Chapitre 7 Sous Le Soleil

PDV de Sebastian

Je n’ai pas répondu au message de Scar. Elle ne partirait jamais. Elle ne fait que manipuler avec des menaces comme celle-ci.

J’ai peut-être passé trop de temps récemment avec Ava, et Scar fait une crise de colère. Elle devrait comprendre qu’il s’agit d’une vie fragile, même si cette vie appartient à la sœur qu’elle déteste.

Ce n’est pas que je ne comprenne pas Scar. Je le fais. Étant la fille en bonne santé, elle est jalouse de toute l’attention supplémentaire qu’Ava reçoit. C’est pourquoi elle est l’enfant problématique. Toujours rebelle mais fière, indifférente en apparence mais implorant l’amour. Elle est toujours à la recherche d’attention, avec des messages aigres, des larmes ou un divorce.

Je ne pensais pas qu’elle me donnerait vraiment des papiers signés. Imaginez la catastrophe si j’osais vraiment aller jusqu’au bout.

Bien sûr, Scar est revenue.

Pas avec cette valise à moitié vide non plus. Je suppose que son show se termine ce soir.

Après tout, aujourd’hui, nous avons obtenu le meilleur résultat sur les plaquettes sanguines d’Ava, atteignant presque le niveau normal. Aujourd’hui est le jour où Ava peut enfin vivre une vie normale.

« Pendant un moment, j’ai vraiment cru qu’elle partirait. » Dit Ava en tenant sa boisson avec deux mains comme un enfant. Elle doit faire attention à tout, et c’est ce qui en fait la dame tranquille qu’elle est. « ... tu as gagné. »

Ava a vu le message de Scar. Elle a parié que Scar partirait, moi le contraire.

Si Scar pouvait partir, alors elle n’aurait pas utilisé la blessure d’Ava pour me faire chanter il y a cinq ans.

« ... Sebastian... » Ava hésite et je me tourne vers elle. « Est-ce super horrible de ma part de... de souhaiter qu’elle le fasse ? »

« Scar t’a fait du mal il y a cinq ans, donc non, tu n’es pas horrible de ressentir cela. »

Scar savait à quel point Ava se sentait impuissante face à sa maladie, et pourtant elle s’en est encore servie quand Ava avait le plus besoin d’elle.

Elle aurait pu gagner ma reconnaissance si elle avait sauvé sa propre sœur sans condition, au lieu de cela, elle a dû me faire chanter, et me faire la détester.

Il y a une raison pour laquelle tout le monde la déteste.

« Reste ici ce soir ? » Ava jette un coup d’œil au ciel qui s’assombrit. « Tu ne peux pas conduire. Tu as bu. »

Je regarde ma montre. Scar est là-bas depuis presque vingt minutes maintenant, je fronce les sourcils en marmonnant à la question d’Ava, « Scar peut conduire... »

Si elle ne me rend pas les choses trop difficiles et rentre à la maison avec moi calmement.

Elle a fait beaucoup d’efforts dans cette crise, jusqu’aux papiers de divorce. Je sais que je devrais en payer le prix, mais résoudre tout ce qui concerne l’opération d'Ava en vaut encore la peine.

De toute façon, Scar n’est pas difficile à amadouer.

« Cette montre... C’est de Scar ? » Ava regarde et je cache ma montre, mais il est trop tard. « Je suppose que la montre que je t’ai offerte est trop vieille maintenant, hein ? »

Elle n’est pas vieille. Elle est cassée, par Scar. Elle est mesquine comme ça. Casser les choses qu’Ava me donne « par accident » et les remplacer par les siennes. Je n’aime pas qu’elle me marque comme une chienne qui marque son territoire.

Elle n’aime pas rester chez les Fuller, et elle n’a pas non plus sa valise avec elle. Alors qu’est-ce qui la retient si longtemps ?! En pensant à la dispute que nous allons avoir ce soir, je sens ma patience s’épuiser rapidement.

« Scar ne m’achète des luxes que lorsqu’elle est fâchée contre moi, avec mon argent. » Je plaisante avec Ava, ne voulant pas qu’elle soit blessée que son cadeau soit traité si méchamment. « Tu sais comment les chats griffent le canapé quand ils sont contrariés ? Comme ça. »

« Une chatte ? Elle est tellement mignonne à tes yeux. » Rit Ava. « Alors qu’est-ce que je suis pour toi ? »

Un rossignol, je voudrais dire. Mais c’est à ce moment qu’un fort craquement retentit au-dessus de nos têtes. Quelque chose en verre s’est brisé. Accompagné d’une série de cris trop lointains pour être compris d’où nous sommes.

Le bureau de Jack Fuller.

Bien sûr que c’est Scar. Qui d’autre ?

Me frottant l’arête du nez, je me lève et arrange mes costumes : « Désolé pour ça, je pense que j’ai un bazar à nettoyer... »

Je n’aurais pas dû laisser notre problème domestique exploser chez les autres.

À ma surprise, quand je suis arrivé dans le bureau de Jack, j’ai vu Scar assise par terre, la main sur le visage, avec des morceaux de porcelaine brisée tout autour d’elle, et quelques petites coupures sur les jambes.

Scar n’était pas celle qui s’emportait ?

On dirait que Jack l’a giflée. En tombant par terre, Scar a fait tomber un vase du meuble.

Je sais que Scar a dû dire des choses horribles, mais même ainsi, Jack n’aurait pas dû lever la main sur une femme, encore moins sa propre fille.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » Je demande depuis la porte, bloqué par les éclats brisés.

C’est à ce moment-là que Scar me remarque. Le choc dans ses yeux avant qu’il ne se transforme en une colère féroce. Ses yeux rougis par les larmes me font reculer. Je n’ai jamais vu ce regard sur son visage...

Eh bien, elle ne m’a jamais lancé un regard comme cela.