sont rassemblés. Les visages sont tendus, marqués par l'inquiétude et la colère. Melaine est assise dans un fauteuil, une jambe par-dessus l’autre, un sourire énigmatique sur le visage. Elle lève les yeux vers moi quand j’entre.— Alor
VictorioLe silence règne dans le bureau, seulement troublé par le tic-tac lent et régulier de l'horloge accrochée au mur. Les rideaux sont tirés, plongeant la pièce dans une pénombre oppressante. Assis derrière le grand bureau de bois massif, je fais tourner distraitement un verre de whisky entre mes doigts. Le liquide ambré scintille faiblement sous la lumière tamisée de la lampe de bureau.— Tu comptes rester là à boire toute la nuit ?Je lève à peine les yeux lorsque Lorenzo entre dans la pièce, refermant la porte derrière lui. Il s’avance d’un pas mesuré, les mains dans les poches de son pantalon noir.— Peut-être, répliqué-je d’une voix froide.— Melaine a semé le doute, hein ?Je serre la mâchoire et pose brutalement le verre sur le bureau.— Elle ne fait jamais rien sans raison. Si elle est venue jusqu’ici pour me dire ça, c’est qu’elle sait quelque chose.Lorenzo s’approche du bureau, son regard sombre et perçant.— Tu crois qu’elle est impliquée ?Je secoue la tête.— Non. M